Vendredi 11 octobre 2024

Politique

Arusha II promet mais …

Pas d’annonce spectaculaire au terme de quatre jours d’écoute des doléances de différents acteurs dans la crise burundaise. Toutefois, le facilitateur Benjamin Mkapa fait quelques promesses.

Benjamin Mkapa : «Dans les deux prochaines semaines, je vais poursuivre et achever les consultations avec ceux qui ne sont pas venus participer à cette session»
Benjamin Mkapa : «Dans les deux prochaines semaines, je vais poursuivre et achever les consultations avec ceux qui ne sont pas venus participer à cette session»

«Dans les deux prochaines semaines, je vais poursuivre et achever les consultations avec ceux qui ne sont pas venus participer à cette session, mais dont je pense qu’ils pourraient contribuer positivement à ce processus », déclare le facilitateur lors de la clôture du dialogue inter-burundais tenu à Arusha en Tanzanie du 21 au 24 mai 2016.

M. Mkapa promet également de consulter le médiateur principal, le président ougandais Yoweri Museveni, « afin de déterminer la voie à suivre » avant d’organiser une nouvelle session du dialogue au cours de la troisième semaine de juin. Le médiateur demande aussi aux participants de se choisir eux-mêmes des représentants qui seront en mesure de présenter leur point de vue et de préparer des mémos écrits exposant leurs positions sur la voie à suivre.

Après ces conclusions de cette première séance, le constat est que ces premières assises restent controversées. Certains politiques ont réagi…

Agathon RwasaAgathon Rwasa : président de la Coalition Amizero y’Abarundi

« Mon appréciation est positive car les uns et les autres se sont exprimés librement. J’apprécie que le facilitateur soit disposé à écouter ceux qui n’ont pas pu être là. C’est aussi encourageant d’entendre que ceux qui étaient à Arusha sont pour la paix et non pour la violence.»

Evariste NgayimpendaEvariste Ngayimpenda, vice-président du parti Uprona de l’opposition

« J’ai énormément apprécié la méthodologie du facilitateur parce qu’il a essayé de regrouper les participants en fonction de leur dénominateur commun et parallèlement il nous a incités vers une interaction entre différents groupes et de manière à ce qu’on vise la grâce. J’ai aussi apprécié la suite du calendrier.»

Willy Nyamitwe
Willy Nyamitwe : conseiller principal en communication du président burundais

« Le message du gouvernement était clair. Les Burundais ne veulent pas retourner en arrière. Ils veulent consolider leur démocratie, renforcer leur lien et surtout renforcer la paix et la sécurité qui sont là.»

Pencrace CimpayePancrace Cimpaye : porte-parole du Cnared

«Nous avons l’impression que la médiation a suivi une liste établie par le gouvernement burundais. Le Cnared a été ignoré de même que les grandes figures de la société civile en exil. Comme l’ancien président tanzanien Benjamin Mkapa l’a promis, il va chercher à nous inviter cette fois. Nous sommes prêts à lui démontrer que notre coalition est incontournable si on veut trouver une solution à la crise burundaise»

Onésime Nduwimana (2)Onésime Nduwimana : porte-parole du parti PPD Girijambo

«A mon avis, il n’est jamais tard pour bien faire. L’équipe du facilitateur semble avoir compris son erreur, nous attendons la suite.

Il n’y aura pas d’autres choix que celui d’inviter les vrais belligérants autour d’une table de négociations. Nous encourageons toute initiative allant dans ce sens, sans quoi la lutte devra continuer n’en déplaise à ceux qui croient encore qu’ils réussiront toujours à minimiser et à diviser l’opposition au détriment de tout un peuple en détresse qui se meurt et qui crie au secours.»

Pierre BuyoyaPierre Buyoya : ancien chef d’Etat burundais

« Je me réjouis que le facilitateur ait commencé son travail. Mais, je souhaiterai que ces pourparlers soient inclusifs. Je pense que quand on cherche à faire la paix, il faut être le plus inclusif possible. C’est d’ailleurs l’expérience du processus de paix burundais antérieur. Actuellement, ces consultations ne le sont pas assez car il y a des gens qui ont protesté et d’autres qui n’ont pas été invités. C’est sur le terrain qu’on saura qui est qui et qui vaut quoi. Le caractère inclusif est absolument salutaire et c’est ce qui va apporter l’apaisement au Burundi.»

