Mercredi 09 octobre 2024

Économie

Coopératives Sangwe : Un projet louable mais politisé

Coopératives Sangwe : Un projet louable mais politisé
Vincent Baranyizigiye : « Le premier financement de dix millions BIF n’a pas donné des résultats escomptés. »

Depuis 2019, le gouvernement du Burundi a octroyé 20 millions de BIF à plus de 2 900 coopératives collinaires. Ce prêt de l’Etat devrait être remboursé endéans 2 ans. Taux de remboursement très bas, échec des projets, détournement des fonds, problème de leadership et de management, manque d’encadrement et de coordination, … telle est a liste non exhaustive des dysfonctionnements observés chez ces coopératives. Est-ce donc un fiasco ? Pour nombre d’observateurs, ce projet des coopératives Sangwe a été mal étudié et politisé. Anacoop et Fonic qui sont censés encadrer ces coopératives n’ont pas voulu s’exprimer malgré nos multiples appels. Enquête.

En 2019, le gouvernement burundais a initié la politique des coopératives collinaires dénommées « Sangwe » dans le but d’accroître la production et de participer aux efforts de développement économique et social.

Sur chaque colline de recensement, ces coopératives sont créées. Annuellement, un prêt de 10 millions de BIF par colline est accordé sur le budget général de l’Etat. Ce dernier est sans intérêt et remboursable endéans deux ans. Cela ressort de l’ordonnance ministérielle conjointe (ministère de l’Intérieur et celui des Finances) du 28 septembre 2019 sur les modalités pratiques de répartition, de transfert, d’utilisation et de remboursement des fonds alloués au développement des collines.

Lors de l’année budgétaires 2019-2020, le gouvernement a alloué à ces coopératives « Sangwe » une enveloppe de 29,1 milliards de BIF pour la rubrique « appui aux projets de développement des coopératives collinaires ». Pour les autres années budgétaires suivantes, le montant réservé à cette rubrique est de 87 830 000 000 BIF.

Plus de 2 900 coopératives ont déjà reçu 20 millions de BIF chacune. Cependant, nombre d’observateurs étaient, dès le départ, sceptiques quant à la réussite de ce projet.

D’après eux, comme ces sommes ont été octroyées avant de préparer les populations notamment en termes de renforcement des capacités dans le domaine des affaires et de la gestion des coopératives, beaucoup de coopératives risquaient d’être insolvables.

Des coopératives face à moult défis

A Matongo en province de Kayanza, trente-cinq coopératives Sangwe existent. Ce qui correspond au nombre de collines de recensement que compte cette commune. Néanmoins, que ce soit les autorités communales ou les membres, ils affirment que leur santé financière n’est pas bonne. Seules deux coopératives sont en effet performantes.

« Le premier financement de dix millions BIF n’a pas donné des résultats escomptés », avoue Vincent Baranyizigiye, président de la Coopérative Sangwe Bwayi, la 2e qui tient encore débout. « Au début de notre coopérative en 2019, nous étions 274 membres. Mais, aujourd’hui, il ne reste que 74 membres. Les autres se sont désistés. Ils pensaient qu’ils allaient partager l’argent donné par l’Etat. Mais, quand ils ont constaté que c’est un prêt remboursable, ils se sont retirés abandonnant même leurs capitaux », raconte-t-il.

Et les débuts n’ont pas été faciles. Comme les autres coopératives au niveau national, le premier projet concernait l’élevage des porcs. « Ça a été comme une imposition. Nous avons enregistré des pertes énormes. En effet, collectés ici et là au niveau national, certains porcelets étaient malades. Ils ont contaminé les autres. Par après, il y a eu une maladie porcine et beaucoup de porcs en sont morts. » En tout, la coopérative a perdu 115 porcelets et 15 porcs adultes.

M. Baranyizigiye fait savoir que à la suite de cet échec que la plupart des membres se sont retirés. Il a fallu une nouvelle stratégie pour voir comment faire fructifier le deuxième prêt de dix millions BIF.

« Nous avons alors réorienté nos actions surtout dans l’agriculture. Aujourd’hui, nous avons un grand champ de manioc de 114m sur 48 m et nous espérons qu’à la récolte, il y aura un grand bénéfice par rapport au capital y investi », confie-t-il, notant qu’ils ont déboursé 600 000 BIF pour louer ce terrain.

Comme l’agriculture et l’élevage sont liés, ils n’ont pas abandonné l’élevage. Mais, cette fois-ci, ils ont opté pour les vaches et les chèvres. « Aujourd’hui, nous avons six vaches adultes. Et nous avons créé une sorte de chaîne de solidarité de telle sorte que quand une vache met bas, un autre membre prend le veau pour l’élever chez lui. Comme cela, il peut avoir du fumier par exemple pour ses champs du lait et bien d’autres produits dérivés. » M. Baranyizigiye indique que quatre-vingt-quatre lapins ont déjà été distribués aux membres.

