Lundi 29 avril 2024

Sports

FEBABU : Entre crise et incertitude

FEBABU : Entre crise et incertitude
Julien Chaignot, l’entraîneur de Dynamo

La suspension temporaire de la FEBABU (Fédération burundaise de basket-ball) par la FIBA (Fédération internationale de basket-ball) plonge le basket-ball burundais dans l’incertitude, suite à des violations présumées des règles de la FIBA par le Dynamo dans la BAL, la Basketball Africa League, impactant profondément ce sport dans le pays.

La FEBABU a été accusée par la FIBA dans une lettre reçue vendredi le 12 avril d’avoir agi en violation des directives de la FIBA concernant l’affichage des sponsors « Visit Rwanda » sur les maillots, ce qui a entraîné la disqualification de l’équipe Dynamo BBC de la BAL et, par extension, la suspension de la fédération.

Les conséquences immédiates de cette suspension sont ressenties à tous les niveaux du basketball burundais, des activités de la FEBABU aux réactions des joueurs, entraîneurs et supporters.

Les réactions des principaux acteurs du basketball burundais varient, mais toutes expriment une profonde inquiétude liée à l’avenir de ce sport dans le pays, surtout le championnat VBL (Viva Basketball League).

Pour Julien Chaignot, coach de Dynamo, cette suspension représente un coup dur pour le basketball burundais. Il exprime son désarroi face à la situation : ”C’est catastrophique qu’une fédération soit suspendue de cette façon. Les conséquences des actes de certaines personnes isolées vont briser le travail de milliers de bénévoles, parents, entraîneurs, passionnés,…”

Chaignot ajoute que le travail du club a été ruiné par ces individus: « C’est navrant de donner la possibilité à une poignée de personnes de prendre des responsabilités qu’elles ne savent pas estimer », continue à expliquer le manager de Dynamo.

Le coach espère que la FIBA punira les vrais responsables de cette atrocité sportive qui ont empêché à ses joueurs qui travaillaient jour et nuit pour accéder à la BAL, afin de placer Dynamo et le Burundi sur la carte internationale du basket-ball.

Selon un autre coach technique interrogé, cette suspension est perçue comme un signe alarmant pour le basketball burundais.

Il explique : « Le basketball burundais est mort. Le basketball burundais doit perdre le niveau qu’ils avaient réussi à développer parce qu’il était en train d’avancer”.

Ce technicien ajoute que vu la situation actuelle, il ne pense pas qu’il y aura des étrangers qui viendront encore pour jouer dans la Viva Basketball League.

Quant aux joueurs de Dynamo, la décision de la FIBA a eu un impact dévastateur sur leurs espoirs et leur morale. L’un d’entre eux déclare : « Le basket burundais va voir ce niveau chuter, en plus, la visibilité du Burundi à l’étranger ne sera plus la même. Voir les dirigeants prendre des décisions qui nuisent au basketball en tant que joueur, cela est décourageant ».

Ce joueur de Dynamo ajoute que les jeunes qui étaient intéressés  par le basket ball peuvent désormais retourner dans les mauvaises habitudes et autres vices comme la drogue.

La suspension de la FEBABU soulève également des questions cruciales quant à l’avenir de l’équipe nationale burundaise et des autres équipes en général et de ses participations aux compétitions internationales.

Les implications de cette suspension pourraient être désastreuses, avec la possibilité de voir la participation du Burundi aux compétitions internationales compromise à l’avenir.

Face à cette situation, la question de savoir si la FEBABU compte contester cette suspension reste en suspens. La FIBA accorde à la FEBABU de présenter toute explication ou preuve avant le 23 avril 2024.

Malgré les tentatives pour obtenir des commentaires de la part de la FEBABU, il semble qu’ils ne soient pas prêts à faire des déclarations aux médias pour le moment.

Les supporters de basketball au Burundi approchés observent cette affaire avec une grande préoccupation. Ils espèrent que des solutions seront trouvées rapidement pour restaurer la crédibilité et la stabilité du basketball dans le pays, afin que les générations futures puissent continuer à vivre leur passion pour ce sport.

Cette affaire a déjà eu des répercussions sur Dynamo. Selon plusieurs sources dans le basketball burundais, plusieurs joueurs étrangers et locaux ont déjà quitté le club.

Même au sein de son rival, l’équipe d’Urunani, plusieurs joueurs de cette équipe sont en prêt en République démocratique du Congo pour jouer dans ce pays pendant 4 mois.

Forum des lecteurs d'Iwacu

4 réactions
  1. Jean Pierre Hakizimana

    @Ntagahoraho Dismas

    Je suis vraiment désolé pour ce qui est entrain de se passer pour le basket au Burundi. Et merci d’avoir prix le courage de nous donner plus d’info. Comme je l’ai dit sur l’autre article, on dirait que la Febabu est dirigée par des gens formés dans les rands des Inbonerakule.

    Pourriez vous nous informer sur le financement de la febabu? Comment est ce les grandes têtes sont nommées?