Jamal BenomarJamal Benomar : conseiller spécial du Secrétaire général des NU pour le Burundi

«Lancer un processus politique viable n’est pas une tâche facile mais le dialogue est la seule voie vers la paix et la stabilité au Burundi. Je félicite M. Mkapa pour ses efforts et soutiens sa décision de rencontrer les acteurs burundais qui ne sont pas venus à Arusha.»


Les alliés du pouvoir en surnombre à Arusha

Quatre jours durant, certains protagonistes dans la crise burundaise se sont rencontrés à l’Arusha International Conférence Centre (AICC) en vue de relancer le dialogue inter-burundais en panne depuis quelques mois.

Conduite par Alain-Aimé Nyamitwe (au milieu), la délégation pro-gouvernementale était en surnombre à Arusha
Conduite par Alain-Aimé Nyamitwe (au milieu), la délégation pro-gouvernementale était en surnombre à Arusha

Arusha, une ville du nord de la Tanzanie. Tout un symbole pour les Burundais. C’est dans cette cité où est né l’Accord politique qui réglementait la vie politique jusqu’à maintenant. Ce samedi 21 mai, la ville s’était préparée pour accueillir, encore une fois, hommes et femmes politiques burundais.

Dans son discours d’ouverture, le co-facilitateur dans la crise burundaise, Benjamin Mkapa, souligne que le problème burundais ne peut être résolu que par les Burundais eux-mêmes. «Mon rôle est de faciliter les Burundais à trouver une solution à l’amiable. Mon plan dans cette entreprise, c’est donner beaucoup de temps et d’espace pour toutes les parties prenantes à exprimer leurs points de vue sur la voie à suivre.»

Le dialogue inclusif, c’est le credo de l’envoyé spécial de l’Union européenne (UE) et du conseiller spécial de Ban Ki-moon pour le Burundi.

«J’espère que les rencontres de cette semaine à Arusha constitueront un premier pas vers un dialogue authentique et inclusif. Les tâches à accomplir sont lourdes. Seul un dialogue véritable et inclusif peut fournir un moyen de sortir de la violence persistante et l’impasse politique », écrit Jamal Benomar.

Pas de négociations directes, avait précisé le bureau du facilitateur. Pour ces premières consultations, il est seulement question de rencontres, à huis clos, entre la médiation et les différents groupes d’acteurs présents.

Déséquilibre d’idées et «faux» représentants

Forte de plus d’une soixantaine de personnes, la délégation pro-gouvernementale brillait par sa supériorité numérique. Conduite par le ministre des Relations Extérieures, Alain-Aimé Nyamitwe, elle était composée par les représentants du parti au pouvoir et les présidents des partis qui se réclament de l’ « opposition radicale », mais proches du CNDD-FDD. Certains participants déplorent ce déséquilibre. «Il y avait beaucoup de participants proches du pouvoir. Du côté de la société civile, on était deux, l’Olucome et la Ligue Iteka alors que les 10 autres organisations étaient proches du pouvoir », confie Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome. Même son de cloche de la part de Marie Louise Baricako, présidente du mouvement des femmes et filles pour la paix et la sécurité au Burundi (MFFPS). «Il y avait trop de représentants du CNDD-FDD, plus que nous tous unis.» Tous ces participants trouvent qu’il faut un rééquilibrage des idées divergentes.

Parmi d’autres invités, on remarque la présence des membres de la Commission nationale du dialogue inter-burundais (Cndi) ainsi que les organisations de la société civile, des jeunes, des femmes, et les représentants du secteur privé. Du côté de la communauté internationale, les représentants des Nations unies, de l’Union Africaine, de l’Union européenne, les envoyés spéciaux des États-Unis, du Royaume-Uni et de la Belgique étaient au rendez-vous.

Les anciens chefs d’Etat font aussi partis des invités. Seuls Sylvestre Ntibantunganya et Domitien Ndayizeye sont présents. Le président Pierre Buyoya est absent. Il explique que l’invitation lui est arrivée alors qu’il avait déjà pris un autre engagement dans le cadre de ses obligations. «J’espère que je serai présent la prochaine fois.»

La représentation des médias crée aussi polémique. Les organisateurs avaient indiqué que les médias sont représentés à Arusha en la personne de Samson Maniradukunda, directeur a.i de la Radio Isanganiro.

