Jeudi 14 novembre 2024

Politique

Burundi/Rwanda : Enfin, le dégel

13/02/2023 , et Commentaires fermés sur Burundi/Rwanda : Enfin, le dégel
Burundi/Rwanda : Enfin, le dégel
Les présidents Ndayishimiye et Kagame en tête à tête au palais Ntare Rushatsi.

Bien que sur terrain, le cessez-le-feu immédiat exigé par les Chefs d’Etats au sortir du 20e sommet extraordinaire de la CAE, peine à prendre forme, cette rencontre qui s’est tenue à Bujumbura, le 4 février, restera gravée dans les mémoires. Après huit ans de brouilles diplomatiques, les chefs d’État du Burundi et du Rwanda ont pu échanger en tête-à-tête.

Que du chemin parcouru pour arriver à cette fameuse accolade que certains ont d’ailleurs qualifié « d’historique ». Au vu des nombreuses réactions qui ont inondé la toile après la diffusion par les services de communication de Ntare Rushatsi et du Village Urugwiro des photos du tête-à-tête, on comprend que l’impatience des retrouvailles rongeait Burundais et Rwandais. En témoigne le florilège des messages de félicitation, de sympathie pour ces deux présidents de la République sur Twitter.

« Un geste qui montre que les deux chefs d’État ont compris qu’il fallait être des diplomates réalistes et non diplomates idéologiques », a analysé un ancien diplomate. Finalement, le réalisme politique aura prévalu dans le processus de normalisation des relations entre les deux pays voisins. Plus que tout, notre source, rompue à la diplomatie salue l’approche pour amener les deux parties à briser la glace.

« Avec l’hostilité à l’égard des Rwandais à son paroxysme dans la foulée de la crise liée au 3ème mandat de feu président Pierre Nkurunziza, il fallait choisir le meilleur moment et surtout éviter de ne bousculer personne », confie F.D, officier de l’armée burundaise travaillant à la frontière de la Ruhwa. Il indique que la sécurité prévalant sur les frontières communes et les répercussions de la COVID -19 sur le commerce transfrontalier serviront de prétexte pour jeter les bases d’une collaboration, jusque-là au point-mort depuis 2015.

Ainsi, à travers des réunions bipartites, le 25 octobre 2021, les gouverneurs des provinces de l’est et du sud du Rwanda et ceux de Kirundo et de Muyinga au nord-est du Burundi se sont rencontrés au poste frontalier de Gasenyi-Nemba, province de Kirundo. Objet de la rencontre : « Evaluer ensemble l’état de sécurité sur la frontière (maritime et terrestre) et une prise de contact entre les administratifs provinciaux et communaux. C’était aussi pour échanger sur la fraude à la frontière et renforcer la communication entre nous », a indiqué Albert Hatungimana, gouverneur de Kirundo.

Jeter les bases d’une reprise de la coopération

Une semaine auparavant, le 15 octobre 2021, une autre rencontre avait eu lieu à la frontière burundo-rwandaise de Ruhwa. La délégation burundaise était pilotée par Carême Bizoza, gouverneur de Cibitoke et celle du Rwanda était conduite par le gouverneur de l’Ouest. Les deux parties ont noté une amélioration de la situation sécuritaire sur la frontière commune et ont souhaité une reprise des échanges commerciaux. « Nous sommes tous très convaincus qu’il est grand temps de favoriser la libre circulation sur nos frontières », avait déclaré François Habitegeko, gouverneur de l’ouest du Rwanda.

Dans la foulée, ces autorités se sont mises d’accord sur l’organisation de rencontres trimestrielles. Le 6 août de la même année, c’était le tour du gouverneur de Kayanza de rencontrer son homologue de la frontière de la province du sud du Rwanda, à la frontière de Kabarore-Nshili.

Le 19 octobre 2021, les autorités burundaises ont remis onze présumés combattants du Front national de libération (FLN) aux autorités rwandaises essentiellement composées d’officiers de l’armée. Une remise faite en présence du Mécanisme conjoint de vérification élargi (MCVE), un organe de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL), de l’Union africaine (UA), de l’ONU, etc. à la frontière burundo-rwandaise de Gasenyi-Nemba dans la province de Kirundo, au nord du Burundi. Des fusils, des munitions et autres matériels militaires ont été également remis à Kigali.

