Lundi 29 avril 2024

Économie

Le transport non motorisé : des routes standards à Bujumbura, une utopie ?

Les environnementalistes reconnaissent la nécessité de promouvoir le transport non motorisé (TNM) dans la ville de Bujumbura. Un atelier de lancement du projet pour la promotion du TNM a été organisée, le 4 septembre et un projet pilote est prévu.

La route construite avec appui de « share the road » au Kenya
La route construite avec appui de « share the road » au Kenya

Aucune route dans la capitale, encore moins à l’intérieur du pays ne répond aux normes et standards régionalement ou internationalement exigés. Si on en croit l’ Ir Pierre Bayihishako, directeur de la Planification routière, une route standard doit avoir une emprise (largeur) de 21 mètres répartis de la manière suivante : 7 mètres (3,5 m pour chaque bande de roulement) réservés à la chaussée, 3 mètres x 2 pour les trottoirs de part et d’autre de la chaussée, 1 mètre x 2 réservés aux caniveaux de part et d’autre de la chaussée, 3 mètres x 2 de bernes réservés notamment à l’installation des équipements divers par exemple ceux de l’Office National des Télécommunications (Onatel) et la Régie des Eaux (Regideso).
Il précise même qu’ « actuellement, pour la sauvegarde de la route et de l’environnement, il faut également prévoir 3 mètres pour la plantation des arbres le long de la route ». Un projet pilote pour la construction d’une telle route est en vue. Long de 2 km, le tronçon partira du rond-point Ngagara (place de l’ONU) jusqu’au rond-point Kamenge. La mobilisation de fonds sera assurée par « Share the road ou partageons la route », une organisation du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE). « Share the road » a déjà construit une telle route au Kenya et compte en construire une au Rwanda et une autre en Ouganda.

Une route modèle et puis après ?

Edouard Nyandi, conseiller du ministre ayant les transports dans ses attributions, et l’Ir Pierre Bayihishako, reconnaissent qu’il faudra des décisions courageuses de la part des décideurs gouvernementaux pour arriver à un réseau dense de routes répondant aux normes standards. Ils avouent qu’un tel projet est quasiment impossible dans les vieux quartiers de la capitale comme le centre-ville, Buyenzi, Bwiza, Nyakabiga. Les travaux demanderaient la destruction de beaucoup d’infrastructures pour élargir les routes.
Mais, le chargé de la planification routière refuse de parler d’une utopie pour les autres quartiers au-delà de la ceinture qui partirait du Boulevard du 28 Novembre (l’Hôpital Roi Khaled) vers le Cathédrale Regina Mundi, la large Avenue Yaranda, tout récemment construite par les japonais, l’Avenue du Large et la route vers la brasserie. De là, elle remonterait vers le point de départ en passant par le marché dit « chez Siyoni » (Avenue de l’OUA) et la place de l’ONU.

« Au-delà de ce périmètre, l’Etat peut construire des routes modèles sur les axes principaux à l’intérieur des quartiers, quitte à verser les indemnités pour les personnes déplacées ou celles dont les biens seront abîmés lors des travaux », soutien l’r Bayihishako.
Pour des quartiers à créer dans le futur, l’ingénieur affirme qu’ils devront absolument se doter des voies principales conformes aux normes internationales, et ce dans le cadre de la vision 2025.

Forum des lecteurs d'Iwacu

3 réactions
  1. Ubaka

    Embellir la capitale et le pays demande en soi une vision quelconque de la part de l’authorite , chose qu’on attend toujours ici! Tout le monde est deja habitue a cet embouteillage quotidien partout a Bujumbura. Je ne suis pas sur si les dimesions de certaines routes urbaines par exemple(datant du temps colonial pour la plupart) ne peuvent pas etre adaptees au realites actuelles; faut -il oser accuser indefinement ces fautes du planing du passe seulement? Exemple, la route Rond-point Ngagara – Cibitoke – Carama, la population a peut-etre ete multipliee par 10 avec la meme dimension de la route! Deux bandes dans chaque direction peuvent etre une solution pour le moment. La route Ville – Kinindo – Kanyosha suit la meme logique. Multiplier les petites routes ou agrandir les existantes une est obligation d’aujourd’hui ou demain, on a pas trop de choix!

  2. Mpitabavuma

    À mon humble avis, étant quelqu’un du métier et ayant bcp voyagé, je crois que nous avons besoin d’une belle capitale compétitive dans la sous région mais il faut rester réaliste. Avoir des routes d’une emprise de 21m dans un petit pays comme le Burundi, on n’a pas la même taille que les USA, le Canada , la Chine, la russie,.. Les quelques grands axes inter communes, régionales, nationales ça peut aller. Il faut plutôt privilégier les plans d’urbanismes , les normes standards et une législation claire en matière de construction. La priorité aujourd’hui au Burundi, c’est de construire les voies rapides( à 2×3 bandes 120km/h) qui relient les régions et aux pays limitrophes en commençant par ceinturer Gitega qui est limitrophe de plus de 10 provinces. Bujumbura port de D’ar-es-salam, relier Bujumbura à Uvira (2×3 bandes 120 km/h). Protéger le lac Tanganyika par une digue et une route piétonne aux endroits des agglomérations. Ça serait déjà un bon début cher confrères Ir.

  3. RUGAMBA RUTAGANZWA

    Très bonnes paroles, très bonnes idées qui devraient être mises-en en œuvre rapidement si on veut avancer et rendre nos villes agréables à vivre…! N’allez pas très loin jetez un coup d’œil sur la ville de Kigali propre avec des routes larges, laissant toujours des trottoirs adéquats pour piétons…!! Avec tout ce que compte Bujumbura en termes de chauffards et autres motards sans aucune notion de sens civique, sans aucune formation, souvent sans permis de conduire, traverser une rue à Bujumbura est come se jeter anda la gueule du loup…!!! Les piétons sont agressés jusque sur leurs passages protégés qui ne sont d’ailleurs souvent plus nettement visibles (souvent on devine là où ils étaient seulement…sans en être sûr…) faute d’entretien…!! Chaque fois que je séjourne à Bujumbura, j’ai toujours peur qu’on ne m’y écrase….!!!

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