Vendredi 26 avril 2024

Politique

Référendum : les politiques inquiets de l’usage des récépissés au vote

15/05/2018 Commentaires fermés sur Référendum : les politiques inquiets de l’usage des récépissés au vote
Référendum : les politiques inquiets de l’usage des récépissés au vote
Phénias Nigaba : «Cela laisse penser à une stratégie de truquer les élections».

«C’est inquiétant. Cela laisse penser à une stratégie de truquer cette élection», s’indigne Phénias Nigaba, porte-parole du parti Sahwanya Frodebu. Il l’a dit ce lundi 14 mai en réaction aux propos du président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) sur le vote à base de son récépissé.

D’après Pierre Claver Ndayicariye, celui qui n’a pas eu sa carte d’électeur alors qu’il s’était fait enrôler pourra voter : «A condition qu’il ait sur lui le récépissé d’inscription et sa carte nationale d’identité». Ce sont ces documents qui lui donneront le droit de voter : «Il les présentera au centre d’inscription où il s’est fait enrôler le jour du vote».

Pour le porte-parole du parti Frodebu, cette alternative n’a pas raison d’être : «Ceux qui n’ont pas retrouvé leurs cartes devraient être une minorité». Sur ce, il serait facile de leur confectionner de nouvelles cartes.

M. Nigaba craint des cas de tricherie : «Des gens pourront avoir retiré leurs cartes d’électeurs et gardé les récépissés. Ils pourront les utiliser à la fois pour voter».

Ces inquiétudes sont fondées, soutient-il, d’autant plus que les électeurs pourront utiliser le stylo pour apposer une signature sur le bulletin de vote. «Cela ne rassure pas. Il n’y aura aucune preuve qu’ils auront votée. Ils pourront revenir avec un récépissé au cas où ils auraient utilisé la carte d’électeur pour le premier vote».

Et de demander aussitôt à la Ceni de supprimer cette marge de manœuvre d’utilisation des stylos : «Nous voulons l’encre indélébile, elle rassure».

Même son de cloche du côté du parti Sahwanya Frodebu nyakuri. Kefa Nibizi, son président, interpelle la Ceni à bien clarifier ce mode de vote : «Naturellement quand on vote, il y a là où on met le sceau sur sa carte d’électeur. Avec le récépissé à la place de la carte, comment procèdera-t-on ?», s’interroge M. Kefa.

Et d’appeler les membres des bureaux de vote de redoubler de vigilance. «Ils doivent veiller à ce qu’il n’y ait pas ceux qui votent alors qu’ils n’en ont pas le droit».
La Ceni a prorogé la période de retrait des cartes d’électeur jusqu’au mercredi 16 mai. Désormais, le retrait se fait au niveau des Commissions électorales communales indépendantes.

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