Mercredi 08 mai 2024

Économie

Comptoirs BGE et AMEX accusés d’achat et d’exportation illégale de l’or

Certaines déclarations des comptoirs BGE et AMEX ne possèdent pas de numéro d’exportation, les dates de signature ne correspondent pas à celles du vol ou tout simplement la date de signature n‘y figure pas. L’Adpem dénonce la corruption. Les autorités promettent plus de vigilance.

La date de signature sur cette déclaration d’exportation du comptoir BGE est postérieure à celle du vol ©Iwacu
La date de signature sur cette déclaration d’exportation du comptoir BGE est postérieure à celle du vol ©Iwacu

« Le comptoir Burundi Gold Export (BGE) a signé une déclaration le 8 mars 2014 pour l’exportation de 6 kg d’or. Pourtant, elle a été effectuée le 26 février 2014. D’autres achats réalisés le 6 et le 9 mai dernier n’avaient ni de numéro d’exportation ni de date de la compagnie de vol. Respectivement 1 et 2 kg d’or. » Tels sont les propos de Prosper Bukuru secrétaire exécutif de l’Association d’Appui au développement pour la protection de l’environnement et la lutte contre l’exportation illégale des minerais au Burundi (Adpem). Il ajoute que les déclarations d’exportation du comptoir de Burundi Gold Export ne comportent pas le nom de la personne chargée de l’exportation alors que les autres comptoirs le désignent. M. Bukuru demande la suspension de ces deux comptoirs. Pour le comptoir Amigo Mineral Export (AMEX), M.Bukuru note qu’il n’y a pas de signature sur une déclaration ni de numéro d’exportation.

« Toutes ces activités illégales entrainent une perte énorme au trésor public et nous avons envoyé plusieurs correspondances au ministre de l’Energie et Mines sans succès », déplore le secrétaire exécutif de l’association. Il demande, encore une fois, au gouvernement d’arrêter les activités de ces comptoirs pour exhiber sa neutralité. Il demande d’agrément d’autres comptoirs qui remplissent les conditions et dont les dossiers croupissent dans les tiroirs du ministère.

Charles Majeur Mutoniwabo, chargé des relations publiques de BGE, réfute toutes ces accusations, tout en admettant que de petites erreurs se sont glissées dans leurs déclarations d’exportation : « Entre autres, nous avons oublié d’actualiser les anciennes dates puisque nous utilisons le même exemplaire de formulaire. Nous allons aussi y insérer le nom de celui qui exporte le colis. Iwacu n’a pas pu joindre les responsables d’AMEX. La déclaration d’exportation a trois signatures, celles du ministère de tutelle, de la PAFE et des services de la douane.

Oswald Ndagije, directeur des Mines et carrières ©Iwacu
Oswald Ndagije, directeur des Mines et carrières ©Iwacu

Les autorités reconnaissent une certaine défaillance

Le ministère de l’Energie et des Mines précise qu’il n’était pas au courant, mais reconnaît une certaine défaillance du service technique. « Nous allons faire plus d’attention dans l’avenir », indique le conseiller du ministre en géologie, Paul Ndayihonyoye. Pour ce, ajoute-t-il, un nouveau registre unique d’achat et d’exportation des minerais sera bientôt confectionné pour toute la région des Grands-lacs. Le directeur des mines et carrières, Oswald Ndagije, est du même avis : « de petites erreurs ce sont glissées dans les déclarations de BGE et Amex, notre vigilance a été faible. Désormais, nous allons en tenir compte. » Quant à l’agrément des autres comptoirs, M. Ndagije estime que c’est impossible vu le peu de quantité d’or exporté.

Une source, qui a requis l’anonymat, au commissariat aéroportuaire souligne que le nom du coursier doit figurer sur la déclaration d’exportation : « Cette mention est indispensable pour éviter les vols. » Quant aux services de la douane, le chef de bureau à l’aéroport International de Bujumbura et le chef de service des opérations douanières avaient éteint leurs téléphones.

Forum des lecteurs d'Iwacu

2 réactions
  1. Mutu

    «Quant aux services de la douane, le chef de bureau à l’aéroport International de Bujumbura et le chef de service des opérations douanières avaient éteint leurs téléphones.»
    Typiquement burundais…Womengo ni mucibare cabo, «rendre compte» ne fait pas partie de leur vocabulaire.

  2. borntomakelovenotwar

    Les Voleurs de la Res Publica, tout le monde peut voir que c’est un vol organisé.

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