Mercredi 09 octobre 2024

Politique

Olucome : « Il faut une coordination des efforts à tous les échelons »

12/07/2021 5
Olucome : « Il faut une coordination des efforts à tous les échelons »
Gabriel Rufyiri : « Dans cette bataille, les membres du gouvernement doivent être caractérisés par l’unité dans l'action ».

Cheval de bataille du pouvoir actuel de Gitega, la lutte contre la corruption nécessite une coordination des efforts à tous les échelons, pour être effective, estime Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome dans sa sortie médiatique de ce dimanche 11 juillet. C’était à l’occasion de la journée africaine de lutte contre la corruption.

« La lutte contre corruption n’est pas l’apanage du seul président de la République et de son ministre d’Intérieur du Développement communautaire et de la Sécurité publique, allusion faite à la valse de destitution de certains cadres et des comptables communaux », tient-il à rappeler d’entrée de jeu.

Pour le président de l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (Olucome), toute l’équipe gouvernementale, en tête de laquelle le ministère de la Justice doit aussi leur emboîter le pas.

« Si le ton est déjà donné, pourquoi des actions sporadiques, « isolées » ? Dans cette bataille, les membres du gouvernement doivent être caractérisés par l’unité dans l’action », fait-il remarquer.

Une guerre, néanmoins, regrette-t-il, qui ne saurait être menée à bon escient que si tous les documents, toutes les conventions comme celles de l’ONU ou de l’UA de lutte contre la corruption sortent des tiroirs.

A cet effet, M. Rufyiri propose l’organisation des Etats généraux de lutte contre la corruption. « Grâce à des audits en temps réel et voulu, une approche, peut-être, qui jetterait les bases d’une nouvelle stratégie ».

Par rapport à la transparence, le président de l’Olucome n’y va pas du dos de la cuillère. « La déclaration du patrimoine, la transparence des marchés publics. Rien ne doit se faire dans le secret des Dieux, tout doit être connu du public ».

Pour la cause, il propose que soit mis en place le registre national des marchés publics. « Pour une rubrique qui accapare plus de 70% du budget de l’Etat, la population doit connaître qui sont les propriétaires, l’expertise technique de ces sociétés qui en détiennent le monopole ».

Aussitôt de conclure : « Concernant les contrats miniers, une attention particulière s’impose. Les prédécesseurs de l’actuel ministre de l’Energie et des Mines doivent répondre de leurs actes. Par exemple, qu’un ministre veuille prêter main forte au gouvernement en mettant à sa disposition des immeubles lui appartenant, c’est une chose. Mais, le gouvernement doit enquêter sur l’origine, des fois, illicite de cet argent ».

Forum des lecteurs d'Iwacu

5 réactions
  1. Kibinakanwa Médard

    Transparency international a encore publié son rapport cette semaine.
    Le Danemark et la Nouvelle Zélande sont premiers.
    En Afrique le Botswana est premier suivi du Rwanda.
    Le Burundi reste coincé dans le peloton qui clôt la liste.
    Les relations avec notre voisin du Nord se sont améliorées.
    J’ose espérer que nous irons voir comme ils s’y prennent.
    Unwenge burarahurwa.

  2. Jambo

    Bravo Rufyiri.
    Et aussi bravo au Président de la République et son ministre de l’intérieur.
    Eux seuls ne peuvent pas malheureusement vaincre la pieuvre à eux seuls.
    Mais pourquoi, bakora ku kibazo des dignitaires qui devraient déclarer les biens à l’entrée en fonction bakababwa?
    Le dignitaire qui prête ou donne ses buildings au Gouvernement.
    Vous trouvez cela normal vous?

    • Yan

      @Jambo
      Le président de la république est bien capable de vaincre la pieuvre tout seul comme un grand.
      Il est là pour cela et il a été élu pour ça

      • Alain Nzeyimana

        Normalement le gouvernement est chargé de mettre en oeuvre la politique de la nation telle que définie par le President de la république (Voir article 136 de la constitution du Burundi).
        Les actions menées par le Ministre de l’intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique devraient être menées par le Premier Ministre qui doit coordonner la politique de la nation selon l’article 133 de la constitution.
        Si le Premier minister s’y met, toute l’équipe gouvernementale suivra.

        Ensemble luttons contre la corruption!

  3. arsène

    « Par exemple, qu’un ministre veuille prêter main forte au gouvernement en mettant à sa disposition des immeubles lui appartenant, c’est une chose. Mais, le gouvernement doit enquêter sur l’origine, des fois, illicite de cet argent ».

    Il n’y a que les pays les plus pauvres qui peuvent recevoir de tels cadeaux. On voit ici la nécessité de déclarer du patrimoine comme prescrit par la Constitution burundaise.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

La tolérance n’est pas une faiblesse

Le processus électoral est en cours. À quelques mois des élections de 2025, le Code électoral, ainsi que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et ses antennes sont en place bien que critiqués par certains acteurs politiques et de la (…)

Online Users

Total 2 428 users online