Jeudi 02 mai 2024

Société

Retour d’Angeline Ndayishimiye primée par  l’ONU, des commerces fermés

16/07/2023 8
Retour d’Angeline Ndayishimiye primée par  l’ONU, des commerces fermés
Angéline Ndayishimiye accueillie par une foule en liesse à l’aéroport Melchior Ndadaye

La première Dame du Burundi est revenue des États-Unis où elle a reçu le prix des Nations Unies pour sa contribution en matière de population, de développement et de santé reproductive. Elle a été accueillie en grande pompe. Des commerces et marchés ont été fermés pour ces cérémonies de quoi provoquer l’ire de certains citadins.

De son retour de New York, Ce 15 juillet, Angeline Ndayishimie a été accueillie par une foule en liesse. Des cadres de l’Etat, des organisations gouvernementales et non-gouvernementales, des milliers de la population jeunes et moins jeunes. Des gens venus des différentes provinces étaient sur place. Parmi cette foule enthousiaste, plusieurs femmes s’étaient mobilisées. Certains portaient des pagnes, d’autres des t-shirts à son effigie. Ils arboraient des petits drapeaux de la République et des ballons multicolores.

En mairie de Bujumbura, le business a connu des perturbations. Tous les commerces et des marchés ont été contraints de fermer jusqu’à 15 heures.

Le transport a été perturbé. Certains axes étaient bloqués pour laisser le cortège de la Première Dame passer. De Chanic au boulevard Mwezi Gisabo, en passant par le marché dit « Cotebu », le rond-point des Nations Unies, la Gare du nord, Angeline Ndayishimiye saluait la foule venue l’accueillir. A chaque arrèt, elle montrait son prix à la population.

Des commerçants contraints de fermer

Certains commerçants disent avoir été forcés d’aller accueillir la première dame. Ils déplorent des pertes subies ce samedi. «Que la première dame reçoive un prix des Nations-Unies, c’est un honneur pour le pays. L’instance onusienne a reconnu ses efforts. Elle a travaillé dur, mais on nous a empêchés de travailler. Le marché est ouvert à 15 h, rien ne va, car nos clients ne sont pas venus, car les heures sont avancées. C’est l’économie de la capitale économique qui a été mise à mal », se désole un grossiste des vêtements de seconde main au marché de Kamenge.

Pour un commerçant au marché dit Cotebu, le prix reçu est une fierté pour le Burundi qui devrait être célébrée. Néanmoins, il est, dit-il, incompréhensible que toutes les activités soient suspendues à cause de cela. «C’est plutôt un encouragement pour ceux qui travaillent dur. Sinon, ce serait une chose et son contraire».

Même indignation chez un maître responsable d’une des écoles fondamentales de la zone Nyambuye, commune Isare en Province Bujumbura. Il est venu à 11 heures en commune Ntahangwa pour photographier les fiches de points des élèves. « Jusqu’à 16 heures, tous les secrétariats publics étaient fermés. Le programme que nous avions à l’école a été reporté faute de fiches. C’est bon de célébrer les trophées, mais sans perturber d’autres activités».

Une vendeuse des légumes  au marché de Gasenyi n’a pas la même lecture. Pour elle, le trophée gagné est un signe éloquent que le Burundi est fiable. « C’est un honneur pour le Burundi. Ceux qui ternissent l’image du Burundi n’auront plus de prétexte. Tous les Burundais devraient célébrer cette victoire ».

Selon un activiste de la société civile sous anonymat, le prix des Nations-Unies décerné à la Première Dame du Burundi est salutaire. C’est une reconnaissance de son combat et ses efforts pour la dignité des femmes notamment la lutte contre la fistule obstétricale.

Il fustige néanmoins l’interdiction des activités génératrices de revenus à cette occasion. « Contraindre la population à y participer est une mesure arbitraire, illégale et irresponsable. C’est inacceptable dans un pays qui se réclame Etat de droit».

Autre constat qu’il fait, les organisateurs de ces activités ont voulu montrer qu’ils sont soutenus. « Même si célébrer est normal, cette mobilisation des foules est une récupération politique. Elle vise des intérêts électoralistes».

