Jeudi 28 mars 2024

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Un assassinat éclair

Le lieutenant-Général Adolphe Nshimirimana a été tué ce dimanche 2 août 2015 à la Gare du nord dans une attaque à la roquette. Une opération rapide et bien préparée racontent les témoins. Récit.

Le véhicule dans lequel se trouve Adolphe Nshimirimana lors de cette attaque
Le véhicule dans lequel se trouve Adolphe Nshimirimana lors de cette attaque

Bujumbura s’était réveillé avec un climat frais, presque froid comme s’il allait pleuvoir sauf qu’aucune goutte de pluie n’est tombée. C’est dans cette fraîcheur dominicale que la nouvelle a fusé , laissant tout le monde estomaqué : le Lieutenant-Général Adolphe Nshimirimana a été tué à la gare du nord à 8 h 30.

Iwacu a été sur place rencontrer des témoins oculaires. Selon ces sources, tout s’est déroulé rapidement. Très rapidement.

Vers 8h20, la camionnette de type Hilux de couleur noire à bord de laquelle se trouvait le Lieutenant-Général Adolphe Nshimirimana arrive au niveau de la jonction de la RN1, du boulevard du 28 novembre et l’avenue Mwambutsa : « Le véhicule a ralenti, visiblement il voulait emprunter la RN1. » Selon toujours nos sources, le Général était assis devant sur le siège droit à côté du chauffeur, un policier du nom de Sanford. A l’arrière de la camionnette, se trouvaient quatre policiers de sa garde.

Une attaque éclair

Vers 8h25, une camionnette de couleur blanche, en provenance de la RN1, avec six militaires à bord lui a coupé la route : « Ils étaient cagoulés et portaient de grosses lunettes comme celles portées par la garde présidentielle. Certains avaient des roquettes, d’autres des mitrailleuses ».

Tout d’un coup, ils ont tiré la première roquette qui a raté la cible. Elle est allée s’échouer près du cabinet médical César en face l’hôpital Roi Khaled. D’autres militaires ont lancé l’assaut à coup des tirs à la mitrailleuse : « Une seconde roquette a touché le véhicule du Général au niveau du moteur et l’a immobilisé. Le chauffeur est mort sur le champ. »

D’après nos sources, réflexe de combattant, le Lieutenant-Général Adolphe Nshimirimana est sorti de son véhicule avec une Kalachnikov et a répliqué : « Il a tenté de se défendre mais il a été touché au niveau du cœur par des balles. » Outre l’officier supérieur, deux de ses gardes sont morts sur le champ dont Sanford, le chauffeur et un certain Ciza. Trois autres ont été blessés grièvement : dont un certain Muvuduka qui a reçu une balle au niveau de l’épaule, il est soigné à l’hôpital populaire de Kamenge.

Alors que le Général venait de s’écrouler sur l’asphalte, confient nos sources, un policier venu des bureaux de la Regideso est arrivé en tirant : « les assaillants ont alors pris la fuite vers le quartier Ngagara à bord de la camionnette blanche non sans s’être rassurés que l’ancien chef des renseignements était mort. »Le policier s’est alors dirigé vers la camionnette, a sorti le corps du chauffeur puis les a tous couverts avec des imperméables trouvés dans la cabine du véhicule du Général.
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Une attaque bien planifiée

Sur la jonction de la route boulevard du 28 novembre, avenue de Mwambutsa et la RN1
Sur la jonction de la route boulevard du 28 novembre, avenue de Mwambutsa et la RN1

Selon des témoignages concordants, bien avant l’attaque, dès 7 heures moins le quart, des militaires habillés comme ceux de la garde présidentielle se sont postés près de l’entrée nord de l’hôpital Roi Khaled: « Cela n’a surpris personne car ils le font souvent lorsqu’il y a une personnalité sur le point d’emprunter cette route ou lorsque le Président de la République doit passer par là. »

Ils se sont subdivisés en trois groupes, de deux individus, se souviennent nos sources. Ils se sont placés de part et d’autre du rond-point. Ils ont même demandé à certaines personnes de dégager la route. « On croyait que le cortège du Président va passer », c’est alors que le pick-up, noirâtre du Lieutenant Général Adolphe Nshimirimana est arrivé en provenance du boulevard du 28 novembre.

La camionnette lui a coupé la priorité et les explosions de roquettes et des tirs automatiques ont commencé à pleuvoir. « Je suis tombé dans un caniveau et le sauve qui peut a commencé : des motos, des tuk-tuks, des voitures,… ont été abandonnés en pleine route », raconte un témoin.

