En moins de quatre mois, trois personnalités du pays dont deux commissaires de la Commission vérité réconciliation (CVR) et le président de la Commission nationale indépendante des droits de l’Homme (CNIDH) ont fui le pays. Des exils « forcés » qui traduisent un malaise dans les sphères de l’Etat, critiquent les politiques.
Alors que le Burundi s’apprête à vivre les élections des députés, des conseillers communaux et des sénateurs, les habitants de la province de Bubanza exhortent les candidats à privilégier les projets de développement comme l’adduction d’eau, l’électrification, … Malgré que l’administration locale se félicite de la bonne cohabitation entre les membres des partis politiques, certains militants de l’opposition indiquent que cette accalmie est de façade.
L’annonce a fait l’effet d’une bombe, ce jeudi 10 avril au Palais des Congrès de Kigobe. Présentant son rapport trimestriel de l’année 2024-2025 devant les députés et les sénateurs, le Premier ministre, Gervais Ndirakobuca, a affirmé sans ambages que les travaux de pavage du chef-lieu de la province de Cankuzo, dotés d’un budget de 1,4 milliard de BIF, affichaient « un taux d’exécution de 100% ». Cette déclaration a été immédiatement réfutée par les députés élus dans cette circonscription.
Lors d’une émission publique des porte-paroles tenue dans la province de Rumonge, le 28 mars dernier, le porte-parole du gouvernement a rassuré les Burundais que, bientôt, le commerce des minerais allait résoudre la pénurie récurrente de carburant. Un économiste se pose une question : « N’est-ce pas une rhétorique politique déconnectée des réalités économiques et structurelles du Burundi ? »
Les propos du chef d’Etat burundais Evariste Ndayishimiye sur la BBC ont encore attisé le feu dans les relations entre le Burundi et le Rwanda. Il dénonce toujours les velléités du Rwanda à attaquer le Burundi. Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, qualifie la dernière sortie du président burundais de malencontreuse.
Les propos du ministre des Finances, Nestor Ntahontuye, ont suscité un tollé chez les professionnels des médias. Interrogé lors d’une synergie des médias du 13 mars 2025 sur la question de la Carte d’assistance médicale (CAM), le ministre s’est fendu d’une réponse cinglante : « Je ne donne pas d’informations officielles aux médias privés. » La liberté d’information est sacrifiée selon les professionnels des médias.
La Banque de la République du Burundi (BRB) a récemment dévoilé une initiative annonçant l’introduction du crédit documentaire comme un nouvel instrument. Pour l’économiste Jean Ndenzako, cet instrument risque de causer plus de torts.
À trois mois des premières élections de 2025, les inquiétudes grandissent sur leur organisation. Partis et coalitions alertent sur des défis majeurs : climat politique et sécuritaire tendu, cadre légal flou, délais non respectés et problèmes logistiques.
Dans une correspondance envoyée au président de l’Assemblée nationale, le 2 mars 2025, des commissaires de la Commission nationale indépendante des droits de l’homme (CNIDH) sollicitent son intervention personnelle « en vue de sauver la CNIDH qui connaît actuellement une crise de gouvernance sans nom, et cela, depuis 2 ans. » Ils demandent également la démission du président de cette institution, Sixte Vigny Nimuraba, ainsi qu’un audit spécifique rigoureux sur l’utilisation des fonds de la commission.
Selon le Haut-Commissariat des Nations-unies pour les réfugiés (HCR) au Burundi, c’est la première fois qu’on voit une crise humanitaire de cette ampleur depuis plus de 20 ans. Le 26 février 2025, le bilan était de 47 632 réfugiés congolais qui sont arrivés sur le sol burundais. A Cibitoke, on enregistre déjà des morts. Le HCR estime qu’une réponse immédiate s’impose, car la situation humanitaire se détériore rapidement au Burundi avec une augmentation des arrivées quotidiennes.
Alors que des milliers de Burundais peinent à se nourrir surtout à Kirundo avec une sécheresse persistante à Bugabira, plus de 45 000 tonnes de maïs stockées par l’ANAGESSA restent invendues. Pire, une partie de ces stocks fait face aux rats et autres parasites. Une gestion critiquée qui relance le débat sur l’intervention de l’État dans le commerce des denrées alimentaires.
En moins d’une semaine, plus de 30 mille Congolais ont fui la guerre vers le Burundi, selon le gouvernement. Parmi eux, des policiers qui fuient également le champ de bataille. Ils arrivent via le poste-frontière de Gatumba ou en traversant la rivière Rusizi. Dans leurs lieux d’accueil, les conditions de vie sont déplorables. Entretemps, en collaboration avec ses partenaires, Gitega s’organise pour leur venir en aide.