Samedi 14 décembre 2024

Politique

Revue de la presse

01/03/2024 Commentaires fermés sur Revue de la presse

Au menu de l’actualité de cette semaine consacrée à la région :

Au Goma accueille les chefs des états-majors de la SADC et du Burundi, L’UE appelle la RDC à cesser tout soutien aux FDLR. En Tanzanie, l’opposition manifeste pour demander une réforme électorale en vue de la présidentielle 2025.

Ali Hassan Mwinyi, ancien président de la Tanzanie, est décédé à l’âge de 98 ans. En Ouganda, les victimes des atrocités commises par Dominic Ongwen sont indemnisées.

Le Kenya et l’Éthiopie renforcent leurs relations diplomatiques. Le Soudan du Sud blâme la crise sur le Soudan et les attaques en mer Rouge.

RDC : Les Commandants militaires de la SADC et du Burundi convergent à Goma

Les chefs des états-majors des pays contributeurs des troupes de la force de la SADC déployées en RDC, ainsi que le Burundi, pour soutenir les FARDC dans la traque des M23, ont récemment débarqué à Goma pour une rencontre de haut niveau.

Ces chefs militaires se réuniront pour élaborer des stratégies militaires visant à rétablir la paix dans l’Est de la RDC

Le Général d’armée, Jacob Mkunda de Tanzanie et le Général Major Kachisha du Malawi ont été les premiers à arriver, suivis par le Général d’armée Christian Tshiwewe de la RDC et le Général d’armée sud-africain Maphwabya Sizani. Général Prime Niyongabo, chef d’état-major burundais avec qui la RDC collabore militairement, est également arrivé dans la capitale du Nord-Kivu.

Accueillis par le Commandant des Forces terrestres congolaises, le lieutenant-général Fall Sikabwe, le commandant de la SAMI-RDC et le Gouverneur militaire Peter Chirimwami, ces chefs militaires se réuniront pour élaborer des stratégies militaires visant à rétablir la paix dans l’Est de la RDC et à permettre le retour des déplacés internes dans leurs régions d’origine.

Pendant leur séjour à Goma, deux véhicules blindés de la SAMI-RDC ont été pris pour cible par des obus tirés depuis les collines contrôlées par les rebelles du M23 près de la cité de Sake, mais aucun incident important n’a été signalé.

RDC : l’Union Européenne demande à la RDC de mettre fin à la collaboration avec le FDLR

L’Union Européenne (UE) a réaffirmé sa position sur la crise rwando-congolaise, en maintenant son équilibrisme diplomatique. Elle a appelé le Rwanda à cesser tout soutien aux rebelles du M23 tout en demandant à la République démocratique du Congo (RDC) de mettre fin à toute collaboration avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

L’UE a demandé à la RDC de cesser toute collaboration avec les FDLR.

Selon l’UE, les autorités congolaises doivent garantir que les instructions données à leurs forces armées en novembre dernier concernant les rebelles rwandais des FDLR soient rapidement mises en œuvre.

Jutta Urpilainen, commissaire chargée des partenariats internationaux de l’UE, a déclaré devant le Parlement européen que « la RDC doit cesser tout soutien et toute coopération avec les FDLR et d’autres groupes armés, et veiller à ce que sa population soit protégée contre tout danger. »

L’UE a également condamné les discours de haine, la xénophobie et les politiques ethniques, épousant ainsi la thèse défendue par le Rwanda. Elle a exprimé sa préoccupation quant au niveau de discours de haine et de violences ethniques, rappelant les pires moments de l’histoire de la région, notamment à l’approche du 30e anniversaire du génocide perpétré contre les Tutsis du Rwanda.

Elle a appelé tous les acteurs politiques et de la société civile, y compris au plus haut niveau, à s’abstenir de tels discours et à intensifier leurs efforts pour les contrer.

Cette position de l’UE témoigne de sa volonté de jouer un rôle actif dans la résolution de la crise régionale tout en soulignant l’importance de protéger les populations civiles et de promouvoir la paix et la stabilité dans la région.

Tanzanie : L’opposition en manifestation pour réclamer une réforme électorale pour les élections de l’année prochaine.

Manifestation de Chadema, le principal parti d’opposition tanzanien, à Dar es Salaam, le 24 janvier 2024. AP

Les principales villes de la Tanzanie, dont Dar-es-Salam, Mwanza, Mbeya et Arusha, sont devenues le théâtre des manifestations de l’opposition depuis deux mois. Ces manifestations sont motivées par la demande de réformes électorales crédibles en prévision de l’élection présidentielle de 2025, rapporte la RFI.

