Mardi 30 avril 2024

Politique

Revue de la presse régionale

14/08/2023 Commentaires fermés sur Revue de la presse régionale

Au menu de l’actualité de cette semaine dans l’EAC : La guerre à l’Est de la RDC a fait encore des morts, la Banque mondiale suspend son appui financier à l’Ouganda suite à la loi anti-homosexualité, des mesures pour faire face aux accidents dans le lac Victoria. Au Kenya, la reprise des pourparlers entre la coalition au pouvoir et l’opposition a marqué l’actualité.

Ouganda : La Banque mondiale suspend son financement suite à la loi contre l’homosexualité

La Banque mondiale a suspendu tout financement de projets en Ouganda, invoquant des violations des droits de l’homme depuis la récente promulgation de la loi anti-homosexualité. Un communiqué de cette Banque indique que d’autres financements sont gelés jusqu’à ce que les autorités ougandaises fournissent une politique adéquate pour protéger les minorités, y compris les lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et autres groupes généralement classés comme LGBTQ+, écrit The Citizen.

« La loi ougandaise anti-homosexualité contredit fondamentalement les valeurs du groupe de la Banque mondiale. Nous pensons que notre vision d’éradiquer la pauvreté ne peut réussir que si elle inclut tout le monde, sans distinction de race, de sexe ou de sexualité. Cette loi sape ces efforts. L’inclusion et la non-discrimination sont au cœur de notre travail dans le monde entier », a déclaré la Banque ce 8 août.

La Banque mondiale dit avoir convaincu Kampala de reconsidérer la loi. Une équipe de la Banque s’est entretenue avec des responsables ougandais sur « les mesures supplémentaires qui sont nécessaires pour garantir que les projets sont mis en œuvre conformément aux normes environnementales et sociales ».

« Notre objectif est de protéger les minorités sexuelles et de genre contre la discrimination et l’exclusion dans les projets que nous finançons. Aucun nouveau financement public en faveur de l’Ouganda ne sera présenté à notre conseil d’administration tant que l’efficacité des mesures supplémentaires n’aura pas été testée », martèle la Banque mondiale.

Cette loi anti-homosexualité prévoit la peine capitale pour les contrevenants en série à la loi, y compris ceux qui transmettent des maladies comme le VIH/SIDA par le biais de relations homosexuelles. Les promoteurs de l’homosexualité peuvent être emprisonnés jusqu’à 20 ans.

Selon The East African, le président ougandais Yoweri Museveni a fustigé, ce 9 août, que la Banque utilise son financement pour des projets visant à forcer des pays africains à violer leur culture, ce qu’il a dit qu’il ne ferait pas : « Je veux informer tout le monde, à commencer par les Ougandais, que l’Ouganda se développera avec ou sans prêts ».

Pour lui, il est regrettable que la Banque mondiale et d’autres acteurs veulent contraindre les pays africains à abandonner leur foi, culture, principes et souveraineté, en utilisant l’argent : « Ils sous-estiment vraiment tous les Africains ».

Cependant, il a admis que Kampala et la Banque mondiale poursuivront les pourparlers : « Nous n’avons pas besoin de la pression pour savoir comment résoudre les problèmes de notre société. Ce sont nos problèmes. Nous continuons à discuter avec la Banque mondiale ».

La décision de la Banque mondiale de geler le financement est basée sur le rapport qui a révélé que les homosexuels et d’autres membres de la communauté LGBTQ+ en Ouganda continuent d’être harcelés, attaqués et discriminés dans les institutions publiques et privées, en raison de leur orientation sexuelle.

RDC/Nord-Kivu : Une dizaine de personnes tués dans le territoire de Rutshuru

Au moins 10 personnes ont été tuées dans la nuit de ce 6 août dans les villages Runzenze et Marangara, dans le groupement Tongo, dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). Les rebelles du M23 encore présents dans la région sont accusés, confie Actualité.CD.

Selon le fonctionnaire délégué adjoint du gouverneur dans la chefferie de Bwito, Isaac Kibira, le M23 a agi ainsi en représailles aux embuscades leur tendues par des miliciens patriotes dits Wazalendo : « Les présumés M23 ont fait incursion dans les villages de Runzenze et Marangara dans la chefferie de Bwito. Arrivés dans ces villages à 3h du matin, ils ont tiré à bout portant sur des civils et brûlé des maisons. Le bilan fait état de huit personnes tuées à Marangara et deux autres à Runzenze. Ces deux villages se trouvent à la lisière du parc national des Virunga, là où les M23 se camouflent et tendent des embuscades ».

