Samedi 20 avril 2024

Politique

Interview exclusive| « Mon but, rendre la commune MUHA prospère »

08/07/2021 5
Interview exclusive| « Mon but, rendre la commune  MUHA prospère »

Le développement, la sécurité, la gestion des déchets ménagers, l’éclairage public… Mme Dévote Ndayisenga, administrateur communal de Muha, fait le bilan. Elle dévoile aussi ses projets et son rêve pour cette commune urbaine.

Plus d’une année à la tête de cette commune, où en êtes-vous avec le développement ?

La population est à l’œuvre via les travaux communautaires. Beaucoup de choses ont déjà été réalisées. Des écoles ont été construites, des routes pavées. C’est le cas de l’Ecole fondamentale Kanyosha II. Il s’agit d’une infrastructure en étages avec deux niveaux. Les travaux sont en train d’être finalisés.

Pour les routes, on peut donner l’exemple de la 7e avenue, à Kanyosha. La 12e avenue aussi. Les travaux se poursuivent normalement.

Seulement des écoles et des routes pavées ?

Dans ce domaine des voies de communication, je signale que Muha est la seule commune qui dispose aujourd’hui d’un pont aérien. Avec 71 m de long, ce pont relie Kamesa et Busoro. Cette infrastructure publique est d’une grande utilité pour la population de Muha. Des écoliers, des élèves, des petits commerçants… l’utilisent quotidiennement. Avant son installation, tout ce monde devait passer par le pont de la 12e avenue. Ce qui n’était pas facile pour eux. Notre commune s’étend aussi avec la naissance des nouveaux quartiers. C’est donc une commune en plein développement et extension.

Néanmoins, à Kinanira, certains habitants disent avoir payé des contributions pour paver les avenues, en vain. Etes-vous au courant ?

Je ne suis pas informée sur cette situation. En tout cas, je vais mener une enquête pour savoir si c’est fondé. C’est par après que l’on saura quoi faire.

Et côté sanitaire ?

Ma population ne se plaint pas. En cas de maladie, c’est facile d’arriver à une infrastructure sanitaire. Il faut noter que c’est dans notre commune que se situe l’hôpital Kira. Beaucoup d’hôpitaux et de centres de santé privés. Il nous manque un hôpital public. Nous espérons qu’avec l’annonce présidentielle selon laquelle chaque commune doit avoir un hôpital, Muha ne sera pas en reste. Car la population en a tellement besoin. Notre commune compte 285.217 habitants.

Le maire de la ville plaide pour une ville propre. Quelle est la situation dans Muha ?

Nous essayons de mettre en application cette injonction du maire de la ville de Bujumbura. A titre indicatif, des constructions anarchiques sont en train d’être démolies, le long de la route Bujumbura-Rumonge. Aujourd’hui, cette artère a totalement changé d’image. La route est dégagée : plus d’embouteillage, les passagers peuvent tranquillement attendre les bus sans craindre un accident. Aujourd’hui, il y a un espace pour les véhicules et un autre pour les piétons.

Dans Mukaza, il y a des poubelles publiques dans certains endroits pour une meilleure gestion des déchets. Qu’en est-il chez vous ?

Les deux communes sont incomparables à ce niveau. La commune Mukaza est commerciale, tandis que la nôtre est habitée en grande partie par des ménages, sans beaucoup de moyens financiers. Leur demander d’installer des poubelles publiques comme l’a fait Mukaza, cela ne serait pas facile. Mais nous essayons de faire de notre mieux. Nous leur demandons de gérer ces déchets et de les rassembler dans des endroits appropriés.

Mais on constate que certains les déversent dans la Muha…

C’est vraiment déplorable. C’est une pratique honteuse. Certains le font tout en pensant que l’administration n’est pas au courant. Que ces gens sachent qu’ils sont en train de polluer le lac Tanganyika.

Comment ?

Tous ces déchets finissent par là. Ils y sont charriés par les eaux pluviales. Et c’est ce même patrimoine qui nous fournit de l’eau dans la mairie de Bujumbura. Nous devrions donc le protéger. Ce qui passe par la protection de ses affluents, dont la rivière Muha.

Que faire alors ?

Il faut que tout le monde rassemble les déchets ménagers dans leurs parcelles. Il y a des associations, des organisations chargées de les collecter, pour les transporter vers les dépotoirs publics connus.

La route Bujumbura-Rumonge est en piteux état au niveau de votre commune. Y aurait-il un projet de sa réhabilitation ?

Il y a beaucoup de nids de poule, ce qui gêne la circulation. A notre niveau, c’est difficile de réhabiliter toute une route. En attendant que cela soit fait, nous allons sensibiliser les habitants pour qu’ils essaient de boucher ces nids de poule. Chacun devant sa parcelle.

Des cas de vol nocturne ont été beaucoup signalés dans Muha. Quelle est la situation sécuritaire actuelle ?

Il fut un temps où ces cas étaient fréquents dans notre commune. Mais, aujourd’hui, je vous affirme que ces cas de banditisme ou de détroussage de personnes sur la route ont cessé.

Quelle a été votre stratégie pour en venir à bout ?