    Dynamo, c’est un club privé n’est ce pas? Qui a payé les tickets d’avions pour aller en Afrique du Sud? Le séjours? etc…. Est ce que le FiBA subventionne la FEFABU? Si oui par quel pourcentage?

    Finalement, on a devant vous des consequences à faire avec. Que fonts les joueurs? Les propriétaires des équipés pour l’après Afrique du Sud? Je me dis que vous pourriez par exemple faire recours a des assistances financières privées, entre autre les sociétés Burundaises et la diaspora, etc.. pour oublier le gouvernement car j’ai l’impression que c’est un cadeau empoisonné! L’Afrique du sud étant un example!

    Merci et bon courage

  2. Jean Pierre Hakizimana

    @Jules Bercy Igiraneza , Grand merci pour ce papier car pour une fois, les gens qui vont subir directement/indirectement les consequences des actes d’une poignée de gens commencent à parler!

    Est ce que le Burundais écoutera et comprendra? Je l’ai dit ici, ce histoire est une métaphore de l’esprit dans lequel toute la classe politique/élite Burundaise fonctionne. Cette classe n’a pas du tout d’intelligence émotionnelle. Zero. Je suis certain qu’il y en a au Burundi, souvent il est envoyé en exile.

  3. Bite

    Aujourd’hui c’est le basketball, demain c’est ce sera le football et l’athletisme..VISIT RWANDA est sera partout dans le milieu sportif.
    Et le Burundi se verra isolé à lui même.

    • Nous, amateurs, sympathisants du basketball ,sommes navrés, sidérés par le déficit de clairvoyance, le manque de capacité d’anticipation sur des dangers potentiels et connus à l’avance, des responsables de la FEBABU, pour des motifs développés dans les lignes qui suivent:
      1. la gouvernance de la FEBABU suit une courbe dangereusement descendante.
      2. La gestion de cette crise qui secoue dangereusement notre bien aimée équipe Dynamo brille par l’immobilisme et l’inaction; et le pire est à craindre, puisque la machine répressive est bien huilée, de part, la procédure administraves déjà déclenchée, par une suspension temporaire, avant même de s’expliquer.
      Histoire de comprendre que la faute présumée est qualifiée de « lourde », et qu’il faille préalablement procéder à une décision de « suspension provisoire »
      3. Le dynamisme de Dynamo, sa technicité, son ascension vertigineuse, tel un avion en vitesse de croisière, viennent de voler en éclat à cause d’un manque de réalisme politique le »Real politik » dans la gestion des affaires politico-sportives.
      4. Point n,est besoin de rappeller que ce n’est pas la première fois que la politique s’invite dans le sport, l’essentiel est de savoir comment et par quelle technique diplomatique il faut gérer cette question.
      5. Ici le Président de la FEBABU a commis l’irréparable, il aurait demandé l’appui du Ministre des Affaires Etrangères pour régler la fameuse question,qui, en réalité, n’est ni politique, ni diplomatique.
      Ceci pour deux raisons majeures:
      – le règlement est connu en ce qui concerne les conditions de compétition et de participation à ce championnat avec sponsor officiel connu dés le départ
      6. Ce n’est pas quelques heures avant le match, que la FEBABU a pris connaissance que le Sponsor officiel est  » Visit Rwanda » et que les joueurs doivent porter des maillots qui portent ce rayonnement: c’est le règlement.
      7. Cela étant précisé, l’on ne saurait comprendre et encore moins accepter que la FEBABU, n’ait pas préalablement, pendant la période de préparation posé cette question. Etant entendu que la FEBABU était sensée connaître le règlement. si par extraordinaire leur voix n’aurait pas été entendue et comprise, la FEBABU aurait pris la décision de se retirer bien avant et instruire Dynamo de ne pas participer et lui notifier par écrit les raisons; au lieu de lui faire subir une très honteuse humiliation, d’une part.
      8. D,autre part, comment comprendre autrement, si n’est que » faux et usage de faux  » ou  » falsification », le fait de « cacher » le sponsor officiel, en violation du réglement.
      9. Par ailleurs, la diplomatie n,a pas été mise en branle pour jouer son rôle , et le cas échéant pouvoir éclairer les responsables du basket sur la conduite à tenir.
      10. Bien plus, le Burundi dispose d’une mission diplomatique à Prétoria, il aurait, s’il avait été contacté intervenir pour amorcer des discussions sur la question de » Visit Rwanda », avant même que l,équipe se rende en Afrique du Sud.
      En définitive, sans prétendre accuser qui que ce soit, je présume l’incompétence des responsables de la FEBABU et je ne doute point que le Basketball burundais risque de s’effondrer.
      Le Président de la FEBABU serait tenu comme unique responsable.
      L’histoire retiendra que la direction de la FEBABU s’est illustrée comme « ennemi n°1 du basket burundais, (toute proportion gardée).

      N.B. je demande à tout lecteur de ce commentaire d’excuser tout écart éventuel de langage, de lapsus linguai ou calami.
      Puisse le Bon Dieu Tout puissant sauver notre Dynamo et notre Basketball.

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