Samedi 27 avril 2024

Politique

Affaire Floriane Irangabiye mise en délibéré

Affaire Floriane Irangabiye mise en délibéré
Des larmes… et de l’espoir

La journaliste Floriane Irangabiye de la radio en ligne ’’Igicaniro’’ condamnée à 10 ans de prison pour ’’Atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat’’ a comparu en audience publique ce jeudi 11 janvier à la chambre d’appel de la cour suprême de Bujumbura.

Elle est arrivée au Parquet de Bujumbura à bord d’un pickup au vitres teintées sous escorte policière. C’est vers 9 heures que Floriane Irangabiye, a fait son entrée dans la salle des audiences.

Plusieurs personnalités dont ses avocats, des proches de cette journaliste arrêtée le 30 août 2022, ses parents et des diplomates dont ceux de l’Union Européenne et des États-Unis étaient là.

Il y avait également quelques défenseurs des droits humains, ils étaient un peu discrets. Il faut aussi noter la présence du président de la CNIDH, la Commission nationale indépendante des droits de l’Homme dans cette audience publique différente des autres qui se sont déroulées dans les enceintes de la prison.

Emprisonnée à Bubanza après son transfert de la prison de Muyinga, au nord du Burundi, pour des raisons de santé, cette journaliste a beaucoup échangé avec ses avocats. Floriane Irangabiye a été condamnée en première instance le 3 janvier par le Tribunal de Grande Instance de Mukaza et la Cour d’Appel de Mukaza a confirmé ce jugement rendu le 2 mai 2023. Mais sa défense a fait appel.

Dans son argumentaire devant la chambre d’appel de la Cour suprême de Bujumbura elle a fait remarquer que le procès a été entaché d’irrégularités. Les avocats de Floriane Irangabiye parlent de violation de la procédure légale avec des « éléments d’infraction erronés et des procès-verbaux falsifiés, fabriqués par le Service National de Renseignements mais qui ont été pris en considération par les juges sans tenir compte des procès-verbaux de l’accusée ».

Que d’émotions

Devant la cour, la défense a dénoncé ces manquements soulignant le fait que « les juges ont sciemment ignoré les éléments matériel, intentionnel et légal dans leur jugement ».

Après un procès qui n’a duré qu’une dizaine de minutes, le président de la Cour suprême a décidé de mettre en délibéré cette affaire. La défense de la journaliste Floriane Irangabiye se dit optimiste que leurs doléances vont cette fois-ci être prises en considération et enfin avoir gain de cause : « Au vu de l’attention et de la manière dont la cour a écouté notre défense, il y a une lueur d’espoir quant à sa libération ».

Après cette audience, à la sortie, tout le monde voulait saluer et embrasser cette jeune dame, des proches, les parents, les personnalités présentes et même des amies dont une ancienne co-déténue, ce qui n’a pas laissé Floriane de marbre, au contraire.

A un certain moment, elle était submergée d’émotions, des larmes se sont mises à couler, son papa a tenté de les effacer en vain, elles continuaient à dégouliner sur ses joues, quelques fois c’étaient des éclats de rire.

Mais en rabat-joie, son escorte était là pour la rappeler à l’ordre et la presser à se diriger vers le pickup afin de regagner la prison de Bubanza, laissant ses parents sans mot, juste un au revoir par un signe de la main.

Forum des lecteurs d'Iwacu

4 réactions
  1. Karangwa

    En lisant cet article j’ai des larmes aux yeux.
    J’espere que cette journaliste sera liberée parce qu’elle a trop souffert .
    Que la justice soit faite!

  2. Sebarazingiza

    En tout cas, on la voit debout sur ces talons!
    Si c’est ca l’image de ce pouvoir de Ndayishimiye et de DD’s; continuons de rêver le pire!

  3. hakizimana jean capistran

    S’il faut s’en tenir aux elements constitutifs de l’infraction A savoir: l’element moral, l’element materiel et l’element legal, sans doute que ce proces reste une tres facile equation a resoudre. Esperons qu’il n’ya pas d’autres considerations qui rendraient ce proces une equation a plusieurs inconnus. De toute facon, j’ai tendance a penser que cette journaliste ne presente aucun danger si minime soit-il pour sa patrie, ce qui me pousse a esperer une liberation prochaine.

  4. Jean Pierre Hakizimana

    Cet affaire constitue une preuve d’un gouvernement qui fonctionne avec « un compas moral » complètement déboulonné! un gouvernement qui dépense un tell montant d’énergie dont il n’a pas sur des ennemies imaginaires. Quelle bande de laches!

    Content que toutes les organisations socio-humanitaires étaient présentes. Remercie tous ceux continuent de garder cette histoire tragique sur la surface.

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