À quelques mois des élections parlementaires et communales, Patrick Nkurunziza, président du parti Frodebu a annoncé le vendredi 29 novembre 2024, la création d’une coalition politique visant à « changer les choses » au Burundi. Sans langue de bois, il assure qu’avec cette coalition, il n’y aura plus de possibilité d’une tricherie électorale. Ce qui ne convainc pas certains observateurs de la politique burundaise qui estiment que c’est du « déjà fait ». Cette alliance en gestation va-t-elle redéfinir l’horizon politique ? Les langues se délient.
Du 5 au 6 décembre 2024, le Burundi abritera une Table ronde sur l’investissement dans le cadre de la mobilisation du financement pour la réalisation de la Vision 2040-2060. Au cours d’une émission à la RTNB, postée sur le site de la présidence, certaines hautes autorités ont déjà fait des déclarations sur ce financement de la Vision. Certains économistes et activistes de la société civile estiment qu’il y a du pain sur la planche et qu’il faut convaincre.
Pour Jean Ndenzako, professeur d’universités et ancien économiste à la Banque mondiale, à la Banque Africaine de Développement et à l’Organisation Internationale du Travail (OIT), la Table ronde des partenaires au développement et investisseurs privés prévue les 5 et 6 décembre 2024 à Bujumbura représente une initiative majeure du gouvernement pour attirer les investisseurs étrangers, mais qui suscite à la fois espoir et questionnements quant à sa capacité à transformer concrètement le paysage économique burundais.
Du 14 au 16 novembre 2024, c’était la semaine dédiée aux « héros » de la paix et de la démocratie. Le parti CNDD-FDD et ses militants ont commémoré, devant le mémorial de Mpanda, leurs combattants morts sur le champ de bataille. À l’occasion de ces festivités, le chef de l’Etat a livré le message sur les acquis de leur lutte armée. Des éloges difficiles à passer chez certains anciens chefs rebelles et politiciens burundais.
L’économie burundaise est en berne. Les prix des denrées de première nécessité montent en flèche. Pourtant, dans leurs messages, les autorités burundaises estiment que le Burundi peut s’autosuffire. Ce qui est loin des points de vue des experts économistes et des défenseurs des droits de l’Homme.
Les victimes des inondations de Gatumba délocalisées à Matyazo rencontrent plusieurs problèmes. Aléas climatiques, insuffisance des produits vivriers, manque d’endroits décents pour dormir, difficile accès des enfants à l’école, longues distances pour avoir de l’eau, violences sexuelles, …. Voilà ce qu’ils vivent au quotidien. Reportage
À environ sept mois des élections parlementaires et communales, l’intention d’un vaste rassemblement est sur les rails dans le milieu de l’opposition burundaise. Dans un communiqué conjoint, Patrick Nkurunziza et Jean Minani s’engagent pour un « Frodebu uni ». Certains observateurs considèrent ce rapprochement inattendu comme un « mariage contre nature et qui risque de coûter cher au Frodebu ». Patrick Nkurunziza donne des explications.
En vue de la constitution d’un fichier électoral, l’enrôlement des électeurs a eu lieu au Burundi du 22 au 31 octobre 2024. Par moment, des gens ont été empêchés d’accéder à certains services ou d’obtenir des documents administratifs. Exhiber au préalable un récépissé attestant leur enregistrement au rôle d’électeurs était une condition sine qua non. Le ministre de l’Intérieur reconnaît les faits tout en précisant qu’il s’agit des mesures « incitatives » face à la faible affluence à l’inscription. Pourtant, les chiffres de la Ceni sont « satisfaisants ». Cette situation soulève des questions au sein de l’opinion. Reportages et témoignages.
Au moment où l’activité d’enrôlement des électeurs qui a commencé le 22 octobre 2024 se poursuit à travers tout le pays, Agathon Rwasa avait alerté le ministre de l’Intérieur, lors de la séance plénière à l’Assemblé nationale du 18 octobre sur l’octroi irrégulier de la Carte nationale d’identité. Inquiet mais doutant de l’existence de ces irrégularités, le ministre Niteretse avait tranché que ces dernières sont à réprimer. Iwacu a mené une enquête dans certains endroits du pays.
Alors que l’ambiance pré-électorale était, en 2019, relativement de mise, la situation n’est pas la même à la veille des élections de 2025. À environ huit mois des élections législatives, communales et sénatoriales, Iwacu a approché certains chefs des partis politiques. Ils expliquent ce manque d’engouement aujourd’hui.
Bien que le train conduisant aux élections de 2025 soit en marche au Burundi, certains acteurs politiques s’inquiètent de « l’incohérence » entourant les lois électorales. Selon eux, il y a des dispositions qui portent à confusion ou qui se contredisent. Si aucun ajustement juridique n’est fait à temps « il y a risque de chevauchements lors de l’encadrement et de la conduite des élections ».
Lors de la séance de moralisation qui s’est tenue à Cankuzo, chef-lieu de la nouvelle province de Buhumuza, le 19 septembre 2024, le président Ndayishimiye a décrit la situation actuelle au Burundi comme une période de « stabilité », soulignant une accalmie dans le pays alors que les élections ne sont prévues que dans cinq mois. Cependant, en dépit de cette perception de stabilité, certains politiciens interprètent cette période comme un signe de résignation face à l’intolérance politique persistante.