Vendredi 06 décembre 2024

Politique

L’opposition en exil fâchée contre les présidents Magufuli et Museveni

14/11/2017 15

Le Cnared, plateforme des partis politiques de l’opposition en exil, demande aux présidents tanzanien, John Pombe Magufuli et ougandais, Yoweri Museveni, de contraindre «par tous les moyens» leur homologue burundais de dialoguer «sans condition» avec son opposition.

Charles Nditije : «Le dialogue est en panne par manque d’implication de l’EAC»

Cette requête apparaît dans la déclaration sortie par son président Charles Nditije, ce dimanche 12 novembre. C’était en réaction à l’autorisation à la procureure de la Cour pénale internationale d’ouvrir une enquête sur les crimes qui auraient été commis au Burundi. Et ce à partir du 26 avril 2015 jusqu’au 26 octobre 2017.

En outre, le président du Cnared est incompréhensif des présidents Magufuli et Museveni respectivement président en exercice de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est et médiateur dans la crise burundaise.

Ceux-ci ont condamné, le 11 novembre, la décision de la CPI : «Celle-ci annihile les initiatives de paix en cours pour le Burundi.» Avant de déplorer que cette juridiction ne les ait pas consultés avant de prendre la décision.

A ce sujet, Charles Nditije estime que si le dialogue est en panne, ce n’est pas à cause de la CPI, mais plutôt par manque d’implication de l’EAC. «Pourquoi depuis deux ans, ce processus n’a pas connu de véritables avancées, alors que la CPI n’avait pas encore rien décidé ? », s’interroge-t-il.

Le gouvernement burundais pour sa part se félicite de la déclaration de ces deux chefs de l’EAC. «Elle respecte la souveraineté et les aspirations du peuple burundais».

Forum des lecteurs d'Iwacu

15 réactions
  1. juju

    Rafraîchir nos mémoires par des idées divisionnistes ? Non merci

  2. Ayahu Jean Pierre

    « L’opposition en exil (en Belgique et ceci est mon ajout)fâchée contre les présidents Magufuli et Museveni ». C’est tout à fait légitime de la part de cette opposition en Belgique de se fâcher car le retour, en fanfare, depuis Zaventem et tapis rouge à Bujumbura, se fait attendre.

    Petit rappel pour nous rafraichir nos mémoires:

    2010, des élections « respectueuses » de la constitution ont eu lieu. Sentant la défaite venir, cette opposition en « exil actuellement » mais en marche vers l’exil pour certains de ses membres à ce moment là, créa le CNARED au Burundi. Oups! Pardon car elle créa ADC-Ikibiri ( sans Giriteka et sans frondeurs). Ce n’était pas consistant.

    2015, des éléctions « non respectueuses » de la constitution, semble-t-il, ont eu lieu de nouveau. N’attendant pas la défaite venir, elle boycotta totalement cette mascarade d’élection, innova, cette fois-là, et créa l’ADC-Ikibiri-Giriteka avec les frondeurs et pas des moindres car se sont des hommes et femmes produits des universités prodigieuses comme Louvain-La-Neuve. Oups, de nouveau un lapsus. Il s’agit du CNARED-Giriteka, avec à sa tête, l’homme fort de Musenyi ( Fait à Musenyi le…. pour la petite histoire et ceux qui ont été au maquis comprendront).

