Lundi 29 avril 2024

Société

Génération Grands Lacs : « Les peuples de la région des Grands Lacs sont des frères rien ne peut les séparer»

30/04/2023 Commentaires fermés sur Génération Grands Lacs : « Les peuples de la région des Grands Lacs sont des frères rien ne peut les séparer»
Génération Grands Lacs : « Les peuples de la région des Grands Lacs sont des frères rien ne peut les séparer»
Dans un entretien avec Gabriel Imaniriho de la radio isango star de Kigali,l'artiste congolais, Lwade Centro indique vivre en toute sécurité à Kigali depuis 13 ans malgré les tensions entre deux pays

Dans « témoin des grands lacs », Lwade Centro, artiste congolais vivant à Kigali depuis 13 ans, originaire de Bukavu témoigne être à l’aise. Selon lui, malgré les tensions dans la région, des artistes congolais sont nombreux à se produire chaque semaine dans la capitale rwandaise. Il rappelle que les peuples de la région sont des frères.

Lwade Centro a formé un orchestre composé de Congolais, Burundais, Rwandais. Chaque semaine, il se produit sur scène en offrant au public de Kigali les chansons de ces trois pays. Dans l’entretien accordé à Gabriel Imaniriho de la radio Isango Star de Kigali à la sortie de la répétition.

Pourquoi ce choix de s’installer à Kigali au Rwanda et comment a été ton intégration ?

J’ai été encouragé par mon grand-frère qui était ici. Lui-même qui était ici me disait qu’il n’a rien du tout. Il se développe souvent quand il venait nous rendre visite. On voyait comment il est à l’aise et en bonne santé. Et puis, je me suis dit, avec mon talent, je vais y aller constater les conditions de vie et préférer de m’y installer. Quand je suis venu, je suis frappé par l’étonnement. Il y a des propos qu’on tient à propos du Rwanda. Arrivé, j’ai constaté qu’il n’y pas de problèmes. Nous sommes bien en sécurité. C’est ce qui m’a intéressé pour rester. J’essaie d’utiliser tous mes savoirs dans la coiffure et dans la musique. J’exploite tout.

Je suis coiffeur et je travaille dans un salon mixte d’autrui. Les hommes et les femmes sollicitent mes services. Dans la musique, je chante et danse. J’ai même décidé de chanter en Kinyarwanda car, ici je suis venu avec le style Rumba. Il existe depuis longtemps mais n’avait jamais existé en Kinyarwanda. Les mêmes gestes et mouvements fait dans la Rumba congolaise sont faits en Kinyarwanda. J’ai des bandes appelées diagonales, J’ai décidé de me mettre ensemble avec les autres comme les Rwandais et les Burundais.

L’orchestre est composé de Burundais, congolais et Rwandais. C’est un hasard ou un choix ?

Ce n’est pas un hasard, mais un choix. Je me suis donné l’initiative de me mettre ensemble avec les autres pour faire un grand progrès. Je me sens à l’aise avec mes frères africains. Quand je me suis retrouvé ensemble avec les Rwandais et Burundais, je me suis senti plus à l’aise. Je me sens à l’aise avec mes frères africains. Je ne suis pas resté dans la musique congolaise notamment la Rumba, mais je mélange. Je parle français, Swahili et un peu d’Anglais. Je peux mélanger tout. Pour le Kirundi et le Kinyarwanda, je peux essayer d’interpréter, car je vis avec eux.

Pourquoi ?

Les ressortissants des pays des grands lacs doivent collaborer. C’est pour notre intérêt d’être ensemble. Malheureusement les gens qui veulent séparer ceux qui avancent ensemble ne manquent jamais. Mais si nous sommes conscients d’où nous sommes et là où nous sommes, nous pouvons cohabiter et nous entraider. J’ai chanté une chanson intitulée « Avant-hier ya Kwetu ». C’est une façon de montrer comment nous vivons dans la région des grands lacs. Les mots clés de la chanson c’est là où j’ai dit, « Mkongoman kaowa Munyarwanda, Munyarwanda kaowa Mukongoman. Mukongomani kaowa Murundi na Murundi kaowa Mukongoman. Murundi kaowa Munyarwanda na Munyarwanda kaowa Murundi». Tous sont des enfants des Grands Lacs. Donc c’est un message très fort car nous nous connaissons. On est ensemble depuis longtemps. Nous avons fait un mélange même s’il persiste de la mésentente.

