Jean Butoyi, le martyr de Mutaho |
Age 70 ans | Obédience politique : inconnue
Jean Butoyi vivait sur la colline Nzove zone Gwisabi en commune Mutaho au milieu de ses enfants et petits enfants. Il avait 70 ans quand un groupe d’assassins commandé par Pascal Ndayikengurukiye alias « commissaire Gikashi », président de la ligue des jeunes imbonerakura à Mutaho l’a tué.
Le jour de sa mort, lui et sa femme venaient d’une fête familiale chez leur gendre. « Nous étions restées derrière en discutant entre femmes. Il s’empressait de rentrer, il ne savait pas que les tueurs l’attendaient chez lui », raconte-t-elle.
Quand elles ont entendu des coups de feu, elles croyaient que c’était loin. D’après Anatole Niyonkuru, un voisin de la famille, qui est parmi les personnes qui étaient arrivés les premiers chez Butoyi, personne ne se doutait que c’est Jean Butoyi qu’on venait d’assassiner. « Le vieux était étendu devant la porte de sa maison. Une balle avait traversé la tempe en arrachant une partie de la mâchoire. Nous avons regardé sil n’y a pas de traces de sang qui nous conduisent jusqu’aux tueurs, personne n’aurait pensé que c’est Gikashi qui avait assassiné Butoyi. Nous aurions pensé aux bandits», a raconté Abel, le fils.
Depuis, rien n’est plus comme avant dans la famille du défunt. « La vie est devenue très dure », raconte sa femme et les voisins. Jean Butoyi avait encore de la force pour s’occuper de sa famille malgré son âge avancé « Il n’avait pas beaucoup d’argent mais il parvenait à payer les travailleurs avec son commerce de tabac. Mais aujourd’hui, j’ai même de la peine à m’acheter du sel de cuisine », murmure Salomé Mfayokurera avec des larmes dans la voix.
Pour la population de Mutaho, Jean Butoyi est un martyr. Son sang versé les a libérés du joug de Gikashi et ses imbonerakure. Après le meurtre, Pascal Ndayikengurukiye et ses acolytes ont été attrapés et emprisonnés. Aujourd’hui, la population de Mutaho vit dans la paix. « Au moins son sang a servi à quelque chose Nous lui devons la sécurité. Que son âme repose en paix. Sans la preuve de cette trace de sang, personne n’aurait osé accuser Gikashi alors qu’il était soutenu par des personnalités haut placées ».
« Si nous le pouvions, nous érigerions un monument en mémoire de son sacrifice », ajoute une femme. A Nzove ou à Kidasha, la colline d’origine de Gikashi, beaucoup ne se cachent pas pour affirmer que Jean Butoyi est un martyr. « Si ces assassins étaient encore libres, plusieurs personnes seraient mortes sans qu’ils soient inquiétés. Ils avaient déjà dressé une liste des gens à exterminer », a indiqué Joseph, un habitant du coin.
Déo Minani, le footballeur |
Age : 18 ans | Obédience politique: inconnue
«Il venait de réussir au concours national », lâche difficilement son père, Mathias Bigirimana. Habitant la colline Muhuzo, zone Giheta, commune Marangara(Ngozi) et étudiant à l’Ecole Primaire Gicumbi II, Déo Minani était célèbre dans le coin grâce à ses talents de footballeur. « Il était toujours en première ligne dans le football. C’est lui qui nous organisait dans différents matchs», témoigne un jeune, voisin. Générose Nabigo, sa mère, toujours sous le choc, se souvient du sens de l’humour de son benjamin. Elle ne cache pas sa peine: « Que me reste-t-il ? Parmi mes huit enfants, seul Minani vivait aujourd’hui avec nous. »
Le 3 juin 2013, sur la colline Muhuzo de la commune Marangara en province Ngozi, deux militaires se rendent dans un ménage soupçonné de tenir un commerce illégal de vente de carburant (mazout). L’un des militaires s’est introduit à l’intérieur de la maison. Son collègue resté dehors a tiré croyant que sonami venait d’être pris en otage pour le libérer. Déo Minani passait tout près de la maison et la balle l’a atteint et il est mort.
Jean Kayobera, l’activiste |
Age : 54 ans | Obédience politique : Membre du Cndd-Fdd
Son assassinat s’est produit le 1er avril 2013, aux environs de 21 heures. Il a été tué par une grenade lancée par un militaire du 11ème Bataillon, en congé. La scène se passe sur la sous-colline Bwarama en commune Kayanza.
