Vendredi 19 avril 2024

Politique

«Oubliez les sites de déplacés!»

15/02/2017 19
Gaston Sindimwo : «En collant le site de déplacés sur la commune de Bugendana, c’est comme si nous étions en guerre.»
Gaston Sindimwo : «En collant le site de déplacés sur la commune de Bugendana, c’est comme si nous étions en guerre.»

«Nous ne voulons pas que Bugendana soit toujours associé au site de déplacés. En collant le site sur cette commune, c’est comme si nous étions en guerre. Nous avons la paix et la sécurité. Notre souhait, c’est celui d’atteindre le développement. Les histoires des sites de déplacés, oubliez !», a déclaré Gaston Sindimwo, Premier vice-président de la République, ce lundi 13 février, en commune Bugendana de la province Gitega, lors de la pose de la première pierre pour la construction d’une école fondamentale.

Jean Claude Ndikumana, représentant des rescapés du site de Bugendana, se dit stupéfait de ces propos du numéro deux du gouvernement. Selon lui, plus de 600 personnes ont été décimées en une nuit. Il soutient que ces victimes ont été ciblées en raison de leur appartenance à l’ethnie tutsi.
«Cette autorité a une courte mémoire. Il s’associait souvent aux rescapés lors des fêtes de commémoration. Au lieu de leur venir en aide en promouvant leur train de vie, il tient des discours politiques arrogants à leur endroit.»

M. Jean Claude Ndikumana exhorte les acteurs politiques, en partance pour le dialogue à Arusha, à mettre l’accent sur le caractère imprescriptible du crime de génocide. Et de préciser que le génocide n’a rien à voir avec le temps de sa commission et le nombre de victimes. «Le génocide est l’exécution systématique d’un plan d’extermination d’un groupe résultant d’une préparation.»

Signalons que le site de Bugendana a été créé pour les rescapés des massacres des habitants de la colline Mukoro de ladite commune en province Gitega en juillet 1996.

Forum des lecteurs d'Iwacu

19 réactions
  1. Murundi

    Sindimwo ico yaherewe iyo poste nico ariko arakora kandi nico ashoboye conyene. Je me rappelle de sa precipitation a enjamber les cadavres des tutsi genocides par les imbonerakures ,la police et les militaires de Nkurunziza la nuit du 12/12 pour crier victoire ngo baraye bikuye umwansi kw’izosi. Comment voulez-vous qu’il ait la compassion pour ces deplaces ? Qui va veuiller a leur securite une fois retourner chez eux ? Les imbonerakures armes qui les ont chasses et qui font des entrainements militaires au vu et au su de tout le monde sont eparpilles dans tout le Pays avec pour mission “kora”. La police qui a opprime dans le sang les manifestants contre le 3 eme mandat ne donnent pas de repit les quartiers des tutsis. Les Ex-FAB bari k’umushiro ngo bohava bakingira abariko baratotezwa. Les deplaces, les exiles sont tous au courant. Esperons que la mauvaise experience de Barandagiye a Nakivale va interpeller Sindimwo.

    • Bakari!

      @Murundi
      Je trouve votre opinion assez égocentrique; avez-vous pensé une minute, ce que deviendrait votre pays si la majorité des gens pensait comme vous?

  2. RUGAMBA RUTAGANZWA

    Chaque fois que je vois ou entends parler Mr SINDIMWO, je me rappelle de son CV et de son parcours politico-professionel et je me dis que ce pays est vraiment tombé de très haut. Tuzokira ico twarwaye..!!!!.

    • Bakari!

      @RUGAMBA RUTAGANZWA
      « Chaque fois que je vois ou entends parler Mr SINDIMWO, je me rappelle de son CV … »

      Ne pensez-vous pas que les éléments de CV auxquels vous êtes habitué ne suffisent plus, pour avoir un CV percutant?
      Il existe des personnes qui sont doués à l’école, et d’autres ailleurs.
      Je vous suggère d’ailleurs que désormais, parmi les qualités les plus importantes du CV vous mettiez « la grande gueule ». Elle ne cesse d’étonner par ses excellents résultats en réussite professionnelle.