L’Association Burundaise des Radiodiffuseurs (ABR), l’Observatoire de la presse au Burundi (OPB) et l’Union des journalistes burundais (UBJ) contestent cette représentation dans une note de clarification envoyée au médiateur. «On ne sait pas qui a invité Samson Maniradukunda.

Effectivement, il est directeur d’une radio membre de l’ABR mais l’invitation doit passer par l’ABR », souligne Patrick Nduwimana, président de l’ABR. Ce qui nous étonne, ajoute-t-il, c’est le fait qu’Innocent Muhozi (président de l’OPB) n’a pas reçu d’invitation alors que c’est lui qui a toujours représenté les médias dans les différences séances sur la crise burundaise à Bujumbura et Entebbe. «Plus étonnant, il a avait reçu une invitation pour la séance ajournée du 2 mai. C’est la preuve qu’il y a des magouilles pour inviter les uns et les autres.»

Toutefois, il espère que pour les prochaines séances, les médias seront bien représentés, que ça soit par Innocent Muhozi ou un autre, afin de bien défendre les doléances des médias détruits et fermés et celles des journalistes qui ont fui.

Des doléances diamétralement opposées

La primauté est donnée au gouvernement. «Nous avons peint au médiateur la situation actuelle du pays. On lui a expliqué l’état d’avancement du dialogue inter-burundais à travers la commission de dialogue interne. Le médiateur nous a compris. Nous savons que personne n’osera contredire la volonté du peuple.», déclare Alain-Aimé Nyamitwe. Dans ses doléances, Bujumbura demande entre autres le rapatriement du processus de dialogue au Burundi. Sur cette question, Frédéric Bamvuginyumvira voit rouge : «Nous avons précisé que nous ne sommes pas prêts d’aller à Bujumbura avant la signature d’un accord garanti par les organisations internationales et la médiation elle-même. C’est une illusion de faire croire au monde qu’il y a moyen d’organiser ce genre de rencontres à Bujumbura.»

Le lendemain, lundi 23 mai, le facilitateur rencontre dans un premier temps les partis ayant participé au processus électoral de 2015. Ces derniers renforcent la position du gouvernement. Pour ces partis politiques, il n’est pas question de mettre en cause la volonté du peuple en « se cachant derrière le 3ème mandat.» Ils demandent au médiateur de convaincre les opposants politiques de commencer plutôt à préparer les élections de 2020.

Ensuite, M. Mkapa rencontre ces opposants. Ces derniers reviennent sur la réhabilitation de l’Accord d’Arusha et l’importance d’une transition politique. Ils plaident, dans la foulée, l’inclusion du Cnared comme acteur politique à part entière dans les pourparlers. Parmi d’autres préalables pour créer de meilleures conditions aux négociations figurent, selon ces partis de l’opposition, l’arrêt des tueries, la libération des prisonniers politiques, l’annulation des poursuites judiciaires et la reprise des activités des radios indépendantes.

Par la suite, Benjamin Mkapa reçoit la société civile avant d’écouter les femmes et les jeunes. Pour l’Olucome et la Ligue Iteka, le facilitateur devait inviter les représentants des organisations de la société civile suspendues, les organisations de la société civile des jeunes ainsi que les représentants des radios indépendantes détruites et qui restent fermées ainsi que les représentants des groupes armés existants.

Cnared : entre malaise et stratégie individuelle

Le Cnared, une plateforme qui regroupe les partis de l’opposition, n’est pas sur la liste des invités. Pour cette plateforme, pas question de répondre aux invitations du facilitateur aussi longtemps qu’elle n’aura pas été invitée comme une entité. De plus, le Cnared récuse le secrétaire général de l’EAC, Libérat Mfumukeko, à qui la médiation avait confié l’organisation de ce dialogue. Il l’accuse d’être derrière son exclusion.

L’argumentaire du Cnared repose sur le fait que Libérat Mfumukeko a été nommé, le 5 mai 2016, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de Pierre Nkurunziza.

Malgré ce rejet de l’invitation du médiateur, certains ténors de cette plateforme se présentent à Arusha. Sur la présence du vice-président du Sahwanya Frodebu, Frédéric Bamvuginyumvira, le président de ce parti indique que leur délégué est porteur d’un message : « D’abord, pour indiquer au médiateur que notre parti est membre à part entière du Cnared. Ensuite, que nous nous étonnons du fait que nous soyons, pour la deuxième fois consécutive, invités comme membres du Frodebu.» Pour M. Ngendakumana, ce n’est pas le fruit du hasard que ça se passe de cette manière.