La victime vient de dîner avec Virginie Nahimana, son épouse, quand le militaire débarque, visiblement ivre : « Il a demandé à mon époux de l’accompagner chez sa belle famille pour plaider en sa faveur afin que sa femme regagne le toit familial.» Suite aux querelles persistantes entre lui et son épouse, celle-ci a quitté le domicile conjugal et est retournée chez ses parents. Le militaire confie à Jean Kayobera qu’il n’en peut plus de vivre seul et qu’il doit passer la nuit avec sa femme.
Jean Kayobera rétorque au militaire de revenir le lendemain car il se fait tard : « Je n’avais aucune inquiétude car j’étais habituée à ce que les gens demandent un service à mon mari », confie encore Virginie Nahimana.
Longtemps chef collinaire, les gens se confient à lui très souvent et personne ne se doute de ce qui va arriver malgré un ton de plus en plus insistant du militaire. Jean Kayobera lui oppose un non catégorique.
Croyant qu’il allait partir, la victime se dirige vers sa maison. C’est alors qu’éclate le drame. Le militaire vient de lancer la grenade. Jean Kayobera meurt sur le champ. Trois personnes sont gravement blessées dont le militaire : « J’ai entendu un bruit assourdissant et je me suis retrouvé sur le sol », se souvient R.N., un voisin de la victime
En larmes, Virginie Nahimana, se dit désespérée à cause de la mort de son époux : « Je me demande pourquoi ne suis-je pas morte ce soir là. Il aurait été mieux que je sois enterré avec lui car la vie sans lui m’est insupportable. »
Rémegie Nzobirinda, président du comité exécutif des cultivateurs de café en commune Kayanza, estime que sa mort est une grande perte pour sa famille et le pays : « Il était parmi les quatre personnes chargées de la culture du café sur la colline et était un membre très actif dans différentes associations.»
Du côté des voisins, la désolation est totale. D’après les témoignages recueillis sur place, la victime était très proche des gens : « Il était très apprécié car il donnait de petits crédits aux gens », indique un de ses voisins.
Jean Kayobera était né en 1959 à Bwarama en commune Kayanza. Il avait quatre enfants et trois petits enfants. Il élevait deux orphelins de 11et 12 ans chez lui et sa femme se demande comment elle va pouvoir élever ces enfants sans aide.
Térence Ndereyimana, le touche à tout |
Age : 43 ans | Obédience politique : inconnue
Le 4 mai 2013, vers 23 heures, sur la colline Gitaba de la zone Ndava, Thérence Ndereyimana est en train de servir la bière aux clients dans le bar où il travaillait.
Selon des témoins, il aurait demandé au chef de la position policière de cette localité de lui payer l’argent qu’il lui devait.
D.H., l’un de ceux qui ont assisté à la scène raconte : « Nous l’avons entendu appeler le policier. Ils sont sortis du bar et ont commencé à parler comme des vieux amis. » Tout d’un coup, le policier s’est emparé de son ceinturon et a frappé Térence sur la tête. La victime, touché à l’œil, a commencé à saigner. Il a ensuite perdu connaissance.
Craignant le pire, ses amis l’amènent au centre de santé de Nyabihanga, le plus proche de Gitaba pour des soins d’urgence mais la victime meurt une heure plus tard. Ses proches et amis n’en reviennent toujours pas : « Je n’arrive pas à croire qu’il soit mort même si cela fait bientôt trois mois », laisse échapper R.M, l’un des chefs collinaires de Gitaba.
D’après lui, Térence Ndereyimana était très apprécié sur cette colline car il construisait des maisons en plus de la vente de la bière : « C’était aussi quelqu’un qui prodiguait beaucoup de conseils à tout le monde. »
Du côté de sa famille, la tristesse est grande : « il avait 7 enfants dont l’aîné étudie en 7ème au collège communal de Gatwe. Comment vont-ils vivre maintenant qu’il n’est plus là », se demande Clotilde Girukwishaka, une de ses voisines.
Thérence Ndereyimana était né en 1970 sur la sous-colline Nkingu de la colline Butasi en zone Ndava de la province Mwaro. Il abandonne les études alors qu’il n’a que dix ans. Adolescent, il apprend la maçonnerie avant d’être menuisier. Au moment de sa mort, il travaillait dans un bar en même temps dépôt de bière.