Pour rappel, au mois de juillet, les autorités rwandaises avaient remis, à leur tour, 19 présumés rebelles soupçonnés d’avoir mené une attaque meurtrière dans le nord du pays, en septembre 2020. Il faut noter qu’une année auparavant, en novembre 2020, Jeanine Nibizi, alors ministre de la Justice, s’était rendue au Rwanda pour étudier avec son homologue rwandais les conditionnalités d’une éventuelle reprise de coopération entre les deux pays.

Au menu des discussions, les questions liées au retour des réfugiés, la fermeture des radios burundaises opérant sur le sol rwandais, l’extradition des présumés putschistes se trouvant sur le sol rwandais, etc.

Au fil du temps, des desiderata auxquels le gouvernement rwandais a su répondre positivement. « Compte tenu de la configuration géopolitique de la sous-région des Grands Lacs, notamment ses différends avec l’Ouganda et la RDC, peut-être que Kigali s’est dite que sous peine d’être toujours assimilé à cet enfant terrible de la sous-région tant décrié, que le mieux était de vider le contentieux qui l’oppose au Burundi », opine un autre diplomate, expert de la sous-région.

En effet, en mars 2021, toutes les stations radio burundaises émettant sur le sol rwandais ont été sommées d’arrêter leurs activités. Dans la foulée, on a assisté à un retour de réfugiés burundais rentrant du Rwanda.

Une délégation porteuse du message du président Neva à Kigali

La visite d’Édouard Ngirente, 1er ministre rwandais, lors des cérémonies du 59ème anniversaire de l’Indépendance du Burundi, en juillet 2021, marque un grand coup dans le processus de normalisation des relations de Kigali avec Gitega. Invité à prendre la parole, ce 1er juillet 2021, le chef du gouvernement rwandais déclarera : « Le moment est venu pour le Burundi et le Rwanda de s’appuyer sur les fondements solides de nos liens historiques et culturels afin de parvenir à la prospérité et au développement durable. Je suis convaincu que nous sommes tous prêts à travailler pour la consolidation et la promotion des relations existantes d’amitié et de coopération au profit de nos deux peuples. ».

Et au président Evariste Ndayishimiye de lui répondre : « Nous sommes prêts à ouvrir un nouveau chapitre et à enterrer la hache de guerre entre le Burundi et le Rwanda et nous sommes prêts à travailler avec le Rwanda. » Il a même ajouté que les Rwandais et les Burundais n’ont pas besoin de médiateur pour se réconcilier : « Si vous le voyez bien, pour les Burundais, votre visite ici c’est comme un miracle, surtout qu’on venait de passer des jours à nous taquiner. Cette visite a un sens, une signification. Il y a un livre que nous Rwandais et Burundais avons passé des jours à écrire. Il est temps qu’on l’ouvre et qu’on le lise ensemble, puis on va le fermer et en ouvrir un nouveau. Dites au président Paul Kagame qu’on a apprécié cette visite et qu’elle nous donne de l’espoir ».

Quelques mois après, le président rwandais Paul Kagame va lui aussi manifester cette volonté d’apaisement : « Nous sommes sur le bon chemin. Avec le Burundi, nous voulons améliorer nos relations, et le Burundi manifeste cette volonté, d’après ce que nous avons entendu et vu. Nos ministres et les responsables de la sécurité continuent de se rencontrer », a déclaré, Paul Kagame, dans une conférence de presse, du 5 septembre 2021, à Kigali.

Preuve de l’évolution positive pour assainir leurs relations, en janvier 2022, cette fois-ci, c’est le président rwandais en personne qui reçoit en tête à tête une délégation burundaise. Un moment de réjouissance sans doute, parce qu’au sortir de l’entrevue, c’est le chef d’Etat rwandais en personne via son compte Instagram, qui publie la photo avec les membres de la délégation burundaise.

