Samedi 27 avril 2024

Politique

Hier Vugizo, aujourd’hui Buringa : à quand la fin de toutes ces tragédies ?

Hier Vugizo, aujourd’hui Buringa : à quand la fin de toutes ces tragédies ?
La permanence du CNDD-FDD de Buringa vandalisée

Des crépitements d’armes automatiques et des explosions de grenade ont été entendus dans le village de Buringa dans la commune de Gihanga en province de Bubanza. C’était dans la nuit de dimanche 25 février 2024 vers 22 h. Le bilan est lourd. Le mouvement rebelle Red-Tabara a revendiqué cette attaque et parle de deux positions militaires attaquées. Certains politiques en appellent au dialogue.

Buringa, une localité située à la lisière de la réserve naturelle de la Rukoko a été dans la nuit de dimanche 25 février 2024 la cible d’une attaque perpétrée par des hommes armés. « Nous avons entendu des détonations d’armes lourdes vers 22 h. Personne ne savait jusque-là ce qui se passait», a raconté un habitant de cette localité rencontré dans la matinée de lundi sur les lieux.

C’était la désolation et la consternation : 9 personnes dont 6 femmes sont mortes sur le champ. Cette attaque a essentiellement visé une famille. Ses membres, surtout des femmes et quelques voisins étaient rassemblés pour un deuil. « C’était d’ailleurs ce lundi que l’enterrement du défunt, un certain Mworoha, était prévu », confie une autre source sur place.

Plusieurs personnes, bien habillées, venues des localités environnantes en voiture, ou à bord de pickup s’empressaient à aller voir la famille doublement éprouvée. « Ces gens étaient venus pour une inhumation mais tout a changé quand ils ont appris qu’il y a eu d’autres morts ».

Selon d’autres témoignages recueillis sur place, ces hommes armés se sont mis à tirer indistinctement sur ces gens en deuil, demandant aux femmes présentes où se trouvaient leurs maris.

Mais entre-temps, le véhicule qui transportait un berger décédé pendant cette même soirée de dimanche à la morgue s’est retrouvé sur le chemin de ce groupe armé.

Cette voiture de marque Toyota Probox a été criblée de balles avant d’être incendiée par ces hommes armés. Tous les occupants dont un administratif à la base ont pris leurs jambes à leurs cous quand les balles ont commencé à siffler.

Ce groupe armé s’en est pris aussi à un camion de marque Howo stationné tout près de ce village suite à une panne sèche. Selon des témoins sur place, il a été attaqué à la roquette ou au cocktail Molotov. Deux motos ont été également endommagées au cours de cette attaque.

Au lendemain de cette attaque, plusieurs habitants de Buringa étaient amassés tout autour de la Permanence du CNDD-FDD pour constater les dégâts. Cette maison a été également attaquée à la roquette : la charpente en bois, les tôles ondulées et le plafond ont été déchiquetés.

Certains murs en briques cuites étaient défoncés, ils se sont écroulés. Selon toujours des sources sur place, un militaire a été tué dans cette Permanence. Il était probablement en patrouille avec un collègue. Ce dernier a pu s’échapper après avoir constaté que la seule option était le repli tactique.

« Seul, donc en infériorité numérique, le militaire tué ne pouvait pas leur tenir tête. D’habitude, il y a toujours des militaires en patrouille sur cette allée où se trouve cette maison du parti au pouvoir », a fait remarquer un habitant de cette localité rencontré près des ruines de la Permanence.

Visages renfrognés, échangeant peu, quelques autorités dont le chef de zone Buringa et le député Olivier Suguru élu dans cette région étaient là pour réconforter les familles éprouvées. De temps en temps, quelques femmes éclataient en sanglots, d’autres avaient les yeux rouges à force de pleurer.

La CNIDH condamne cette attaque

Le président de la CNIDH, la Commission nationale indépendante des droits de l’Homme avec son équipe, étaient également sur les lieux pour faire le constat et consoler ces familles endeuillées.

Au nom de cette institution, Sixte-Vigny Nimuraba, a condamné cette tuerie qui rappelle celle perpétrée, il y avait deux mois, à Vugizo dans la commune Mutimbuzi qui a fait une vingtaine de morts.