Les tirs ont duré cinq minutes environ. Notre témoin a couru à toute allure jusqu’au quartier Gasenyi. Il affirme avoir vu de ses propres yeux le Lieutenant Général Adolphe Nshimirimana.

Ces propos sont corroborés par un motard qui transportait un client de Nyakabiga vers la Gare du Nord : « Le véhicule du Lieutenant Général venait de me dépasser aux environs de l’Ecole Normale Supérieur (ENS) et il y avait deux policiers à bord », raconte-t-il. Quelques secondes, des explosions, des tirs automatiques ont débuté tout juste à la jonction du boulevard du 28 Novembre et l’Avenue Mwambutsa. « Nous avons vu des gens courir, et j’ai dévié de route avec mon client ».

Une attaque d’une violence inouïe

Bertrand, un autre motard, dit qu’au moment où la voiture du Général était en train d’amorcer le tournant du Boulevard du 28 Novembre vers la RN1, un pick-up militaire l’a dépassé et a freiné à quelques mètres devant lui. Ce motard affirme qu’après quelques secondes, la première explosion a retenti. Il ne précise pas néanmoins d’où elle est venue et il s’est sauvé.

Parti acheter des «unités de recharge d’électricité » à un point de vente de la Regideso situé à Kamenge sur l’avenue Mwambutsa, Brice N., un autre témoin oculaire a remarqué sur le boulevard du 28 novembre, au niveau du parking des bus venant de Gasenyi, quatre militaires lourdement armés, RPG7 sur le dos et mitrailleuses à la main : « Ils se trouvaient de part et d’autres de la route », ajoutant qu’au moment où il a atteint le point de vente de la Regideso, des tirs et des explosions ont commencé et il s’est caché dans les enceintes de la Regideso.

Frank, un habitant du quartier 6 de la commune urbaine de Ngagara indique quant à lui, qu’il venait de s’approvisionner en unités de la Regideso au point de vente Kamenge et se dirigeait vers le parking des bus de Gasenyi avec l’intention de se rendre au centre-ville lorsque l’attaque s’est produite : « Je venais juste de sortir du point de vente lorsque j’ai entendu des coups de feu et des explosions. J’ai rebroussé chemin et me suis réfugié dans les enceintes de la Regideso. »

Quelques minutes après, poursuit-il, un policier visiblement en train de fuir les a rejoints. « Il avait le bras ouvert jusqu’à l’os et saignait beaucoup. Tout le monde s’est empressé de lui venir en aide en tentant d’arrêter l’hémorragie », se rappelle-t-il, soulignant que le policier affirmait qu’il venait d’échapper à l’attentat visant le général. Il sera évacué plus tard, par des hommes armés mais en tenue civile.

Des routes barricadées

Après l’attentat, la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre. Les habitants de Kamenge accouraient vers la Gare du nord pour voir ce qui se passe mais ils ont été bloqués par des jeunes Imbonerakure et des policiers au niveau de la 2ème avenue sur la route goudronnée. Un autre groupe était bloqué au niveau de la première avenue près de l’Interbank.

Des bus de transport en commun se sont vu interdire de circuler et les véhicules des particuliers étaient scrutés à la loupe avant d’être ordonnés à quitter la route principale. C’est vers 12 heures que la circulation a repris timidement.
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Portrait

Adolphe Nshimirimana, un homme presque secret

Le lieutenant-Général Adolphe Nshimirimana lors des élections communales du 29 juin dernier à Kamenge
Le lieutenant-Général Adolphe Nshimirimana lors des élections communales du 29 juin dernier à Kamenge

Certains le décrivent comme un homme brutal, méchant, la terreur en personne, d’autres évoquent un être prévenant, calme, presque taciturne et grand organisateur.

Contrairement à ce que la plupart pense et dit, le Lieutenant-Général Adolphe Nshimirimana n’est pas natif de Kamenge. Il est né en commune Gishubi de la province Gitega en 1964 de Simon Ndabakenga et d’une certaine Thérèse.
Lors des événements de 1972, sa famille fuit vers le Rwanda et s’installe à Kigali, à Muhima. Il fréquente l’école primaire sur place et fait le secondaire à l’école libre technique à Gikondo jusqu’en 1986.