    Avec cet ADC-Ikibiri baptisée CNARED-Giriteka pour la circonstance et pour la rendre « euro -belgo-compatible » s’installa effectivement à la source des décisions: la Belgique avec ce qu’elle a de passé colonial, détenteur de la pluie et du bon temps pour le Burundi – et peut être aussi pour la RDC, le Rwanda ayant choisi de se mettre sous les ailes de ceux qui ne parlent ni français, ni flamand, la langue des belges-. Cette Belgique-là avec ses pouvoirs d’ensoleiller, d’inonder, de noyer, de sécher et de dessécher ceux qui ne veulent pas se soumettre à sa volonté..Jusque là, l’histoire semblait être en marche et même la société civile, alliée incontournable et depuis longtemps de cette opposition – et si n’était pas elle-même la vrai opposition- , s’allia officiellement et formellement à la cause. Pacifique Ninihazwe devint premier ministre potentiel (autrement dit, secrétaire exécutif dans le langage des concernés ). Vital Nshimirimana devint Ministre de la justice, des droits de l’homme et de la solidarité avec les sinistrés. Dans le jargon cnaredien, il s’agit du commissariat aux droits de l’homme, à la justice et à la solidarité avec les sinistrés.
    Très rapidement, l’homme de Musenyi, qui a tout compris, expérience aidant, a vite tiré sa révérence. Il ne cause plus!
    Les opposants de l’ombre ( société civile, j’entends!), ont vite déchanté et ont rejoint leurs anciens postes d’attache, jurant en passant que l’adhésion au CNARED n’était ni plus ni moins qu’un coup de main de circonstance mais qu’après, les choses roulent et donc, ils peuvent se retirer, la tête haute, avec le sentiment d’avoir accompli leurs missions!
    Il reste les autres, les produits de Louvain-la-Neuve, ceux-là même qui se revendiquent de la vraie opposition et qui se disent fâchés et ils ont raison de se fâcher: les sirènes annonçant le retour ne font attendre!

    • roger crettol

      @ Ayahu Jean-Pierre

      Ah ! Voilà donc la vérité, toute la vérité et rien que la vérité ! Elle ne se montre pas toute nue – modestie oblige, et elle a fait légaliser son concubinage avec le pouvoir, comme le demande l’administration et l’auguste pensée moralisatrice du président cascadeur, qui saute hardiment d’un mandat à l’autre .

      La vérité, la cruelle vérité, est que le CNARED n’est qu’un ramassis de bons-à-rien, putschistes et vautours avides de postes. C’est à cela qu’on les reconnaît, d’ailleurs; le président a dû supplier bon nombre de personnalités de premier plan d’accepter les fonctions proposées … ils ne voulaient pas passer pour des profiteurs. Leur probité les honore.

      Le CNARED étant ce qu’il est – non sans peine d’ailleurs – le pouvoir en place se retrouve nanti d’une telle supériorité – tant militaire que morale – qu’on ne peut le soupçonner du moindre méfait, de la plus petite entorse aux règles de la bonne gouvernaillance et de la plus parfaite démagocratie.

      C’est d’une telle évidence que JerryCan se demande pourquoi les inconditionnels dépensent autant d’énergie … alors que l’évidence devrait suffire …

      Quant aux deux présidents – eux se sont rendus à l’évidence et ont fait preuve d’un grand courage désinteressé en apportant leur soutien à l’homme fort de Bujumbura.

      JerryCan, bientôt à court de malice.

  3. kana

    Chers compatriotes burundais, voila la dictature a l’africaine: la justice doit consulter le President avant d’agir. Et cette dictature « sans frontiere » est une organisation des presidents africains. Cette « ONG » dont le siege se trouve a New York, plutot a Arusha, s’occupe maintenant a etendre ses activites a La Haye pour renforcer les capacites. « La CPI doit dorenavant consulter les « Representats Legaux » de l’ONG avant d’agir, mener une enquete quelconque sur les presumes crimes contre l’humanite »
    Burundais ingwe yaratwinjiranye!! Une bonne chose neanmoins, tout le monde s’accorde a dire qu’il y a crise au Burundi.Tout le monde reconait qu’il y a impasse au Burundi qu’il faut resoudre, meme inkona. Ce sont les modalites qui different.

  4. Rurihose

    A Jerry Can,
    Entre nous, est ce que nos leaders bien aimés Museveni et Magufulu réalisent l’énormité de ce qu’ils avancent? Babanze mubasafa uruhusha????
    Ailleurs le pouvoir judiciaire est indépendant de l’exécutif.
    Est ce trop compliqué pour un dictateur africain?

    • roger crettol

      Mais nous soufflons dans la même trompette, cher Rurihose. Celle de l’amour inconditionnel du pouvoir en place et de ceux qui le soutiennent.