« Dernièrement, un cas similaire a eu lieu à Gatumba. Maintenant, c’est le tour de Buringa. Je ne peux que condamner un acte ignoble pareille qui vise à assassiner la population civile. Il faut que nos Forces de l’ordre revoient leurs stratégies de protection de la population », a-t-il appelé.

Selon lui, si ces hommes armés ont des revendications, qu’elles soient politiques ou non, qu’ils trouvent d’autres moyens pour les faire savoir et pour les exposer : « S’ils ont des problèmes avec les Forces de l’ordre, ils devraient viser ces dernières. Mais s’en prendre à la population, aux maisons qui n’abritent aucun militaire, aucun policier, cela est déplorable ».

Le président de la CNIDH a également condamné cette attaque menée contre la Permanence du CNDD-FDD dans cette localité : « J’ignore les motifs à la base de cet acte, mais les Permanences ne sont que des constructions qui sont là. Vandaliser l’une ou l’autre Permanence de tel ou tel autre parti, c’est également déplorable. Parce qu’il faut promouvoir la diversité, le multipartisme, … Ce sont des actes ignobles qu’il faut condamner ».

Sixte-Vigny Nimuraba estime qu’attaquer une famille en deuil est aussi contraire à la coutume burundaise. « Il y a vraiment quelques valeurs qui sont en train de se dégrader. C’est contre la dignité humaine et je m’indigne trop fort ».

« Il faut l’extradition du cerveau du groupe Red-Tabara »

Dans son communiqué, le gouvernement burundais a condamné cette attaque perpétrée à Buringa. Il parle de « terroristes du groupe Red Tabara armés de fusils qui ont attaqué un ménage en plein deuil ». Il parle aussi d’acte « ignoble et barbare dirigé contre une population innocente surprise en pleine circonstance de deuil ».

Dans ce communiqué signé le secrétaire général de l’Etat, Jérôme Niyonzima, le gouvernement du Burundi a présenté ses condoléances les plus attristées aux familles qui ont perdu les leurs et souhaité un prompt rétablissement aux personnes blessées avant de décocher quelques flèches contre Kigali.

« Le gouvernement du Burundi déplore encore le comportement du Rwanda qui entretient, entraine et arme le groupe terroriste Red- Tabara qui ne cesse d’endeuiller le Burundi par des attaques ciblant des populations innocentes et exige l’extradition du cerveau de ce groupe terroriste hébergé au Rwanda », lit-on dans ce communiqué.

Selon toujours le communiqué, le gouvernement du Burundi réitère son engagement à préserver la paix et la sécurité. Il demande aux comités mixtes de sécurité de prévenir et de déjouer de tels actes qui ne font qu’endeuiller le peuple burundais.

Ces hommes armés ont laissé sur les lieux un cocktail Molotov. Les Forces de l’ordre sur place avaient érigé une ceinture de sécurité pour éviter des dégâts.

Gervais Ndirakobuca : « Il y a eu des manquements »

Des participants à la réunion sur la sécurité présidée par le Premier ministre à Gihanga.

Deux jours après cette attaque rebelle survenue à Buringa, le Premier ministre burundais, Gervais Ndirakobuca a tenu une réunion à l’endroit des responsables administratifs, sécuritaires et ceux des comités mixtes de sécurité des provinces de Bubanza, Bujumbura et Cibitoke. C’était au chef-lieu de la commune Gihanga.

« Comme nous le connaissons tous, en matière de sécurité, toute erreur est fatale », a-t-il lancé d’entrée de jeu. D’après lui, ces derniers jours, l’insécurité a été observée dans différents endroits du pays. Il a notamment rappelé les récentes attaques de Gatumba à Vugizo et de Buringa perpétrées respectivement les 22 décembre dernier et 25 février 2024.

« Malheureusement il y a eu des failles au niveau du dispositif sécuritaire afin de protéger la population », a déploré le Premier ministre.

Pour Gervais Ndirakobuca, il faut partager les informations sur tous ces manquements et proposer des solutions possibles pour parer à toute éventualité. Selon lui, cela permettra d’éviter toute réédition de ces cas d’insécurité.

« Nous connaissons tous ces fauteurs des troubles qui veulent nous faire revivre les malheurs endurés par le passé. Certains sont nos enfants, nos frères, d’autres sont nos cousins. Si nos enfants ou bien même nos frères décident de s’associer ou de collaborer avec des groupes armés pour perturber la sécurité, étant conscients et connaissant d’où nous sommes venus, ils doivent être bannis », a-t-il tranché.