En outre, il confie que cette décision a été motivée aussi par le fait que certains membres du parti au pouvoir commençaient à infiltrer certains membres du Frodebu en leur promettant monts et merveilles. «Ils leur promettaient des postes en retour de leur participation à Arusha.»

Consensus au Frodebu, passage en force à l’Uprona non reconnu par le pouvoir. Son président, Charles Nditije, s’insurge contre la présence d’Evariste Ngayimpenda et Tatien Sibomana à Arusha : « Je m’étonne d’ailleurs que la médiation dise que Ngayimpenda me représente alors que je n’ai mandaté personne.» Pour Charles Nditije, l’opposition doit rester unie. «Si on y va en ordre dispersé, Nkurunziza nous divisera un à un et on ne réussira pas à le chasser du pouvoir pour que la paix revienne.»


Léonce Ngendakumana, président du parti Sahwanya-Frodebu : «La question des véritables protagonistes doit être tranchée rapidement »

Le président du parti de Melchior Ndadaye estime que ne pas mettre autour de la table les vrais protagonistes de la crise, c’est condamner le Burundi et son peuple.

Léonce Ngendakumana
Que pensez- vous de ce dialogue inter-burundais qui s’est déroulé à Arusha?

Je dois d’abord féliciter le pouvoir de facto de Bujumbura et le parti Cndd-Fdd. Les deux avaient juré de ne jamais franchir les frontières du Burundi pour aller négocier avec qui que ce soit à l’extérieur du pays. Ils ont compris qu’il n’y a pas d’autre alternative. Maintenant, ils ont été à Arusha et c’est déjà une étape. Reculer leur sera difficile.

Toutefois, je déplore que le cadre, la méthodologie et l’organisation ne soient pas du tout à la hauteur pour amener les Burundais à démarrer de véritables négociations. Après avoir compris qu’il a été induit en erreur, le médiateur a changé de stratégie. Aujourd’hui, il est en train de mener des consultations informelles pour amener les uns et les autres à comprendre la nature et l’origine de cette crise et à trouver un compromis sur les parties qui doivent négocier.

Que doit faire alors le médiateur?

Le facilitateur doit trancher rapidement cette question des parties qui doivent réellement négocier. Sinon, il condamnera le Burundi et le peuple burundais et même toute la région, le Burundi constituant alors un foyer de tension dans la sous-région. Le médiateur doit prendre ses responsabilités et être ferme sur la nature de cette crise qui est le rejet de l’Accord d’Arusha. Sur ce, il doit amener autour de la table le pouvoir de facto de Bujumbura et le Cnared.

Certains disaient que le gouvernement avait une mainmise sur ces négociations. Est-ce votre avis?

La tentative est manifeste à travers le secrétaire général de l’EAC, Libérat Mfumukeko, qui est Burundais et de surcroît un membre influent du Cndd-Fdd. On voit que dans tout ce désordre, il y a une main du pouvoir via ce monsieur.

Le gouvernement refuse de négocier avec les putschistes. Quelle lecture faites-vous de cette position ?

La question des putschistes est un prétexte. On ne connaît pas aujourd’hui qui est putschiste ou qui ne l’est pas. Les putschistes sont ceux-là qui ont renversé la Constitution et l’Accord d’Arusha. Ils ont opéré un coup d’Etat constitutionnel dont nous vivons les conséquences aujourd’hui. En recourant à la voie militaire comme solution, le gouvernement a créé une réaction qui a poussé les autres à prendre les armes.

Pensez-vous que la question à négocier est le 3ème mandat?

Le 3ème mandat est une conséquence du rejet de l’Accord d’Arusha et la Constitution. Cette question ne devrait plus se poser. En mars 2014, le peuple a dit non à Pierre Nkurunziza. S’il avait du respect pour le peuple burundais, il n’aurait pas créé ce problème. Le 3ème mandat a été un élément déclencheur de la crise, mais cette dernière était déjà là.


>>>Analyse

Deux victoires diplomatiques pour Bujumbura et une incertitude

Malgré une mainmise patente du pouvoir sur la reprise du dialogue à Arusha, le processus est de nouveau sur les rails avec l’annonce du prochain rendez-vous. Cependant, des interrogations subsistent quant à sa future orientation.

