Samedi 27 avril 2024

Économie

Région Sud/Bururi : Nécessité d’un organe de régulation de la filière thé

17/11/2023 2
Région Sud/Bururi : Nécessité d’un organe de régulation de la filière thé
Eric Nduwayezu, directeur de l'OTB Tora, s'entretient avec un journaliste dans les enceintes de l'OTB Tora.

Concurrence déloyale, manque de réglementation de la filière thé, implantation des usines dans la zone déjà occupée par d’autres usines…, tels sont les principaux défis qui s’observent dans la filière thé en ce moment où des opérateurs économiques privés commencent à investir dans ce secteur. Entre-temps, les théiculteurs demandent que le prix d’1 kg de la feuille verte du thé soit revu à la hausse.

Eric Nduwayezu, gérant du complexe théicole de Tora en commune Mugamba dans la province Bururi demande au gouvernement de mettre en place un organe de régulation de la filière thé pour gérer des problèmes qui commencent à surgir avec l’investissement des opérateurs privés dans cette filière.

Il précise que sur le terrain, il s’observe une concurrence déloyale, une implantation des usines à thé à côté d’autres usines et la manipulation des théiculteurs par les opérateurs privés.

Il précise qu’aujourd’hui, la société privée Prothem opère dans la même zone d’action de l’OTB Tora. Il en est de même pour la société Rovamax qui opère en province Muramvya. Le gérant du complexe théicole de Tora ne s’oppose pas à ce que les opérateurs économiques privés puissent venir investir dans la filière mais demande qu’il y ait une réglementation claire.

Il indique que le gouvernement a beaucoup investi pour l’achat des semences, des intrants agricoles, des engrais, l’entretien des plantations de thé, le traçage des pistes et l’entretien des pistes menant vers les plantations de thé etc.

Aujourd’hui, les opérateurs économiques privés viennent tirer les dividendes de cet investissement fait par l’OTB Tora en implantant des usines à thé dans sa zone d’action. Il dénonce en plus une forme de manipulation dont les théiculteurs sont victimes de la part de ces opérateurs privés.

« Revoir à la hausse le prix d’1 kg de feuilles vertes de thé »

B.N, un théiculteur rencontré sur la colline Muyange-Kavumu en commune Mugamba, demande à l’OTB Tora de revoir à la hause le prix d’1 kg de feuilles vertes vu les charges de la culture de thé depuis la plantation à la récolte. Il indique que 350 Fbu comme prix d’achat d’1 kg de feuilles vertes est un montant dérisoire au regard du coût de la vie d’aujourd’hui.

Il demande au gouvernement de revoir à la hausse le prix sinon les théiculteurs risquent d’être démotivés et d’abandonner la culture du thé.

H.A un autre théiculteur de la colline Mwumba dans la commune Mugamba souhaite que l’OTB Tora puisse avaliser les théiculteurs pour avoir des crédits dans les banques et institutions de microfinance afin que les théiculteurs puissent changer le train de vie grâce à cette culture.

D’après le gérant du complexe théicole de Tora, le gouvernement a revu à la hausse le prix d’1 kg de feuilles vertes en juillet de l’année passée passant de 270 Fbu par kg à 350 Fbu. Il fait savoir que le complexe théicole de Tora investit beaucoup dans l’entretien des plantations de thé et dans l’entretien des pistes menant vers ces plantations.

Il indique que le complexe a commencé l’extension de la culture du thé dans d’autres communes comme Matana, Songa, Rutovu en province Bururi et Ryansoro en province Gitega où 60 hectares ont été déjà plantés.

Signalons que les plantations de thé qui sont encadrés par le complexe théicole de Tora couvrent une superficie de 2 777 hectares.

Forum des lecteurs d'Iwacu

2 réactions
  1. philibert

    La concurrence loyale est en effet porteuse de progrès . L’OTB ne peut pas invoquer l’investissement fait par ailleurs par l’Etat – c’est à dire le contribuable- pour avoir une position privilégiée par rapport à la concurrence . Seule la concurrence est capable de porter la qualité et la production à un niveau supérieur. Vous vous rappelez certainement du proverbe kirundi »Ubwiza bw’inka ni ukuba imwe » .

  2. Willy IRAKOZE

    D’accord avec l’organe de régulation mais sachez que nous avons besoin de la concurrence loyale dans tous les secteurs de la vie publique sinon nous ne verrons jamais le Burundi émergent en 2040 et développé en 2060.

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