Ruyigi : les albinos frappés par la famine

Au nombre de 57, les albinos de la province de Ruyigi vivent sur les chefs lieux de leurs communes. Actuellement, ils ne sont plus assistés et demandent une aide alimentaire. ‘Albinos Sans Frontière’ demande au ministère ayant en charge la Solidarité de s’y impliquer. Depuis 2009, ils ont été rassemblés aux chefs lieux des communes de la province de Ruyigi pour bien les sécuriser. Dans les premiers jours, ils étaient assistés, au niveau alimentaire, par les bons samaritains parmi la population des alentours. Mais aussi l’association ‘Albinos sans frontière’. Là où ils sont installés, les conditions de vie sont dures. Ils sont obligés d’aller cultiver loin sur les collines d’origine pour rentrer aux chefs lieux des communes. « C’est une vie pénible, nous sommes laissés à nous-mêmes », se plaint Inabusage, une femme albinos de la commune Butezi. Elle ajoute que même leurs cultures sont volées dans les champs parce qu’ils ne sont pas près leurs ménages. Les administrateurs des communes de la province, demandent au ministère ayant en charge la Solidarité de venir en aide ces démunis. « Les communes n’ont pas fait des prévisions pour nourrir ces albinos », déclarent ces administratifs. « Albinos sans frontière », débordée Kazungu Kassim est le représentant légal de l’‘Albinos sans frontière.Il dit que leur association est débordée car, poursuit-il, elle a plusieurs devoirs à l’endroit des albinos notamment les frais scolaires et les soins médicaux. Pour Kazungu, la solution aux problèmes des albinos serait de les retourner sur leur colline et assurer leur sécurité sur place. « Ce sont des personnes comme d’autres, à part leur peau. Ils peuvent cultiver avec leurs bras et se développer sans mendier», indique-t-il. Selon ce représentant, les albinos ne causaient aucun problème avant : « Ils vivaient de leur propre force et ne constituaient aucun danger. » Il ajoute que c’est depuis le moment où ils ont commencé à être pourchassés et tués qu’ils ont pu mendier. Selon quelques sources administratives au niveau de la province, cette question des albinos est en train d’être analysée pour voir comme retourner ces derniers sur les collines d’origine et étudier les stratégies pour assurer leur protection. Selon les mêmes sources, même la Commission Nationale Indépendante pour les Droits de l’Homme au Burundi est saisie pour voir ensemble tous les contours de cette question des albinos et prendre une résolution définitive.