Le manque de formation comme cause principale de l’échec

« Au début, il y a eu une adhésion massive aux coopératives Sangwe. Quand on leur a donné les 10 millions BIF, beaucoup croyaient qu’il s’agit d’un don non remboursable qu’ils allaient se partager », raconte Serges Mpawenayo, adjoint du président de la Fédération communale des coopératives Sangwe, à Matongo. Par après, ils ont commencé à se retirer petit à petit. Il reconnaît que le premier projet d’élevage des porcs a été un échec. « Les gens n’étaient pas préparés à cet élevage. Les porcs sont maladifs que ce soit durant la saison pluvieuse ou la saison sèche. Ils sont morts en masse. Aujourd’hui, beaucoup de coopératives ne comptent aucune tête de porc. »

Il pense que cet échec était lié surtout au fait que les membres des coopératives n’avaient pas été formés. Il en est de même pour les responsables. Il signale que les projets étaient aussi imposés.

Or, souligne-t-il, il faut que les gens décident eux-mêmes sur le projet à réaliser selon leurs compétences ainsi que les spécificités régionales. Et de mentionner que même ceux qui ont donné l’argent se sont réveillés après que beaucoup de coopératives aient été déjà tombées en faillite. Il trouve qu’il fallait commencer par la formation. « Et pas seulement des responsables mais aussi des membres pour avoir des notions sur la gestion, l’organisation des coopératives, l’élaboration des projets, etc. », analyse-t-il.

Un argumentaire qui concorde avec la réalité actuelle. En effet, explique-t-il, après avoir constaté l’échec en ce qui est de la gestion du premier prêt, des formations ont été organisées à l’endroit des responsables des coopératives Sangwe.

Ce qui a fait qu’aujourd’hui, avec le 2e prêt de 10 millions BIF, certaines coopératives sont en train de se relever. « Elles ont opté pour cultiver le maïs, les pommes de terre et bien d’autres cultures. Lors de la récolte, elles essaient de combler le vide encaissé lors de l’élevage des porcs ». Néanmoins, souligne-t-il, le relèvement total reste difficile parce que le fossé à combler était déjà profond.

Sont-elles prêtes à rembourser ?

A propos du remboursement, Claude Nsabimana est optimiste : « Nous avons espoir que pour certaines coopératives, cela va bien se passer. » Il indique que l’administration est en train de les sensibiliser à ce sujet. Elle s’emploie à leur montrer comment elles peuvent s’organiser pour rembourser à partir du gain du 2e prêt.

Il signale d’ailleurs qu’il y a une coopérative qui a déjà remboursé plus de 7 millions BIF. Néanmoins, il reconnaît qu’il y en a d’autres qui sont en arrière. Il demande ainsi au gouvernement de prolonger les délais de remboursement.

Une demande formulée même par les responsables des coopératives. « Aujourd’hui, nous sommes en train de nous reconstruire. Si on rembourse la totalité de ce prêt, cela signifie qu’on va toucher sur le 2e prêt. Alors, qu’il nous donne un peu de temps pour récolter. Nous sommes sûrs qu’après cela, nous pourrons rembourser », plaide Vincent Baranyizigiye, président de la Coopérative Sangwe Bwayi.

Il espère que cette fois-ci, les résultats seront satisfaisants : « Car, avant, nous n’étions pas préparés. On n’avait pas eu de formation en ce qui est de l’organisation des coopératives. Mais, aujourd’hui, les responsables ont été formés et ce sont les membres qui se mettent ensemble pour proposer tel ou tel autre projet. »

Même son de cloche chez M. Mpawenayo. Il indique qu’à Matongo, sur 35 coopératives, 2 seulement sont sur le bon chemin, à savoir la coopérative Kibavu et celle de la colline Bwayi. « La première a déjà remboursé d’ailleurs plus de 4 millions BIF. »

Avec quelle astuce ? M.Mpawenayo signale que désormais, il revient aux membres de la coopérative de décider quel projet exécuter. « A Kibavu, après la réception du 2e prêt, ils ont orienté cet argent dans l’agriculture avec un accent particulier sur le maïs. La récolte est achetée par Anagessa. Comme cela, ils peuvent avoir beaucoup d’argent d’un seul coup. »

L’élevage n’a pas non plus été totalement abandonné. Cette fois-ci, poursuit-il, ils ont opté pour l’achat des vaches pour les revendre après les avoir engraissés. : « Par exemple, ils peuvent acheter une vache à 700 mille BIF pour la revendre à 1 500 000 BIF ou à 2 millions BIF après quelques mois. »
Pour le cas de Bwayi, il espère qu’avec la récolte de leur champ de manioc, ils pourront commencer à rembourser tout en précisant qu’actuellement, le prix d’un kilogramme de farine de manioc est à 2 000 BIF.

Quid de leur part dans le développement communautaire ?