Première victoire diplomatique du gouvernement burundais : avoir imposé sa méthode à la médiation. M. Mkapa, lors du coup d’envoi de la relance des pourparlers de paix entre les protagonistes de la crise burundaise, a expliqué que cette première série de rencontres devait lui permettre de « comprendre le nœud de la crise » et de mettre sur pied « le calendrier des prochains rendez-vous, la liste des participants et les points à discuter. » Le gouvernement burundais a ainsi obtenu gain de cause. Pour rappel, mercredi 27 avril, le gouvernement avait déjà exigé des consultations avec la médiation sur « les invités, les dates et le lieu » où devait se tenir cette session de relance, en menaçant de ne pas y participer.

Seconde victoire diplomatique : la surreprésentation du camp des pro Nkurunziza (gouvernement, parti au pouvoir et ses alliés tant politiques qu’acteurs sociaux). Un diplomate onusien, sous couvert d’anonymat, a déploré que « l’organisation de ce rendez-vous si crucial soit laissée aux soins du secrétariat de la CAE, qui est dirigée par un Burundais, proche du pouvoir à Bujumbura. » Seuls cinq partis reconnus par Bujumbura et une organisation politique (Uprona pro Nditije) – membres du Cnared – ainsi que deux autres organisations politiques (FNL pro Rwasa et Cndd-Fdd épris du respect de la loi) représentaient le camp des anti-troisième mandat. Notons également que seuls deux associations, en l’occurrence l’Olucome et la Ligue Iteka, présentes à ces séances d’écoute à huis-clos à Arusha, ont fait partie du collectif » Halte au troisième mandat ».

Gouvernement d’union nationale vs gouvernement de transition 

« Dans les deux prochaines semaines, je vais poursuivre et achever les consultations avec ceux qui ne sont pas venus participer à cette session, mais dont je pense qu’ils pourraient contribuer positivement à ce processus », a déclaré l’ancien président tanzanien lors de la cérémonie de clôture de cette session de quatre jours. Devons-nous comprendre que le Cnared en tant qu’entité politique sera invité aux prochaines sessions ? En tout état de cause, le facilitateur se trouve dans la position délicate de devoir s’aliéner une des parties prenantes à la crise burundaise : tenir compte de la position du gouvernement burundais et ne pas inviter le Cnared ou tenir compte de l’opinion de la communauté internationale, aux premiers rangs desquels l’UE – financier du dialogue à Arusha – et inviter cette plateforme regroupant la quasi-totalité de l’opposition burundaise.

Deux orientations possibles  après la constitution de la liste définitive des participants : la mise en place d’un gouvernement d’union nationale in fine ou d’un gouvernement de transition devant conduire le pays vers des élections anticipées. En cas d’exclusion définitive du Cnared en tant qu’organisation politique de ces pourparlers de paix, les partis membres pourront soit rejoindre le train en marche, soit changer leur fusil d’épaule en optant pour l’opposition armée. Dans cette dernière hypothèse, une étroite collaboration entre le Cnared et les mouvements rebelles anti-troisième mandat pour renforcer leurs capacités opérationnelles, semble être le scénario le plus probable. Un rapprochement est déjà en cours entre le Cnared et Red-Tabara. « Red-Tabara est disposé à prêter une oreille attentive aux conseils judicieux du Cnared-Giriteka. A ce titre, il réaffirme son attachement aux vertus du respect des droits de l’Homme tel que recommandé par le président du Cnared (…) », peut-on lire dans son communiqué du 13 mai dernier.

ABR

Forum des lecteurs d'Iwacu

16 réactions
  1. eric

    arusha ne promet rien parce que surement que une autre generation y returner.
    en fait arusha a commencer en 1959 ,la revolution
    nos intellectuels ne parviennent vraiment pas a sagement trouver une solution car ils veulent pas accepter le vrai problem

    QUEL EST LE PROBLEM?

    En mon avis,la dctature au burundi ou rwanda fait toujours naitre une dicature de l’autre cote et vis versa.
    hier havyarimana a aider les hutus en 1972 contre micombero et maintenant kagame aide les tutsi contre nkurunziza
    Imagine vous cela revient et revient depuis 70ans. et ca risuqe de revenir au rwanda ou au burundi dans les generations
    on derait que les hutus et les tutsis s’occupent a faire la competition ou le bras de faire
    il faut quant meme feliciter cet accord sinon la crise de 2015 serait le plus pur semblable a celui de 1994 du rwanda.
    etez vous demander la question que ,apres un mois que nkurunziza s’est presenter pour 3eme mandat, voila kagame a aussi demander de rester au pouvoir deux avant!!
    C’est ca le vrai problem,une dictature de l’un faire peur et fait naitre une autre dictature ou rebellion

    QUELLE EST LA SOLUTION?

