Vendredi 26 avril 2024

Société

Démolition des constructions anarchiques : “ Nul n’est intouchable”

19/08/2021 7
Démolition des constructions anarchiques : “ Nul n’est intouchable”
Gervais Ndirakobuca : « Cette mesure, de démolir les maisons construites de manière anarchique concerne tout le monde »

Ce mercredi 18 août dans une réunion du ministre de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique avec l’administration municipale, le ministre a ordonné qu’aucune maison construite anarchiquement ne soit épargnée. Pourtant, il y a des maisons qui ne sont pas marquées.

Toutes les maisons construites anarchiquement qui seront démolies, sont marquées par une croix rouge. Le ministre chargé de l’Intérieur ne cesse de rappeler la date limite de cette activité : « Vous avez jusqu’au premier septembre. C’est le dernier délai ».

Dans différents quartiers de la mairie de Bujumbura, certains habitants ont déjà exécuté cette mesure. D’autres n’ont pas encore osé toucher à leurs constructions, même si leurs maisons sont déjà marquées d’une croix rouge.
Des boutiquiers disent qu’ils sont en train de chercher un autre endroit pour délocaliser leurs marchandises : « Oui, on sait bien que le premier septembre est le dernier jour, mais on est en train de chercher un autre endroit », explique-t-il.

Quant aux propriétaires des maisons qui sont marquées, ils disent qu’ils attendent le rapport des équipes techniques sur la démolition des constructions anarchiques : « Nous avons présenté les documents de nos parcelles. On attend ce rapport. On ne peut pas démolir parce qu’on ne sait pas jusqu’où démolir », a fait savoir un habitant du quartier de Bwiza.
Mais les citadins craignent que cette mesure, de démolir des maisons anarchiques ne touche que certaines personnes. A Bwiza, l’un des quartiers de la commune Mukaza, toutes les maisons qui seront détruites, sont marquées sauf une maison se trouvant sur la 4ème avenue.

Pourtant, les maisons construites tout près de celle-ci ont été marquée : «Lorsqu’ils sont venus marquer nos maisons, ils en ont mis une sur celle-là. Mais après quelques jours la croix a disparu et ils ont continué à construire. On ne comprend pas pourquoi. S’il n’y pas de croix cela veut dire qu’elle ne sera pas détruite. On se pose souvent cette question, nos maisons seront détruites, mais pas celle-ci, alors qu’on est au même niveau. Pourquoi ?», demande une personne interrogée.
Mais ce mercredi 18 août, lorsque les ingénieurs envoyés par le ministre en charge de l’intérieur ont présenté leur rapport, ce dernier a précisé qu’aucune maison ne sera épargnée : « Même moi, cette mesure m’a touché, j’ai une maison qui a été marquée et je l’ai déjà démolie. Nul n’est intouchable avec cette mesure », a fait savoir le ministre Gervais Ndirakobuca.

A la fin de cette réunion, il a mis en garde les commissaires des marchés. Après la démolition des maisons qui se trouvent dans les quartiers, ce sera le tour des stands construits anarchiquement à l’intérieur des marchés.

Forum des lecteurs d'Iwacu

7 réactions
  1. Vumiliya

    Il faudra aussi que Leta nkozi mveyi exige à renouveler les toitures ; les toilettes etc des quartiers Bwiza Buyenzi Nyakabiga etc .igisagara cacu gise neza

