Vendredi 03 mai 2024

Archives

Gaston Gahungu, le roi de Songa

05/05/2013 Commentaires fermés sur Gaston Gahungu, le roi de Songa

Après la révocation de Gaston Gahungu, chef collinaire de Songa par l’administrateur Nahimana, des habitants manifestent leur soutien. Ces derniers estiment qu’il ne doit pas être victime de son sens des responsabilités.

<doc5279|right>Depuis ce 4 septembre 2012. Songa est sans chef collinaire. Valentin Nahimana, administrateur de la commune Gitega, a décidé de limoger Gaston Gahungu. Il l’accuse de détournement des taxes communales. M. Nahimana donne l’exemple de la parcelle d’un certain Alexis Nimubona. Selon Valentin Nahimana, elle a été vendue à 800.000 Fbu mais Gaston Gahungu a marqué 400 mille Fbu. Il lui reproche aussi de percevoir de l’argent de la population pour leur attribuer les actes de notariat.

Cependant, Gaston Gahungu rejette catégoriquement ces accusations. Il dit ne pas être au courant du cas dénoncé par l’administrateur : « J’ai été chef collinaire de Songa, cela fait exactement sept ans (de 2000 à 2005 et de 2010 à 2012). C’est pour la première fois que j’entends de telles accusations. » Et de déclarer qu’il est victime de dénonciations qu’il a faites à la radio RPA, à la suite de l’assassinat de deux de ses administrés par Michel Nurweze (alias Rwembe), ancien commissaire adjoint de police à Gitega : « Je n’accepterai jamais de soutenir des gens qui versent le sang de mon peuple, qui qu’ils soient.»

La population défend son chef

« C’est une honte pour notre commune, notre province et notre pays, qu’un élu plaidant pour la sécurité de son peuple soit démis de ses fonctions et appelé à comparaître devant la justice», lâche désespérément Tharcisse Magweba, de la sous-colline Bikinga de la colline Songa. Daphrose Kabura affirme être militante du parti Cndd-Fdd : « Un homme juste n’a pas de parole et de place dans une société pourrie. » Elle fait remarquer que Gaston Gahungu a été élu au suffrage direct : « Même s’il est du parti Sahwanya Frodebu, nous lui avons témoigné notre confiance. C’est un homme intègre. » Quant à Vénérand Barengayabo, aussi originaire de la colline Songa, la commune Gitega devient un monde à l’envers : « C’est le peuple qui a le dernier mot. Comment Gaston devient-il aujourd’hui l’ennemi juré des institutions ? Que Valentin Nahimana attende les prochaines élections. » K.V. affirme que pour le prochain mandat, le peuple n’hésitera pas à le réélire.

<doc5280|left>Des habitants de Songa ne doutent pas que Gaston Gahungu a été limogé pour avoir dénoncé l’ex-commissaire adjoint de police, Michel Nurweze, alias Rwembe. Alors que Salomon Kansuraheba, membre du conseil collinaire de Songa et membre du Cndd-Fdd, a été désigné par l’administrateur communal pour remplacer M. Gahungu, les habitants sont catégoriques : « Nous sommes politiquement mûrs pour accepter que l’administrateur nous impose un autre chef. Celui-ci dirigera sa femme et ses enfants. Son bureau se trouvera au chef-lieu de la commune et non à Songa. » Ces habitants refusent, en outre, de répondre aux réunions qu’il convoquera.

Des proches collaborateurs clament aussi son innocence

Certains chefs collinaires de la commune Gitega estiment que la destitution du chef collinaire de Songa a des mobiles politiques : « Avant qu’il ne dénonce les exactions de Rwembe au mois de juin, il n’y avait pas de problèmes entre M. Gahungu et l’administrateur communal. »

Et une source autorisée à la commune de préciser que le chef collinaire de Songa figure parmi les chefs collinaires qui s’acquittent correctement de leurs tâches. Gaston Gahungu, déclare-t-il, est le seul qui verse beaucoup d’argent dans la caisse communale. Et de conclure : « Nous n’avons jamais vu un citoyen venir porter plainte contre lui. A moins que ce citoyen soit l’administrateur lui-même. »

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

La soif d’aujourd’hui

Au Burundi, pays de tradition brassicole, la bière est reine. Pour la majorité de Burundais, un évènement excluant l’alcool n’en est pas un. Dans la joie comme dans le malheur, en famille ou entre amis, la bière est obligatoire. Elle (…)

Online Users

Total 4 364 users online