Malgré les échecs enregistrés, à Matongo, on affirme que les coopératives contribuent au développement communal. « Au moment de la récolte, elles écoulent leurs produits aux marchés. Et là, elles doivent payer des taxes communales. Partant, la caisse communale en bénéficie », confie Claude Nsabimana, conseiller technique et économique de l’administrateur de Matongo. Il ajoute qu’en cas de travaux de développement communautaire, la mobilisation devient facile et rapide. Il faut observer que quand les gens sont membres d’une même coopérative, l’unité et la solidarité se renforcent. « Avec les formations, chaque membre peut à son tour aller appliquer les techniques apprises dans sa famille », poursuit-il.

D’après lui, comme la majorité des membres sont des femmes, les richesses familiales ne sont plus gaspillées. « En cas de partage des dividendes, la femme contribue au développement de la famille. Elle n’attend plus tout de son mari. »

Certaines coopératives s’en sortent bien

Un constat heureux : certaines coopératives s’en sortent bien. La coopérative Sangwe Cihonda de la commune Gashikanwa, province de Ngozi en est l’illustration. Créée en février 2019, elle compte aujourd’hui cent cinq membres. « Au début, nous étions deux cent cinquante-quatre membres. Il y avait un véritable engouement de la part de la population. Malheureusement, certains membres ont abandonné petit à petit. La plupart d’entre nous pensaient qu’ils allaient se partager cet argent alors qu’il s’agissait d’un prêt », raconte Lionel Ntawigirira, président de la coopérative et chef de colline Cihonda.

Il fait savoir que la coopérative a eu des difficultés au départ : « Comme nous n’étions pas bien outillés pour gérer la coopérative, le projet d’agriculture qu’on avait initié dans les années 2019, 2020 et 2021 n’a pas eu de succès. Nous avons enregistré des pertes énormes. On ne savait même pas tenir les livres de caisse ou de banque. C’est pourquoi les premiers projets ont échoué. »

Grâce aux formations et à l’encadrement de la part de l’administration communale et des moniteurs agricoles, poursuit-il, cette coopérative a pu récolter 20 t de pomme de terre et 10 t de maïs : « Aujourd’hui, la coopérative se porte bien. Nous avons 18 vaches, des chèvres, des champs de maïs de plus de 6 hectares, des champs de pomme de terre et de riz. Nous venons de distribuer des lapins à nos membres. »

Lionel Ntawigirira rassure que la coopérative n’aura pas du mal à rembourser le prêt accordé par l’Etat. « On compte rembourser d’un seul coup les 20 millions de BIF. Pour le moment, nous avons un capital de 100 millions de BIF. »

Il informe que, depuis la création de la coopérative, le bien-être des membres s’est beaucoup amélioré. « Aujourd’hui, chaque membre a soit une vache, soit une chèvre ou un lapin. Cela leur procure de la fumure pour leurs cultures. De plus, on donne de petits crédits aux membres qui en ont besoin. Aujourd’hui, les petits problèmes rencontrés au quotidien trouvent facilement une solution. »

Gashikanwa, un modèle d’encadrement ?

« Notre commune travaille beaucoup avec les coopératives Sangwe. Et ce, pour protéger l’argent octroyé. Nous sommes parmi les premières communes de Ngozi où la santé financière des coopératives Sangwe se porte bien », confie Théophile Nibizi, administrateur de la commune Gashikanwa, province de Ngozi.

Il signale qu’aucune coopérative n’est en dessus de la barre et il est confiant que toutes les coopératives ont bien géré les 20 millions BIF déjà donnés. « Nous avons même une coopérative qui se classe 2e au niveau national en ce qui est de la bonne gestion », précise-t-il. Il s’agit de la coopérative Cihonda qui possède aujourd’hui des richesses équivalentes à plus de 100 millions BIF.

Pour arriver à ce résultat, M. Nibizi indique que cela est lié au fait que l’administration s’est impliquée dans l’encadrement et le suivi des activités des coopératives dès le début. « Nous avons d’abord sensibilisé les membres afin qu’ils investissent dans l’agriculture et l’élevage tout en réservant une grande part au secteur pastoral. Car, nous avons constaté que les coopératives qui ont mis beaucoup de moyens dans l’agriculture ont enregistré des pertes énormes. Ainsi, nous leur avons recommandé de mettre 30% du prêt dans l’agriculture et 70% dans l’élevage. »

M. Nibizi précise que pour retirer l’argent, les membres de la coopérative doivent d’abord tenir une réunion sanctionnée par un procès-verbal à envoyer à l’administrateur.

