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Économie

Muramvya/Pénurie de la farine Minolacs : Un léger mieux pour combien de temps ?

02/04/2019 Commentaires fermés sur Muramvya/Pénurie de la farine Minolacs : Un léger mieux pour combien de temps ?
Muramvya/Pénurie de la farine Minolacs : Un léger mieux pour combien de temps ?
A l’usine, les activités ont repris.

Suite à une rupture prolongée du stock de blé, il y a un mois, trouver de la farine sur le marché était devenu quasi impossible. Mais, depuis quelques jours, la situation semble s’améliorer. Pourtant, les commerçants redoutent toujours une éventuelle pénurie.

A l’origine du problème, la logistique. « Les bateaux qui devraient acheminer le blé au port de Dar- es- Salaam ont accusé plus de 4 semaines de retard », explique  Pierre Claver Ntareme, directeur de l’usine Minolacs.

Une situation, poursuit-il, qui s’est répercutée sur toute la chaîne de production. « A ce moment, mêmes  les camions  qui acheminent le blé  directement à notre usine accusent un retard dans la livraison ». M .Ntareme affirme que  malgré tout, tant bien que mal,  ils ont  continué à travailler. « Nous en avons profité pour faire  la maintenance de nos machines ».

Toutefois, il déplore  un manque à gagner énorme pour l’entreprise. Avec une production journalière de 140 tonnes, à raison de 37.500 BIF le sac de 25 kg, en deux semaines, il révèle  que l’entreprise a perdu plus de  800 millions BIF.

Et d’assurer : « Avec les récentes livraisons, actuellement, la situation est sous  notre contrôle ». Avec plus de 12.000 tonnes de blé importées, il indique qu’ils seront à mesure   d’approvisionner tous leurs clients. «Dans  les  trois prochains mois, il ne devrait pas y avoir de nouvelle pénurie ».

Les vendeurs des produits dérivés de la farine redoutent une autre pénurie.

Dans cette matinée du lundi 18 mars, le calme assourdissant qui  règne depuis quelques semaines  à l’usine cède la place aux pas empressés des  ouvriers. Tellement, ils sont  affairés  que personne ne salue l’autre en cours de route. « C’est la course contre la montre. Il ne faut pas que j’arrive à temps. Sinon, un autre peut prendre ma place », raconte Marc, un vieil homme rencontré en cours de cheminA l’usine,  mis de côté  les bruits des ouvriers et  des clients qui viennent  s’approvisionner, le vacarme des moulins a repris place.

Les activités reprennent le cours normal

Dans la cour, sous un air enchanté du responsable technique, une cinquantaine d’ouvriers  déchargent  le blé  entreposé sur  les dizaines  de camions en file d’attente. Sur fond de « Naraduze umudugo »  du chanteur Bahaga, ces ouvriers se relaient à tour de bras pour faire vite. Autant dire qu’à cause de cette pénurie, les effets commençaient à se répercuter sur leur quotidien.  « Comme nous sommes payés aux camions déchargés, nous devons faire vite», lance l’un d’entre eux.

Ils affirment qu’un léger mieux s’observe. « Avec 4000BIF/jour,  nos familles ont de quoi mettre sous la dent » .Un sentiment de joie partagé par les tenanciers de boutique, dans une certaine mesure  les éleveurs de bétail. Le prix d’un sac de 25 kg de farine est passé de 37500 BIF à 48000BIF, celui du tourteau de 4000BIF à 8000BIF.

M. Ntareme : « Dans les trois prochains mois, il ne devrait pas y avoir de nouvelle pénurie.»

Cependant, malgré ce léger mieux, pas de mal de commerçants redoutent une éventuelle pénurie. Outre, la logistique, ils redoutent que la pénurie des devises ne vienne empirer  la situation. En témoigne Dismas, un grossiste.  « Rien qu’en deux semaines, j’ai perdu plus de 200 millions BIF. Imaginez ce qui en sera, si la situation venait à se répéter ».Pour  les tenanciers des boutiques, l’ombre d’une hausse de prix  des dérivés des produits de la farine plane déjà dans l’air. Dans certains points de vente, les effets se manifestent. Égide, boulanger,  avoue qu’il a diminué le volume de sa  baguette. « Comme, nous ne pouvons pas hausser le prix du pain, nous devons éviter de travailler à perte ».Des craintes  partagées   par Patrick, un vendeur de beignets à Buyenzi.

« Depuis des jours, en vain, j’essaie d’expliquer aux clients pourquoi le volume n’est plus le même. Mais, ils ne veulent pas comprendre ». Ce dernier craint que si cette  pénurie vient à resurgir, la seule solution sera la hausse du prix du pain. Pour pallier cette éventuelle hausse, sans préciser lesquelles, le ministère du Commerce  indique avoir pris  toutes les dispositions nécessaires.

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