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Quand la délinquance frappe à nos portes …

05/05/2013 Commentaires fermés sur Quand la délinquance frappe à nos portes …

Face aux comportements « déviants » de leurs enfants, les parents se sentent parfois impuissants. Leur pire cauchemar, c’est de voir leurs gamins sombrer dans la délinquance. Un psychologue nous éclaire sur les causes.

<doc5392|left>Gabriel Bigirimana, est un fonctionnaire. Son fils de 16 ans lui donne du fil à retordre. Le jeune garçon sombre dans l’alcool, sous l’œil impuissant de ses parents. Presque tous les jours, il rentre tard, la nuit. Ses résultats scolaires sont en chute libre. Gabriel Bigirimana raconte qu’il essaie d’approcher son fils, mais se heurte à un mur. Le jeune garçon se renferme sur lui-même. Ils se disputent sans cesse. « Un jour, il m’a poussé à bout. Je l’ai giflé car j’étais très énervé. J’ai vu dans son regard qu’il voulait répliquer mais qu’il s’est retenu », raconte ce père désemparé. M. Bigirimana ne sait plus quoi faire pour que son fils revienne dans le droit chemin. « Peut-être j’y suis allé un peu fort. Nous avons essayé de résoudre ce problème avec mon épouse, mais en vain. » Le comble, c’est qu’il prend de la drogue et qu’il est devenu violent à telle enseigne qu’il se bagarre souvent dans les bistrots. Il craint que son fils ne soit devenu un délinquant.

Une simple crise d’adolescence ou cette famille fait face réellement à de la délinquance juvénile? Une situation que plusieurs parents vivent au quotidien, selon Jean Marie Sindayigaya, psychologue clinicien. D’après lui, on parle de la délinquance lorsque les facteurs d’ordre psychologiques, familiaux et sociaux sont en interaction.

Le refus de l’autorité parentale, un signe révélateur d’une délinquance

Néanmoins, un parent peut s’inquiéter en fonction de la fréquence d’un comportement inhabituel de son enfant qui va à l’encontre des normes et des valeurs reconnues par la communauté. Le refus de l’autorité parentale peut aussi être un signe révélateur puisqu’un parent incarne la norme d’autant plus qu’il est considéré comme modèle de référence par rapport aux valeurs d’une culture donnée.

L’important est de savoir ce qui est à la base d’un tel comportement. Généralement, précise-t-il, la délinquance est la résultante d’un fonctionnement psychique déséquilibré caractérisé par l’impulsivité, l’instabilité puis le passage à l’acte.

À la question de savoir si la responsabilité incombe aux parents, Jean Marie Sindayigaya, explique : « Il existe une délinquance liée au fonctionnement de la famille lorsque les parents ne sont pas investis ou ne montrent pas d’attachement dès le bas âge. Il a un vécu d’insécurité intérieure, une absence de socialisation. » Le problème de conflits conjugaux est aussi, d’après lui, un autre facteur d’insécurité intérieure chez l’enfant.

Approcher les institutions spécialisées …

Ce psychologue clinicien estime que la société a également sa part de responsabilité : « Quand les jeunes s’adonnent à des délits mais qu’ils ne sont pas sanctionnés, ils finissent par constituer des dangers sociaux. »

En outre, il fait remarquer que la consommation de stupéfiants n’est pas nécessairement synonyme de délinquance. Toutefois, cela facilite le passage à l’acte chez le délinquant puisqu’il ne contrôle plus ses pulsions. Il précise que les jeunes deviennent souvent des toxicomanes ou des alcools maniaques pour refouler les tensions qu’ils vivent au sein de la famille ou à cause des influences du groupe.

Face à la délinquance, trois stratégies sont à envisager :
– La première est préventive à travers l’éducation au sein de la famille ou toute personne adulte de l’entourage censé incarner la morale de la société.
– La deuxième est le traitement. Un parent doit approcher les institutions spécialisées dans la prise en charge des enfants en situation de délinquance comme l’OPDE. Des personnes ressources peuvent aider ou accompagner les parents en leur apprenant la manière de gérer la situation : « C’est un travail de longue haleine, mais il suffit que l’on s’y mette. », souligne-t-il.
– Et la troisième est la répression.

Il conclut : « Il faut savoir que les enfants issus des familles pauvres ne sont pas les seuls à être exposés à la délinquance, contrairement ce que certains pensent. »

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