A son tour, ajoute-t-il, l’administration doit vérifier si réellement le projet proposé est réalisable et rentable. « Il est obligatoire de ne pas dépasser 30% pour le montant à investir dans l’agriculture. »

Il souligne aussi que tous trois mois, chaque coopérative tient, avec l’administration communale, une réunion d’évaluation de la gestion et de l’utilisation du prêt. « Bref, nous avons créé un esprit de compétition dans les coopératives. »

Le manque de terre arable a été identifié comme un des défis de taille, poursuit-il. Ainsi, la commune a décidé d’octroyer temporairement aux coopératives Sangwe une terre domaniale dans la zone Ngoma où l’Etat avait déjà indemnisé les propriétaires pour y installer un aéroport. « Cet espace de plus de 65 ha est exploité actuellement par des coopératives des quatre communes. Elles ont une forte production. »

D’autres coopératives louent des terres cultivables. Et là aussi, l’administration communale fait un accompagnement. « S’il s’agit d’une propriété à mettre en valeur, nous leur suggérons d’avoir une garantie d’au moins 5 ans. »

Il ajoute que 6 coopératives ont déjà acheté leurs propres terres mesurant soit 1ha, 2 ha, etc. Une preuve, selon lui, que leur santé financière est bonne. « Aujourd’hui, nous avons trois coopératives qui ont déjà des vaches. La première coopérative compte plus de 20 têtes, d’autres en ont 5 ou 3. »

Il Insiste sur le cas de la coopérative Cihonda pour signaler qu’au début, ses membres ont décidé de faire la multiplication des semences de pomme de terre. « Et après, ils ont loué une propriété de 4 ha à exploiter pendant 7 ans. Et ils ont installé des étables sur cette même propriété afin d’avoir facilement du fumier. En tout, actuellement, ils ont vingt vaches. » Ils élèvent aussi des chèvres dans leurs ménages respectifs.


Des performances peu reluisantes

Le rapport d’audit de performance de la collecte des recettes communales réalisé en 2022 par la Cour des Comptes a laissé sans voix plus d’un. Sur 58 milliards 220 millions de BIF alloués aux 2 911 coopératives collinaires, seul 1,169 million de BIF avaient été déjà remboursés, soit un taux de remboursement de 2%. Des résultats médiocres selon les députés.




Sur 119 communes que compte le pays, selon ce rapport de la Cour des Comptes, seules 3 communes avaient déjà remboursé à hauteur de 20 % des fonds reçus. Il s’agit de Gihanga (26,78 %), Bubanza (24,09 %) et Rutegama (23,6 %). Deux communes sont arrivées à 10 %, à savoir Gishubi (10,96 %) et Rugazi (10, 71 %). Le reste était en dessous mais le gros des coopératives affichait un taux de remboursement de 0%.

Lors d’une séance de questions orales au ministre de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique le 20 septembre 2023 au Palais des Congrès de Kigobe, les députés n’en croyaient pas leurs oreilles. Tous étaient unanimement pour dire que le taux de remboursement était très bas.

« Le taux de recouvrement en termes de pourcentage est vraiment trop bas et trop alarmant alors que l’argent qui a été alloué provient du Trésor public et des taxes des citoyens. Et ma question, monsieur le ministre est de savoir si vous avez de l’espoir que les fonds alloués aux coopératives collinaires seront un jour remboursés ou recouvrés ? », a par exemple demandé Simon Bizimungu, député et secrétaire général du CNL.

Plusieurs députés ont interrogé le ministre Martin Niteretse sur les nouvelles stratégies qu’il compte utiliser pour ramener cet argent dans le Trésor public. Ce dernier a reconnu des négligences. « Comme je l’ai mentionné dans le rapport, il y a eu négligence mais il y a eu aussi un facteur principal qui a influé sur ce taux relativement bas de remboursement, à savoir les coopératives qui ont investi dans l’élevage du petit bétail », a-t-il justifié sans convaincre certains députés.

Toutefois, il a promis qu’avec l’Agence nationale de promotion et de régulation des sociétés coopératives (Anacoop), on prévoit organiser des séances d’encadrement en faveur de ces coopératives et le ministère s’est engagé à faire des suivis réguliers. « Je vous garantis que ces fonds vont être recouvrés et il y a des sanctions pour ceux qui ne rembourseront pas. »

Qu’en est-il de la situation maintenant ?

Iwacu a posé des questions au directeur général du Fonds national d’investissement communal (Fonic) sur la situation patrimoniale des coopératives Sangwe à l’heure actuelle des coopératives Sangwe. Les réponses semblent évasives comme cela se remarque dans le récit suivant.

« Bonjour. Je m’appelle Fabrice Manirakiza du Journal Iwacu. Nous sommes en train d’écrire un article sur le fonctionnement des coopératives Sangwe. J’ai vu que Fonic a mené, le 15 janvier 2023, un audit de proximité des coopératives Sangwe dont le patrimoine est en dessous de 20 millions (c’est-à-dire celles classées dans les couleurs rouge et jaune). Du 19 au 25 janvier 2023 et le 15 février 2023, Fonic a aussi organisé des activités d’appui-conseil et de vérification patrimoniale des coopératives classées dans les catégories rouge, jaune et verte. Alors, on aimerait avoir quelques éclaircissements si vous le voulez bien. Je peux venir à votre bureau mais en attendant voilà quelques questions :
1. A l’heure actuelle, quel est l’état des lieux sur la situation patrimoniale des coopératives Sangwe ?
2. Quel est le taux de réussite de ces coopératives ?
3. Vu le Rapport d’évaluation des coopératives collinaires sur le financement de l’Etat (exercice budgétaire 2019-2020), trouvez-vous qu’il y a eu des améliorations ?
Merci de vos réponses et bonne journée »

