Face à l’épidémie de la maladie à virus Marburg déclarée au Rwanda, le Burundi renforce ses mesures de surveillance aux frontières. La ministre de la Santé, Dr Lydwine Baradahana, a lancé un appel à la vigilance, particulièrement dans les zones frontalières, afin de prévenir toute propagation de ce virus.
Depuis janvier 2024, les frontières terrestres entre le Burundi et le Rwanda sont fermées, mais des passages clandestins sont toujours observés, ce qui alimente les inquiétudes face à la propagation de la maladie à virus Marburg.
Ce virus, un proche cousin d’Ebola, a récemment été déclaré au Rwanda, suscitant une réponse rapide des autorités burundaises pour empêcher sa propagation dans le pays.
Accompagnée d’une délégation de l’OMS au Burundi, la ministre de la Santé a effectué une visite au centre national de prise en charge des épidémies à Gihungwe le 28 septembre.
Objectif : évaluer les infrastructures, les ressources humaines et les équipements disponibles pour une prise en charge efficace des éventuels cas de la maladie au Burundi. Cette démarche vise à garantir que le pays soit préparé à affronter toute menace épidémique liée au virus Marburg.
Dr Lydwine Baradahana a recommandé une vigilance accrue, en particulier dans les districts sanitaires frontaliers, afin de contrer toute tentative de passage clandestin, un phénomène qui persiste malgré la fermeture officielle des frontières terrestres.
« Nous sommes en train de mettre rapidement en place tous les aspects essentiels de la riposte à l’épidémie pour aider le Rwanda à arrêter la propagation de ce virus de façon efficace et le plus vite possible », a déclaré la directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Dr Matshidiso Moeti.
A côté de toutes ces recommandations, les autorités burundaises doivent également faire face à une autre réalité : les voyageurs en provenance du Rwanda via l’aéroport international Melchior Ndadaye à Bujumbura.
Bien que les frontières terrestres soient fermées, la circulation aérienne pourrait potentiellement introduire de nouveaux risques. La question reste donc de savoir comment renforcer le contrôle des passagers aériens sans perturber les échanges nécessaires entre les deux pays.
Du côté rwandais, la situation est préoccupante. Selon le ministère rwandais de la Santé, Dr Sabin Nsanzimana, 26 personnes ont été infectées par le virus Marburg, dont 8 sont déjà décédées. Les 18 autres patients sont actuellement en isolement et sous traitement.
En outre, 300 personnes ayant été en contact avec les malades sont surveillées de près pour prévenir toute nouvelle transmission. Le virus Marburg, qui provoque une fièvre hémorragique aiguë, peut entraîner la mort dans 88 % des cas.
Il se propage par contact direct avec les fluides corporels des personnes infectées ou des objets contaminés, et trouve son origine chez les chauves-souris frugivores, connues pour être des réservoirs naturels du virus.
L’épidémie actuelle au Rwanda rappelle fortement celles d’Ebola et du Covid-19, ce qui suscite des craintes au Burundi, où la mémoire des épidémies reste vive.
Pour le moment, aucun cas n’a été signalé sur le sol burundais, mais les autorités se préparent à toute éventualité. Le Centre de Gihungwe, en particulier, a été identifié comme un site clé pour la gestion de cette crise sanitaire.
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