Samedi 12 octobre 2024

Économie

Transport en commun : les 100 francs de trop

03/02/2022 7
Transport en commun : les 100 francs de trop
Des citadins attendant le bus

Après la hausse du prix du carburant et celle du prix du ticket du transport en commun majoré de 100 Fbu dans la ville de Bujumbura et de 25% pour l’intérieur du pays, plusieurs usagers interrogés se disent indignés. Ils regrettent cette montée qui vient être de trop sur leur vie déjà chère.

« Tout est devenu cher, le loyer des maisons, la nourriture, … si le prix du transport en commun et du carburant s’invitent dans la danse, bientôt tout deviendra encore plus cher. Qu’allons-nous devenir ? Nos enfants vont mourir de faim », regrette un habitant de la zone Ruziba au sud de la mairie de Bujumbura rencontré dans un parking.
Si cet habitant s’inquiète quant à la cherté de la vie, certains sont dans la résignation alors que d’autres trouvent que 100 francs est un peu trop comme augmentation.

« On a aucun choix à part celui de payer, on ne va pas marcher, on sera toujours obligé de prendre les bus mais je pense que le gouvernement devrait créer un cadre de consultation où les citoyens seraient consultés avant la prise de telles décisions », fait savoir un enseignant de la zone Nyakabiga en commune urbaine de Mukaza.
Pour T.N, commerçant, 100 francs est trop comme augmentation, il devrait ajouter au moins 50 francs pour une augmentation de 300 francs sur le prix du carburant.

« On est habitué à ce qu’il y ait une augmentation de 20 francs, 50 francs mais pas plus. En tant que commerçant, je comprends cette revue à la hausse mais je trouve que 100 francs est quand même trop pour une augmentation du prix du carburant de 300 francs ».

Le prix du ticket du transport en commun a été augmenté de 100 francs. Il est passé de 400 francs à 500 francs pour les bus allant du centre-ville vers les quartiers périphériques les plus proches, de 450 à 550 francs pour les bus allant dans les environs du quartier Mirango, de 600 à 700 francs pour le quartier Ruziba et de 800 à 900 francs pour les quartiers Kajaga et Gatumba.

Forum des lecteurs d'Iwacu

7 réactions
  1. Kira

    @Stan
    Merci pour votre excellent commentaire. On ne peut pas avoir passé des années à plaider à cor et à cri auprès des donateurs bilatéraux et multilatéraux(Union européenne notamment) pour la suppression des aides directes au budget de l’État et s’indigner que l’État ne renonce pas à une partie de la part des taxes qu’il prélève sur le litre de carburant. Soyons logiques. L’État s’est attelé à élargir l’assiette fiscale mais les résultats suivent lentement. Et en matière de ressources, le Nigéria et le Burundi n’évoluent pas sur une même planète c’est le moins que l’on puisse dire.

    • Stan Siyomana

      @Kira
      Merci de votre soutien.
      Jewe narabaye muri système soviétique mu Burusiya, muri socialisme africain (Ujamaa na Kujitegemea ku ntwaro ya Mwalimu Julius Kambarage Nyerere) muri Tanzania, no muri capitalisme muri Amerika.
      Uravye nka évolution de histoire/société américaine hariho ibintu bishika i Burundi ubona ko na Amerika yabiciyemwo.
      Igihugu cose gifise ingorane zaco, igisabwa n’uko abarundi twebwe nyene tumenya kwironderera inyishu ku bibazo ibi na biriya.
      Nous devons savoir bien gérer le peu que l’on a, il n’a pas une grande marge d’erreur.

  2. Nkozi mvyeyi

    Ariko utubarets twama twuzuye kumabarabara Amsteli ,primus tutibagiye impene ariko 100 FrBu seulement pour le déplacement muriko murakoma akaruru!

  3. Stan Siyomana

    Avec le budget national du Burundi qui est déjà déficitaire, il serait difficile que l’Etat renonce aux taxes qu’il perçoit sur le carburant ou qu’il aille même jusqu’à accorder des subsides comme c’est le cas au Nigéria ou en Egypte où le prix du carburant reste bas grâce aux subsides de l’Etat.
    « Depuis les années 70, l’Etat fédéral…prend en charge une partie du coût des produits pétroliers.
    Actuellement, le litre d’essence coûte en moyenne 165 nairas (environ 36 centimes déuros).
    Au cours des dix dernières années, les autorités ont tenté de supprimer ces subventions à plusieurs reprises. En vain. Chaque fois, elles ont dû faire machine arrière face à la colère de la population, gonflée à bloc par les syndicats…
    Pourtant, la Banque mondiale a recommandé au Nigeria d’y mettre fin dans les six prochains mois pour favoriser la diversification de son économie qui repose principalement sur les exportations d’or noir…  »
    https://afrique.le360.ma/autres-pays/economie/2022/01/25/36796-nigeria-le-gouvernement-renonce-la-suppression-des-subventions-des-carburants-36796
    Le grand paradoxe est qu’hier à la réunion de l’OPEC-PLUS, le Nigeria s’est engagé à produire 1718 millions de barils de pétrole brut par jour pour le mois de mars 2022 et comme il n’y a pas une seule raffinerie dans le pays, l’essence et les autres produits pétroliers finis sont importés.
    Ce n’est que maintenant que le milliardaire nigérian Aliko Dangote est en train de faire construire une raffinerie.
    https://oilprice.com/Energy/Crude-Oil/Oil-Prices-Jump-As-OPEC-Sticks-With-400000-Bpd-Output-Hike.html

  4. Mugabonihera

    Le prix du carburant a augmenté partout dans le monde. Certains Etats ont instauré une prime carburant ou une réduction d’impôts pour ceux dont la voiture est une nécessité absolu pour leur travail.
    Que faire au Burundi ? Le peu qu’il y a est-il déjà bien géré ?

    • Kira

      @Mugabonihera
       »Le prix du carburant a augmenté partout dans le monde ». Il aurait été plus simple pour l’auteure de l’article de mentionner ce que vous dites si bien et qui, de nos jours, est une vérité de Lapalisse. Main non. Pour elle. le fait qu’il augmente au Burundi aussi, pays qui n’en produit pourtant pas, est une incongruité, le signe, un de plus, qu’au Burundi, rien ne va plus. Mettre l’information en perspective, donner à voir tous les aspects de la réalité et ainsi, permettre aux lecteurs de disposer des clés pour comprendre les situations qu’ils vivent ou la complexité des événements qui jalonnent l’actualité locale, nationale ou internationale (la base même du métier en somme) ne semblent pas être une préoccupation. Par contre, récupérer les préoccupations, les craintes, ou l’indignation populaire (justifiée ou non), et les porter au pinacle sont les signes tangibles du sensationnalisme médiatique au Burundi comme ailleurs. Au niveau du récit médiatique, cela trouve à s’exprimer à travers un discours moralisateur, culpabilisant, voir même carrément accusateur. Il ne reste plus qu’à mobiliser les professionnels de l’indignation comme l’Olume (qui, une fois n’est pas coutume, n’est pas convoquée pour la circonstance) et la boucle est bouclée.

    • Yan

      Poser la question c’est déjà y répondre ?

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