Quid de la composition de la délégation burundaise ? Que des personnalités du sérail présidentiel ! Parmi elles, Mme Laurentine Kanyana, chef de cabinet adjoint, général Silas-Pacifique Nsaguye, le chargé des renseignements à la présidence de la République.

« Un déplacement qui ne peut que témoigner de l’importance du message dont ces gens étaient porteurs », glissera dans la foulée de cette visite, T.P, cadre du ministère des Relations étrangères, qui ajoute : « Quand de telles personnalités font le déplacement, elles ne doivent qu’être en train de préparer le terrain dans les moindres détails pour une visite en vue de leur supérieur hiérarchique »

Sur un brin d’humour, ce dernier avait renchéri : « Peut-être que sous peu, on pourrait assister à cette poignée de main entre les deux présidents scellant enfin cette reprise de la coopération entre le Rwanda et le Burundi. ».

Vers juillet 2022, le gros des différends avec Kigali ayant trouvé une issue favorable, il ne restait qu’à Gitega de montrer à son tour sa bonne foi. Et parmi l’élément qui concourra à la reprise de ladite coopération, l’accession du président Ndayishimiye à la présidence de la Communauté des pays de l’Afrique de l’Est (CAE) en août 2022. « Compte tenu de sa stature régionale actuelle, être encore en conflit ouvert avec le Rwanda, l’empêchait de s’acquitter de ses responsabilités comme il se doit. Sans doute qu’il aurait été impossible d’être à la fois juge et partie », analyse T.P.


Réactions

Simon Bizimungu : « L’ouverture entre nos deux pays est un véritable facteur de développement pour notre pays.»


Le secrétaire du parti Cnl estime qu’à travers la visite du président rwandais, ce sont les bonnes relations entre les deux voisins qui sont à nouveau à l’ordre jour. « Si le président rwandais s’est déplacé, c’est qu’il y a une volonté d’assainir les relations entre nos deux pays ».

Pour ce député, cette reprise effective des liens entre le Burundi et le Rwanda bénéficiera aux populations des régions frontalières entre le Burundi et le Rwanda. « L’ouverture entre nos deux pays est un véritable facteur de développement pour notre pays avec, à la clef, les voyages des Rwandais qui vont affluer dans nos hôtels et qui aiment souvent venir ici pour admirer les charmes du lac Tanganyika »

Jacques Bigirimana : « La Réconciliation était une obligation.»


Selon le président du parti Fnl, il n’y avait aucune raison à ce que le Rwanda et le Burundi restent à couteaux tirés. « Nous voulons la paix et la liberté avec nos pays frontaliers ».

Le directeur général de l’autorité maritime, ferroviaire et portuaire estime également que la reprise des liens entre le Burundi et le Rwanda favorisera à nouveau la libre circulation des biens et des marchandises ce qui, d’après lui, aura des retombées positives sur le plan économique.

Et d’espérer que cette rencontre entre les deux chefs d’Etat augure d’autres visites au plus haut sommet de l’Etat dans le cadre de la coopération bilatérale. « La Réconciliation était une obligation dans notre intérêt et celui de nos enfants et petits-enfants ».

Marie-Louise Baricako : « Nous espérons que l’espoir suscité par cette rencontre ne s’éteindra pas.»


Pour la présidente du mouvement femmes et filles pour la paix et la sécurité au Burundi, la visite du président Kagame à Bujumbura ne saurait laisser indifférent quiconque s’intéresse au sort du Burundi et à celui de la région. « Cela faisait dix ans que le président rwandais n’avait pas mis les pieds au Burundi. Ce n’était pas normal du tout ! Quand il y a de bons rapports, il y a des visites et des échanges ».

L’activiste estime que pour les citoyens burundais et rwandais, la visite du chef de l’Etat rwandais est un signe manifeste de la volonté d’enterrer la hache de guerre entre les deux pays. « Nous sommes d’autant encouragés qu’ils ont pris le temps d’un tête à tête. L’union fait la force ! Quand les gens se parlent, même sur des questions difficiles, il en sort toujours du positif »
Et de soutenir que les relations entre le Burundi et le Rwanda sont sur la bonne voie. « Nous espérons que l’espoir suscité par cette rencontre ne s’éteindra pas ».