Raymond Kirajaganya, l’élève motard |
Age : 19 ans | Obédience politique : inconnue
Le 22 avril 2013, vers 17 heures, le jeune Raymond Kirajaganya partage un verre avec des amis dans la localité de Bugarama, très prisée pour ses brochettes. Un policier, affecté à l’Appui Pour la protection des Institutions (API) se pointe et lui demande de le transporter à Ryarusera. Le jeune homme prend sa moto et embarque le policier.
Sur le chemin, une jeune fille demande à Raymond Kirajaganya de la conduire aussi sur la même moto mais le policier refuse.(Pratique interdite mais courante chez les motards. NDLR)
Le client étant roi, dit-on, le jeune homme continue sa route. Pendant ce temps, deux hommes à bord d’une autre moto filent Raymond Kirajaganya à son insu. Le jeune homme ne se doute pas qu’un piège vient de se refermer sur lui.
Au niveau de la colline Gakenke, le policier sort un pistolet et tire deux coups. Raymond Kirajanganya est touché sur la tête et meurt sur le champ. L’assaillant s’empare de la moto et prend la fuite avec les deux hommes.
La population du coin donne l’alerte. D’autres taxi-moto ainsi que des policiers poursuivent les malfaiteurs et les attrapent au niveau de la localité de Mageyo en commune Mubimbi de la province Bujumbura dit Bujumbura rural. Ils sont actuellement emprisonnés à Muramvya.
Raymond Kirajanganya était élève au collège communal de Ryarusera. Quatrième d’une fratrie de 7 enfants, ses proches le décrivent comme un jeune parlant peu, presque taciturne mais respectueux et aimant sa famille : « Notre oncle lui avait acheté la moto pour qu’il puisse se payer les frais scolaires et le matériel dont il avait besoin à l’école », confie Bienvenue Mbonimpaye, son grand frère.
En plus de faire ce métier, le jeune homme gardait les vaches et s’occupait beaucoup des travaux champêtres. Comme nous n’étions plus que deux à la maison, indique toujours son grand frère. « Il m’aidait beaucoup chaque fois qu’il revenait de l’école.»
Raymond Kirajaganya était né en 1994 sur la colline Gakenke de la zone Ryarusera en commune et province Muramvya. Il était chrétien catholique, il était devenu boy scout l’année dernière.
C’est triste toutes ces morts, une grande perte pour les familles et le pays. Mais il faut dire que les cas cités n’ont rien à voir, pour la majorité de ceux-ci, avec les exécutions extra-judiciaires reprochées au pouvoir. On peut même constater qu-il y a des membres du parti au pouvoir tués. Le réalisateur de l’enquête n’a pas bien compris le sujet. De ces cas là, ça existent dans tous les pays même les plus démocratiques au monde!!!
Ces policiers representent l’Etat , L’Etat les a formés , armés et mandates avec l’argent du contribuable. Responsabilité 101 …
J’ai la chair de poule en lisant et en regardant les images de ces innocents! Quand est-ce que les Hutu arrêteront de s’entre-tuer? Mon Dieu c’est Horrible où va notre petit Burundi? Que Dieu nous vienne en aide
Iwacu est un journal que j’aime et que je respecte beaucoup mais pour cet article je reste sur ma soif et je regrette que notre bien aimé journal au lieu de montrer les éxecutions extra-judiciaire, il a fait des enquêtes sur des cas d’assassinat qui n’ont rien à voir avoir le sujet. Qu’un individu perde sa vie c’est toujours regrettable et on a de la compassion pour sa famille. Les cas d’exécution extra judiciaire sont monnais courante avec le pouvoir du CNDD FDD et si les journalistes de iwacu écoutent la RPA, ils ont déjà entendu des cas de paisible citoyens qui sont embarqué dans les Toyota Don Hollandais de la Police (ou Kizunguzungu) ou des DC des SNR et le lendemain on trouve leur cadavres flottants dans les rivières,… Rwembe à lui seul a fauché une dizaine. Les 20 cas que Iwacu a publié (sauf pour le cas de Businde) concerne des crimes commis par des gens qui n’ont pas de responsabilité administratives et donc non imputables au pouvoir CNDD FDD. Qu’un policier/militaire ivre, indispliné tire sur un individu je ne vois pas en quoi il s’agit d’une éxecution extrajudiciaire.
Les journalistes que IWACU a envoyé gutohoza izo nkuru devraient rembourser les frais de mission (kiretse nimba ari la rédaction du journal yagize censure).
