Vendredi 03 mai 2024

Politique

Un pouvoir aux abois ?

02/09/2013 11

L’incompatibilité entre le discours du président de la République et la réalité sur terrain en matière de libertés de mouvement des opposants serait, selon certains observateurs, le signe d’un pouvoir faible qui veut s’accrocher à ses acquis, tout en faisant les yeux doux à la communauté internationale.

Le discours du président de la République, à l’occasion du 3ème anniversaire de son second mandat, laisse perplexe, à cause de son ambiguïté. Ambigu parce que la réalité du pays qu’il décrit est différente de ce qui se passe réellement, surtout dans la gouvernance politico-économique. C’est les cas notamment quand il invite les derniers opposants politiques en exil à rentrer, lorsque les militants de l’opposition sont plus que jamais malmenés. Surtout que ce discours est, en quelque sorte, menaçant : « Nous mettons en garde tous ceux qui voudraient tenter de la perturber (la sécurité) et leur disons : N’essayez pas d’avaler cette pilule, elle a un goût âpre ! Aujourd’hui, nous y voyons clair, et quiconque commettra la faute en boira la sauce. » Car, la sécurité, d’après le pouvoir, et c’est vrai en général, est bonne. Même les cas d’attaques armées sont imputés à des bandits. Seuls certains membres du FNL, fidèles à Agathon Rwasa, et du MSD, sont souvent poursuivis pour distribution d’armes.

Pour certains, la différence entre le discours du président et les difficultés que rencontre l’opposition sur le terrain est un signe d’un pouvoir sous pression. Une pression internationale à travers l’imposition d’un dialogue avec l’opposition, d’abord. Et une pression de la crise économique du pays, aboutissant à une demande citoyenne interne de la résoudre. Et cette résolution dépend de l’amélioration du climat politique.

Garder le pouvoir à tout prix …

« Le pouvoir fait semblant d’accepter de jouer le jeu de la communauté internationale, et d’adhérer à la demande des citoyens, souvent véhiculée par la société civile. Mais il garde l’autonomie de la décision, de la gestion et de l’action, sous le couvert d’une ouverture politique », indique un observateur.

Car, en réalité, c’est un régime qui a peur de perdre les positions de pouvoir acquises depuis 2005. D’où le discours du président de la République, qui montre qu’il est à l’écoute des citoyens et de la communauté internationale, en promettant par exemple une CVR pour bientôt. Mais, pour d’autres observateurs, l’enjeu n’est pas la mise en place de cette commission, mais le choix de ses membres, pour que ses conclusions soient favorables au pouvoir, à l’instar de la CNTB. L’erreur des consultations nationales, qui ne sont pas allées dans le sens du pouvoir, ne peut plus être commise.

Cette peur du pouvoir actuel se caractérise également par le fait d’interdire à l’opposition des descentes à l’intérieur du pays. C’est pour éviter qu’un discours contradictoire et contestataire du discours officiel soit constamment véhiculé dans la population. Car, plus la crise économique s’accentue, plus l’incapacité du régime est facile à prouver, avec le risque d’un grand débauchage des ses sympathisants.

Forum des lecteurs d'Iwacu

11 réactions
  1. Anaclet

    Mr Madirisha,
    Quel journaliste es tu ? Quel genre d’article est celui-ci ? As tu pense d’abord avant d’ecrir ? tu as voulu montre que le president n’a pas raison quand il dit : « Nous mettons en garde tous ceux qui voudraient tenter de la perturber (la sécurité) et leur disons : N’essayez pas d’avaler cette pilule, elle a un goût âpre ! Aujourd’hui, nous y voyons clair, et quiconque commettra la faute en boira la sauce. » Alors Madirisha, tu veux que le chaos revienne , on vois tres bien que tu soutiens une guerre qui endeuille les barundis. Le president est garant de la securite de son pays et la securite, c’est bel bien sa premiere priorite pour non seulement ceux qui l’ont elu, mais aussi pour toute la population toi aussi inclu car s’il y aura la guerre, elle ne t’epargnera pas parceque tu es opposant farouche. Dans ton article, tu fais des critiques negatives sans toute fois reflechir. Tu veux tout simplement opposer pour opposer a n’importe quoi le gouvernement fait. Tu n’as pas mis de professionalisme dans ton article vous vous montrez seulement porte parole des perturbateurs de la securite nationale. Meme pour Sinduhije, ce n’est pas parce qu’ il vas inciter les gens a la haine qu’il va gagner, car il sera entrain de se mettre dedans et de donner la force au DD. Tout le monde choisira qui veut la paix mais pas les perturbateurs. Il faut qu’il abandonne completement le langage des sans echecs et entamer le langage politique avec lequel tout le monde peut compter sur lui.