Les peuples du Rwanda et de la RDC doivent prier ensemble pour que la paix règne entre les deux pays frontaliers. C’est pour que cela n’affecte pas les populations de ces pays. Nous avons cette mutualité et complémentarité depuis des siècles. Rien ne peut nous séparer.

C’est dans un contexte où des conflits s’observent dans la sous-région. Les relations, sont-elles tendues ?

C’est ce qui m’étonne. Je reste en mes attentes que les mésententes entre nos pays vont se terminer. Malgré les tensions, aucune répercussion sur notre cohabitation ou collègues dans le pays d’accueil. Nous nous aidons comme avant. Il n’y pas de problèmes quoi que ce soit. D’ailleurs, nous commençons à condamner ces tensions inutiles et dire pourquoi tout ça arrive alors que nous sommes les mêmes.

Votre business, n’est-il pas affecté ?

Je peux remercier les Rwandais. Depuis les tensions, aucun changement pour mes activités. Je me produis sur scène comme d’habitude. Pas de changement envers mes clients pour la coiffure encore moins envers mes patrons. On est là pour performer la musique et les amateurs de la musique veulent venir, ils viennent sans hésitation. Il y a toujours des bonnes relations. Ça semble étrange, mais c’est réel.

Quelle est votre clientèle ?

Ce sont des Burundais et Congolais installés au Rwanda ainsi que les Rwandais qui sont en plus grands nombre, car c’est chez eux.

Quel est votre regard par rapport aux tensions observées dans la région des Grands Lacs ?

Je peux m’adresser à mes concitoyens des trois pays de la sous-région que nous sommes les mêmes. Nous sommes frères et sœurs. Il faut prier notre Dieu pour que la paix règne dans la région. La paix doit être notre volonté. On doit s’opposer à la manipulation. On a été manipulé dans les années passées. Nous devons changer et être conscients de ce que nous sommes en train de faire. Si nous sommes unis, ce sera la fierté pour l’Afrique. Ce sera bien si nous avons des visionnaires qui pourront organiser des festivals Grands Lacs. C’est l’un des facteurs pour contribuer dans la consolidation de la paix.
En tant qu’artistes, nous sommes des gens qui donnons des messages à un grand public et cela va vite plus qu’une fusée. Si nous nous unissons, c’est l’une des choses qui peuvent répondre facilement aux problèmes que nous avons.

Un message en trois langues : Swahili et en Kinyarwanda et Français

Wa ndugu yangu tukuwe pamoja tuombe mwenyezi Mungu atusaidie amani iwe kati yetu kwa sababu tuko wandugu.

Baturage b’Urwanda Uburundi na Congo, twese tubee kumwe kuko amahoro ni ikintu ciza mu buzima bw’abantu kandi twese turi abavandimwe. Tugomba Gukundana, kuba kumwe kandi dusabe Imana idufashe tubone amahoro muri ibi bihugu bitatu.

Peuple rwandais, burundais et congolais, soyons unis, car nous sommes des frères et sœurs. Nous devons nous aimer et nous unir. Prions le bon Dieu pour que les trois pays retrouvent la paix.

L’émission Génération Grands-Lacs est un rendez-vous hebdomadaire par les jeunes et pour les jeunes. C’est une occasion pour les jeunes de donner leurs avis et contribution sur des questions de leur région. C’est une production de Search for Common Ground en collaboration avec les radios, Bonesha FM de Bujumbura, radio Isango star de Kigali, Mama radio de Bukavu, la radio notre dame de Tanganyika, RNDT d’Uvira et la radio Kivu star de Goma.

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