      • Bakari!

        Personnes douées; vous aurez saisi!

  3. MIZA

    @Fofo
    Ce n’est pas parce que cela a existé que ça doit continuer. Aujourd’hui, nous devons conjurer ces manières des politiques qui vendent les divisions. Voyons grand, soyons généreux pour ce pays.

  4. Lambert

    Sindimwo yavuze neza kuko ni we yerekanye umugambi wa leta.
    Abandi barahingura ariko we yaduduriyeko.
    Ntimushavure rero kuko mwari musanzwe mubizi kuko murabona ivyo uyu yiyita @fofo yavuze.
    Bashaka kubandanya ihonyabwoko.

    • Fofo

      @Lambert,
      Je suis loin d’être celui que tu crois!

  5. Fofo

    [Ndlr: Il soutient que ces victimes ont été ciblées en raison de leur appartenance à l’ethnie tutsi.],
    Je pense que le journaliste n’aurait pas dû citer textuellement cette phrase sensible. Personnellement je connais ce que les militaires de l’Armée de l’époque et les « Sans échec » ont fait dans un village de ma commune natale! Tout un village a été presque exterminé mais comme ils n’avaient pas accès à la radio, ça été comme si rien n’a été! Je comprends, les douleurs de Mr. Jean Claude Ndikumana mais qu’ils n’oublient pas que le pays est plein des victimes! Inutile de réveiller les vieux démos car on a tous perdu! Tout ce passé tragique doit faire l’objet de discussion dans le cadre de la CVR.

    • Ange

      Personnellement, je pense que celui qui veut réveiller les vieux démons n’est pas Mr.Ndikumana mais bien Mr Sindimwo, qui veut forcer les gens à oublier ce qui s’est passé et pire encore détruire tout ce qui reste à ces pauvres déplacés.

      Dans ce pays, tout le monde a perdu, et la meilleure façon de soigner la profonde plaie de notre nation n’est pas de donner des anti-douleurs (oubli), mais bien de trouver la cause de ce mal et le guérir (justice). Un bon médecin ne se contente pas de mettre un pansement sur une plaie ouverte, mais il la traite et à la fin quand il s’est assuré qu’elle est bien propre, il met un pansement dessus pour favoriser un bon rétablissement:
      Il devrait en être de même pour nos politiciens: plutôt que de demander aux gens d’oublier, pire encore d’attiser la haine, ils devraient essayer d’écouter ce que toute personne qui se dit victime a à dire et entreprendre de vraies investigations. Et seulement à la fin quand justice sera faite, ils pourront demander aux gens de tourner la page et commencer un monde différent pour une paix durable et tous ensemble.

      C’est en posant les mots exacts sur des faits qu’on peut réussir à mettre à nu une réalité et espérer ainsi aller de l’avant.

      • Fofo

        @Ange,
        Suis d’accord avec vous! Je ne condamne pas Mr.Ndikumana, plutôt je comprends ses sentiments mais dire qu’un Vice-Président s’est écourté la mémoire c’est pas du tout sagesse! Il fallait plutôt lui demander les mesures d’accompagnement! J’espère que ces déplacés ne seront pas jetés dans la rue! S’ils trouvent toutes les garanties de leur sécurité, pourquoi rester dans un camp au lieu d’aller exploiter leurs terrains! Il fallait plutôt exiger ces garanties!

    • Ange

      @Fofo, bien sur s’il pouvait leur trouver des habitations convenables et sécurisees, ça serait une très bonne chose. C’est la meilleure chose qu’on pourrait demander pour eux.