    La seule solution est la creation d’un etat de federation entre burundi et rwanda sous arusha accord,democratic avec respect de toute les couches de la society.
    Sinon burundi et rwanda separer retournera a arusha comme si chez notre maman ,a chaque generation.
    .

    • Bakari

      @eric
      La fédération entre le Rwanda et le Burundi créerait une 2e source de conflit: entre rwandais et burundais. Car tous les problèmes de ces pays ont pour seule origine: le communautarisme (akazu). Il y existe un communautarisme basé sur les ethnies, un autre sur les régions (provinces ou préfectures), un autre sur les nationalités (xénophobie), etc.
      L’affinité entre tutsis du Burundi et tutsis du Rwanda existe aussi longtemps que chacun reste chez lui. Pareil chez les hutus. Une fois dans la même salle, c’est la bagarre interminable.
      Sinon la fédération entre les 2 minuscules pays pourrait avoir certains avantages s’elle était possible, notamment les économies d’échelle. Avez-vous vu comment les 2 Allemagnes se sont envolé (plané même) après leur réunification (sans oublier que la patronne actuelle Angela vient de l’Allemagne qui était la plus faible économiquement au départ)?

  2. Bakari

    Que dit Pancrace de sa sortie médiatique le jour de l’ouverture des négociations d’Arusha II?

    « COMMUNIQUE DE PRESSE RELATIF AU FIASCO D‘ARUSHAII. »

    Pas de chance pour lui: le fiasco tant souhaité n’a pas eu lieu!
    Une fois de plus il doit avaler son chapeau!

  3. Kagabo

    Quelle patrimoine à la Burundaise!!! Nos politiciens nous font honte. La politique des mangeoires???Où est que ça va amener le pays?? Quelle médiocratie??? Ibiganiro bishishe kabasa!!!!

    • Jupi

      Propose l’alternative au lieu de critiquer

  4. Mahoro

    L’article était bien sauf la dernière partie concernant les deux orientations possibles.
    Le pblm bdais n’a jamais été celui de l’armée.il est politique.Il serait insensé de prendre les armes pr combattre contre son peuple qui,d’ailleurs attend la fin des blabla politiques pr continuer à trimer.
    Le cnared est une charpente sans gde importance pr les pourparlers en cours.il ne vaut pas plus que l’ADC-Ikibiri ou l’Amizero.Je pense que le facilitateur le sait bien et qu’il constituera sa liste d’invitation au moins sur base de 3 groupes à savoir,les partis politiques agréés et acteurs politiques, les sociétés civiles auxquelles s’ajoutent les représentants des femmes,des jeunes,des religieux et des média.
    Les pro gvnt et l’opposition se détermineront d’eux-mm par alliance au cours du dialogue.Abarundi turabazi,babanza kwiserukira imbere yokuvugira ababatumye kdi begamira kuruhande hamera cane.gouvernement d’union iraboneka

  5. Ntahitangiye

    Que nos politiciens soient conséquents avec eux-mêmes:
    Ils parlent tous de vouloir protéger le peuple en détresse, mais qui lance les grenades et tire sur ce même peuple sur les places publiques, jusque dans les églises dans les bars, dans les bistrots et à leurs domiciles ?
    Que nos politiciens revendiquent leurs actions afin que nous puissions les différencier des actions des voleurs, des terroristes, des jaloux, des règlements de compte etc.
    Ce serait très grave et très dangereux si les actions des politiciens burundais se confondaient avec ceux des voleurs, sachant que les politiciens et les voleurs n’ont pas les mêmes objectifs.

  6. Claude NAHAYO

    La Voie du Salut pour la stabilite au Burundi: ARUSHA II: La PAIX sous la Houlette du MZEE MKAPA: Courage et Bravo aux Acteurs Burundais .

