Vendredi 29 mars 2024

Sécurité

L’horreur au couvent : l’enquête d’Iwacu

Lucia Pulici, Olga Raschieti et Bernadette Boggian, trois sœurs italiennes de la congrégation Xavérienne, ont été assassinées à la paroisse Kamenge, dimanche et lundi derniers. La police affirme avoir arrêté le présumé assassin. Un handicapé mental.

> Assassinat de trois sœurs italiennes : six zones d’ombre
> Portraits des trois sœurs assassinées à Kamenge

Couvent où les trois sœurs ont été assassinées ©Iwacu
Couvent où les trois sœurs ont été assassinées ©Iwacu

Tristesse et consternation régnaient lundi matin à la paroisse de Kamenge appelée communément chez Buyengero. La population venait d’apprendre avec stupeur l’assassinat de Bernadette Boggian, une autre sœur Italienne de la congrégation Xavérienne.

Tout commence dimanche 7 septembre, vers 13 heures. Sœur Bernadette Boggian surprend quelqu’un à la cuisine. Elle lui demande ce qu’il y fait et s’il veut de la nourriture. L’individu lui demande un verre d’eau. Après il tente de prendre par la force la montre de la missionnaire. Trois sentinelles interviennent et commencent à frapper l’intrus. Père Mario Pulcini leur demande d’arrêter de le frapper et de l’accompagner à l’extérieur de la propriété paroissiale.
Après cet incident, Bernadette Boggian se rend à l’aéroport international de Bujumbura pour accueillir des invités, dont des sœurs de la congrégation Xavérienne.
Les sœurs Olga Raschieti et Lucia Pulici restent à la paroisse pour préparer les chambres des invités.

Découverte macabre

Bernadette Boggian et les invités arrivent à la paroisse vers 16 heures. Elle appelle en vain Olga et Lucia. La porte du couvent est fermée à clé. Elle essaye de les appeler à travers les fenêtres. Aucune réponse. Elle les cherche à l’église. Elles ne sont pas là non plus. Le père Mario Pulcini est alerté. Il envoie les sentinelles les chercher à l’extérieur : « Elles avaient l’habitude de sortir le soir pour visiter des malades. »
Les sentinelles reviennent sans les sœurs. Père Mario Pulcini décide de forcer la porte. Stupeur totale. Lucia Pulici (75 ans) et Olga Raschieti (83 ans) sont retrouvées assassinées, gorge tranchée : « Olga était allongée par terre dans sa chambre dans une mare de sang tandis que Lucia était au salon. » Les habits, l’argent, tout est là et en ordre. Rien n’a été volé.

La police et les médias sont alertés. Des responsables de l’Eglise Catholique, Damien Baseka, administrateur communal de Kamenge et Pierre Nkurikiye, porte-parole adjoint de la police arrivent sur les lieux.
Les corps sont conduits à l’hôpital Roi Khaled où un médecin les examine avant qu’ils soient déposés à la morgue. Conclusion : il n’y a pas eu de viol.

L’horreur se répète tard la nuit

Père Mario Pulcini, Bernadette Boggian et d’autres missionnaires retournent à la paroisse vers 23 heures. Le père demande aux sœurs d’aller passer la nuit ailleurs. Celles-ci refusent.
La police propose de rester à l’intérieur pour sécuriser les lieux. Le père Mario leur rétorque que les éléments de la police peuvent rester à l’extérieur de la paroisse. Plusieurs agents sont dépêchés sur place. Mais cela n’empêchera pas le ou les criminels de revenir vers 2 heures du matin pour trancher la gorge d’une troisième missionnaire, Sœur Bernadette. Nous sommes le 8 septembre.
Mario Pulcini a été réveillé par l’appel de Clémentine Mbombo, la mère supérieure: « Elle m’a dit qu’elle venait d’entendre du bruit venant de la chambre de Bernadette mais j’ai cru qu’il s’agissait d’un cauchemar après ce qui s’était passé l’après -midi et je lui ai proposé de se recoucher. » Quelques minutes après, la mère supérieure rappelle le curé. Celui-ci décide d’aller voir. Horreur dans la chambre de sœur Bernadette. Son corps ligoté, gît dans le sang tandis que sa tête a été tranchée. Elle sera conduite à la morgue autour de 5 heures du matin.

Vers 9 heures, le ministre de la Sécurité publique, le directeur général de la police et plusieurs autorités arrivent sur les lieux. Ils seront suivis vers 10 heures, par Prosper Bazombanza, 1er vice-Président. Dans son entretien avec Mario Pulcini, il promet que le gouvernement fera tout pour arrêter et châtier les criminels.

Forum des lecteurs d'Iwacu

14 réactions
  1. warapfunywe ntiwapfuye

    dans la hiérarchie judiciaire et surtout chaine pénale, l’enquête commence à la police; une police qui nous parait non seulement pas à la hauteur mais aussi impliquée. le pauvre porte parole s’est laissé mêlé à l’affaire. être porte parole de la police ne signifie pas affirmer le résultat probable d’une enquête qui à peine vient de commencer. en dépit de toutes ces incohérences, seuls la partie civile (uwiciwe:l’église) et le bourreau (uwishe) en plus de notre pauvre gouvernement détiennent la vérité. un secret de polichinelle bien sûr!!!

  2. kijo

    C, est quoi » être fou »,?Peut on tuer quand on est fou?En Europe on va voir des experts psychiatres pour essayer de comprendre si le crime perpétré, a été commis par une personne mentalement responsable mais jamais pour l, innocenter!!!!!! Je suis d accord qu il faut continuer les investigations, mais je ne crois pas une seconde que le monsieur qu on nous a montré est incapable de tuer parce que fou!!!!!!!!