Il appelle l’Etat à prendre au sérieux la résurgence des attaques du M23 contre les civils : « Nous demandons qu’une enquête internationale soit menée. Pourquoi les gens sont en train d’être tués et les enquêtes ne sont pas menées ? Nous demandons à notre gouvernement de prendre ses responsabilités et de ne pas continuer à se fier aux accords et aux déclarations. Il faut trouver d’autres mécanismes de protection de la population ».

D’après Actualité.CD, les exactions contre des populations civiles dans des zones sous occupation des rebelles du M23, censées être contrôlées par les forces régionales de l’EAC, s’intensifient ces derniers jours dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo.

Politico.CD rappelle que cette attaque intervient dans un contexte où Kinshasa accuse la force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EACRF) de cohabiter avec les terroristes du M23 qui se sont emparés depuis l’année dernière de vastes territoires au nord de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.

Tanzanie/Lac Victoria : Vers la construction des centres de sauvetage pour faire face aux accidents

Des mesures doivent être prises pour contenir les catastrophes maritimes de plus en plus préoccupantes dans le lac Victoria. L’organe responsable du lac Victoria au sein de la Communauté Est-Africaine (EAC), explique que l’intervention est nécessaire pour sauver des vies.

Selon The Citizen, une des mesures à prendre d’urgence est la construction de centres de sauvetage sur les îlots dans ce lac partagé par la Tanzanie, l’Ouganda et le Kenya.

14 personnes sont mortes dans le district de Bunda, dans la région de Mara, il y a deux semaines, lorsqu’un bateau a chaviré à cause de vents violents. Un jour plus tard, une vingtaine de pêcheurs périrent du côté ougandais. Les deux accidents ont été attribués à la surcharge et aux intempéries.

La Commission du bassin du lac Victoria, une institution de l’EAC, estime que près de 5 000 vies sont perdues chaque année dans ce lac. « Nous ne pouvons pas rester à l’écart et regarder lorsque des vies innocentes de notre peuple sont perdues sans prendre de mesures », a indiqué Masinde Bwire, secrétaire exécutif de cette Commission.

Selon lui, l’EAC construira bientôt des centres de sauvetage sur ce lac pour aider aux opérations de sauvetage : « Les installations, qui seront installées dans chacune des eaux des trois pays, coûteront 24,7 millions de dollars (environ 60 milliards de shillings). Les équipes de secours seront en alerte pendant 24 heures ».

Kenya : Reprise de dialogue entre la coalition présidentielle et l’opposition après des mois de discorde

William Ruto et Raila Odinga s’opposent à une poignée de main pour mettre fin à des rivalités ayant marqué ces derniers mois

Les pourparlers entre les équipes du président William Ruto et le chef de l’opposition Raila Odinga visant à résoudre l’impasse résultant du coût de la vie élevé et des résultats contestés de l’élection présidentielle ont commencé ce 9 août, un an après les élections du 9 août 2022, écrit The East African.

Le président Ruto a semblé, ce 7 août, adoucir la position dure de sa coalition Kenya Kwanza avant les pourparlers, déclarant qu’il était prêt à dialoguer avec l’opposition sur toutes ses questions tant qu’elle n’inclut pas le partage des postes au sein du gouvernement.

Les alliés du président avaient fixé leurs conditions de dialogue sur la discussion de cinq questions : reconstitution de la Commission électorale (IEBC), mise en œuvre de la règle des deux tiers, institutionnalisation du Fonds de développement des circonscriptions (CDF), création et établissement du bureau du chef de l’opposition ainsi que la mise en place du bureau du Premier ministre.

D’autre part, l’opposition dirigée par Raila Odinga avait insisté qu’il faut discuter du coût élevé de la vie, de l’audit des résultats de l’élection présidentielle de 2022, de la restructuration et de la reconstitution de la Commission électorale, des mesures visant à empêcher l’ingérence dans les partis politiques et des questions constitutionnelles en suspens sur la gouvernance, ainsi que la question de la délimitation des frontières.

« Si nous sommes d’accord sur deux choses ; qu’il n’y a pas de poignée de main et qu’il n’y aura plus de violence, alors nous pourrons continuer en tant que pays et discuter le reste », a fait savoir le président William Ruto lors de sa visite à Nyeri, dans le centre du Kenya.

Ce 8 août, Raila Odinga a également rejeté une possibilité de poignée de main : « Nous ne sommes pas intéressés par une poignée de main avec des gens dont les mains sont tachées du sang de Kényans innocents »

En outre, il a révélé que la coalition abordera les pourparlers avec les mains propres, mettant en garde contre la propagande qui mettrait en péril les négociations.

Selon The Star, ces pourparlers sont sous la direction de l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo. Les deux parties entrent cependant dans les pourparlers, chaque camp conservant des positions extrêmes, craignant de conduire à un autre retrait d’une partie.

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