  2. Mubarazi Patrick

    Nul n’est intouchable, mais il y a quand même la manière et il y a différents cas de figure.
    Je vous donne mon cas personnel: le Barza de la maison familiale a été détruit. Cette maison avait été construite vers les Années 1950. Depuis , elle n’a pas bougé. Aucune construction complémentaire n’a été ajoutée  » à la sauvage ». Nous avons un titre en bonne et dûe forme. Pourtant un jour nous avons trouvé une croix rouge: il faut détruire. Aucune explication n’a été donnée.
    Le respect des citoyens aurait voulu que les administrateurs expliquent le bien fondé de cette mesure. Détruire pour détruire sans expliquer ce qu’on va construire à la place est d’une violence inouie. Certains se sont retrouvés sans abris du jour au lendemain. Dans certains centre ville, on dirait qu’un bombardement a eu lieu. Pour quel intérêt ? Pour quel projet ? nul ne sait. Detruisez c’est tout! comme si l’ultime objectif était la destruction.
    Dans d’autres pays, mêmes les bidonvilles ne peuvent pas êtres détruits parce que la révolte populaire serait immédiate.
    Comment se fait-il que les burundais ne protestent pas ? c’est un mystère!
    Une voisine m’a dit en pleurant: « Raba LETA Mbomozi ». Je jure que c’est authentique. A tel point que je me suis demandé: pourquoi maintenant ? N’est-ce pas sabotage politique de la popularité du Présidend Ndayishimiye au moment où sa popularité monte en flêche ? je ne vois aucun autre intérêt.
    Résumé: d’accord pour détruire les constructions sauvage mais pas du tout d’accord pour détruire des maison vieille de plus de 60 ans avec un titre de propriété en bonne et due forme.

  3. arsène

    « Même moi, cette mesure m’a touché, j’ai une maison qui a été marquée et je l’ai déjà démolie. Nul n’est intouchable avec cette mesure », a fait savoir le ministre Gervais Ndirakobuca.
    Il peut ainsi servir d’exemple sans être, hélas, pas exemplaire. Il n’est pas irréprochable; il a enfreint la loi comme des milliers de Burundais et il le reconnaît. « Nta nyambo ibura agahonzi » dirais-je. Sous d’autres cieux, il n’aurait pas été à la tête de ce méga ministère.

    • Yan

      @arsène
      A part que, semble t-il, ceux qui l’ont précédé n’ont pas fait mieux.

      • MIVURUGO

        @Yann
        Un système qui n’évolue pas disparaît. Changer ce qui n’a pas fonctionné dans le passé honore ceux qui le font et déshonore ceux qui ne le font pas.

  4. Mugisha

    « …Gervais Ndirakobuca : « Cette mesure, de démolir les maisons construites de manière anarchique concerne tout le monde » ».
    Bravo M. Le Ministre. La loi doit être respectée et par les grands et par les petits ! Et ceux qui doivent la faire respecter doivent agir pareillement envers tout le monde.

    • arsène

      @Mugisha & Yan

      « Bravo M. Le Ministre. La loi doit être respectée et par les grands et par les petits » [Mugisha].

      Je me réfère au commentaire de M. Mubarazi: « Cette maison avait été construite vers les Années 1950. Depuis , elle n’a pas bougé. […] avec un titre de propriété en bonne et due forme. »
      Le principe de la non rétroactivité de la loi interdit à une loi nouvelle de régir les faits délictueux commis sous l’empire de la loi ancienne.
      Dans le cas de figure de M. Mubarazi, le fait n’était pas délictueux du moment qu’un titre de propriété datant d’avant l’indépendance existe bel et bien. L’application de la nouvelle loi devrait impliquer un dédommagement puisque la construction a suivi les normes de l’époque et a été sinon autorisée du moins reconnue comme légale par les autorités.

      « ceux qui l’ont précédé n’ont pas fait mieux. » [Yan]
      Tout à fait d’accord avec vous: Dans l’ensemble, il est difficile de trouver qui a fait mieux que l’autre en termes d’aménagement du territoire. Soit ils fermaient les yeux, soit ils accordaient à certains des passe-droit. Mais on ne peut s’empêcher ce constater un certain gâchis depuis une vingtaine d’années. Il n’existe presque plus d’espaces verts, des lieux de jeux dans les quartiers, …
      Par exemple, va-t-on démolir une école construite dans un espace commun longtemps mis à la disposition de la population comme place de jeu pour les enfants de tel ou tel quartier ?

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