L’opposition, principalement représentée par le parti Chadema, critique les réformes proposées par le gouvernement comme étant superficielles et insuffisantes. Les revendications incluent la mise en place d’une commission électorale indépendante et une nouvelle Constitution.

Les manifestations ont attiré une participation massive de citoyens ordinaires, démontrant un mécontentement généralisé face à divers problèmes tels que le coût de la vie élevé, les coupures d’électricité et la pénurie de sucre. Les organisateurs des manifestations, comme Godbless Lema, soulignent la pacificité des rassemblements et la forte mobilisation populaire, avec des dizaines de milliers de personnes participant aux manifestations à travers tout le pays.

Ces manifestations sont devenues plus importantes depuis la levée de l’interdiction des meetings politiques en janvier 2023 par la présidente Samia Suluhu Hassan. Elles exercent une pression croissante sur le Gouvernement en vue des élections de 2025.

L’analyste politique, Maria Sarungi Tsehai observe que la présidente est sous pression pour trouver un équilibre entre la nécessité de ne pas réprimer l’opposition et les préoccupations de maintien de l’ordre public.

Les négociations entre l’opposition et le parti au pouvoir, le CCM, autour des réformes électorales ont été rompues en janvier 2024, l’opposition dénonçant des propositions jugées insatisfaisantes. Outre les réformes électorales, l’opposition vise également à réduire les pouvoirs de la présidente Samia Suluhu Hassan, en prévision des prochaines élections.

Cette dernière, devenue présidente en 2021, à la suite du décès de son prédécesseur John Magufuli, envisage de se présenter à l’élection présidentielle de 2025. L’opposition prévoit de nouvelles journées de mobilisation à venir.

L’ancien président Ali Hassan Mwinyi, à l’origine de la démocratie multipartite en Tanzanie, est mort.

Ali Hassan Mwinyi a dirigé la Tanzanie de 1984 à 1994. © AFP

Ali Hassan Mwinyi, ancien président de la République Unie de Tanzanie, est décédé à l’âge de 98 ans, laissant derrière lui un héritage marqué par son rôle dans la démocratisation multipartite du pays.

Il a été à la tête de la Tanzanie de 1984 à 1994, période pendant laquelle il a entrepris des réformes économiques et politiques significatives. Sa mort a été annoncée par l’actuelle présidente, Samia Suluhu Hassan, qui a exprimé sa tristesse et a déclaré qu’il suivait un traitement pour un cancer du poumon.

Ali Hassan Mwinyi a été désigné par Julius Nyerere, héros de l’indépendance, pour lui succéder à la présidence. À son arrivée au pouvoir, il a hérité d’un pays en difficulté économique après des décennies de politique socialiste.

Il a opté pour la libéralisation de l’économie tanzanienne en ouvrant le pays aux importations et en levant les restrictions sur la création d’entreprises privées. Dans ses mémoires, il a justifié ces réformes en expliquant les limites du modèle économique précédent, qui avait privé de revenus les petits commerçants.

En 1992, Ali Hassan Mwinyi a instauré la démocratie multipartite en Tanzanie, permettant ainsi à des partis d’opposition de participer aux élections présidentielles.

Cependant, sa décennie au pouvoir a été entachée de controverses, notamment des accusations de favoritisme envers les Musulmans pour les plus hauts postes gouvernementaux. Il a également été critiqué pour sa gestion de l’économie, marquée par des scandales de corruption qui ont conduit plusieurs bailleurs internationaux à suspendre leur aide en 1994.

Depuis son retrait de la scène politique en 1995, Ali Hassan Mwinyi est resté discret. Sa mort marque la fin d’une époque pour la Tanzanie et soulève des questions sur son héritage politique, entre réformes économiques controversées et instauration d’une démocratie multipartite.

Ouganda : la CPI ordonne des réparations pour les victimes d’Ongwen

Selon Afrucanews, la Cour pénale internationale (CPI) a décidé d’accorder des réparations aux victimes, individuellement et collectivement, dans l’affaire concernant Dominic Ongwen, ancien commandant rebelle de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), actuellement détenu.
Ongwen était l’un des principaux chefs de la LRA, une milice rebelle active dans le nord de l’Ouganda à partir de 1987 pendant deux décennies.

La CPI impose 52 millions d’euros de réparations aux victimes de Dominic Ongwen © AFP

La CPI a attribué à chaque victime, estimée à 49 772, une indemnisation individuelle symbolique de 800 dollars américains, totalisant un montant record de 56 millions de dollars. Cependant, les victimes ne recevront pas immédiatement ces paiements. Un organisme fiduciaire a été chargé de collecter les fonds nécessaires, et la communauté internationale est appelée à faire des dons.