« Je suis certain que si nous parvenons à proposer de meilleures stratégies pour renforcer la sécurité, il n’y aura plus d’attaques. C’est à nous donc de proposer ces solutions, car nous connaissons très bien ces fauteurs de troubles et les stratégies à prendre pour renforcer la sécurité. J’interpelle donc toute personne ayant une solution à donner des suggestions en toute sérénité, sans craintes », a-t-il laissé entendre avant de demander poliment aux journalistes de vider les lieux.

Ils se sont exécutés sans poser de question. Quand la plupart d’entre eux quittaient cette salle qu’ils avaient occupé les premiers et forcés de quitter prématurément, les haut-parleurs, indiscrets de nature, ont, par leurs décibels, accompagné ces professionnels des médias : « Il faut arrêter toute personne suspecte, qui n’est pas des lieux », pouvaient-ils entendre en s’éloignant.

Répondant aux questions des journalistes obligés d’attendre pendant des heures une éventuelle interview, Moïse Nkurunziza, conseiller chargé de la communication et porte-parole du Premier ministre a indiqué que des stratégies visant à garantir la sécurité notamment dans les communes Mutimbuzi, Gihanga, Buganda et Rugombo frontalières avec la RDC ont été prises. « Des stratégies qui restent bien sûr secrètes », a-t-il soufflé.

A la question de préciser les manquements au niveau de la sécurité évoquée par le Premier ministre, le chargé de la communication à la Primature a déploré le fait qu’il y ait eu des morts et des blessés alors qu’il y avait des forces de défense et de sécurité.

« Ceci dit, s’il n’y avait pas eu ces manquements, ce qui s’est passé n’allait pas se produire », a-t-il fait savoir. Avant d’ajouter que c’est tout cela que cette réunion a décidé de revoir pour garantir efficacement la paix et la sécurité.

« Mais nous tenons à rassurer les populations de ces quatre communes que ces stratégies produiront des résultats palpables et bénéfiques en matière de sécurité », a-t-il promis.

Un administratif convié à cette rencontre approché a reconnu qu’il y a eu relâchement. Selon lui, il faut redoubler d’efforts, chacun dans son secteur. Car, il est difficile d’identifier ces rebelles d’autant plus qu’ils portent parfois des tenues de l’armée burundaise.

D’après lui, certains agents du Service national des renseignements devraient également exercer efficacement et avec vigilance leur travail. Or, « il y en a qui sont aujourd’hui plus préoccupés par le commerce que la recherche des informations », a-t-il révélé faisant allusion à la fraude à la frontière congolaise.

Les cérémonies d’inhumation des victimes de l’attaque de Buringa perpétrée par des hommes armés se réclamant du mouvement Red-Tabara, sont prévues pour ce week-end.


Réactions

Léonce Ngendakumana : « Il n’y a autre alternative que le dialogue franc et sincère »

D’après Léonce Ngendakumana, avec toutes les conséquences de la guerre que le Burundi a déjà connues, c’est déplorable et même décevant qu’il y ait des Burundais qui recourent encore à l’usage de la force pour faire prévaloir leurs revendications.

Pour lui, il n’y a autre alternative à ces attaques du mouvement rebelle Red-Tabara et à d’autres problèmes du Burundi que le dialogue franc et sincère. Un dialogue qui, pour lui, ne vise pas à avoir un poste de ministre ou de gouverneur, d’ambassadeur ou d’autres postes, mais qui permet de renforcer la volonté de vivre ensemble.

Il fonde son argument sur le fait que l’Accord d’Arusha, qui pourtant semble être oublié, est le modèle pour les Burundais en ce qui concerne la résolution de tout conflit.

Selon cet ancien président de l’Assemblée nationale du Burundi, il faut revenir obligatoirement et impérativement sur les principes moteurs de l’Accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi afin de ramener un nouvel ordre politique et sécuritaire dans ce pays.