      JerryCan (je ricane, en français – fallait-il le préciser ?) a la très fâcheuse habitude d’habiller ses sarcasmes de pensées et d’argumentations qui ne reflètent pas, mais vraiment pas, sa pensée d’honnête homme.

      Là où Zazie baisse les bras et se retire, JerryCan se lève et projette un peu partout ses boules puantes. Il faut bien que jeunesse se passe … et puis, certaines actions du gouvernement en place et certains commentaires de ses thuriféraires méritent-ils autre chose que les sarcasmes grinçants de

      JerryCan

  5. James

    Pour moi, Museveni et Magufuli n’ont rien n’à cirer des problèmes burundais, c’est pourquoi ils ne s’émeuvent pas des massacres d’innocents. C’est aussi pourquoi ils livrent les opposants au mépris des lois internationales de protection des réfugiés. Pour moi le problème se trouve chez les « opposants » burundais. Tenez: cette opposition a, en son sein, des docteurs professeurs d’université, des cadres des anciens régimes, des anciens présidents, vice-présidents, ministres et que sais-je encore…Cependant, ils sont incapables de rédiger un document sérieux à présenter aux instances internationales et régionales. Le drame est que si Mkapa appelle, demain ou après demain les Nditije et consorts, ils ne se souviendront pas de ce vénin craché par le duo Museveni-Magufuli tout comme ils ont oublié les hérésies de Mkapa à l’aéroport de Bujumbura. Courir aussitôt qu’appelé a poussé les deux présidents à vous prendre pour de très petits joueurs et vous n’avez pas encore prouvé le contraire, Mossieurs les membres de l’opposition en exil. Posez vos conditions et si elles sont rejetées, déclinez les invitations. Si vous le faites, peut-être que les deux bergers vont changer de lunettes pour vous regarder. Si ne le faites pas, soyez sûrs que les deux vont toujours vous appeler par un sifflement d’air (uruhwa) comme les bergers qui se respectent savent le faire.

  6. roger crettol

    The Guardian, quotidien britannique, publie le 14 nov. 2017 une nouvelle intéressante,

    [ https://www.theguardian.com/world/2017/nov/14/tensions-rise-in-zimbabwe-as-military-drives-through-outskirts-of-capital ]

    Suite à un différend entre le vice-président, général et membre la rébellion d’alors, et Grace Mugabe, épouse (jeunette quinquagénaire) du président et candidate probable à la présidence aux prochaines élections, …
    … suite à ce différend, le vice-président a été démis de ses fonctions. Le chef de l’armée a commenté très fraîchement cette éviction et une purge apparemment en cours parmi les officiers supérieurs issus de la rébellion.
    Et en fin d’après-midi, des blindés de l’armée se retrouvent sembe-t-il à parader à l’extérieur de la capitale. Pour assurer le président de l’indéfectible soutien de l’armée, assurément ;).

    Nouvelles et évènements qui illustrent les bienfaits des mandats télescopiques et la très-grande sagesse de mêler d’anciens rebelles ou autres casquettes à l’exercice du pouvoir dans une société qui devrait en soi être civile.

    Nouvelles et évènements qui ne concernent aucunement l’incarnation actuelle du royaume de Mwezi Gisabo. Pardonnez-moi mon impertinence, je suis réellement confus.

    Tout comme JerryCan, qui grimace de mauvaise foi.

    • Bakari

      @roger crettol
      Une nouvelle qui n’est plus neuve mais qui reste d’actualité:
      http://presse-opinion.com/exclusif-les-secrets-de-la-cpi/

      • roger crettol

        @ Bakari

        La CPI et les juges étrangers …

        Si la justice burundaise faisait son travail ; si la médiation de l’EAC avait produit moins de vent et davantage de résultats ; si l’on pouvait simplement ignorer les accusations de violations des droits de la personne au Burundi comme des manipulations malhonnêtes… Si.

        Pourquoi s’étonner que la CPI soit chargée d’une enquête que les Burundais n’ont pas (voulu) mener ? La souveraineté du Burundi – est-ce pour l’essentiel le droit de liquider en toute quiétude les opposants au régime, en préparation des élections de 2020 ?