Diplôme en poche, il se rend en RDC, à l’époque Zaïre, pour suivre une formation militaire. En 1993, Adolphe Nshimirimana rentre au pays avec l’élection du Président Melchior Ndadaye et habite Kamenge au quartier Kavumu, à la 4ème avenue. Il occupe le poste d’officier des renseignements à la documentation nationale.

Au lendemain de l’assassinat du Président Melchior Ndadaye, il se joint à Pascal Gashirabake, dit Savimbi, Adalbert Ntawuyamara alias Dédé, Vénant Ntirampeba et un certain Gangi. C’est ce noyau de cinq personnes qui organise la résistance à Kamenge. « Ils étaient comme les doigts d’une main et Adolphe Nshimirimana était le numéro 2 après Savimbi», se souvient un habitant de Kamenge sous anonymat.

L’adoption

Les habitants de Kamenge découvrent alors un homme calme, presque taciturne, mais actif et efficace sur terrain contrairement à Savimbi considéré comme un « parleur ». Kamenge adopte le jeune combattant. Et pour cause, souligne un ancien combattant sous anonymat, lorsque des militaires FAB ont tué des dizaines de personnes fin 94 dans les champs de riz derrière le quartier Socarti, Savimbi avait pris le large. Adolphe Nshimirimana a tenu contre l’armée commandée par Bikomagu et a organisé ses hommes.

Les recrutements et la formation des combattants continuent et pendant que l’armée régulière pilonne Kamenge à coup de mortiers. Le guérillero Adolphe Nshimirimana et ses hommes vont finalement gagner la Kibira où ils s’organiseront pour faire la lutte.

Pendant la guerre civile, soutient un officier supérieur sous anonymat, Adolphe Nshimirimana gravit tous les échelons du commandement militaire de la rébellion et devient chef d’Etat-major des FDD (forces pour la défense de la démocratie) grâce à ses qualités d’organisateur : « Proche de ses hommes, aimé, admiré des combattants, il a plusieurs fois échappé à la mort. »

Liens étroits avec Kamenge

A leur retour en 2003, en attendant l’intégration, son bataillon, celle de l’état-major de la rébellion, s’installe à Kamenge au quartier Gikizi. Signe qu’il a gardé des liens étroits avec cette commune. Dans la foulée, il est nommé chef d’état-major adjoint de l’armée burundaise. Très rapidement, Adolphe Nshimirimana prend la tête du Service national de renseignement (SNR). Poste qu’il occupera pendant dix ans.

Fin 2014,à quelques mois de la présidentielle, Pierre Nkurunziza décide de le remplacer à la tête du SNR par le Général-Major Godefroid Niyombare. Plusieurs y voient une disgrâce. Mais à l’époque déjà Iwacu parle d’une « redistribution des cartes » car il est nommé au cabinet du président de la République pour devenir son conseiller principal chargé de mission. L’homme garde son influence.

Adolphe Nshimirimana était très apprécié par les habitants de Kamenge. La plupart le surnommait « Mzee » (Vieux, signe de respect), d’autres « Muremure » (Grand) ou encore « calebasse » (il affectionnait le vin de banane dans la calebasse traditionnelle). Et C’est là où il a fait connaissance avec sa femme, l’honorable Bénigne Rurahinda, native de Kamenge au quartier Gikizi.

Même si les défenseurs des droits humains parlent avec terreur de ce général et rappellent que son nom a été souvent évoqué dans des dossiers d’assassinat, à Kamenge l’homme était apprécié. Le général y avait une grande influence et tenait deux bars, Iwabo w’abantu et Iwabo w’abasigaye. Il avait construit un hôpital qui profite beaucoup aux plus démunis.

Forum des lecteurs d'Iwacu

21 réactions
  1. Mpozenzi Julistglad

    May the good Lord, le Misericordieux, bless his soul and welcome him in His eternal glory! Amen.

