Lundi 29 avril 2024

Économie

Pénurie du carburant : « La situation est devenue intenable »

29/06/2023 9
Pénurie du carburant : « La situation est devenue intenable »
Des files d’attente s’observent sur différentes stations-services dans la ville de Bujumbura suite à la pénurie du carburant

Depuis ces derniers jours, des files indiennes s’observent sur différentes stations-services en mairie de Bujumbura. Pour certains transporteurs, propriétaires de véhicules et passagers, cette carence de carburant est devenue insupportable. Ils appellent le gouvernement à prendre des mesures adéquates pour sortir de cette « crise ».

Différentes stations-services dans la capitale économique sont à sec. Aujourd’hui, des véhicules affluent et font la queue sans aucune promesse d’être servis. Certains propriétaires des véhicules affirment passer plus de quatre jours sur les stations.

D’autres disent totaliser une semaine en attendant l’arrivée de l’or noir. Les files d’attentes devant les stations-services peuvent s’étirer jusqu’à plus d’un kilomètre.

« Je viens de Ngozi. Je suis arrivé à Bujumbura vendredi de la semaine passée. Je suis passé par toutes les stations, mais je n’ai pas trouvé du carburant. Il n’y a pas de carburant partout à l’intérieur du pays et à Bujumbura », indique Siméon Niyogusenga, chauffeur faisant le transport entre Bujumbura et Ngozi, rencontré à la station Lybajas à Kigobe.

En plus de dormir dans son véhicule, manger est devenu dur pour lui : « Je dois grignoter sur l’argent mis de côté pour acheter le carburant. Je suis venu avec 180 mille BIF, il ne me reste que mais 150 mille francs ».

Même son de cloche avec Emile Ndacayisaba, lui aussi faisant le transport entre Bujumbura et Ngozi. Il déplore le fait que dans certaines provinces, les autorités interdisent aux propriétaires de véhicules d’aller chercher le carburant dans les pays voisins : « Ce n’est pas facile d’aller acheter du carburant en RDC alors qu’il y en a plein. Lorsqu’on y va clandestinement, un bidon de 20 litres s’achète à 160 mille BIF. C’est difficile de récupérer cet argent en faisant le transport en commun ».

Pour Clovis, un taximan exerçant en Mairie de Bujumbura, la pénurie du carburant est devenue un calvaire pour les conducteurs : « Nous sommes vraiment fatigués. Nous venons de passer quatre jours sur cette file d’attente. Suite à ce problème, les responsables veulent récupérer leurs véhicules, comme on ne donne plus de versement convenu ». Il appelle les autorités habilitées à prendre des mesures pour sortir de cette « crise du carburant ».

Selon un autre transporteur, la situation est devenue un casse-tête. Pour lui, la vie est presque impossible sans le carburant. « Nous sommes fatigués des discours selon lesquels il n’y a pas de problème de carburant. Que les autorités soient réalistes et prennent des mesures adéquates ».

Suite à cette pénurie du carburant, les bus de transport en commun se font rares sur les parkings au centre-ville de Bujumbura. Ainsi, il s’y observe des longues files d’attente des passagers dans les après-midis. Lorsqu’un bus se présente, des passagers le prennent en assaut et se bousculent pour entrer. Certains passent par les fenêtres.

La situation est la même les matins sur les parkings dans les quartiers. Suite au manque du carburant, certains propriétaires de véhicules privés les laissent à la maison et prennent le transport en commun.

Dans le parking desservant l’intérieur du pays au marché dit Cotebu au nord de la ville de Bujumbura, les tickets ont monté en flèche.

A 10 heures ce 27 juin, des passagers étaient bloqués avec leurs marchandises. « Je voulais me rendre à Muramvya, mais ce n’est pas facile. Le ticket Bujumbura-Muramvya est passé de 5 mille BIF à 15 mille pour les minibus de type Toyota Hiace et 20 mille BIF pour les voitures de type Toyota Probox. C’est insupportable », se lamente un passager. Lui aussi appelle le gouvernement à trouver une solution durable à ce problème.

Forum des lecteurs d'Iwacu

9 réactions
  1. Jean Pierre Hakizimana

    Ceci dans bloomberg ce matin  » Frontier nations will need to go further in devaluing their currencies even after a cascade of adjustments carried out already this year, according to Goldman Sachs. Egypt, Pakistan and Lebanon led the way early in 2023 in letting their currencies slide, with Zimbabwe, Nigeria and Angola following suit this quarter amid an erosion of foreign exchange reserves. Few except for Nigeria have gone far enough. Read this take on managed currencies in frontier nations, including Burundi and Malawi. Meanwhile, Madagascar is looking to gold to boost its official reserves as its currency, the ariary, slides. »

    Donc il faut vous attendre a plus de devaluation du FIB relativement au USD. Le fait que les banques centrales (BoE, FOMC, ECB) continuent d’augmenter leur taux d’intérêt, n’arrange pas la situation Burundaise.