Jean de Dieu Mutabazi : « La démarche du président Kagame privilégie les intérêts du Rwanda en RDC.»

Partant du célèbre dicton de Lord Palmerston (Ancien premier ministre britannique) selon lequel « L’Angleterre n’a pas d’amis ou d’ennemis permanents, mais n’a que des intérêts permanents », le président du parti Radebu pense que la visite du président Kagame dans le cadre du mini-sommet des chefs d’Etats des pays membres de l’EAC concorde avec la démarche d’un homme d’État qui privilégie les intérêts du Rwanda en RDC.

Selon lui, le dégel des relations burundo-rwandaises auquel nous assistons depuis l’arrivée au pouvoir du président Ndayishimiye augure d’une cohabitation qui deviendra de plus en plus pacifique, au bénéfice des peuples burundais et rwandais.

Jean de Dieu Mutabazi félicite ensuite le président de la République pour avoir réuni la quasi-totalité des chefs d’Etat de l’EAC : « C’était un grand succès qui vient tourner davantage la page de 2015 au bénéfice du Burundi et du peuple burundais.»

Selon lui, à travers la rencontre des six chefs d’État de l’EAC réunis à Bujumbura, le président Ndayishimiye est en train d’affirmer les positions du Burundi au sein de l’EAC, mais également en Afrique et dans la communauté internationale. « Il est indéniable que cette position confortable va générer des retombées positives au niveau du développement économique et la lutte contre la pauvreté au Burundi ».

Olivier Nkurunziza : « Le tête-à-tête montre que le Burundi et le Rwanda recommencent de bonnes relations.»


Le président du parti Uprona estime que le président Paul Kagame n’était pas uniquement venu pour la réunion des chefs d’Etat de l’EAC « Il a aussi effectué une visite officielle au Burundi », observe Olivier Nkurunziza. Il ne doute pas que les présidents burundais et rwandais ont échangé sur les questions bilatérales. Il indique de plus que son parti se réjouit de cette étape et encourage le président Ndayishimiye à continuer dans ce sens. « En diplomatie il ne faut jamais fermer la porte », soutient ce député de l’EALA. Nkurunziza, fait savoir que son parti est partisan des bonnes relations du Burundi avec différents pays.

Et de féliciter le président qui, d’après lui, a fait un pas remarquable qui aide le Burundi à sortir de son isolement diplomatique. Olivier Nkurunziza rappelle la levée des sanctions contre le Burundi par l’Union européenne et son retrait de l’agenda du Conseil de Sécurité des Nations unis. Il considère par ailleurs que le fait d’inviter tous les présidents de l’EAC au Burundi est un signe éloquent que le Burundi est aujourd’hui en bons termes avec tous les pays de cette communauté.

Considérant l’étape franchie, le parti Uprona demande qu’il y ait des mécanismes pour éviter un recul. « Qu’il n’y ait plus des slogans de haine qui disent : on n’aime pas le président Kagame », a-t-il recommandé.
Olivier Nkurunziza juge qu’une visite officielle du président Ndayishimiye au Rwanda renforcerait davantage les bonnes relations entre les deux pays. « Il faut que cela soit réciproque. »

Hamza Venant Burikukiye : « Une preuve tangible du rétablissement des bonnes relations.»


Pour Hamza Venant Burikukiye, représentant légal du Collectif des Associations des Personnes vivant avec le VIH/Sida (Capes+), la rencontre des présidents Ndayishimiye et Kagame est une lueur d’espoir en termes de libre circulation entre les deux peuples frères.

Ce militant de la société civile trouve également que la rencontre du Président rwandais Paul Kagame et son homologue burundais Evariste Ndayishimiye est salutaire et historique. « C’est aussi la réussite diplomatique et signe du haut niveau du leadership éclairé de S.E Général Major Evariste Ndayishimiye », apprécie Hamza Venant Burikukiye qui espère le rétablissement des bonnes relations et la reprise de la coopération bilatérale.