      Mais pour ce qui est de la mémoire, je n’ai fait que lire ce qui a été rapporte: le sujet du problème de Mr Sindimwo est que ces camps de déplacés (rescapés des massacres de Bugendana) font évoquer une absence de paix, ce qui le gêne lui et le gouvernement, et pour ça on doit absolument les oublier. Il parle d’oubli sans parler de justice, et pour ça il est très critiquable.

      Depuis plusieurs décennies, les Burundais ont beaucoup souffert. Beaucoup essaient d’occulter une partie de ce qui s’est passe, ce qui est monstrueux; et ce qui l’est encore plus est le déni et le fait de forcer a l’oubli les mémoires qui restent.

  6. Pablo

    We Sindimwo tekereza reka gukora munkovu benewacu ico womenya coco urugamba rurabandanya aba DD ntibashobora kuduhonya

    • minott

      ils ne le pourront jamais…mais ce qu’a dit gaston ne devrait choquer personne parce que si il etait tutsi il saurait la souffrance qu’on endure et le prix deja paye pour qu’on puisse encore exister dans cette region

  7. Ntazizana

    None ga Gasitko agomba kubakura aho bahungiye, iyo babateye ko ataco avuga?

  8. MUVUGAMENSHI

    «Cette autorité a une courte mémoire. Il s’associait souvent aux rescapés lors des fêtes de commémoration. Au lieu de leur venir en aide en promouvant leur train de vie, il tient des discours politiques arrogants à leur endroit.»
    Il n’y a pas que lui. Quand on voit que malgré les crimes commis depuis 1962, les pouvoirs qui se sont succédés n’ont rien fait pour juger les commanditaires, il ne faut pas s’étonner de voir que la vie ne vaut rien chez nous. D’où l’impunité. Cependant, nous devrions profiter du vote avant qu’on nous le retire pour manifester notre désapprobation. Les barundi de toutes les ethnies doivent comprendre qu’ils ont été trahis et s’unir pour une justice unique. Seuls les hommes au pouvoir profitent de nos divisions et en ont fait leur fond de commerce. Réveillons-nous en prévision de 2020.

    • kabingo dora

      Sindimwo touche la corde sensible lorsqu’il se permet d’affirmer que les » camp de déplacés » sont une vieille histoire , il remue le couteau dans des plaies mêmes pas cicatrisées. J’avais toujours pensé que Mr Sindimwo faisait la politique comme les autres , c’est à dire le mensonge permanent, mais là il montre qu’ il en veut à une partie de la population victime de la barbarie des politiciens et ces victimes se recrutent dans toutes les ethnies. Je voudrais dire à Mr Sindimwo – s’il comprend le sens du geste en Kirundi – ndamu…( CENSURE). On peut faire la politique comme on veut mais on ne touche pas à la vie et la mémoire des victimes . Si Mr Sindimwo comprend le sens de mon geste , il réalisera jusqu’à quel le point beaucoup de personnes peuvent être folles de colère

    • Tuziki Eline

      @MUVUGAMENSHI
      Merci pour votre commentaire!

    • Joste

      Bien dit. Pendant que le peuple croupira dans la misère, qu’on montera les uns contre les autres, la crème de la classe politique burundaise fera main basse sur l’économie. Leurs enfants iront suivre de bonnes études dans de bonnes écoles, ceux de chez-nous verront l’horizon s’assombrir chaque jour. Ils roulerons dans des véhicules rutilantes, on aura de la peine à joindre les deux bouts du mois et nous userons nos talons sur des sentiers pleins de nids de poules. On nous entassera dans des kagongo comme des sardines en boîte, des billets changerons de main dans un geste de salutation et la sécurité routière fermera les yeux,
      Ils viendrons solliciter nos voix et nous crierons, « vive la démocratie, le peuple est libre et c’est lui qui décide ».
      Malheureusement nous ne saurons jamais les décisions qui nous avantages et souvent nous nous mettrons la corde au cou.
      Dieu préserve les Barundi et le Burundi.

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