Mercredi 15 mai 2024

Editorial

Un dialogue à la « burundaise »

23/10/2015 13

Antoine KaburaheCette semaine, je voudrais m’arrêter sur deux faits : le dialogue politique annoncé et la visite du 1er vice-président de la République à Iwacu.

Sur ce dialogue attendu, tous les facilitateurs dans les médiations disent que le respect, la reconnaissance de l’adversaire constituent un premier pas.

En demandant l’extradition d’une douzaine d’opposants en Belgique, le gouvernement burundais est en train de saper les conditions d’un dialogue sincère. Cette demande va bien sûr « braquer » les opposants.

Vont-ils accepter de faire des pourparlers avec un pouvoir qui demande leur extradition ? Evidemment non.

En fait, on a la triste impression que l’on accepte ce « dialogue » du bout des lèvres, à la « burundaise » : cette manière de ne pas dire non, mais en bloquant la situation quand même…

Comme de nombreux observateurs, j’ai des doutes sur les résultats de ce dialogue torpillé par une des parties avant même son lancement.

Le Premier vice-président a rendu visite au Groupe de Presse Iwacu ce jeudi 22 octobre. Très bien.«Visiter les médias, c’est bien. Mais permettre aux médias privés fermés d’ouvrir et de travailler, c’est encore mieux». Ai- je lancé à M. Sindimwo.

«Ma présence ici est un signe de notre bonne foi», m’a répondu le Premier vice-président, qui s’est dit disposé à aider dans la recherche d’une solution concertée.

Sauf que nous voulons des actes concrets qui prouvent que son engagement n’est pas un discours de politicien.Nous attendons toujours…

Forum des lecteurs d'Iwacu

13 réactions
  1. murundi

    Antoine,
    Iyo mandat d’arrêt ahubwo ni bon depart..irerekana liste de vrais opposants à associer dans les négociations. Ahubwo mbona procureur yarishuye amakungu atabizi. Yaraberetse les vrais opposants.
    Mwarakoze nyakwubahwa Procureur.

  2. Jewe mfise ikibazo wewe ubona ko ari ikosa gusaba ko umuntu yagize putch afatwa? Wewe ubona ko ari ikosa kusaba ko umuntu yashoye abana batarakwiza 18ans guturira abantu n’ibintu afatwa? Wewe ubona ko ari ikosa umuntu atuma abana gutera za grenades sur des populations innocentes afashwe ari ikosa? Ndumiwe nimba umuntu nka wewe nahora nubaha wubahuka kwandika ibintu nkibi ugatako ukavyemanga.

  3. Sékna

    Salut tous!
    Quant à moi le dialogue entre le gouvernement en place et les opposants en éxil est impossible car tous les deux cotes ont une chose sur lequel ils ne veulent pas s’entendre: »le 3è mandant »:donc si l’un d’eux n’accepte pas de décrocher la paix est encore loin de nos yeux.

  4. Ntahitangiye

    « tous les facilitateurs dans les médiations disent que le respect, la reconnaissance de l’adversaire constituent un premier pas. »
    Cela marche dans les autres domaines, mais les politiciens ont une logique bizarre.
    Les mêmes qui condamnent les autres pour le respect des droits de l’homme, certains de leurs agents de sécurité ne veulent rien entendre de ces histoires du respect de droits de l’homme:
    Lisez la suite:
    « Cela s’est passé dans un lycée de Caroline du Sud. La scène, filmée et diffusée sur Internet, a suscité une vive indignation dans tout le pays.
    Plusieurs vidéos montrent le policier qui attrape par le cou et la jambe la lycéenne, assise à sa table, la renverse sur le dos, puis la traîne par terre à travers la classe. L’adolescente avait apparemment refusé d’obéir au policier qui lui demandait de sortir. »
    Source:
    http://www.bbc.com/afrique/region/2015/10/151029_policierus
    Il n’y avait pas d’autre solution que de renvoyer le policier blanc pour diminuer le discrédit des forces de sécurité.

  5. Jac Sentore

    Salut Antoine,

    Franchement je crois que; après la mort d’Adolph Nshimirimana; le seul qui a le pouvoir de changer quelque chose et dans la bonne direction c’est « Pierre Nkurunziza ».
    Dites lui que; le prémier pas serait d’amnistier les putschistes et libérer tout les prisonniers politique! C’est un sacrifice qu’il doit faire si….il aime le Burundi et les Barundis.

    • Sékna

      Approuver que les pouchistes(y compris les prisonniers accusés d’avoir perturbé la paix) soient liberés avant de passer à l’interrogatoire serait un crime sans nom parce que rien ne prouve que si on les libère le mme cas ne se reproduirait.

  6. Jambo

    A travers les mandats d’extradition et la création du CNDI,le gouvernement n’a visiblement pas la bonne foi pour amorcer un dialogue sincère avec les véritables opposants en exil.La raison principale est que la puissance de feu soit toujours en sa faveur.Mais s’il advenait que les rapports de force soient équilibrés entre les contestataires du 3ième mandat et le gouvernement ,il n y a aucun doute que ce dernier change de ton et affiche alors un profil bas.D’autres scénarios sont prévisibles tels le soulèvement populaire si les massacres continuent,la pression régionale et internationale,les difficultés financières et d’autres aléas peuvent faire plier Bujumbura qui cherche toujours à gagner du temps.L’histoire se répète toujours de la même manière .C’est dommage que nous n’en tirons aucun enseignement.

  7. aimee

    myakira abo mugwanya!!

  8. Ntahitangiye

    Ugurura amaso ntimuvuge muhumirije. Kandi igihe uhumirije ntiwimvire ngo bose bari mumwijima.

  9. Barundi

    gaston ni intambirakiza nta kindi yari gukora atari kudutamb kumuvyimba!quelle demagogie!

  10. Ndihokubwayo

    @ [«Ma présence ici est un signe de notre bonne foi», m’a répondu le Premier vice-président, qui s’est dit disposé à aider dans la recherche d’une solution concertée.] / Édito

    Aho rero, nabandanye aja kuramutsa n’izo bapfunze, izindi bagaturira, abasigire nako ga portable kamwe comme il l’a fait envers Iwacu!… Barayamaze ngo buhoro buhoro nirwo rugendo!…

    • Nyambere

      curieux de savoir ce que les CENARED et autres SINDUMUJA….. vont demander lors du dialogue, s’il a lieu.
      Pour l’arrêt des violences, je le répète, la balle est aussi dans leur camp, comme dans celui du camp NKURUNZIZA.
      Mais, pour les postes politiques en vue d’une éventuelle transition, ce sera difficile et ce serait franchement indécent.
      Il est donc fort probable qu’il faille attendre pour passer par la case « élections » ; et là ces gens risquent de souffrir et de ridiculiser leurs généreux supporters.
      Heureusement que cette étape n’est que dans 5 ans, le temps que cette opposition se prépare et fasse ses preuves. les autres ont dû attendre plus de 12ans, malgré le soutien populaire! Pourquoi ça devrait être plus facile pour eux? J’en doute car leurs supporters ne vont pas se substituer au peuple burundais.

      • leGe'nie Noir

        On risque de retomber dans la guerre civile en croyant punir cndd! Soyez tous prudents! On sait le début mais on ignore le dénoument!

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