En plus des réparations individuelles, le tribunal a également accordé des réparations collectives à la communauté, axées sur des programmes de réhabilitation visant à atténuer tous les types de préjudices subis.

Dominic Ongwen a été reconnu coupable de 61 crimes de guerre et crimes contre l’humanité par la CPI en février 2021, incluant des crimes sexuels et sexistes, le recrutement et l’exploitation d’enfants pendant la guerre.

Il a été condamné à 25 ans de prison. Sa participation à la guerre a entraîné le déplacement de milliers de personnes et causé la mort de centaines de personnes dans le nord de l’Ouganda.

Actuellement, Ongwen purge sa peine de prison en Norvège.

Le Kenya et l’Éthiopie souhaitent renforcer leurs liens.

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed est au Kenya pour discuter de l’accord Éthiopie-Somaliland.

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, lors de sa visite d’État à Nairobi, a souligné l’importance pour l’Éthiopie et le Kenya de renforcer leurs liens pour faire face aux difficultés communes rencontrées par les deux pays.

Il a exprimé le désir de résoudre les problèmes communs afin de promouvoir le développement économique et de servir d’exemple aux autres nations africaines.

Abiy Ahmed a déclaré lors d’un déjeuner organisé par le président kenyan William Ruto : « Nous avons beaucoup de problèmes en Éthiopie et au Kenya. Nous ne voulons pas en rajouter d’autres. Nous préférons résoudre les problèmes des uns et des autres afin d’élever le niveau économique des deux pays et d’être des pays exemplaires aux yeux des autres frères africains.»

La signature par l’Éthiopie d’un protocole d’accord avec le Somaliland le 1er janvier, a provoqué des tensions avec la Somalie, qui considère le Somaliland comme faisant partie de son territoire. La somali a menacé de déclencher une guerre en réponse à cet accord. Le Somaliland affirme que l’Éthiopie a accepté de reconnaître son indépendance en échange d’un port naval.

Le Premier ministre Abiy Ahmed a souligné que les liens bilatéraux entre les deux pays peuvent servir de modèle pour libérer l’Afrique tant sur le plan politique que sur le plan économique.

Soudan du Sud : Juba accuse Khartoum et les attaques en mer Rouge d’être derrière sa crise économique.

Le gouvernement du Soudan du Sud a récemment pointé du doigt le Soudan voisin et les attaques en mer Rouge pour expliquer en partie la crise économique que traverse le pays.

Selon le ministre de l’Information, Michael Makuei Lueth, les combats au Soudan voisin et l’instabilité dans la mer Rouge, notamment les attaques menées par les rebelles Houthis du Yémen contre des navires internationaux, ont touché les exportations de pétrole du Soudan du Sud, principale source de revenus du pays.

Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, lors d’une session plénière du sommet climatique de l’ONU COP28, le 2 décembre 2023, à Dubaï, aux Émirats arabes unis – © africanews

M.Lueth visait à mettre en lumière la situation économique préoccupante du Soudan du Sud depuis la signature de l’accord de paix en 2018, qui a mis fin au conflit interne. Les puits de pétrole, touchés par des inondations durant la dernière saison des pluies, ne sont pas encore pleinement opérationnels, aggravant ainsi les faibles niveaux de productivité du secteur pétrolier.

En plus des difficultés de production, l’oléoduc reliant le Soudan du Sud à Port-Soudan, principale plaque tournante sur la mer Rouge, est bloqué dans les zones de combat au Soudan voisin. M. Lueth souligne que même si le pétrole atteignait Port-Soudan, il serait difficile de l’expédier en raison des menaces pesant sur la navigation en mer Rouge, ajoutant à la crise économique du Soudan du Sud.

La situation au Soudan voisin s’est détériorée depuis mi-avril de l’année passée avec des affrontements entre les forces soudanaises rivales, entraînant une escalade des combats à travers le pays et ayant des répercussions sur le Soudan du Sud. Ces troubles ont déjà causé des milliers de morts et forcé des millions de personnes à fuir leurs foyers.

Le Soudan du Sud, qui a obtenu son indépendance du Soudan en 2011 après des décennies de guerre civile, reste fortement dépendant de ses exportations de pétrole pour sa stabilité économique. La situation instable dans la région, notamment au Soudan voisin et dans la Mer Rouge, continue de peser sur l’économie et la stabilité du pays enclavé.

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