Nous avons rendu opérationnels les comités mixtes de sécurité. (Rires). Nous n’avons pas pris les armes pour chasser ces brigands, mais nous avons veillé à la sécurité. Et tout le monde a été sensibilisé et impliqué. Et aujourd’hui, les résultats sont très positifs.

Est-ce que ces comités sont hétérogènes et ouverts à tout le monde ?

Toutes les catégories sont représentées : les partis politiques, les jeunes, les religieux, etc.

Votre commune a-t-elle été affectée par la montée des eaux du lac Tanganyika ?

Elle a été fortement touchée. Une partie des habitations de Kibenga-Lac a été inondée. Idem pour celles de Kanyosha proches du lac. Beaucoup d’occupants, de propriétaires ont été contraints de déménager pour se réfugier ou s’installer ailleurs.

Beaucoup de quartiers de votre commune se lamentent du manque récurrent d’eau potable. Est-ce vrai ?

Il arrive souvent des cas où certains quartiers se retrouvent non alimentés en eau. Cela ne signifie pas que notre commune n’a pas d’eau potable. Peut-être que ce sont des délestages. Et cela ne concerne pas Muha uniquement. Des cas se sont observés dans d’autres communes ou quartiers de la mairie. C’est pour cette raison que nous lançons un appel à la Regideso pour augmenter sa production en eau potable.

Quid de l’éclairage public à Muha ?

L’éclairage public n’est pas très développé dans notre commune, car notre population n’a pas assez de moyens. Toutefois, il y a des natifs qui ont des moyens. Certains ont même des postes de responsabilité. Nous lançons alors un appel aux natifs, à la diaspora, pour participer aux travaux de développement de leur commune. Qu’ils prennent les devants.

Quels sont vos projets pour la commune ?

Il y en a beaucoup. A commencer par la construction des écoles. Il faut ajouter aussi la réhabilitation des anciennes écoles. Nous comptons aussi poursuivre le programme de pavage des avenues et le bouchage de ces nids de poule.

Bientôt, un autre stade dans votre commune ?

Il y a un projet de construction d’un stade international au terrain dit Kwa Sebatutsi. C’est une grande fierté pour notre commune, car ce stade aurait pu être installé dans d’autres communes de la mairie. Nous pensons qu’il y aura d’autres travaux connexes. Ils ne peuvent pas construire un stade et ne pas réhabiliter une route qui y mène.

Il faut noter que nous avions déjà un autre stade qualifié d’olympique. Il est situé dans le quartier Nyabugete. Il n’est pas totalement achevé, mais ce terrain existe bel et bien.

Qui dit développement renvoie aussi à l’amélioration de l’habitat. Qu’est ce qui est prévu à ce niveau ?

C’est vraiment déplorable. Dans certains coins de notre commune, il y a des constructions obsolètes. Dans d’autres, ce sont de taudis. Les propriétaires n’ont pas de moyens pour s’offrir des logements décents. Mais nous leur demandons de faire un effort pour améliorer leurs habitations. Pour les nouveaux chantiers, nous demandons aux propriétaires d’installer des puisards pour la gestion des eaux pluviales. Beaucoup de personnes viennent se plaindre comme quoi quelqu’un leur a refusé un chemin pour les eaux pluviales. Désormais, l’eau doit donc être gérée à l’intérieur des parcelles.

Vous êtes la seule femme à la tête d’une commune urbaine. Comment vous sentez-vous ?

J’en suis fière. Mon but est de rendre ma commune prospère, de voir ma population vivre aisément et en sécurité. Que leurs bons projets soient réalisés. Et je suis convaincue que mes prières seront exaucées.

Propos recueillis par Rénovat Ndabashinze

Forum des lecteurs d'Iwacu

5 réactions
  1. Vumiliya

    Cane cane Boulevard Adolphe Nshimirimana mperuka riri dans un état catastrophique sinzi ko leta Nkozi yarikemuye sinon Madame nace arikorerako

  2. James King

    Bravo madame amabarabara ya Mutakura na Cibitoke muce muyakora kabisa turabe!!

  3. Mambo

    Amahera yo guteza imbere Muha uzoyakura hehe ga madame??Ntivyoroshe!!

    • Yan

      @Mambo
      Vyose bizova mu maboko yacu.

    • Gateka ka muntu

      Nta mahera akenewe.Bene Muha nibakoreshe amaboko yabo.Kuki barinda kubingiga kandi aribo nyene bahaba?Nibo barinda kuhatunganya.Nuguhindura mentalité apana kwama umuntu arindiriye ko abandi aribo baza gukemura ibibazo vyabo.
      Hanyuma umunsi amahera ya leta yabonetse bazobunganira gusa.
      Mu kwubaka amabarabara hakenewe amabuye n’umusenyi n’amaboko y’abanyagihugu gusa.None ivyo ntibabifise?Abarundi turinda natwe kugira ubwo bushake bwo kuba ahantu heza hakwiranye natwe.Erega abarundi nous ne sommes pas n’importe qui et encore moins des mendiants b’amahanga!
      Bravo à cette dame gusubiza agateka aho kamye.I Muha kura amaboko mumpuzu mutunganye ivyanyu.

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