Réponse : « Ok ariko iyubanza guhera hasi ukabaza les bénéficiaires vyari plus sage ! »
« Twarabikoze. Nobaraba ryari ? »
« None ivyo bavuze ni ibanga nobironke pour me situer ?
Par après : « Ngiye mission retour bureau Lundi »

Réponse : « Si vous avez des chiffres actualisés mwozimpa »
Le directeur général répond : « Ah bon ! Service communication za Fonic barakuvugisha bakubwira ryari tu pourras passer pour l’interview ! »
Jusqu’aujourd’hui, RIEN. Au moment où nous mettons sous presse, Fonic est prévenu, rien ne filtre chez eux.
Il fallait nous rabattre sur l’Agence nationale de promotion des sociétés coopératives (Anacoop). Interrogé à maintes reprises, le directeur général de cette institution n’a pas voulu s’exprimer sur le sujet. « Vous pouvez vous adresser au DG Fonic», a fini par répondre Evrard Ndayikeje. Et pourtant, l’Anacoop a entre autre comme mission la promotion du mouvement coopératif ainsi que le suivi et l’accompagnement des coopératives dans leurs activités.

Des questionnements

Qui gère ce projet qui engloutit des milliards de BIF chaque année ? Pourquoi les responsables ne veulent pas s’exprimer ? A qui profite cette cacophonie ? Actuellement, quel est le taux de remboursement ? Est-ce qu’on a trouvé des réponses aux défis auxquels les coopératives ont fait face ?

Selon le rapport, le pays ne dispose pas de directives nationales d’analyse économique. « Les évaluateurs n’ont pas reçu d’analyse des coûts et avantages sociaux ou économiques des politiques publiques et des effets sur la santé et l’environnement. Pour ce qui concerne certains projets financés à partir des ressources internes, les études de faisabilité ne sont pas faites. Par ailleurs, il n’y a pas d’entité différente de l’entité responsable du projet qui effectue un examen des analyses économiques. »

Pourquoi le Fonic et l’Anacoop ne veulent pas parler ?


Un projet politisé ?

Les premiers décaissements en rapport avec le projet des coopératives Sangwe ont eu lieu à la veille des élections de 2020. Pour nombre d’observateurs, ces prêts aux coopératives collinaires ont été un instrument de propagande pour le parti CNDD-FDD. Ce que réfutent certains responsables des coopératives ainsi que les administratifs.

« Au début, les gens disaient que c’est un « don de Mutama pour avoir bien élu ». Il y en a qui ont pris la décision de partager l’argent. Juste le comité », confie, sous anonymat, un responsable provincial en province de Kayanza.

D’après notre source, il y a eu même des attributions des marchés gré à gré pour la fourniture des semences de pomme de terre ou des porcelets. Tout cela entre les membres du parti CNDD-FDD. Notre source donne l’exemple d’un cas où un individu, à Kayanza, a fourni des semences de pomme de terre équivalentes à 6 millions BIF alors que ces dernières étaient presque pourries. « Toutes les coopératives qui ont utilisé ces semences n’ont rien récolté. Il n’a malheureusement pas été inquiété. » Notre source parle aussi des porcelets qu’on payait 80 000BIF par tête.

La commune Busiga en province de Ngozi compte trente-trois collines. En 2021, elle avait déjà reçu 660 millions de BIF en raison de 20 millions de BIF par colline. Certains habitants de la zone Rukeco de la commune Busiga en province de Ngozi ont eu l’impression que le projet des coopératives Sangwe est venu pour récompenser les membres du parti CNDD-FDD. « On dirait que c’est l’argent qu’on leur a donné pour boire de l’alcool. J’ai été surpris lors d’une réunion lorsque le président de notre coopérative nous a donné 20 mille BIF chacun comme jeton de présence. Je me suis posé des questions puisque nous devrions rembourser ce prêt », raconte un membre d’un comité d’une coopérative Sangwe de la zone Rukeco.

D’après des sources dans cette commune, les membres des autres partis politiques n’ont pas été associés. « J’ai demandé à adhérer dans une coopérative de notre colline mais le président du comité a refusé. Il a exigé un paiement de 600 mille de BIF. J’ai préféré renoncer car j’ai constaté que c’est une façon de m’écarter », confie P.S, un militant du CNL de la commune Busiga.