        Ferez-vous face, Bakari, ou vos enfants, aux accusations des proches des victimes et de leurs descendants ? Quelles justifications tordues allez-vous inventer, qui ne feront qu’augmenter la soif de justice ou le désir de vengeance – ces mêmes passions que vous pourriez retrouver au fond de vous-même, et qui empoisonnent la société des Barundi, de quelque dénomination qu’ils se réclament ?

        Amahoro – cette belle salutation a son coût et ses exigences. La paix se construit, avec des sacrifices et des gestes de conciliation. Avec dans son propre regard le respect de l’autre.

        • Bakari

          @roger crettol
          « Amahoro – cette belle salutation a son coût et ses exigences. La paix se construit, avec des sacrifices et des gestes de conciliation. Avec dans son propre regard le respect de l’autre. »

          Je n’ai aucun problème avec cela, voyez-vous! Mais dommage que vous ne dites rien sur les secrets de la CPI.

  7. Rupande

    Pourquoi la CPI doit elle consulter l’EAC pour des crimes que l’EAC n’a jamais denonce, je pense ses présidents veulent se mêler dans les problèmes qui ne leurs regardent pas, ils n, ont qu’a regarder les problèmes de leurs pays et laisser d, autres instances faire leurs boulots.
    Y a t’il de secret que des crimes ont été commis au Burundi? sinon pourquoi ils ne veulent pas coopérer avec la CPI, s’ils ne se reprochent de rien

  8. NGENDAKUMANA

    Les deux présidents ont raisons parce qu’ils demandent pour quoi la C P I n’a pas voulue consulter d’abord la médiation bien que ça fait 2 ans est en exercice , vraiment c’est l’ ignorance et la perturbation de la facilitation pour les conflits Burundais .

    Maintenant on se demande , ce la C P I qui va résoudre ces problèmes Burundais ou ce qui

    • Karanga

      @Ngendakumana
      Attendez vous la solution de Museveni et Magufuli ? Vous attendrez longtemps

    • roger crettol

      @ Ngendakumana

      Peut-être bien que c’est PARCE QUE la médiation n’a guère apporté de positif pour résoudre la crise ouverte en 2015, que les instances internationales (conseil des droits de l’homme, CPI) prennent l’initiative de s’occuper plus sérieusement de la crise burundaise.

      La médiation ? On se demande rétrospectivement pourquoi elle n’a pas été confiée à Robert Mugabe, fin connaisseur s’il en est de la problématique des mandats téléscopiques ?

      Heureusement, le bon monsieur Mkapa a, travesti en un lapsus bien vite corrigé, dit clairement quel était le sentiment de la médiation sur la crise et le troisième mandat. Il exerce le pouvoir – donc il y a droit ! Vrai également pour ces fameuses dictatures hima que certains cercles voudraient rendre responsables de tous les maux. Quelle idée, vraiment – ces dictatures exerçaient le pouvoir, et avec diligence – que peut-on bien vouloir leur reprocher ??? Dans cette logique, vous n’êtes que des mauvais perdants, finalement.

      A part cela, la médiation a dépensé des trésors d’énergie et de subtilité pour se plier aux caprices d’un gouvernement qui exerçait le pourvoir, et ne pouvait par conséquent qu’avoir raison. En tout.

      Et les Européens et autres occidentaux, ces nostalgiques du colonialisme, n’ont qu’une préoccupation : rétablir leur domination sur ces Africains – leurs frères inférieurs. Seules les non-démocraties russe et chinoise se contentent de signer des contrats avantageux et d’assurer leur influence. Caveat emptor ! C’est vos sols et vos richesses que vous allez brader …

      Burundais, vous êtes encore et toujours malades d’ethnicisme, et toute tentative d’apporter l’éclairage de la justice sur au moins UNE des phases de vos tribulations ne peut d’apporter un peu de soulagement et le courage de prolonger l’oeuvre de justice en direction du passé.

      P.S. Je remercie JerryCan pour ses suggestions, aussi bienvenues qu’elles sont malveillantes. Et à ceux qui ne comprennent pas mes démarches retorses, mes sincères excuses.

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