Eclairage

Pascal Niyonizigiye : « Le Rwanda, tout comme le Burundi, a besoin de soigner ses rapports »

Le professeur d’université et spécialiste en relations internationales salue la visite du président Kagame à Bujumbura, mais estime que des questions d’ordre politico-sécuritaire restent en suspens entre le Burundi et le Rwanda.


Quelle analyse faites-vous de la venue du président rwandais Paul Kagame à Bujumbura après 10 ans ?

Même si c’était dans le cadre d’un mini-sommet de l’EAC, il faut reconnaître que c’est une avancée importante dans le rétablissement des relations pacifiques entre nos deux pays. D’abord, parce que le président rwandais n’était pas venu au Burundi depuis 2012 – rappelons quand même que c’est un pays proche -, ensuite parce que les rapports étaient tendus, surtout à partir de 2015.

Ce qui fait que les Burundais et les Rwandais avaient vraiment besoin de cette reprise des relations, étant que ce sont des pays très proches, aussi bien sur le plan historique que sur le plan culturel. Evidemment, c’était prévisible, sauf en cas de force majeure, parce qu’à partir de 2020, on a vu que c’est amorcé un processus de rétablissement des relations pacifiques entre nos deux pays.

Quand les responsables militaires, les chefs des renseignements militaires, des ministres, des autorités administratives des régions frontalières se rencontrent dans le but de redynamiser les relations entre nos deux pays, c’était prévisible qu’à un moment donné, il y ait une rencontre entre les deux chefs d’Etat. C’est un événement à saluer et qui donne du tonus au processus de rétablissement des liens entre nos deux pays.

Avec cette visite du président Kagame, a-t-on atteint le pic au niveau du réchauffement des relations entre le Burundi et le Rwanda ?

C’est une avancée, mais on n’a pas encore atteint le pic en termes de réchauffement. Les deux gouvernements doivent continuer à négocier parce qu’il y a encore des questions à résoudre, en l’occurrence sur le plan politico-sécuritaire. Il y a notamment le contentieux de 2015, en tout cas, il faut que les problèmes et les malentendus qui subsistent entre les deux pays soient résolus et que les relations soient à nouveau en bonne et due forme, notamment l’ouverture des frontières avec le Burundi qui n’a pas ouvert officiellement les siennes, estimant qu’il y a des problèmes qui n’ont pas encore été résolus.

Avec cette visite, comment pourrait évoluer la question des présumés putschistes de 2015 exilés au Rwanda ?

La question des présumés putschistes de 2015 fait partie du paquet de différends qui doivent être résolus entre nos deux pays. Le gouvernement du Burundi demande l’extradition de ces présumés putschistes et leur jugement au pays, mais cela doit être le fruit de négociations, de compromis et d’échanges continus entre les deux Etats. Avec la venue du chef de l’Etat rwandais, le processus sera beaucoup plus renforcé, beaucoup plus vivifié, mais le pic du réchauffement des relations sera sans doute atteint quand on aura résolu toutes les questions en suspens.

Lesquelles ?

A l’instar de la question des putschistes, Kigali accusait Gitega de collaborer avec les FDLR, à la base de l’insécurité sur le sol rwandais. Ces questions doivent être résolues par le biais d’un échange, d’un dialogue entre nos deux pays. L’important, c’est d’avoir la détermination de rétablir les relations entre des pays voisins aussi proches géographiquement que culturellement par la voie des négociations.

Est-ce que cette visite du président rwandais ne s’inscrit pas dans sa volonté de chercher des alliés dans la sous-région face aux accusations de soutien au M23 qui pèsent sur lui ?

Le Rwanda n’a pas besoin d’avoir des problèmes avec tous les pays de la sous-région. Il a besoin de soigner ses rapports avec ses voisins, tout comme le Burundi d’ailleurs. A côté de la volonté de trouver la solution aux problèmes à l’est de la RDC dans le cadre de l’EAC, le Rwanda essaie de soigner ses relations avec son voisin burundais parce qu’il n’est pas dans son intérêt d’être en conflit avec deux de ses plus proches voisins. Et cette volonté de renouer les liens est aussi visible du côté burundais.

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