« Il faut que la démocratie et la bonne gouvernance soient le fondement de chaque gouvernement du Burundi. Cela veut dire que pour diriger convenablement ce pays, dans l’intérêt de tout le monde, il faut faire recours à une véritable démocratie. Une démocratie qui rassure, inclusive et qui crée la confiance entre les différentes composantes de la société burundaise sans considérer les différentes appartenances. »

Léonce Ngendakumana demande ainsi au gouvernement du Burundi qui a dans ses missions premières la protection des citoyens burundais et à ce groupe qui attaque le pays, de comprendre où se trouve l’intérêt des Burundais. « L’intérêt des Burundais ne se trouve pas dans la guerre. »

« Que ceux qui doivent protéger les citoyens et ceux qui veulent accéder à ceci ou à cela provenant de l’extérieur du pays, le fassent dans le respect des droits fondamentaux de la personne humaine, dans le respect de la dignité des citoyens burundais. » Et d’insister que le gouvernement et les mouvements rebelles doivent le comprendre ainsi.

Simon Bizimungu : « La guerre ou le dialogue »


A propos des attaques rebelles qui deviennent récurrentes ces derniers temps, Simon Bizimungu, secrétaire général du parti CNL avance deux voies possibles afin d’éviter leur réédition. D’après lui, la première solution est d’ordre militaire. « Pour affaiblir et endiguer l’expansion du mouvement Red-Tabara qui revendique toutes ces attaques, il faut d’abord recourir à la force militaire ».

Une deuxième option pour ce député à l’Assemblée nationale du Burundi est la voie de dialogue. « Une fois que le recours à la force armée accuse des faiblesses, des négociations avec ce mouvement sont avantageuses ».

Compte tenu de ces deux solutions possibles, Bizimungu appelle l’Etat burundais, garant de la sécurité de ses citoyens et des étrangers vivant au pays, à choisir la bonne voie entre les deux, quitte à ne plus endeuiller les familles des Burundais.

Selon le secrétaire général du CNL, les accusations entre le Burundi et le Rwanda, consécutives aux attaques perpétrées par le mouvement Red-Tabara ne donnent aucune voie de solution. « Ce qui est important ici, c’est de passer par la voie de la diplomatie douce à travers un dialogue sincère entre les deux pays. »

Le parti CNL demande à cet effet aux rebelles du mouvement Red-Tabara de respecter la dignité humaine et à l’Etat de garantir efficacement la sécurité des Burundais en général et celle de ceux qui habitent à la frontière avec la RDC en particulier où ces attaques sont souvent observées.

Kefa Nibizi : « Les solutions militaires seules ne suffisent plus »

« Dans un premier temps, lorsqu’il s’agit d’une attaque militaire, la solution est militaire. Il faut sécuriser de façon sérieuse et suffisante cette frontière afin que l’adversaire ne puisse pas trouver un passage pour venir perpétrer des meurtres au Burundi », explique Kefa Nibizi, président du parti Codebu-Iragi rya Ndadaye.

Il faut, cependant, faire le constat, explique-t-il, que les solutions militaires seules ne suffisent plus au vu de ces attaques répétitives. Et d’enchaîner : « Il faut penser aussi aux solutions politiques. La première est de vider le contentieux de 2015. Il faut lever toutes les poursuites judiciaires ciblant certains politiques, des activistes et des médias afin qu’ils puissent rentrer facilement sans se soucier de leur sécurité. »

Du reste, il fait remarquer qu’il y a aussi des acteurs politiques et des jeunes qui ont eu un rôle dans les manifestations de 2015. « Ils craignent pour leur sécurité au cas où ils rentrezraient, même s’ils ne sont pas poursuivis par la justice ».

Par ailleurs, comme ce mouvement a des revendications politiques, il émet l’idée que le gouvernement devrait envisager de dialoguer avec eux pour trouver des solutions.

Pour le président du parti Codebu- Iragi rya Ndadaye, le gouvernement devrait également continuer à dialoguer avec son voisin du Nord qu’il accuse de soutenir ce mouvement afin que les deux pays puissent se convenir sur les modalités de rapatriement de tous les réfugiés burundais qui sont au Rwanda, y compris ceux qui seraient parmi les responsables de ce mouvement rebelle.

« Mais, pour ces derniers, cette option est inenvisageable puisque visés par la justice. A plus forte raison au regard des traités internationaux en matière de rapatriement qui interdisent un pays d’exiger le retour forcé des réfugiés qui sont chez lui », conclut-il.

