Samedi 27 avril 2024

Politique

Mobilisation pour Floriane Irangabiye devant l’ambassade du Burundi en Belgique

21/12/2023 2
Mobilisation pour Floriane Irangabiye devant l’ambassade du Burundi en Belgique

Amnesty International a organisé ce mercredi 20 décembre une manifestation pacifique devant l’ambassade du Burundi en Belgique pour demander la libération de la journaliste Floriane Irangabiye, détenue depuis plus d’un an. La journaliste a été condamnée à dix ans de prison pour « atteinte à la sécurité nationale », des accusations qui n’ont jamais été prouvées.

Par Agnès Ndirubusa

Square Marie-Louise, il est 16 heures. Un rassemblement se forme. L’ambassade du Burundi se trouve dans une rue plutôt calme, en plein centre de Bruxelles. Peu à peu, une foule se forme. Les gens sont venus de différentes villes de Belgique.

Pancartes à la main, certains manifestants sont rentrés plus tôt de leur travail pour pouvoir participer à la manifestation. Il fait un froid de canard.

Tous sont venus manifester en faveur de la libération de la journaliste burundaise Floriane Irangabiye.

Sur les pancartes, les articles 9 et 10 de la Déclaration universelle des droits humains sont rappelés.

« Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu, ni exilé. Libérez Floriane Irangabiye. »

« Toute personne a le droit que sa cause soit rendue équitablement et publiquement par un tribunal indépendant et impartial ».

Bert Maes, responsable des actions publiques du secrétariat d’Amnesty Flandres, scande « Libérez, Floriane ».
Le rideau d’une fenêtre de l’ambassade est entrouvert. Une personne est en train d’épier les personnes rassemblées dans la rue. La foule scande de plus belle « Libérez Floriane »

Puis, Janvier Bigirimana, coordonnateur international de la coalition « Tournons la page internationale » reprend à son tour en kirundi : « Rekura Floriane ».

Président, écrivez un autre chapitre où la vérité triomphe

Deux poèmes de l’activiste Gordien Niyungeko sont lus en hommage de Floriane Irangabiye Des vers poignants. En s’adressant au magistrat suprême, le président Ndayishimiye, Gordien Niyungeko va déclamer :

« Excellence, en tant que père de famille, sentez sa peine, ses cris étouffés,

Dans l’obscurité de la prison, son cœur écorché

Souvenez-vous des larmes que vous avez versées

À cause d’une justice à la dérive, égarée.

Président, écrivez un nouveau chapitre où la vérité triomphe ».

Amnesty International a mobilisé les collègues de Floriane Irangabiye.

Le journaliste Alexandre Niyungeko a saisi cette occasion pour rappeler « qu’à quelques jours de Noël, notre collègue et mère, sa place ne devrait pas être en prison. La place d’un journaliste devrait être dans sa famille et sa rédaction et non en prison ».

Iris Steen, d’Amnesty Flandres, a adressé quelques mots à Floriane : « Vous ne me connaissez pas. Mais vous n’êtes pas seule. Nous sommes solidaires avec vous. Nous souhaitons votre libération le plus rapidement possible ».

Elle a insisté en regardant la fenêtre entrouverte de l’ambassade burundaise, « J’espère que l’ambassadeur va transmettre au gouvernement burundais notre demande et que vous serez libérée rapidement ».

Pour rappel, la jeune journaliste, mère de deux enfants, vient de passer plus d’un an dans les geôles du Burundi. Arrêtée arbitrairement le 30 août 2022, Floriane Irangabiye a été accusée, entre autres, de « violation de l’intégrité du territoire national », une accusation vague à souhait.

Elle a été condamnée à 10 d’emprisonnement et d’une amende d’un million de francs burundais. Son procès à huis clos a été entaché de graves irrégularités. Le procureur n’a fourni aucun élément de preuve crédible et a été qualifié par de nombreux observateurs et organisations , dont Amnesty International, de « parodie de justice ».

Ce rassemblement a vu la participation de plusieurs journalistes et défenseurs des droits humains burundais en exil en Belgique.

Forum des lecteurs d'Iwacu

2 réactions
  1. Jean Pierre Hakizimana

    Je ne connais ni Florianne, ni tous ceux qui sont emprisonner injustement au Burundi. Cela étant dis, Je remercie de tout mon humble coeur tous ceux qui ont pris la peine de venir demander cet arrêt de crime contre l’humanité.

    Ne Nous faisons pas d’illusions, le Burundi, ici représente par son gouvernement commet un crime contre l’humanité envers les enfants de Mme Florianne. A tous les apologistes de ces faits, avant de me sauter la dessus, allez regardez dans les manuels psychologique ce qui se passe quand on sépare les enfants en bas âge de leur mère.

  2. Kanda

    Espérons que le Président va encore nous faire ce cadeau digne et légitime comme le 24 décembre 2020. Les journalistes, les Burundais soucieux de retrouver une belle image du Burundi qui n’emprisonne pas injustement les journalistes, les défenseurs des droits de l’homme et des libertés publiques, la communauté internationale, la famille de Floriane, ses enfants, etc. nous n’attendent que Mr le Président penne cette décision. Et surtout, si le CNDD-FDD est là à ce jour, c’est parce qu’on lui a tendu le micro, même quand il était appelé mouvement terroriste sanguinaire. Au lieu d’opprimer les journalistes, il devrait bien les encadrer. Et il n’est jamais tard pour faire le bien.

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