Dimanche 19 mai 2024

Archives

Ruyigi : effets Regideso

16/06/2011 Commentaires fermés sur Ruyigi : effets Regideso

Le coût élevé de l’eau et de l’électricité commençait à affecter la vie de la population. Les propriétaires des moulins, les soudeurs, les marchands des produits vivriers avaient aussi vu à la hausse leurs biens et services…

Les produits montent d’une façon exponentielle. Le kilo de la farine de manioc coûte 650 francs au lieu de 600 francs, de même que le prix, d’il ya un mois, de la farine du maïs. « Les propriétaires des moulins ont revu à la hausse leur service. Nous sommes aussi obligés de faire de même », expliquent les marchands.

Pour moudre un kilo de maïs ou d’éleusine, il faut payer 40 francs alors qu’avant l’annonce de la hausse du coût de l’électricité, il coûtait 30 francs. Le kilo de manioc sec et de sorgho coûte 30 francs, alors qu’avant on payait 20 francs. « Nous ne pouvons pas laisser les prix à l’initial car la Regideso a augmenté le prix de l’électricité », déclarent certains propriétaires des moulins.

C’est aussi la grogne chez les constructeurs des maisons. Le coût des planchers, des fenêtres et des portes est aussi monté. Les soudeurs et les menuisiers qui utilisent le courant électrique ont augmenté les prix. Gordien Gisigo, responsable d’un atelier de soudure situé au quartier Gasanda, explique : « J’utilise le courant de la Regideso.

C’est normal que si elle augmente le prix du kilowatt, j’augmente aussi le prix de mes services.» Néanmoins, il se plaint de cette hausse : « Depuis que j’ai revu à la hausse les prix, certains clients ont retiré leurs commandes. Par conséquent, le chiffre d’affaire baisse, de mon côté. C’est dommage.» M. Gisigo demande au gouvernement de revoir cette mesure du ministère de l’énergie et mine pour le bien-être de la population.

Des chantiers vendus

Pierre Claver Ndorere, enseignant, est en train de construire une maison au quartier Nyamutobo. « Je serais obligé de vendre mon chantier à la personne qui a plus de moyens », affirme-t- il, désolé. Selon lui, avec le crédit qu’il a obtenu, il est impossible de continuer le chantier : « Sur le devis que j’ai présenté à la banque, une fenêtre cornière valait 70 000 francs et aujourd’hui, on me dit que c’est 90 000 francs et le portail double qui valait 400 000 francs passe à 480 000 francs. » Il ajoute qu’à côté de ces modifications du devis, les produits vivriers sont également chers. « Je n’ai d’autres choix que de vendre le chantier et rembourser la banque sinon mes enfants risquent de mourir de faim», indique- t-il.

Un casse-tête : l’eau

Les gens qui n’ont pas de robinets dans leurs ménages sont obligés d’acheter l’eau. Un bidon qui coûtait 20 francs s’achète actuellement à 50 francs. Les propriétaires des maisons de lavage des habits disent que très bientôt, ils vont revoir à la hausse le coût de leurs services. A la Cité des Anges, les responsables de la piscine indiquent aussi qu’ils attendent une réunion afin de décider si le prix d’accès sera revu à la hausse ou pas.

Transporteurs et clients frustrés

Le ticket de transport Ruyigi – Bujumbura est 8 500 francs alors que deux mois avant, il valait 7 000 francs. Le responsable de l’agence de voyage ‘Yahoo Car’, révèle que depuis la montée du prix du carburant, ses clients ont sensiblement diminué. Un des employés qui travaille à Ruyigi raconte l’impact de cette hausse du prix : « Ma famille vit à Bujumbura. Je ne suis plus capable d’y aller chaque week-end et je suis obligé de le faire une fois les deux semaines car les moyens sont limités. C’est frustrant ».

Frustrations sont partagés avec les responsables de l’agence ‘yahoo car’ qui précisent que leurs bus peuvent prendre le départ avec 5 chaises vides. « Avant, nous avions 3 bus pour Ruyigi- Bujumbura. Le bus Toyota coaster risque d’arrêter », fait remarquer un vendeur des tickets à l’agence ‘Yahoo car’ à Ruyigi. Face à cette situation, les responsables administratifs au niveau provincial ou communal n’ont qu’une réponse : « C’est une question qui nous dépasse !»

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

La vie chère de plus en plus chère

Les incompréhensions sont profondes. La hausse constante des prix dans le panier de la ménagère devient un sujet de préoccupation majeure pour de nombreuses familles. Les consommateurs voient et décrient l’augmentation exponentielle des prix. La plainte retentit de toutes parts. (…)

Online Users

Total 2 447 users online