 

Pourquoi Angéline Ndayishimiye a-t-elle été primée par les Nations unies ?
Selon l’agence des Nations-Unies pour la population, UNFPA, Angeline Ndayishimiye est profondément engagée à défendre l’éducation des jeunes du pays, à lutter contre les causes et les conséquences de la violence sexiste. Elle soutient les personnes confrontées à des problèmes de santé stigmatisés et mal desservis, comme la fistule obstétricale.

Pour l’UNFPA, Angéline Ndayishimiye est une «infatigable philanthrope et défenseuse des droits des femmes et des filles au Burundi ». Elle a développé d’innombrables solutions concrètes à ces défis, y compris la création d’un centre psychiatrique pour soutenir les survivants de la violence.

De nombreux projets, dit-elle, fournissent des informations sur la santé sexuelle et reproductive aux communautés marginalisées à travers le Burundi.

Les lauréats du Prix des Nations Unies pour la population 2023 étaient au nombre de deux seulement : Angeline Ndayishimiye, la Première Dame du Burundi, dans la catégorie individuelle et l’Institut Africain des Politiques de Développement (AFIDEP) dans la catégorie institutionnelle.

Forum des lecteurs d'Iwacu

8 réactions
  1. Inarunyonga

    Un prix.
    Juste imaginer pour rire que madame Macron recoit un prix. Quels mots utiliserait on pour demander aux gens pour venir acclamer la mémé. Qui oserait appeler la population?
    Juste pour vous montrer le gouffre qui separe une republique bana….re et une democratie.
    Ici au Burundi, personne ne s en offusque.
    Bravo madame la presidente pour le prix. Mon commentaire ne diminue en rien ton prix.
    Juste un bemol.
    Quand j etais jeune, j allais acclamer Mobutu, Idi Amin et le Negus. Nous arretions les cours pour les pires dictateurs que l Afrique ait connus

  2. Ndikuriyo Jaques-Michel

    Nous félicitons la première dame pour ses efforts de réduire la taille de la population burundaise.C’est là le contenu de ce prix.A quand les injections d’espacement des naissances dans les zones rurales?Le FNUAP fait un travail salué par les burundais pour leur permettre de gérer la démographie hors contrôle.Nous acceuillons ce prix avec lucidité.Mais le chemin est encore long.La taille de la population burundaise n’est plus soutenable car pas en adéquation avec la taille des terres et les ressources économiques.

  3. Mapoka

    Ce phénomène qu’on ne voit qu’en Afrique en général et en particulier au Burundi de mobiliser toute la pupulation quand un dirigeant se déplace n’est que du néocolialisme par ses propres compatriotes. On abuse les peuples. Ce n’est pas normal que chaque fois que le Président de la République ou autre quand il prend l’avion, toutes les activités de la population et de l’Etat s’arrêtent pour aller le saluer à l’aller comme au retour. Comment voulez-vous que l’économie décole!
    Il y a des choses qui n’arrivent qu’en Afrique.

    • Bite

      cela arrive uniquement au Burundi..

  4. arsène

    Digne héritière du Guide suprême éternel.

    En attendant une éventuelle audience pour la présentation du prix.
    Que ne verra-t-on pas!

  5. Anonyme

    Pendant ce mandat, la rubrique des tickets et frais de mission de la famille présidentielle: Président, Son Épouse, ses enfants, Tontons, Tantines, cousins et cousines vont exploser le budget de l’État. En plus, quand on envoie à Genève 15 personnes juste pour aller boycotter, je me demande si c’est de la bonne gouvernance. Le Burundi côté Bonne Gouvernance, rien ne présage quelque chose de bien.

  6. hakizimana

    mu burundi uwo imana izoha kuramba azobona.

  7. JIGOU MATORE

    C’est bon le Prix qu’elle a obtenu. BRAVO POUR ELLE.
    Mais on devrait laisser les gens qui veulent aller l’accueillir y aller volontairement et non pas forcer les gens en fermant le commerce. Si les organisateurs croient que la majorité de la population est enthousiaste pour aller accueillir la première dame, pourquoi alors ils contraignent les gens en fermant toute activité économique dans la capitale?! S’ils le font, c’est donc qu’ils doutent que les gens vont aller l’accueillir massivement, et cela est une mauvaise image et on veut nous voiler la face. Cela est une récupération politique et c’est pathétique.

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