Pour un membre du conseil communal de Busiga, le projet des coopératives Sangwe est mal conçu. « Lorsqu’on demande le taux de remboursement des 10 millions de BIF, on se heurte à un mur. Personne ne veut parler. De plus, sur le terrain, on ne voit pas l’apport de ces coopératives dans le développement de la communauté. »

Selon lui, ce sont beaucoup de milliards de BIF qui sont jetés par la fenêtre. « Ces fonds pouvaient aider dans d’autres projets de développement comme par exemple la construction des hôpitaux, des écoles, des routes, … ou encore acheter un avion pour le président de la République. »

Un autre membre du conseil communal déplore que beaucoup de présidents des comités ont dilapidé ce prêt de l’Etat en toute impunité. « Par exemple, sur la colline Rumbaga de la zone Rukeco, le président de la coopérative qui est aussi adjoint du responsable du parti CNDD-FDD en commune Busiga a été destitué pour cause de détournement des fonds. Personne ne lui a demandé des comptes parce qu’il est protégé par son parti. »

A.M, un militant du parti Frodebu de la ville de Ngozi indique que, dès le départ, il fallait être du parti au pouvoir pour être admis dans ces coopératives. « Etre un président de la coopérative était une autre paire de manche. Les présidents étaient choisis parce qu’ils dirigeaient le parti CNDD-FDD au niveau des communes, des zones ou des collines. Si ce prêt n’est pas remboursé, ce n’est pas étonnant. Peut-être qu’on essaie de camoufler le vrai objectif de ce projet. A mon avis, c’est une récompense pour les militants du parti au pouvoir. »

Concernant les allégations que les membres des coopératives sont du parti CNDD-FDD et que les membres des autres partis politiques sont exclus, Lionel Ntawigirira balaie cela d’un revers de la main. « Ce sont des gens qui veulent nous diviser. Toutes les tendances politiques sont représentées dans notre coopérative. »


Réactions

Faustin Ndikumana : « C’est de l’argent dilapidé »

« Normalement, un projet pour assurer la promotion des coopératives, est un bon projet. Mais si on analyse le projet actuel des coopératives Sangwe, il présente beaucoup d’insuffisances », analyse le directeur exécutif de Parcem. Selon lui, les coopératives Sangwe actuelles ne sont pas des coopératives par définition parce qu’elles ne réunissent pas des caractéristiques requises pour les qualifier comme telle. « Normalement, une coopérative est une association des professionnels d’un secteur pour défendre un intérêt commun qui va assurer la promotion de leurs activités. »

Actuellement, poursuit-il, il suffit de réunir 100 ou 200 cultivateurs pour cultiver un champ quelconque. « Une coopérative doit avoir une gestion professionnelle avec une comptabilité. Elle doit être une propriété du coopérateur. Des institutions indépendantes contrôlées par des membres associés. Or, les coopératives Sangwe actuelles sont sous la bannière du parti au pouvoir. Les cadres de l’administration, les hauts cadres de l’Etat et du parti en sont membres de fait. Finalement, elles risquent d’être des voix de transmission des idées propagandistes du parti au pouvoir. C’est un secret de polichinelle. »

Selon lui, les coopératives ne devraient pas être subventionnées à tort et à travers.
Faustin Ndikumana estime que c’est de l’argent dilapidé : « Perdre 90 milliards de BIF par an sans évaluation, c’est plus que le budget du ministère de la Justice. On va faire bientôt 400 milliards sans évaluation. On continue de se contenter de l’évaluation interne de l’Anacoop alors qu’elle est une institution publique qui nécessite elle aussi d’être évaluée par une structure indépendante externe. »

En fait, indique M. Ndikumana, on constate que depuis un certain temps, le gouvernement du Burundi institue des réformes ou met sur pied des mécanismes de gestion qui sont sous son contrôle pour permettre que les hauts cadres de l’Etat, de facto du parti au pouvoir, puissent de faire des détournements des deniers publics sans contrôle. On dirait que c’est un groupe de gens qui sait comment organiser ces mécanismes sachant les profits illégaux qu’ils vont en tirer. « Vous vous souvenez du charroi zéro par exemple qui a permis aux cadres de l’Etat d’acheter les véhicules de l’Etat à vil prix. Vous avez vu avec Anagessa le tort que cela a causé. Les coopératives Sangwe, c’est dans le même registre. »

Que faire ? Pour le directeur exécutif de Parcem, il faut d’abord suspendre ces subventions et organiser une évaluation par une structure indépendante de cet argent dépensé ; examiner son rendement ; vérifier comment les remboursements ont été organisés. « Malgré ces coopératives, la production agricole est toujours insuffisante. L’inflation des produits agricoles est toujours d’actualité. »

D’après lui, il faut recréer ou demander aux coopératives de s’adapter aux caractéristiques d’une vraie coopérative. Il propose aussi d’organiser des campagnes de formation et de sensibilisation relatives aux coopératives à l’intention de la communauté. « Il faut supprimer les entreprises non viables et laisser les autres s’organiser librement ; il faut que ces coopératives quittent le « carcan » du parti et de l’administration. Il faut mettre des mécanismes de soutien invitant les coopératives à travailler et à se livrer à une compétition pour récompenser les meilleures. Il faut recentrer le rôle de l’Etat. »