  2. Racso69

    Hier j’ai envoyé un commentaire qui a été censuré alors qu’il me semble que je ne disais que la vérité:

    *Le Général Nshimirimana et ses hommes ont vaillament combattu les soldats du Colonel Bikomagu et protégé Kamenge.
    *A ma connaissance les commanditaires, si non les auteurs de l’assassinat du président Ndadaye et ses compagnons sont en liberté.
    *J’espère vivement que ceux qui ont assassiné Adolphe Nshimirimana et leurs patrons seront vite arrêtés et présentés à la justice et qu’ils seront sévèrement châtiés comme ils leméritent

  3. RUGAMBA RUTAGANZWA

    Encore une fois merci I Wacu pour ce magnifique papier. Je ne tarirai pas d’éloge pour louer votre professionnalisme. Vous êtes honneur à notre pays car vous êtes un des rares médias écrits burundais dignes de ce nom. Ce n’est pas pour rien que vous êtes cités par plusieurs médias internationaux dans leur revue de la presse africaine!
    Concernant le sujet en objet, on a entendu beaucoup de rumeurs sur cet assassinat, cette élimination de l’un des hommes les plus influents du pouvoir Nkurunziza ! Votre enquête presqu’a chaud nous permet d’y voir de plus en plus clair. Je pense, en ce qui me concerne, que le Général défunt faisait partie des problèmes et non des solutions dans la crise actuelle causée par son patron. Je me demande même, sans en apporter de preuves, évidemment, s’il ne fait pas partie de ceux qui ont conseillé à son patron, de garder le pouvoir en se présentant au 3ème mandat auquel il n’avait probablement pas droit et qui coûtera cher, et pendant longtemps, à la stabilité socio-politique du Burundi. Le Président NKURUNZIZA en tant que premier responsable politique burundais devrait se rendre à l’évidence que la violence ne règlera aucun problème dans notre pays. A moins de régner sur un peuple de moutons, Mr NKURUNZIZA et ceux qui lui conseillent la force et la violence devraient savoir que ceux qui sont victimes de la brutalité de son pouvoir allaient s’organiser et commencer à résister. C’est la loi de la nature. Espérons que la disparition du Général KOKAYI (comme le dénommait récemment Jeune Afrique) libèrera Mr NKURUNZIZA pour entamer sans tarder les négociations, comme le lui demandent régulièrement tous les partenaires du Burundi y compris les NU.

  4. nina

    Que Dieu ait son ame

    • Dr V s

      Je repond au moment ou le lieutenant colonel Bikomagu viens d etre assassine lui aussi. Je suis curieuse de savoir quel commentaire tu as sur cet evenement car lui avait ete designe comme l assassin du president Ndadaye et il se promenait sans s’inquieter.

  5. ciy N

    Votre info laisse a desirer. Retournez a vos sources pour savoir et nous dire pourquoi meme apres la prise du pouvoir par le CNDD, ce Nyakwigendera a tenu a creer et armer une milice et pour quel but. Ils etaient un grand organisateurs de quoi ? Pourquoi il est apprecie
    a Kamenge seulement pas ailleurs ou il a prefere partager ses talents ? Aller dans les autres quartiers ou beaucoup de citoyens
    semblent etre reanimes par son depart pour nous informer pourquoi ils disent que c’etait un cauchmar pour eux.
    L’attitude aussi « des militaires habillés comme ceux de la garde présidentielle » juste avant l’attaque donne envie de savoir plus.

    De toute les manieres, vous feriez mieux de nous informer sur les tentatives en cours de sortir de cet enfer que vit le Burundi et fermer ces dossiers de ce hero de Kamenge qui nous a deja echappe, on n’aurait plus de sommeil.

  6. Guy-Fleury MUNEZERO

    C’est bien cet éclaircissement merci beaucoup en tout cas mais je pense que c’est un peu tard vu que quand quelqu’un meurt ; on a tendance à beaucoup parler de son bon coeur et de ses bienfaits. L’autre (la 1ere) version de son histoire fait peur et n’as pas encore terminé. Que en tout cas justice soit faite non seulement pour les crimes qu’aurait commis Adolphe mais aussi on veut connaître les commanditaires de son assassinat.

