Lundi 06 mai 2024

Politique

Sous-location des échoppes dans les marchés : les sénateurs appellent au gouvernement d’établir les responsabilités

17/08/2023 Commentaires fermés sur Sous-location des échoppes dans les marchés : les sénateurs appellent au gouvernement d’établir les responsabilités
Sous-location des échoppes dans les marchés : les sénateurs appellent au gouvernement d’établir les responsabilités
Des sénateurs appellent le gouvernement à écouter les doléances de la population sur la gestion des stands dans les marchés publics

Lors d’une séance des questions orales adressées aux trois ministres dont le ministre des Finances, celle du Commerce et celui de l’Intérieur, des sénateurs ont exprimé leurs préoccupations par rapport aux nouveaux contrats signés entre l’OBR et les commerçants dans les marchés publics. Ils appellent le gouvernement à écouter les doléances des commerçants.

Le sénateur Ernest Nahimana rappelle que certains anciens propriétaires des stands avaient obtenu des places vides dans les marchés publics pour construire eux-mêmes des échoppes : « Il faut mettre en place une commission pour identifier tous ceux qui avaient investi dans la construction des échoppes avant de les sous-louer pour que les moyens dépensés soient remboursés ».

Pour le sénateur Daniel Bashemeza, cette commission devrait aussi établir les responsabilités pour punir ceux qui ont créé le désordre dans l’attribution des stands dans les marchés publics : « Les stands ont été attribués par les services de l’Etat. Il faut établir les responsabilités pour identifier ceux qui ont autorisé l’octroi de plus d’un stand à une seule personne, ceux qui ont permis les sous-locations pour qu’ils soient sévèrement sanctionnés et remboursent l’argent détourné ».

Le président du Sénat Emmanuel Sinzohagera appelle le gouvernement à écouter les préoccupations et les doléances des commerçants exerçant dans différents marchés : « L’Etat doit prendre des mesures pour que toutes les recettes reviennent au trésor public. Mais, il ne faut pas que les ministres fassent la sourde oreille face aux inquiétudes et préoccupations de la population. Il faut ouvrir un espace afin d’écouter les citoyens et leur expliquer le bien-fondé d’une mesure prise par le gouvernement ».

Et de demander comment le gouvernement gérera des cas où on aurait signé un contrat avec un employé à l’absence de son employeur à qui l’échoppe et les marchandises appartiennent.

Sur ce, le ministre de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique, Martin Niteretse, tranquillise. Selon lui, les commerçants se connaissent à travers leurs comités : « On ne peut pas disposer des marchandises dans une échoppe dans un marché pendant une année ou plus sans être connu par les autres commerçants ».

Selon lui, des administratifs locaux et des commissaires des marchés sont complices dans les sous-locations et le désordre qui s’observent dans les marchés appartenant à l’Etat. Il promet d’établir des responsabilités afin de sanctionner les fautifs.

Sur la question des propriétaires des échoppes ayant utilisé leurs propres moyens pour les construire, il explique que le ministère fera des enquêtes pour déterminer ceux qui seront remboursés.

Cependant, il fait savoir que certains avaient construit des échoppes dans des places réservées au petit commerce des denrées alimentaires : « La plupart de ces anciens propriétaires avaient construit dans des places inappropriées en complicité avec les commissaires des marchés et les administratifs. On a surchargé les marchés avec des échoppes à tel point que la population n’avait plus de stands pour la vente de leur récolte ».

Et de marteler qu’une personne a droit à une échoppe dans un marché public : « Personne n’a le droit de sous-louer son échoppe ou de le vendre dans un marché faisant partie du patrimoine de l’Etat ».

Quid de la gestion des boutiques dans les quartiers résidentiels ?

En plus de la gestion des échoppes dans les marchés publics, le sénateur Pacifique Ndihokubwayo a soulevé la question des gens ayant installé des boutiques ou magasins sur les clôtures de leurs habitations dans différents quartiers en mairie de Bujumbura.

Il confie que depuis ces derniers jours, des administratifs somment la population de fermer ces boutiques pour aller travailler dans les marchés publics. Pour lui, cela est une injustice.

Le ministre de l’Intérieur Martin Niteretse indique que cette mesure n’émane pas de son ministère. Cependant, il déplore que des gens déclarent leurs parcelles d’usage résidentiel pour enfin les utiliser à des fins commerciales : « Si on veut faire du commerce ou installer une usine dans une parcelle déclarée d’usage résidentiel, on doit aviser le ministère des Infrastructures. Sinon, c’est une violation de la loi ».

Pour Emmanuel Sinzohagera, il faut plutôt penser à moderniser la ville de Bujumbura de façon que l’installation des boutiques dans les quartiers résidentiels ne cause pas de problèmes : « Dans les autres villes de la région, on priorise la construction des maisons en étage. Ainsi, le rez-de-chaussée est réservé aux activités commerciales alors que les autres niveaux de la maison servent de résidences ».

Pour rappel, l’Office burundais des recettes (OBR) a procédé, ce 26 juillet, à la signature des nouveaux contrats avec les occupants des stands et échoppes dans les marchés publics. Cela vise, entre autres, à mettre fin à un phénomène de sous-location dans ces marchés. Ainsi, les anciens locataires sont devenus des propriétaires, ce qui a crée des frustrations parmi les anciens propriétaires.

 

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