Mardi 15 octobre 2024

Société

Gitega : Les acquéreurs des parcelles dans le blues

Gitega : Les acquéreurs des parcelles  dans le blues
Vue de loin du quartier Zege.

Dans les quartiers viabilisés de Bwoga, Zege, Karera et Ntobwe, ils sont nombreux à avoir reçu un ultimatum du ministre chargé des infrastructures d’une éventuelle dépossession des parcelles non construites. Ils affirment qu’ils sont pris au dépourvu.

Dans les sites viabilisés de Bwoga I, II Zege, Karera II, III, Ntobwe, presque la moitié des parcelles ne sont pas encore construites. Les unes sont clôturées mais sans maisons à l’intérieur. Dans les autres quelques travaux de terrassement sont visibles. On trouve d’autres aussi qui sont devenues des champs de maïs ou d’autres cultures vivrières. Rares sont deux ou trois maisons habitables qui se suivent dans ces quartiers. Aujourd’hui, un délai d’un mois est accordé aux acquéreurs par le ministre des infrastructures, de l’équipement et des logements sociaux pour mettre en valeur leurs acquisitions. Aussitôt ce communique sorti, les acquéreurs de ces parcelles sont sur le qui-vive. Nombreux sont ceux qui ne savent pas à quel saint se vouer.

Pour les uns, un délai d’un mois est trop petit pour relancer les chantiers. « Quand je l’ai cherchée, je prévoyais la construire dans 6 mois mais avec la crise de Covid-19 mon métier de commerçant est au ralenti. Mes économies ont fondu comme neige au soleil », explique Jacques qui a une parcelle à Bwoga. D’autres indiquent que la montée des prix du matériel de construction a douché leurs espoirs. Ils soulignent que dans la mesure où le ministère chercherait à saisir ces parcelles, il serait mieux de leur rembourser l’argent qu’ils avaient déjà dépensé.

« Nous ne pouvons pas faire un bras de fer avec l’Etat mais tout le monde sait que l’économie burundaise n’est pas forte, des négociations seraient les bienvenues », propose Béatrice une femme veuve de Karera. Selon cette mère de famille, les temps ne sont pas à l’expropriation mais plutôt d’accorder un délai raisonnable aux acquéreurs pour se préparer à la mise en valeur.

« Nous ne pouvons pas continuer de chercher des sites à viabiliser alors que même ceux qui y sont déjà ne sont pas mis en valeur. S’ils ne le peuvent pas qu’ils les cèdent à ceux qui sont capables », annonce Ir Déogratias Nsanganiyumwami après sa visite dans la capitale politique ce vendredi le 11 février 2022.

« Que ce ne soit pas des paroles seulement ! »

D’après certaines familles qui se sont déjà établies dans ces quartiers, il y a deux poids et deux mesures. « Nous sommes entourés par des chants, des chantiers non achevés et des broussailles. Ce qui peut causer l’insécurité. Qu’ils viennent y habiter ou laissent à ceux qui en ont besoin construire », déplore Juvénal de Karera. D’après lui, il est difficile d’assurer la sécurité de sa famille quand il n’y a pas de voisins proches. Les bandits ou autres malfaiteurs se cachent dans ces quartiers partiellement habités pour commettre leurs forfaits.

« Que ce soit la nuit ou la matinée, nous subissons des assauts des voleurs qui défoncent les maisons et pillent tout. Je ne peux pas me permettre de laisser un poste téléviseur ou les coussins au salon la nuit à cause des voleurs qui pullulent ici », ajoute Théodore. Pour d’autres personnes interviewées après ce communiqué, les avis sont tranchants. Elles pointent les magouilles qui rongeaient les anciens services de l’urbanisme. Pour eux, ceux qui recevaient des parcelles n’étaient pas ceux qui cherchaient un logement mais plutôt ceux qui voulaient les vendre au prix fort. Elles font savoir que ces derniers possèdent plus d’une parcelle dans chaque site viabilisé.

Forum des lecteurs d'Iwacu

5 réactions
  1. Kibinakanwa

    Question: Est ce que tous les projets igihugu categuye kwubakacZarubatswe?
    Ko Igihugu catanze terraibn pour construirre l aeroport de Bugendana, igeze hehe?
    Laissez les pauvres citoyens essayer de récolter des fonds pour batir. Croyez vous que tous les Burundais bafise aho ….. igiturire (Censuré) pour construire en un clin d’oeil?

  2. Kibinakanwa

    Je reve,
    Juste pour votre information vérifiable. Moi et plusieurs citoyens burundais avons payé rubis sur ongles tous les frais de viabilisations depuis 2007. La viabilisation était supposée prendre 5 mois
    Les parcelles ont été enfin attribuées en Septembre 2021.
    Tu touves normal qu’en meme temps on exige manu militari qu’on construise dans un délai de 6 mois? Ibigora Leta Nkozi/Mvyeyi ntivyogora abenegihugu basigaye baba dans le pays le plus pauvre et le plus corrompu du monde?
    Lieu en question: Munsi ya Cotebu

  3. Jereve

    Je suppose que dans le contrat d’achat il y avait une clause qui précisait que la construction du logement devait intervenir dans un délai précis. Dans ce cas, les acquéreurs n’ont d’autres choix que respecter ces délais, au-delà desquels l’état a toute latitude de saisir les parcelles non construites sans autres formes de procès. Si ces délais ne sont pas précisés dans le contrat, le service concerné ne peut pas se lever un matin et décider tout de go que les acquéreurs doivent construire illico presto ou dégager. Ça serait un marché de dupes.

  4. Tanganika

    La lettre d’attribution d’une parcelle urbaine indique les délais dans lesquelles elle doit être mise en valeur c’est-à-dire construite. Nous sommes habitués à nous arranger avec les règlements et quand on prône la rigueur on crie au loup !!
    Respectons ce que nous signons et tout ira très bien.

    • arsène

      Je ne suis pas de votre avis quand vous dites « respectons ce que nous signons ».

      J’ai acheté une parcelle à Kamesa au début des années 1990. Au moment de l’achat, c’était un champs (une bananeraie) appartenant à un particulier. Ça m’a pris plusieurs années pour obtenir un titre parce que je n’étais pas sur place. J’ai finalement donné procuration à quelqu’un qui a pu faire toutes les démarches et c’est seulement depuis peu que j’ai pu lire les documents relatifs à l’enregistrement aux titres fonciers de ladite parcelle. À mon grand étonnement, il est mentionné que l’État reprendra la parcelle si elle n’était pas construite dans les 5 ans suivant l’octroi du titre! Les lois burundaises sont parfois très surprenantes.

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