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Assassinat de Pierre Ngendandumwe : « Pourquoi ne pas commencer les enquêtes au sein de l’Uprona ? »

05/05/2013 Commentaires fermés sur Assassinat de Pierre Ngendandumwe : « Pourquoi ne pas commencer les enquêtes au sein de l’Uprona ? »

Depuis 1965, aucune enquête sérieuse n’a été menée pour déterminer les auteurs de l’assassinat du premier ministre burundais de l’après-indépendance. Pourtant, quelques pistes pourraient être exploitées, notamment sa nomination au poste de premier ministre alors que son parti d’origine était divisé…

<doc6683|left>"Dans cette affaire, la part de vérité primordiale revient à l’Uprona. Ce parti qui se dit {unificateur} devait donner toutes les preuves en sa possession sur la mort d’un premier ministre issu de ses rangs", résume Aloys Batungwanayo de l’Amepci Gira Ubuntu (Association pour la mémoire et la protection de l’humanité contre les crimes internationaux).
Car en débuts des années 1960, le parti Uprona n’était pas uni. Deux blocs se faisaient face : celui dit "Monronvia" qui se disait progressiste et modéré dont faisait partie Pierre Ngendandumwe, dominé par les Hutu. Le bloc "Casablanca" était quant à lui d’obédience socialiste, dominé par les Tutsi : "Le fait qu’il y avait dissension au sein d’un même parti et que Ngendandumwe appartenait à l’un d’entre eux, constitue une des pistes d’enquêtes", pose l’activiste de la mémoire, qui souligne, d’ailleurs, que "dans l’après-midi de la nomination de Ngendandumwe, par le roi Mwambutsa IV comme premier ministre, une marche manifestation avait lieu pour protester contre un gouvernement formé le proche collaborateur de Rwagasore."

Si donc [au soir du 15 janvier 1965, Pierre Ngendandumwe était assassiné->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article4493], "des signes avant-coureurs existaient. Chercher les auteurs du crime ne devrait pas être difficile car des procureurs de l’époque sont toujours en vie. [Sa femme, toujours en vie->http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=V6aO__qh8YM], peut témoigner. Ceux qui faisaient partie de la marche-manifestation, qui n’a pas été interdite, sont connus. On sait aussi qui était pour ou contre la nomination de cette personnalité", indique M. Batungwanayo.

« C’était un vrai Mudasigana qui mérite d’être reconnu comme leader »

Charles Nditije président de l’Uprona reconnaît la stature de Pierre Ngendandumwe; "un homme animé du panafricanisme, frère-jumeau au Prince Louis Rwagasore au niveau idéologique et charismatique", déclare-t-il. Et de rappeler le discours tenu par Ngendandumwe le jour de l’enterrement du prince Louis Rwagasore, le 17 octobre 1961, "des paroles d’un vrai Mudasigana qui mérite d’être reconnu comme leader, un grand nationaliste" selon M. Nditije qui trouve urgent "d’organiser des émissions radiophoniques autour de cette personnalité."

Quant arrive la question sur les circonstances de son assassinat, Charles Nditije n’en dit pas grand-chose, soulignant seulement que "ceux qui ont tué Rwagasore, sont ceux-là même qui ont tué Pierre Ngendandumwe." Quel nom, en l’occurrence, alors qu'[il y a des ombres autour de l’assassinat du Prince Rwagasore->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article2476], et même [de nouvelles pistes d’enquête?->http://www.levif.be/info/actualite/belgique/assassinat-du-lumumba-burundais-des-documents-accablants-sur-le-role-de-la-belgique/article-4000231008902.htm]
Et pourquoi pas commencer par creuser autour des antagonismes au sein de l’Uprona, à l’époque divisé en deux blocs ? La réponse de M. Nditije fuse : "Évitons l’amalgame sur ce dossier."

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