  7. Albert Tanganyika

    Au revoir Mzee.
    Quand on analyse ceux qui parlent mal de toi, on trouve que ce sont des gens animés de vengeance.
    Les gens qui critiquent, salissent celui qui les a vaincus, défaits et donc déchus.
    Tu es celui qui a coupé leur tuyau d’alimentation de lait et de miel.
    Même mort, tes adversaires ont encore et auront toujours peur de toi. Ils inventeront des accusations
    gratuites, sans preuves aucune, afin de te priver de ton titre de libérateur.
    Mais, ne t’en fais pas. Nous, sous savons qui tu es et ce que tu as fait pour nous.
    Grâce à toi, j’entre dans tous les bureaux à Bujumbura, sans trembler.
    Je te vois en train de me fabriquer un chemin entre les militaires de Bikomagu
    pour que ma famille et moi puissions nous faufiler jusqu’à Gasamanzuki, à Mubimbi…
    Tous ceux qui te traitent de méchant ne t’avaient jamais approché, n’avaient jamais échangé avec toi.
    Mais nous, nous savons que tu détestait l’injustice d’où qu’elle vienne. Et cela a poussé certains
    abasumirinda de ton propre parti et de l’armée de te traiter d’arrogant et de dictateur car
    tu leur disait la vérité quand ils voulaient utiliser leurs titres et leurs relations pour escroquer les abanyagihugu.
    Tu n’hésitais pas à les remettre à leur place, au besoin en leur imposant de remettre un bien ou leur demandant
    de ne plus embêter leurs victimes, sinon ils auraient à faire à toi personnellement, et tu répétais que c’est contre cela
    que tu avais pris les armes: Lutter contre l’injustice. Et ça, les gens de Kamenge l’avaient compris. Pour eux, tu étais
    le même combattant de la liberté et de la justice qu’ils connaissaient depuis les magumes, tu n’as jamais changé.
    Ils savaient qu’ils pouvaient venir te voir comme avant, malgré ton titre de général que d’ailleurs ne les effrayait pas
    car pour eux tu étais toujours leur combattant. Combien de gens de Ngagara et d’ailleurs sont venus te voir pour les mêmes
    problèmes et sont rentrés satisfaits et surtout stupéfaits! Mais ça, tes ennemis ne le savent pas.
    Tu n’hésitais pas à rentrer au quartier pour remettre les jeunes sur les rails et leur promettre des punitions exemplaires
    pour quiconque continuerait à embêter les paisibles citoyens. Et après, tel un grand frère, tu mangeais avec eux en leur donnant des conseils.
    Nagasaga Ado, nous continuons la lutte pour la démocratie.
    Nous te promettons qu’après 5ans, tu seras fier de ton pays car nos frères abasumirinda n’auront plus des prétextes.
    Je demande à Bénigne, notre maman, de ne pas se décourager comme l’a fait l’épouse de Ndadaye.
    Nous demandons à Benigne de continuer la lutte, d’ailleurs c’est elle notre candidate en 2020.

    • Bahati

      Dieu ait son âme! Dans les circonstances, il est le seul à pouvoir juger.
      Cela dit, la mort de ce Général pose plus de questions qu’elle n’en résoud. Pour exécuter une telle action, avec un tel sang froid, en plein jour, cela ressemble à un travail de professionnels et pas n’importe lesquels. Pour sortir un véhicule d’un camp militaire, des armes, des munitions…il faut des permissions et l’intervention de plusieurs personnes. Comment expliquer que des éléments armés puissent passer au moins 2 heures à la vue de tout le monde, sans que leur présence ne soit signalée ni au SNR ni aux services de renseignement militaire et policier…alors que tout le monde est sur les dents dans le contexte actuel de contestations parfois violentes suivies de répressions mortelles que vit le pays depuis fin avril ? À qui profite ce crime ? Ce qui est sûr, c’est qu’elle survient après les déclarations malheureuses du sénateur Gélase sur le sort réservé aux contestataires dans le maquis. Ces déclarations sont publiques et on ne peut pas les balayer d’un revers de la main dans le contexte actuel. Une personnalité aussi forte peut avoir était gênante autant chez les opposants que chez les compagnons de lutte de ce Général à qui il faisait probablement de l’ombre depuis dix ans. Time will tell. Il n’y a pas de crime parfait. Tout finira par se savoir.

    • Racso69

      Laissez donc les veuves tranquilles…

  8. rita

    Qlq obs: Les 1ers élts se sont installés à 06h45, six miltr (03groupes x2). Cela veut dire qu’ils attendaient ce gnl qu’ils savaient pertinemment où il se trouvait, et l’heure approximative de son passage. 1ère question : où était-il? Avec qui ? Dans quel cadre ? 2ème question : à qui profite ce crime ? Mais là où le bât blesse, six miltr au sol (on ne sait par quel moyen ils sont arrivés !), et six ô miltr véhiculés se sont volatilisés dans la nature, dans la seule camionnette blanche (pick-up miltr) via Ngagara! Le lendemain, notre cher procur gnl retrouve une camionnette hilux, double cabine, à musaga, affirmant que c’est celle qui a été utilisée dans l’attentat du gnl! Mais c’est apparemment contradictoire !Il retrouve également certains élts parmi les douze ! Leurs relevés téléphoniques utilisés éventuellement lors de la coordination de la filature pourraient éclairer sur les véritables commanditaires, qui sont sans doute dans buja ! Y a-t-il un gros calibre qui serait déjà dans les mailles du filet pour cette affaire ? Sinon, cela ressemble plus au film de Hollywood, au moment où on nous fait comprendre qu’un seul pol venant de la regideso s’empare du killing ground, sans être inquiété ! Ariko rero nimba gnl yarashitseyo, nta nkeka ko Imana izomuha impera ikwiranye n’ivyo yakoze ngaha kw’isi, ikibabaje yoba ataronse akanya nka kamwe ka ca gisuma caronka impera y’ijuru camaze kumanikwa ku musaraba,hamwe na Yezu. Vyiza rero twame twiteguye,kuko tutazi umunsi n’isaha !

