Dimanche 19 mai 2024

Archives

Éducation : les grossesses leur font abandonner l’école

22/06/2011 Commentaires fermés sur Éducation : les grossesses leur font abandonner l’école

Le manque de l’éducation sexuelle, de santé de reproduction et la dégradation des mœurs seraient les principales causes du phénomène.

Pour Béatrice Nijebariko, coordinatrice de FAWE/Burundi, c’est un phénomène qui date de longtemps : « Seulement, c’est médiatisé ces derniers jours. » Ainsi, explique-t-elle, une étude faite en 2006 avait mis en évidence les situations qui exposent particulièrement les filles- élèves aux grossesses en dehors des accidents et des agressions: « Certaines conditions défavorables du milieu de vie; le manque d’informations suffisantes sur la Santé de la Reproduction et le VIH/SIDA ; la dégradation des mœurs et le phénomène de copinage ; les excitants tels les drogues, l’alcoolisme et les films.»

Même point de vu pour Pamella Mubeza, présidente de l’association des Mamans célibataires pour la paix et le développement. D’après elle, le manque d’éducation sexuelle est l’une des principales causes de grossesses en milieu scolaire : « Au banc de l’école, que ce soient les garçons ou les filles, tous ont le même objectif : la recherche du savoir.» C’est pourquoi, estime-t-elle qu’il faut les sensibiliser pour avoir un comportement responsable. Selon elle, une élève qui tombe enceinte perd tout ou presque car elle porte seule le poids de cette grossesse : « Aussi longtemps que les filles assumeront seules les conséquences d’un acte posé à deux, les hommes ne se sentiront pas concernés. Conséquence : elles avortent ou tuent le nouveau-né.».

Un nouveau règlement scolaire en cours

Selon la coordinatrice de FAWE/Burundi, il a été prouvé que la plupart des cas d’abandons scolaires chez les filles, est dus à des grossesses non désirées: « Pourtant, elles n’avouent pas qu’elles ont quitté l’école à cause de cela. » Elle raconte que plusieurs filles préfèrent partir quand leurs grossesses commencent à se faire remarquer, pour éviter d’être renvoyées : « Les autorités scolaires estiment qu’elles servent de mauvais exemple pour d’autres. » En plus, dans les établissements publics, celles qui voulaient reprendre les études n’étaient plus acceptées à la même école : « D’où le plaidoyer fait aux autorités scolaires pour un nouveau règlement scolaire dont la validation est pour bientôt. »
Dans le nouveau règlement, explique Béatrice Nijebariko, si une fille est enceinte, elle pourra partir pour accoucher et reprendre le chemin de l’école. Aussi, un nouveau code de conduite : « quand l’auteur est un élève, le garçon sera forcé de rester à la maison durant la même période que la fille. » Pour un enseignant ou un adulte, il sera poursuivi par la justice car une élève est considérée comme une mineure et avoir des relations sexuelles avec une mineure est punissable par la loi. Pour palier à ce phénomène, suggère Pamella Mubeza, il faut également intégrer dans les programmes scolaires des formations sur la santé sexuelle et reproductive en améliorant l’information sur les risques de grossesses et sur la contraception. Aussi, il faudrait une loi contraignante pour un changement profond de comportement, suggère-t-elle.

Des hommes qui profitent de la naïveté des filles

Pour Philbert Ngezahayo président du syndicat CONAPES, ce phénomène s’explique par la situation sociopolitique du pays : la pauvreté et la misère des familles. Il estime aussi que les filles ne sont pas bien encadrées : « Des hommes mal intentionnés profitent de la naïveté des élèves en leur donnant de l’argent. » Toutefois, il déplore que des enseignants soient aussi cités comme étant à l’origine de ces grossesses : « Quand il est prouvé qu’un enseignant a mis enceinte une élève, ce dernier est exclu du syndicat. » Puisque tous les enseignants de tous les syndicats du Burundi ont signé un code d’éthique et déontologie afin d’avoir un comportement responsable.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

La vie chère de plus en plus chère

Les incompréhensions sont profondes. La hausse constante des prix dans le panier de la ménagère devient un sujet de préoccupation majeure pour de nombreuses familles. Les consommateurs voient et décrient l’augmentation exponentielle des prix. La plainte retentit de toutes parts. (…)

Online Users

Total 2 905 users online