Mercredi 24 avril 2024

Santé

Lombalgie: le mal de dos qui peut transformer une vie en cauchemar

07/04/2022 Commentaires fermés sur Lombalgie: le mal de dos qui peut transformer une vie en cauchemar
Lombalgie: le mal de dos qui peut transformer une vie en cauchemar
Un homme qui souffre de la lombalgie en train d’être traité dans un centre de kinésithérapie

De simples douleurs de dos ‘’banales’’, souvent négligées, peuvent pourtant amener une personne à finir sur une chaise roulante. Zoom sur la lombalgie, ce mal de dos qui s’observe aussi chez les jeunes.

« J’ai cru un moment que j’allais finir sur une chaise roulante. » Dans la fleur de l’âge, F.N. a souffert du mal de dos plusieurs fois. A 34 ans, il était loin d’imaginer qu’il pouvait souffrir de ce « malaise des vieux » qui a failli transformer le rêve de sa vie en cauchemar.

Un beau matin, il y a quelques mois, alors qu’il sort tranquillement de sa douche, il a une sorte de vertige et une intense douleur en bas du dos et se retrouve allongé par terre. Il ne peut ni bouger ni se relever. Il ressent une douleur intense au dos. Il a fallu que des gens viennent le relever et l’emmènent immédiatement à l’hôpital. « Je ne pouvais même pas marcher. Les gens qui m’ont vu à l’hôpital, allongé sur le lit à roulettes, ont cru que j’allais mourir».

Il passe plusieurs jours sans pouvoir marcher normalement. Il ne pouvait pas s’incliner ni rester debout pendant quelques minutes. Après avoir pris des antidouleurs et l’application d’une pommade que le médecin lui a prescrite, il retrouve son état normal.

Cinq mois après, il revit la même situation. Sauf que la scène se produit en pleine rue, au centre-ville, alors qu’il faisait simplement des courses. Il confie que les douleurs sont plus intenses qu’auparavant : « J’ai vraiment paniqué et j’avais peur de devenir handicapé. » Il consulte finalement un médecin spécialiste en médecine physique et réadaptation qui lui prescrit des séances de kinésithérapie. Il retrouve rapidement son état normal.

Jeunes ou âgés, toutes les catégories d’âge sont concernées. Scholastique Ndikumana, 65 ans, rencontrée dans un centre de kinésithérapie souffre de la lombalgie, depuis un an. Elle commence à souffrir d’autres maladies : le cœur, les veines se sont bouchées, l’estomac puis les reins. Après, elle raconte que son dos a été atteint : « Je ne pouvais pas m’incliner ni ramasser quelque chose par terre, j’avais très mal au dos. Quand je m’asseyais longtemps, la douleur devenait insupportable. » Elle ne pouvait plus bouger ou dormir dans n’importe quelle position. Elle a dû arrêter certaines activités, comme l’agriculture qui était son principal métier.

Le médecin lui ordonne d’acheter une ceinture lombaire qu’elle devait mettre quand elle faisait des travaux. Mais après six mois, les douleurs se sont accentuées. C’est ainsi que le médecin lui a prescrit 10 séances de kinésithérapie. Elle est à sa dernière, elle va mieux grâce aux différents exercices pour tonifier les muscles du dos.

Une pathologie à ne pas négliger !

Le centre national de référence en kinésithérapie et réadaptation médicale(CNRKR) sis à l’hôpital Roi Khaled a déjà accueilli autour de 800 cas de lombalgie, depuis 2020. Cette pathologie du dos représente la moitié de toutes les pathologies que ce centre reçoit.
Le kinésithérapeute, Gérard Ndacayisaba, explique que la lombalgie est une douleur ressentie au niveau des vertèbres lombaires situées au bas du dos. La forme la plus fréquente est la lombalgie commune (des douleurs de dos qui n’ont pas de cause réelle) qui représente 95% des cas qui s’observent. « Il y a aussi des douleurs de dos causées par des fractures, des accidents ou d’autres maladies, comme le cancer ; C’est ce que l’on appelle la lombalgie spécifique».

Ce spécialiste de la thérapie manuelle orthopédique (domaine qui englobe toutes les problèmes neuro-musculo-squelettiques) indique que suivant la durée des douleurs, la lombalgie se distingue en trois catégories : la lombalgie aiguë (des douleurs qui durent moins de six semaines), la lombalgie subaiguë (entre 6 à 12 semaines) et la lombalgie chronique (plus de trois mois). Quand les douleurs descendent jusqu’aux jambes, le nerf sciatique est touché.

Ce physiothérapeute évoque des facteurs de risque de la lombalgie : « Rester assis ou debout longtemps, le surpoids, surtout une forte corpulence au niveau du ventre, de lourdes tâches, absence d’activités physiques, des os qui s’usent, etc. » Et d’enchaîner : « Le mal de dos est fréquent chez la population active, âgée de 30 à 59 ans, qui travaille, plus exposée aux différentes tâches physiques, au stress, etc. »

Des conséquences fâcheuses

Gérard Ndacayisaba souligne que la lombalgie, surtout chez les hommes, a un grand impact sur les relations sexuelles : « C’est d’ailleurs la première plainte de la plupart des patients que le centre accueille. L’homme n’est plus capable de faire des mouvements qui lui font mal au dos. »

Une personne qui présente la lombalgie peut perdre la capacité de faire certaines tâches qui demandent surtout de s’incliner ou n’est plus capable de se tenir dans certaines positions.
Si elle n’est pas traitée, la lombalgie peut être handicapante et le patient pourra finir en chaise roulante.

Il conseille de s’habituer à des pratiques ‘’banales’’ mais très importantes pour prévenir cette maladie : « Eviter de rester assis pendant longtemps. Une fois assis, bien se positionner dans la chaise, éviter de se courber. Si l’on est devant un ordinateur, il faut garder une distance d’au moins 50 cm. Le regard doit être droit, à la hauteur de la partie supérieure de l’écran pour éviter d’incliner la tête. »

Quid des personnes qui portent des sacs à dos ?« Il faut le porter correctement sur les deux épaules pour l’équilibre.

Eviter de porter souvent des chaussures à haut talons. Pratiquer du sport, trois fois par semaine, pendant au moins 30 minutes. Faire des pauses entre les heures de travail, marcher un peu », conclut-il.

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