  3. borntomakelovenotwar

    L’Italie et l’Eglise Catholique Romaine sont remplies des groupes appelés « LES MAFIA », je pense qu’il faut aussi chercher par là, en interne surtout. Je pense que tous les italiens de ce couvent devraient rentrer chez le Pape, peut-être qu’ils en diraient quelque chose.
    Un exemple
    http://www.france24.com/fr/20131114-pape-francois-mafia-calabraise-ndrangheta-vatican-ior-finance-corruption/

  4. KABADUGARITSE

    Un élément a été omis dans les observations. La porte est fermée; c’est après l’avoir forcée qu’on découvre les corps sans vie. Où serait passé, pour sortir, le tueur après avoir commis le forfait? Et les policiers en nombre autour du Couvent! La troisième victime est égorgé, et le tueur qui est entré tranquillement s’en va de la même manière. Rien vu, rien entendu!!!

  5. Vios

    Ce crime ressemble aux reglements de compte de la mafia mais des nacotraficants. Nibareke gutesha umwanya abanyagihigu tout simplement les policiers qui gardaient le couvent apres le premier forfait doivent etre interroges kuko barazi neza uko uwo mubikira wa gatatu yagandaguwe.
    Iki gihugu caraheze amabi beneco bagikorera bagihinduye akaburi

    Ciao

  6. GAHINI Abel

    Voila ou reside l’ingeniosite du commenditaire. On envoie au couvent un gars qui va se faire passer pour fou a 13h pour ensuite faire porter le chapeau a un vrai fou.
    Comme notre malheureux jean claude est connu de tout kamenge, serait-il lui meme l’homme de 13h. Les sentinelles peuvent eclairer la lanterne.

  7. GAHINI Abel

    Je le dis et le repete, les burundais ne tarissent pas en invention. Parmis les objets saisis et qui ont servis a perpetrer ce crime, il n’y a pas de couteau. Ainsi, notre fou  »lucide » egorge les soeurs avec la pierre.
    Elles ont longtempts vecus au Congo, vous aviez dit? et la troisieme egorgee serait partie a l’aeroport pour accueillir les nouvelles venues avant qu’elle ne subisse le sort de ses camarades? D’ou venaient ces nouvelles soeurs? Et kiliba ONDS ne peut -il pas etre envisage dans l’option des champs possibles? Le pretre italien serait-il innocent dans cette affaire, vu la narration du recit? Dans le meme ordre d’idee,l’eglise serait-elle etranger a la politique ? Qui proposerait d’effacer le mot #verite# des dictionnaires serait-il fou comme jean claude butoyi?

  8. Mthukuzi

    A entendre la description du presume coupable par les habitants de Kamenge, j’ai du mal à croire qu’il soit le veritable auteur de ces homicides. Il est temps que la police cesse de se faire instrumentaliser et fasse vraiment son boulot.
    Quant aux journalistes, prière de mener des enquêtes approfondies sur cette affaire sans faire de surenchère à la RPA. Les familles des victimes, tout comme les habitants de Kamenge ont besoin de connaître toute la verite sur cette affaire.

  9. Hermes

    Mu Burundi hari inkozi z’ibibi nyishi.Bakuyeho igihano co GUPFA hataragera ko kivaho.
    Kubwanje umuntu yica akwiye nawe kwicwa .Raba nawe :Muri commune KIREMBA ca Ngozi hariho
    abishe abazungu none muri commune KAMENGE bongeye kwica abandi. Abo ninkozi zikibi bakwiye
    kwicwa aho kugenda muri Prison kurya ivya Leta.Nibabatangeko urugero babice kuko izo n’imbwa
    zisara mu bantu.

  10. et finalement c’est le plan du gouvernement ? sécurisé par les policier du gouvernement le malfaiteur revient après quelques minutes tues et son sale besogne et parte sans problème sous les yeux du policier
    c’est à dire ce n’est que les policier qui ont fait ca. pourquoi pas les arrêter ou batinya ko bobasesara agatabi.

    • Wise

      La police declare que l’assassait a ete capture a 1h du matin .Le temoin dit vers 7 heures et demie .Confusion totale

      • Musinga

        Pourtant, il a été arrêté à 1 heure du matin. La confusion, les journalistes savent toujours la créer quand ils en ont besoin. Surtout quand Ngabire Elyse est du nombre.

        • hahaha

          Hahaha..
          La confusion est plutôt créée par ceux qui étant convaincu de leur coup veulent nous faire avaler des histoires dignes de bandes dessinées et surtout mal montées comme d’habitude.
          Merci,

        • Stan Siyomana

          @Musinga
          LE BURUNDI (ET POUVOIR EN PLACE?) « A BESOIN » DE L’EGLISE CATHOLIQUE
          UNE FOIS PASSE = L’assassinat de Mgr Michael Aidan Courtney ( Nonce apostolique au Burundi), le 29 decembre 2003.
          DEUX FOIS LASSENT = L’assassinat de soeur Lucrecija Mamic et du medecin italien Bazzani a Kremba, province Ngozi, le 21 novembre 2011.
          TROIS FOIS CASSENT = L’assassinat des trois religieuses italiennes a Kamenge: Soeurs Olga Raschietti, Lucia Pilic, Bernadette Boggian, le 7 septembre 2014.
          L’EGLISE CATHOLIQUE DOIT ETRE DEJA FACHEE DE VOIR SES SERVITEURS MOURIR COMME DES AGNEAUX.
          L’INFLUENCE SUR LA POPULATION BURUNDAISE N’EST PAS DU TOUT LE MONOPOLE DU GOUVERNEMENT BURUNDAIS. Allez demander a l’ancien dictateur le Colonel Jean-Baptiste Bagaza. Quiconque veut ignorer l’histoire risqué de repeter les erreurs du passé.
          Merci.

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