    Je voudrais donc feliciter, Monsieur le Ministre Alain Nyamitwe, meme s’il ne lira pas probablement un commentaire sur la plateforme IWACU pour plusieurs raisons:
    – M.Nyamitwe vient de conduire brillamment la delegation Gouvernementale a ARUSHA II,
    – Les Burundais, de toutes tendances qui vont a ARUSHA II, comprendront eventuellement que les Tanzaniens,ont plusieurs outils a leur disposition pour les unir:

    a) Tout d’abord, ils sont d’une certaine maniere les Parrains des regimes Ougandais/Rwandais/RDCongolais/Burundais et meme Sud-Africain.

    b) Les Tanzaniens sont le meilleur exemple/allie regional des USA dans le CREDO D’OBAMA: « INSTITUTIONS FORTES, PAS DES HOMMES FORTS » pour l’alternance democratique et la stabilite qui provient des bonnes elections.

    Ainsi MZEE MKAPA a les plein pouvours pour aider le Burundi a aboutir pour un CONSENSUS POUR LA PAIX soutenu par le monde entier, et « tout protagoniste Burundais », qui s’opposera a la « voie CONSENSUELLE MKAPA », en subira des consequences certaines: le CONSENSUS aura lieu avec ceux qui veulent marcher avec les hommes epris de LIBERTE et de PAIX sur cette planete.

    Les hommes LIBRES DE CETTE PLANETE en ont le temps et les moyens. Cette une nouvelle Erere mondiale des Droits de l’homme, de l’Alternace, de la Liberte d’expression, de la CPI, de la JUSTICE INDPENDANTE…

    Bravo et Merci au Ministre NYAMITWE de conduire sans tarder notre pays au CONSENSUS POUR LA PAIX sous la houlette du MZEE MKAPA.

    Je voudrais demdander encore une fois: Peut-t-on aussi, Cher IWACU, demandez au Ministre NYAMITWE et aux autres protagonists Burundais, d’inscrire sur le Menu des discussions d’ARUSHA II: theme: JUSTICE INDEPENDANTE au Burundi, comme guarant de la STABILITE + BONNES ELECTIONS.

    Et pour qu’enfin, MZEE MBONIMPA, ANTOINE KABURAHE et MAGGY puissent rentrer chez eux, il faudrait un CONSENSUS pour la presence au Burundi d’une POLICE INTERNATIONALE.
    Merci. God bless.

    • Busorongo

      Ajouter aussi honnetete des burundais.
      Quand les maggy et utres vont pleurer alors qu’ils savent bien le vrai probleme c’est de la malhonnetete.
      Quand rufyiri refuse de reconnaitre sa lettre envoyee a Museveni; quand pancrasse nous parler des tutsi mal represente tout ca est a anir et afronter nos problemes en face et sans faux fuyants.

  7. Bantu

    Votre conclusion est intéressante, mais ne pensez-vous pas que y allez un peu fort là?!

    La guerre, toujours la guerre!… Cet épouvantail ne fait plus peur à pesonne! Nous savons que ce plan de match a toujours été dans les préparatifs du sabotage des élections de 2010 et 2015.

    L’un comme l’autre (gouvernement de transition ou d’union nationale) sont inacceptables! Je n’ai même pas besoin d’élaborer sur ce sujet.

    Tout ce que je peux dire est que la saison sèche qui s’en vient n’amènera pas avec elle (et eux) une conclusion à la « printemps arabe »! Mais ils peuvent toujours rêver.

    Tout poste qui requiert d’avoir été élu pour y être nommé ne devrait en aucun cas être sur la table de dialogue. C’est cela le principe même de la démocratie.

    Il faut savoir faire la différence entre dialogue et négociation.

    À bon entendeur!

    • RUGAMBA RUTAGANZWA

      @Bantu,

      Vous avez totalement raison, BANTU. En fait, je n’ai jamais vu un Gouvernement négocier avec détermination sans qu’il soit sous pressions militaires intenses. Pour le moment, l’équilibre des forces est du côté de Nkurunziza et de ses amis. Quand les armes vont parler un peu plus fort, que Nkurunziza et les siens se sentiront physiquement menacés, alors là les vraies négociations vont commencer et aller même plus vite.
      Sinon, vous pouvez continuer de trainer les pieds mais croyez-moi, le temps n’est pas du tout votre meilleur allié comme le disait récemment un diplomate américain en visite au Burundi. Aussi il faut savoir qu’en tant que dirigeants actuels du Burundi, tout ce qui arrive aux Burundais, i.e. les violations massives des droits de la personne humaine y compris les exécutions extrajudiciaires et les maux de toutes sortes a l’encontre des citoyens burundais par les forces de l’ordre (au premier rang desquelles la fameuse Documentation et la police nationales) vous en êtes responsables et répondrez un jour de vos actes. Il y en a qui risquent de finir leurs jours la Haye comme Milosevic.