  2. Barekebavuge

    Très excellente analyse cher Madirisha. Si le monde n’avait pas pas changé de configuration internationale, Nkurunziza emprunterait et ses conseillers (bons ou mauvais) facilement le raccourci pris par Micombero en 1970-1973 pour anéantir tous les opposants en puissance. En conclusion donc, son entêtement à s’accrocher au pouvoir est porteur de tous les dangers, puisque « rien ne sera plus comme avant ». Les burundais et les étrangers, dont les puissants de cette planète, sont fatigués par ses discours totalement vides, mal préparés et dont le contenu flatteur ne trompe plus que les sourds ou les aveugles. Nous vivons une triste réalité socio-politico-économique qui tranche nettement avec ses bilans peu reluisants. Même le volet sécuritaire que vous semblez embellir est entaché de crimes sans nom contre l’humanité, bien documentés par des professionnels de renom. L’absence des bombardements ou pilonnages intensifs ne signifie pas que tout est rose: l’histoire nous le dira bientôt.

  3. HUMURA Juste

    le burundi n’aura jamais la paix tant que les HUTU n’auront pas décidé sur le sort des deux hutu « NKURUNZINZA » et RWASA.

  4. Kibaki

    Reka babacure bufuni na buhoro mw’abatora mubona!!!

    • Kirinyota

      Je suis tout à fait d’accord avec vous.

  5. Jean

    Emera sha madirisha ko ari opinion yawe, ureke kwitwaza des observateurs fictifs. En journalisme biroroshe kwitirira ivyiyumviro vyawe abandi, turamenyereye za « des sources dignes de foi », « des sources proche de… », « d’après l’opinion », « abarundi benshi », « inkuru zo kwizigira », etc. 2010 ntaco mutakoze ku maradiyo no mu binyamakuru mutuka aba DD mwiyicariye i Buja, ariko nkuko Président abivuga, la pilulu des urnes fut pour vous ââââââpre! Mbe Arc-en-ciel yaroye he? Na 2015 si kera

    • Ntiguseswa

      None wewe ivyo uvuze ni ivya bangahe? Jewe ntituri kumwe. Ico mbona ni uko biciye mu Mbonerakure, ubutegetsi budashaka ko hari n’ijwi na rimwe ricika CNDD-FDD, bica mu mahoro canke mu maraso. Sinzi ko ivyo vyo uvyemera.

  6. Muhizi

    N’ibahave abo basuma…barabesha bazotsindwa 2015!!!

  7. GAHUNGU

    La puissance de la population(electeurs) est une force aveugle, absurde, irraisonnée, ballottée
    sans cesse du côté Hutu ou Tutsi,DD ou ADC… . Seul celui qui, dès sa naissance, est éduqué pour devenir un souverain indépendant a la compréhension de la Politique. Celui qui attend le salut des politiciens a encore un LONG chemin a faire.

  8. muhoza

    c’est vrai, le CNDD FDD a peur de perdre le pouvoir mais il faut que ces DD sachent qu’aucun pouvoir n’est éternel sur terre. Tôt ou tard ils partiront et malheur à tous ceux qui ont mal servi ce pays car MPIMBA les attend. on croyait notre président est un vrai chrétien mais finalement ce qu’il fait n’a rien de commun avec ce qu’il dit. c’est un loup sous la peau d’un agneau, ça c’est de l’hypocrisie.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Le Burundi confronté à une question de survie

Quatre enfants sont morts dans l’ effondrement d’une maison dans la zone Ntamba, commune Musigati, un enfant de trois ans est mort, plus de 300 maisons détruites  après un éboulement sur la colline Gabaniro, commune Muhuta, plus de cinq cents (…)

Online Users

Total 2 431 users online