Vu que la plupart de ces coopératives sont agricoles, ajoute M.Ndikumana, l’Etat doit retrouver son rôle traditionnel en disponibilisant les engrais chimiques de qualité, les semences sélectionnées et les produits phytosanitaires ; en favorisant la mécanisation agricole et la recherche scientifique ; en facilitant l’accès à la terre ; en assurant l’encadrement des bénéficiaires et en s’associant avec les microfinances pour disponibiliser un fonds qui pourrait garantir les crédits du secteur agricole. « Le gouvernement doit d’abord prioriser le financement des ministères régaliens qui assurent les services publics dont le pays a besoin comme les infrastructures routières pour permettre la circulation des biens et services et désenclaver certains coins », se résume-t-il.

Gabriel Rufyiri : « Le projet est louable. Malheureusement il a été politisé. »


Pour le président de l’Olucome, ce projet n’est pas mieux étudié. « Quand on regarde comment ces coopératives fonctionnent, il est clair que c’est le favoritisme qui prime et la non compréhension des bénéficiaires de ce prêt. Dans nos représentations à l’intérieur du pays, on nous rapporte que la grande majorité de ces coopératives Sangwe sont dominées par les membres du parti CNDD-FDD. Cela constitue un premier problème. »

Un autre problème, soulève Gabriel Rufyiri, est que les bénéficiaires pensent que c’est une aide alors que cet argent doit être remboursé.

Pour M. Rufyiri, le mode de gestion constitue aussi un problème. « Gérer un projet requiert un minimum de connaissances. Est-ce qu’ils ont été formés sur comment gérer un patrimoine commun ? Je doute car les résultats sont médiocres. »

Pour le président de l’Olucome, le projet en soi est une bonne chose. « Toutefois fois, il doit y avoir une méthodologie, une rigueur accrue. Le projet est certes louable mais il manque beaucoup d’outils et de stratégies en vue d’obtenir les résultats escomptés. »

Gabriel Rufyiri trouve également que le projet a été politisé. « Ce projet est similaire au projet de plantation des arbres fruitiers de 2006 à l’époque de feu président Pierre Nkurunziza. Les gens ont dilapidé l’argent en disant qu’ils sont en train de planter des avocatiers, des manguiers, … Où sont les résultats ? Souvenez-vous du projet charroi zéro ? Jusqu’aujourd’hui, le pays est en train de payer cher les magouilles de ce programme. Il ne faut pas oublier le projet de gestion catastrophique du secteur café. On a enrichi les individus et le pays a sombré économiquement. »

Gabriel Rufyiri trouve que si ce projet est bien étudié, les coopératives peuvent être un moteur de développement économique du pays. « Elles jouent un grand rôle dans la cohésion sociale. C’est un projet qu’il ne faut pas abandonner mais il faut changer la manière de le faire. Sinon, il s’agit de l’argent du contribuable qui est en train d’être jeté à travers la fenêtre. »


Interview exclusive avec Libère Bukobero

« Il faut une restructuration du mouvement coopératif »

Fonctionnement et gestion des coopératives, cadre légal, … Libère Bukobero, secrétaire général de l’Adisco fait son analyse. Il donne aussi des propositions pour que les coopératives soient rentables.

Quelle analyse faites-vous de la création des coopératives Sangwe ?

La coopérative est la meilleure voie par laquelle on doit passer pour développer notre pays qui repose essentiellement sur l’agriculture à plus de 90% de la population. Le modèle coopérative est le plus approprié pour le Burundi pour promouvoir l’économie sociale et solidaire au niveau des communautés.

D’ailleurs, les organisations qui militent pour l’économie sociale et solidaire au Burundi ont fourni beaucoup d’efforts, avec le soutien des partenaires techniques et financiers, pour accompagner le gouvernement dans la mise en place d’une loi spécifique qui régit les coopératives au Burundi et qui a été promulguer en 2017.

Que dit par exemple cette loi en ce qui est de leur fonctionnement ?

Cette loi clarifie clairement comme fonctionne une coopérative. Cette dernière est une association dans laquelle l’adhésion est libre et volontaire en respectant tous les principes coopératifs. Je pense que les coopératives Sangwe pourraient être la base du développement communautaire.

Toutefois, il reste à savoir si ces principes coopératifs sont respectés.

Justement, quelle est la réalité sur le terrain ?

Je pense qu’ils ne sont pas respectés.

Comment ?

Premièrement, les coopératives Sangwe ont été mises en place par le système politique et donc de force. Ce n’est pas une coopérative sociétaire mais c’est une coopérative presque de l’Etat ou du parti au pouvoir. Le premier principe est presque violé. Cela constitue un problème.