Olivier Nkurunziza : « Il ne faut pas fermer la porte au dialogue face à un problème »

Selon Olivier Nkurunziza, président du parti Uprona, quelles que soient les raisons avancées, il est pratiquement impensable d’assassiner les populations innocentes. Ce qui serait logique pour un groupe rebelle c’est d’attaquer les positions militaires.

Il rappelle que par le passé, il y a eu des mouvements rebelles au Burundi. « Même le parti au pouvoir aujourd’hui était un groupe rebelle. Mais cette voie de la guerre n’a jamais marché. »

C’est pourquoi Nkurunziza exhorte les autorités burundaises qu’il ne faut jamais fermer la porte au dialogue chaque fois qu’il y a un problème qui se présente. « Chaque fois que les gens présentent leurs revendications, il faut les écouter pour savoir si elles sont fondées ou non pour justement éviter qu’ils ne prennent pas la voie des armes. »

Car, considère-t-il, ce qui pousse les gens à prendre les armes c’est lorsqu’ils manquent l’espace de dialogue ou quand ils ne sont pas écoutés. Et de se demander : « Est-ce-que ce groupe ne dit pas qu’il a quelque chose à revendiquer ? »

Pour le président du parti Uprona, Red-Tabara est un groupe rebelle déjà connu avec la force de venir toujours perturber la sécurité, assassiner les Burundais, Si cela est possible il faut les désarmer.

Mais là aussi c’est pratiquement impossible. Il faut alors chercher tous les moyens possibles pour les empêcher de tuer la population innocente.

« Mais ce qui va aider les Burundais dans leur vie quotidienne, y ces groupes qui restent aussi des Burundais, c’est de les écouter pour savoir ce qu’ils veulent réellement afin d’avoir une paix durable au sein de la population burundaise. », propose M.Nkurunziza.

Il estime que le renforcement de la démocratie à travers des élections libres et transparentes et le rapatriement volontaire des réfugiés burundais sont parmi les solutions possibles pour mettre fin à ces cas d’insécurité.

Il invite également les présidents burundais et rwandais au dialogue pour discuter sur les raisons qui font que le Rwanda garde ce soi-disant cerveau du Red-Tabara. Cela, en vue d’éviter des accusations mutuelles qui n’augurent à rien de bon.

Toutefois, le parti Uprona demande à toute personne qui a quelque chose à revendiquer de le faire d’une façon paisible. « Qu’elle n’assassine pas la population pour faire élever sa voix. Il faut plutôt adresser ses revendications au gouvernement burundais. »

Il conseille aussi ces groupes rebelles de ne plus attaquer la population.

Gabriel Banzawitonde : « J’encourage toute voie de réconciliation et de dialogue »


« C’est incompréhensible d’entendre qu’il y a un groupe rebelle qui a pu traverser des endroits bien protégés comme Buringa, Mpanda et la réserve de la Rusizi », s’indigne Gabriel Banzawitonde, président du parti Alliance pour la paix, la démocratie et la réconciliation (APDR).

Pour lui, il faut mener des enquêtes approfondies y relatives et renforcer la sécurité dans ces endroits ciblés par les rebelles. Il propose aussi de sensibiliser la population à alerter les forces de défense et de sécurité, le cas échéant.

Il souligne que « la crise régionale crée une attention particulière nécessitant une résolution immédiate pour prévenir d’éventuels dégâts humains et matériels ».

Le président de l’APDR encourage toute voie de réconciliation et de dialogue pour que la sous-région ne se retrouve pas dans « un chaos comme celui de la crise de 93-96 dans la sous-région qui pourrait même contribuer au renversement des institutions ».

Forum des lecteurs d'Iwacu

3 réactions
  1. Fafa

     »certains politiques appellent au dialogue »
    Ils n’ont pas honte! Mazota faisait la même terreur!Faut il dialoguer avec tous les malades possédés par la consommation des drogues?

  2. Kira

    Après le 7 octobre, Israël s’est employé à  »dialoguer » activement avec le Hamas dans la bande de Gaza comme chacun sait. Quant à Londres et Washington, ils sont en plein  »dialogue » avec les Houtis au Yemen. Le dialogue?  »Honni soit qui mal y pense » comme disent les Anglais justement.

  3. cet article est intéressant , merci .

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