Yooo, abo bantu bo kwa Zebiya jewe mbonye bari abamarayika kabisa. Imana ibakire mu bwami ihe kwihangana imiryango, birababaje cane!!!!!
La sante mentale des policiers me parait plus preoccupante par rapport a autre chose.
Dans un pays qui sort de la guerre on ne peut pas esperer plus. On ne peut pas demander au policiers d’aller securiser la population alors qu’eux memes ils ont besoin d’un traitement neuropsychiatrique.
Les pouvoirs publics doivent prendre l’affaire au serieux.
Je suis particulierement touche par les veuves et les orphelins.
Il faut faire quelque chose pour soulager leurs ames. Que l’Etat les indemnise c’est son devoir.
D’urgence!
Moi, je trouve que nos journalistes doivent chercher des mots pour le rédire parce que le extra judiciaire ne pas convainables à tous ces morts. S’ils veulent dire que les gens meulent c’est normales mais qu’ils n’exageraient pas en utilisant les mots qui ne conviennent pas. Merci
C’est douloureux tous ces morts à cause de l’intolérance, de la violence facile et parfois encouragées par l’impunité de certains crimes. Cependant, les crimes qu’Iwacu décrit ne correspondent pas, à mon sens, à la qualification d’exécution extra-judiciaire. A par le boucherie de Businde, qui est une grosse bavure policière et non une exécution extrajudicaire, les autres sont des crimes crapuleux et un seul est de type conjungo-sentimental. Vous aideriez les lecteurs à identifier les vrais cas extrajudiciaires, c.-à-d. ceux concernant les gens qui ont été arrêtés par les autorités (dont policières) et qui seraient portés disparus ou sont morts en étant entre les mains de l’Etat sans que leur mort soit naturelle.
Je suis tout de même d’accord avec vous.
Je peux parler d’Exécution extra judiciaire à Businde mais les autres cas n’ont rien à voir avec cette exécution.
Mais des autres cas existent. Il fallait nous présenter ces derniers.
Si un Enseignant bat un enfant(élève) à mort, est-ce une Exécution extra judiciaire?
None executions extra judiciaires ziri hehe ko mbona ari des policiers ivres ou irresponsables qui commettenet tous ces actes? None Leta yabatumye kwica abo bantu iri hehe imbere ko ba APRODH bavuga exécutions extra judiciaires. Uwoba abitegera neza yombarira
Ndakubaze gato mutama wabandi, ibi hari uwuriko arabiha umugongo ngo ntibimuraba mugabo mfatiye kubanyanyi ba Gwasa abenshi mubapfiriye imbere yubwo butungane tutazi iyo bukorera Kandi ndazi abama imbere yubutunggane bagataha nibeshi, kuvuga rero ko ari imborerwa zabapolice mubanze mundabire uwabatumye,None bagira ko ari ibitazi canke ibitangaza ??????? canke bari kukazi ??? Aho !!!!!!!!!!!! nayo abantu bafyina nkaya majambo mbona bamwe ngo ni inboregwa abandi ibindi ntaco bazoteba babone abaribo turindire mugabo muzoteba mumenyeere ntaco
ha ha ewe Rwasa sha : erega bavuze exécutions extrajudiciaires cela s’applique même aux crimes « commis par des policiers ivres ou irresponsables » . cela s,applique également nimba Leta yabatumye kwica abo bantu canke itabatumye.
Mugabo siwe we nyene udshaka kuvyumva kuko no mubindi bihugu bifise izo ngorane , LES COUPABEL JEOUENT DU SOPHISME surtout que : « les exécutions extrajudiciaires sont difficiles à recenser et à distinguer des crimes de droit commun et des règlements de comptes »
Murakoze
Source:
1. http://www.amnestyinternational.be/doc/s-informer/notre-magazine-le-fil/libertes-archives/les-anciens-numeros/416-numero-de-septembre-2005/3-Dossier,903/article/3-8-le-far-west-des-executions.
2. http://www.crin.org/violence/search/closeup.asp?infoID=26876
ibibintu birateyubwoba cane
C’est triste, je ne parviens pas a comprendre comment les gens qui sont charges de s’occuper de la securite de la population mais d’une facon la perturbe. I’ll faut faire tout le possible pour que ces assassins soient punis severement. Bcp d’orpherins, veuves qui n’ont pas a les aider. Si c’est un agent de l’ordre, le Gouvernement doit recompenser les familles.