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 » L’indépendance de la magistrature n’est pas du tout le problème majeur au Burundi « 

05/06/2013 Commentaires fermés sur  » L’indépendance de la magistrature n’est pas du tout le problème majeur au Burundi « 

[Indépendance de la magistrature ?->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article1288] Voici ce qu’en pense Ukuriii… Nombreuses opinions politisées veulent nous faire croire que le problème majeur de la justice burundaise consiste dans la dépendance de la magistrature vis-à-vis du pouvoir exécutif. L’indépendance de la magistrature est une problématique toujours d’actualité qui hante tous les pays du monde même les plus avancés (France, Italie, …), mais qui ne constitue pas du tout le PROBLÈME MAJEUR au Burundi. Il est étrange de voir combien l’on évoque ce problème surtout lorsqu’il s’agit de défendre des personnalités voir des cas politiques ou politisés (Nyamoya, Ernest Manirumva,…), qui ne constituent qu’une toute petite minorité des cas judiciaires au Burundi. S’il faut s’occuper des problèmes de la justice burundaise il faudrait surtout commencer par les cas qui touchent un grand nombreux de burundais pour mieux comprendre la problématique de la justice burundaise, au lieu de s’occuper des deux cas seulement. La cas Nyamoya n’est pas un cas typique du dysfonctionnement (si dysfonctionnement il y a… moi j’ai des doutes!) de la justice burundaise, qui ferait si qu’il faudrait chambarder toute la législation burundaise allant jusqu’à la modification de la loi fondamentale. Il est triste de voir jusqu’où le barreau est décidé à aller juste pour défendre un ami et collègue (Nyamoya)… Pour mieux comprendre le problème de la justice il faudrait se demander si les milliers de burundais qui croupissent en prison sans procès le sont à cause du problème d’ ’indépendance de la magistrature ou pour d’autres motifs. Moi je crois que le problème majeur se trouve au niveau des faibles moyens de fonctionnement alloués à la justice burundaise mais aussi du manque du manque de ressources humaines (greffiers,…), ce qui fait que par exemple que les délais ne sont presque jamais respectés. Certes personne ne pourrait affirmer que la justice burundaise est totalement indépendante (comme elle ne l’est nulle part d’ailleurs, puisque l’influence du pouvoir exécutif est toujours possible), mais utiliser l’indépendance de la magistrature comme seul argument pour défendre 2 ou 5 cas au maximum (parmi des milliers), est un procédé politique qui ne vise qu’à combattre le pouvoir en place (et non à améliorer le fonctionnement de la justice burundaise). D’autant plus que lorsque on évoque le manque exaspéré d’indépendance de la magistrature on affirme en d’autres termes la dictature du pouvoir exécutif (raison pour la quelle souvent seuls les opposants politiques évoquent ce manque d’indépendance de la magistrature).Il faut donc prendre avec des pincettes cet argument, parce qu’il s’avère être un instrument de lutte politique. Oui à l’intégration régionale en matière judiciaire (qui ne signifie pas nécessairement la révision des principes fondamentaux relatifs à l’indépendance de la magistrature), oui à l’amélioration du fonctionnement de la justice burundaise (à travers l’augmentation des moyens par exemple), Non à la politisation de tout argument en rapport avec la justice. Quoi qu’il en soit, l’amélioration du fonctionnement de la justice burundaise passera à travers des études objectives (non politisées) et non à travers les déclarations destructives du bâtonnier Me Isidore Rufyikiri condamné pour injures à magistrats il y a quelques mois.

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