  9. MOI

    Il est mort en heros c’ est un vrai combatant umwanka umukunda , numuntu adasanzwe. Imana imuharire kubibi yoba yarakoze irabe ivyiza n ubuzima yakijije.

  10. Mako

    Selon ce texto il y a trop d’éléments impliquant les militaires de la garde présidentielle plutôt. Uniforme et comportement comme si il y a le président qui va passer.
    Rpg multiples de la garde présidentielle .pour un autre camp ou garnison il faut un ordre écrit .accusée de réception bref des procédures pour faire sortir ces armes.
    Pourquoi ne pas faire l ‘enquête vers cette direction aussi!

  11. abdoul

    Ainsi s’en va cet homme, tant aimé par certains et tant haï par d’autres.
    Mais le fait est qu’on ne peut rester indifférent : ou on l’aime, ou on le hait.
    Il fait parti de ceux que l’histoire de ce pays retiendra, en bien ou en mal c’est selon, étant donnée que les burundais sont spécialistes d’une double lecture de leur histoire .

    Résistant de première heure contre un pouvoir qui massacrait son peuple en commençant par ses dirigeants, beaucoup lui doivent de pouvoir encore accéder en ville. Que l’armé de l’époque ait accepté malgré elle le mixage tant souhaité par une grande partie de la population, c’est en partie grâce à l’action de cet homme!

    Contre une armé financée par l’état, munie de blindés , d’avions et d’orgues de Staline qui voulait faire d’une catégorie de la population des citoyens de seconde zone,Adolphe et les siens résistèrent.

    Tel David contre Goliath, mini de fusils en sous-nombre et de munitions en insuffisance, de quelques grenades et de roquettes, pendant 10 ans ils tinrent tête jusqu’à ce que l’armée accepte l’impassable à l’époque.

    Pars , combattant de la liberté. Né de poussière tu as retourné à la poussière. Mais ton nom ne sera jamais poussière et sera souvenu avec reconnaissance par ceux que Dieu a accordé la citoyenneté en grande partie par ta main .

    Que ce soit avec terreur, avec haine, avec regret ou avec admiration, quelque soit de soit la manière dont les gens se souviendront de toi, à jamais tu restera dans les mémoires. Ton ne ne tombera jamais dans l’indifférence

    • Mpozenzi Julistglad

      Amen!

  12. Gakomero

    Nsabira Louise : Iyo slogan, uraraba neza abo yega, niyo gusamaza abantu , du pur populisme, attaquons-nous au vrais problemes: « Le respect de la vie »
    @Kaiser: Pouvez-vous montrer aho pacifique  » s’est pas acharné contre un mort  »
    Je salue en passant les declarations dignes de la veuve du defunt general..
    UBUZIMA NI KATIHABWA NTA NUMWE AREKURIWE KUBUZIMANGANYA

  13. Nsabira Louise

    Ndasavye: Uwuzotangura intambara, izohera mu rugo iwe iherere mu rugo iwe.

  14. NIBITANGA

    Merci pour votre professionnalisme

  15. Kaiser

    Merci pour cet article bien approfondi. Iwacu est bon chevalier; non seulement il ne s’est pas acharné contre un mort comme fait un certain Pacifique Ninahazwe, mais il exalte aussi son coté humain.

    • MOI

      Il est mort en heros c’ est un vrai combatant umwanka umukunda , numuntu adasanzwe. Imana imuharire kubibi yoba yarakoze irabe ivyiza n ubuzima yakijije.

    • Marie Claire

      Merci beaucoup pour cet article parce que ça donne une autre image de Adolphe Nshimirirama. Que Dieu l’accuille dans son royaume!!

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