      • Busorongo

        Vous dites vrai sur les violations. Meme l’imbonerakure brule vif, les routes coupees, les grenades lancees partout, la mort des generaux,…tout ca est la responsbilite du pouvoir.
        mais vous oubliez que depuis 2010 les memes qui crient aux mandats aujourd hui n’ont cesse de le faire. Les kabiligi, les rwandophones du Congo (sur F24), les ebellion de la reveillons 2014, … ont echoue lamentablement. Donc la pression du canon n’a rie avoir. Un guerier doit etre a cote de ses soldats. Si les commenditaires en europe et ailleurs se trouvaient sur terrain il y a longtemps qu’on aurait la paix

      • Bakari

        @RUGAMBA RUTAGANZWA
        « Quand les armes vont parler un peu plus fort, que Nkurunziza et les siens se sentiront physiquement menacés,… »

        Ces propos irresponsables viennent sûrement de quelqu’un qui est à l’abri du feu des armes; probablement à plus de 5000km des zones de conflit. Je vous rappellerais que Nkurunziza et ses amis qui ont terminé leur lutte encore vivants ou valides physiquement ont eu énormément de chance; car au moins la moitié de l’ensemble de leurs camarades est restée sur le champ de bataille. Et là on ne compte pas les dégâts collatéraux (sur les populations et le patrimoine).
        Est ce que ça vous arrive de vous mettre à la place de ceux qui subissent le feu des armes? Un peu d’empathie SVP!
        Il est très regrettable que les problèmes de nos pays se résolvent par la destruction des vies humaines et des biens, alors qu’on est déjà misérable!

      • Bantu

        @Rugamba Ritaganzwa

        On négocie seulement quand on est en guerre! Pour le moment, seule l’appellation dialogue me semble appropriée.

        Par ailleurs, côté sécurité, la sotuation est meilleure qu’elle l’était pendant les élections. Il me paraît alors aberrant de demander un gouvernement de transition alors qu’on pourrait organiser des élections tout de suite si on tient à un changement. Mais ça non plus je ne suis pas d’accord. On attend 2020.

        • RUGAMBA RUTAGANZWA

          @Bakari,

           »Ces propos irresponsables viennent sûrement de quelqu’un qui est à l’abri du feu des armes; probablement à plus de 5000km des zones de conflit. Je vous rappellerais que Nkurunziza et ses amis qui ont terminé leur lutte encore vivants ou valides physiquement ont eu énormément de chance; car au moins la moitié de l’ensemble de leurs camarades est restée sur le champ de bataille. Et là on ne compte pas les dégâts collatéraux (sur les populations et le patrimoine) ».

          Est-ce que c’est pour cela que Nkurunziza et les siens ont manipule les institutions pour s’attribuer un 3e mandat, discutable et pour le moment tres sanglant? Un peu d’ampathie aussi de votre part pour les populations innocentes tuees chaque jour par une poignee de gens qui se sont accapares le pouvoir par la force alors que la loi ne le leur permettait pas….!

          @Bantu
          Vous pouvez atendre 2020 mais je pense les negociations doivent aller de l’avant pour sortir de la crise du 3e mandat cause de tant de malheurs pour le peuple burundais. Sinon, j’ai peu que les armes n’auront malheureusement commence a parler etant donne que c’est le seul moyen de faire en sorte que ceux qui trainent les pieds puissent se precipiter rapidement a la table des negociations.

          • Bakari

            @Rugamba Ritaganzwa

            « Un peu d’ampathie aussi de votre part pour les populations innocentes tuees… »
            Justement je me mets à leur place; c’est pour cela que je reste contre toute violence, peu importe le côté par lequel elle vient. Il faut bien que des gens qui rêvent existent aussi. L’angélisme n’a pas que des inconvénients.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

La tolérance n’est pas une faiblesse

Le processus électoral est en cours. À quelques mois des élections de 2025, le Code électoral, ainsi que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et ses antennes sont en place bien que critiqués par certains acteurs politiques et de la (…)

Online Users

Total 1 447 users online