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Politique

Cibitoke : le Cndd-Fdd et l’Uprona se disputent la direction

10/08/2015 Commentaires fermés sur Cibitoke : le Cndd-Fdd et l’Uprona se disputent la direction

Les membres du conseil communal de ces partis ne se sont pas entendus pour désigner l’administrateur.

Les membres du conseil communal sont à couteaux tirés
Les membres du conseil communal sont à couteaux tirés

Une mésentente intervenue entre les conseillers communaux du parti au pouvoir et l’Uprona reconnu par le ministère de l’Intérieur n’a pas permis de désigner l’administrateur de Rugombo après plusieurs tentatives.

D’après une source sur place, la dernière rencontre du 7 août s’est soldée par un échec. L’administrateur sortant Béatrice Kaderi, Hutu du Cndd-Fdd, qui n’avait pas pourtant présenté sa candidature a obtenu 13 voix contre 2 voix de Christine Nimbona, Tutsi de l’Uprona aile de Concilie Nibigira. Or, les textes juridiques prévoient que cette commune doit être administrée par une femme de l’ethnie Tutsi au cours de cette législature de 2015 à 2020.

Comme le fait savoir un des membres du conseil sous couvert d’anonymat et un membre de la CEPI Cibitoke présent, parmi les candidats du Cndd-Fdd, personne ne remplit les critères exigés.

Selon une source haut placée, certains ténors du Cndd-Fdd ne veulent pas voir à la tête de la commune une femme Tutsi qui n’est pas issue de ses rangs.

D’après Etienne Simbakira, élu de l’Uprona au cours de la législature précédente,cette situation a poussé le parti de Rwagasore à protester contre ce forcing du parti de l’aigle.

Il indique que dans la foulée, une correspondance a été adressée au président de la CEPI Cibitoke avec copie au président de la CENI et à la représentante légale de l’Uprona pour exiger le respect de la loi. « La CENI dans ses prescrits du partage du pouvoir, prévoit que la commune de Rugombo soit administrée par une dame Tutsi.

Conformément à l’article 13 de la Constitution burundaise et de l’article 191 alinéa 1 du code électoral, le parti Uprona constate que cette prescription de la CENI a été violée», peut-on lire dans cette lettre datée du 8 août.
Dans cette même correspondance, l’Honorable Etienne Simbakira relève des irrégularités qui ont émaillé, d’après lui, la tenue de l’élection de l’administrateur communal de Rugombo.

Il fustige entre autres les séances séparées dont l’une tenue au-delà de 18 heures, le deuxième tour qui n’était pas nécessaire étant donné que la candidate était unique ainsi que l’apport d’une candidate qui ne remplit pas les conditions exigées par la CENI.

La CEPI patauge

La structure en charge d’organisation et de la supervision des élections dans cette province de l’Ouest promet que l’administrateur de Rugombo sera incessamment désigné.

Parfait Hatungimana, président de la CEPI Cibitoke précise que la loi doit être scrupuleusement respectée dans toutes les étapes du processus de désignation des administrateurs. Pour lui, les critères de genre et d’ethnie sont prioritaires et incontournables.

Toutefois et réagissant sur la lettre de recours du parti Uprona, ce responsable de la CEPI Cibitoke manifeste des hésitations sur les décisions à prendre pour départager les deux formations politiques. Alors que la loi est claire, il préfère tout simplement dire qu’il a déjà transmis cette question à la CENI pour statuer sur ce cas.

Ce problème de désignation de l’administrateur se pose au moment où le président du conseil communal et son adjoint, tous issus du parti présidentiel, l’Honorable Etienne Simbakira, elu de l’Uprona au cours de la législature précédente ont été élus.

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