La mise en place d’une coopérative n’est pas un fait du hasard. C’est un long processus interactif que l’on doit aborder avec beaucoup de fermeté et d’objectivité. Une coopérative se met en place pour les personnes qui rencontrent des problèmes dans leur profession. Ils se mettent ensemble pour conjuguer les efforts afin de mutualiser les moyens matériels, humains et financiers pour trouver la solution à leurs problèmes.

Par exemple, les éleveurs peuvent se mettre ensemble parce qu’ils ont un problème pour trouver les produits vétérinaires ou se mettre ensemble pour trouver un marché pour les produits laitiers. Si on peut faire une analyse au sein d’une coopérative Sangwe sur une telle colline, quels sont les besoins rencontrés par les habitants de la colline ? Est-ce qu’ils se sont convenus pour trouver une solution au moyen d’une société coopérative ? Est-ce que les membres de la communauté ont mis ensemble leurs moyens ?

Si ce n’est pas le cas, la coopérative n’appartient pas aux coopérateurs, elle appartient à une autre personne et par conséquent, la coopérative ne peut pas progresser. Car, elle ne rend aucun service aux membres. Quel service structurant que peut développer une telle coopérative au niveau de la colline ?

Un autre exemple, si sur une telle colline, les gens sont en train de cultiver le maïs, ils trouvent qu’ils ont un problème d’accès au financement. Ils se mettent ensemble et en grand nombre pour demander un crédit auprès d’une institution financière afin d’acheter des engrais ou de construire une unité de transformation. Comme cela, ils trouveront que le service qu’ils ont développé est très pertinent et bénéfique au niveau de la colline. Si une coopérative est construite sur un service solide, elle devient solide.

Que dites-vous du financement de l’Etat aux coopératives Sangwe ?

On a donné des fonds à une coopérative qui n’existe presque pas. Donc, l’argent a été partagé entre les individus. C’est pourquoi la situation est telle qu’elle est aujourd’hui. Cet argent a été perdu. Sauf si, comme est en train de le faire le gouvernement, on fait un recouvrement forcé. C’est vraiment une mauvaise procédure parce que cet argent n’a pas été utilisé par la coopérative mais plutôt par des individus. Il faut alors identifier les individus.

Qu’est-ce que vous proposez pour que ce financement soit productif ?

Si on veut financer la coopérative, je demanderai au gouvernement de faire attention. Maintenant qu’il y a l’Anacoop, il faut recommencer le processus et restructurer le processus en bonne et due forme ainsi que ne financer que celles qui marchent. On oublie celles qui sont défaillantes.

Les coopératives Sangwe peuvent apprendre par les autres. Il faut le respect des principes coopératifs. C’est le renforcement régulier des capacités des leaders et des employés des coopératives. Ce travail devait être assuré par l’Anacoop en collaboration avec les organisations d’appui comme Adisco, Inades et bien d’autres structures qui ont des capacités suffisantes en matière d’accompagnement des coopératives.

Il faut absolument cesser l’amalgame. Je demanderai à l’Anacoop de prendre en main la question ; de donner toutes les formations nécessaires ; de conscientiser toute la structure administrative à partir des collines jusqu’au sommet pour qu’elle sache la signification d’une coopérative afin d’éviter un double langage. On confond les sociétés, les coopératives, les Asbl.

Donc, il faut ouvrir une campagne de conscientisation des autorités pour qu’elles puissent parler le même langage. Dès que tout sera compris, on laissera alors à l’Anacoop le devoir et surtout le droit d’accompagner la structuration des coopératives. On va y arriver parce que c’est le modèle approprié pour le développement communautaire. Il faut une restructuration du mouvement coopératif tout en respectant les sept principes coopératifs ainsi que les éléments de la boussole de l’économie sociale et solidaire.

Forum des lecteurs d'Iwacu

1 réaction
  1. M@tefer

    L’entrepreneuriat est avant tout un engagement personnel et un sacrifice à vouloir résoudre les problèmes des autres avant les siens. Ce don n’est pas donné à tout le monde. C’est pourquoi même dans les pays développés sont moins nombreux. Penser qu’en donnant l’argent, les jeunes et femmes deviennent automatiquement entrepreneurs est faux calcul. Par contre, le gouvernement devrait initier un fonds d’appui aux projets à haut potentiel de création d’emplois pour les jeunes et femmes que de privilégier l’octroi des financements à ces groupes de gens.

    Il devrait également prévoir un autre fonds d’encadrement du secteur privé. ce fonds devrait appuyer principalement les entreprises en cas de crise comme celle de la COVID-19 et des entreprises de grande envergure en difficulté. La faillite d’une entreprise de grande envergure c’est une double perte pour le pays. L’Etat perd les impôts et taxes, les employés entrent au chômage avec des conséquences directes sur leurs engagements envers les banques, les écoles, … S’il s’avère qu’il y aurait eu des manquements dans la gestion de cette entreprise, le gouvernement devrait poursuivre les dirigeants sociaux sans pour autant les forcer à fermer.

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