Samedi 02 novembre 2024

Société

Moto TVS : Une acquisition semée d’embûches

20/02/2022 Commentaires fermés sur Moto TVS : Une acquisition semée d’embûches
Moto TVS : Une acquisition semée d’embûches
Des motos TVS dans le parking à proximité de la Brarudi.

Grogne des clients contraints de payer en avance une moto TVS du groupe Ladak dont le prix était revu à la hausse. L’Abuco dénonce un monopole et craint que cette société n’utilise l’argent des clients comme capital. Le groupe Ladak promet de rectifier le tir d’ici fin mars.

« C’est triste! Comment payer la totalité du prix d’une marchandise et la recevoir après au moins deux mois ? Que le gouvernement s’en mêle et trouve une solution durable », implore, très remonté, l’un des motards rencontrés tout près du marché city Market dit chez Sion.

Un autre motard à côté de lui ajoute que se procurer une moto TVS est devenu difficile: « Mon patron s’est inscrit sur la liste pour attendre son tour pour le paiement. Cela a duré plus d’un mois. Après le paiement, il attend sa deuxième moto et cela fait plus d’un mois et demi.»

Les clients qui désirent acheter une moto ne décolèrent pas : bien que le Groupe Ladak ait revu à la hausse le prix de sa moto, il reste très difficile de s’en procurer.
M.N., l’un des clients rencontrés au quartier asiatique, déplore le fait qu’il soit encore difficile d’acheter une moto : « Le prix d’une moto est passé de 3.800.000 BIF à 4.400.000 BIF. On croyait que c’est pour les rendre disponibles sur le marché.»

Un autre client renchérit : « C’est pour la première fois que je dois payer une marchandise pour la recevoir deux mois après le payement. Nous demandons au gouvernement d’intervenir.»

« Le Groupe Ladak utilise l’argent des clients pour s’approvisionner »

Pierre Nduwayo, président de l’Association burundaise des consommateurs (Abuco), fait savoir que ces plaintes remontent avant l’apparition de la pandémie de la Covid-19. Et de déplorer qu’il n’y ait pas de solution à ce problème.
Il regrette que le Groupe Ladak utilise l’argent des clients pour s’approvisionner : « Ce n’est pas compréhensible qu’une entreprise demande aux clients de payer deux mois avant la disponibilisation des marchandises. Cela insinue que ce vendeur n’a pas de capital et utilise l’argent des clients.»

Pour lui, certaines sociétés profitent de leur situation de monopole et font fi des règlements habituels de vente. « Au final, c’est le client qui devient victime».

Ils demandent au gouvernement d’intervenir et de trouver une solution durable : «Que le gouvernement intervienne en régulant le commerce de motos, en disponibilisant les devises pour les opérateurs économiques et en encourageant aussi les autres investisseurs à se lancer dans ce secteur.»

Le Groupe Ladak s’explique

Jean Hugues Rose, chargé marketing et communication au sein du Groupe Ladak, fustige le fait que certaines personnes propagent de fausses informations.

Il soutient que ce sont les clients qui préfèrent payer en avance pour se rassurer qu’ils auront une moto, une fois qu’elle sera disponible.

Il reconnaît certaines difficultés dans la vente des motos vu qu’après paiement, le client doit attendre six mois pour la livraison de la marchandise. Et ce depuis le début de la pandémie de la Covid-19. « En fait, c’est une chaîne d’attente».
Jean Hugues indique, en outre, que cette situation est due à plusieurs facteurs : le manque de devises, le manque de bateau d’embarquement en ces temps de la Covid-19 et la congestion des bateaux qui tarde le déchargement au port de Dar-es-Salaam.

Ce dernier souligne que le fournisseur a haussé le prix jusqu’à 30% et les frais de transport ont aussi sensiblement augmenté en cette période de pandémie du nouveau coronavirus:« Le prix de transport d’un containeur d’Inde à Dar-es-Salaam est passé de 1.700 dollars américains à 6.000 dollars américains. Et de Chine à Dar-es-Salaam, il est passé de 2.000 dollars américains à 10.000 dollars américains. De surcroît, la taxe sur le fret doit également augmenter.»

Pourtant, précise-t-il, nous avons revu le prix de vente à la hausse jusqu’à seulement 20% depuis le mois de septembre 2020. Il promet que ce problème sera résolu d’ici la fin du mois de mars pour que le client puisse payer et rentrer avec une moto le même jour.

Contacté, le DG du commerce au sein du ministère en charge du Commerce a indiqué qu’il est encore nouveau dans ses fonctions. Et partant qu’il doit au préalable s’enquérir de la situation. Il a promis de s’exprimer ultérieurement.

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