    Je me dis qu’il faut continuer a libéraliser les taux d’échanges pour que le FIB trouve son point le plus bas. Je sais cela va faire de la peine mais c’est la réalité. Il faut vivre avec. De toutes les manières le Burundi n’a pas tellement de choix que se voir forcer de changer par la réalité.

    Bon courage

  2. Emma

    Abarundi bati; « uwuja gukira indwara arayirata ». Le président dit à haute voix que les hommes d’affaires ne sont pas des patriotes/ traitres et les économistes pointent eux un manque criant de devises. À qui croire?

  3. Gacece

    Suggestion d’une solution à tous ces problèmes d’approvisionnement qui conduisent à ces pénuries répétitives d’essence, de sucre, de boissons, … : la logistique.

    Il existe des bacheliers et des ingénieurs en logistique, des techniciens formés en techniques de logistiques ou de gestion des approvisionnements.

    Au nombre d’universités et d’écoles polytechniques qu’il y a au Burundi, aucune d’elles n’a eu l’idée d’élaborer un programme de formation en ce sens? Encore faut-il que le programme soit de qualité.

    L’idée est lancée. Faites-la connaître si vous connaissez quelqu’un qui a un accès privilégié à un des recteurs et directeurs… ou aux Ministres en charge de l’éducation, du transport, du commerce, de la planification économique (j’insiste sur celui-ci), … C’est quasiment le Gouvernement en entier qui devrait prendre en charge ce problème. Toute l’économie du pays en subit les contre-coups!

    En attendant… s’il n’y en a aucun programme, on peut faire appel aux membres de la diaspora pour des références de Burundais ou d’étrangers qui peuvent (et veulent bien) f*ournir des conseils ou des formations… ou carrément retourner au pays pour aider à mettre de l’ordre dans ces f*outoirs!…

    Une pénurie d’un produit ne devrait être tolérée que quand il n’est pas disponible à la source (chez tous les producteurs) ou que quand on n’a pas les moyens (habituels ou alternatifs) de l’acquérir. Les autres seules causes acceptables sont celles sur lesquelles on n’a aucun contrôle.

    Demandez des conseils – 1er bon sang!
    Et surtout appliquez-les – 2e bon sang!

  4. Jean-Baptiste Rubeya

    Bonjour à tout le monde,
    À ce problème, je proposerais l’article D à ceux qui sont proches de la frontière. Traversez la frontière et faites le plein.

    Reste à savoir si la monnaie burundaise est encore acceptée dans les pays frontaliers.

    • Emma

      Ivyo bisanzwe bikorwa ku bari i Muyinga na kirundo ariko ntibitanga umusaruro ugaragara nubwo hariho abo bifasha.Ejo bundi mvuye mu rwanda narabajijeko nokwitwaza 2 bidons zirenga kuyo nanywesheje barandahirako itarenga k’urubibe rw’uburundi. None wumva tuzokira indwara turwaye gute? Aho bigeze umenga n’imana abarundi basenga yarabibagiye.

  5. Sebarazingiza

    Ico kibazo kirakwiye guhabwa abahinga bakaciga neza kuko kizohava kimugaza igihugu na beneco.

    Mbe haruwoba agira « statistiques » kugahombo gitera ubutunzi bw’igihugu? Tureke twihoze ivyo abarundi bahahombera, amakori atinjira angana gute? Ibikorwa bidakorwa vya leta vyicaye? Ivyabarundi vyotejeje imbere igihugu?

    Biraboneka ko atari ‘Politiki » i déclara ko atabukene canke ko atanzara iriho! Biraboneka ko « politiki » idashobora gutora umuti wa vyose.

    Nyakubahwa Mutwara u Burundi, turabasavye ko mwohindura abahanuzi, mubarundi imilioni 13, harimwo abo mwofatanya gukemura ibibazo biraje ishinga igihugu.

    Murakoze!

    • Stan Siyomana

      @Sebarazingira
      Wewe wanditse uti:« Ico kibazo kirakwiye guhabwa abahinga bakaciga neza kuko kizohava kimugaza igihugu na beneco… »
      Jewe mbona ingorane nk’izi hamwe n’izindi arizo zizotuma tudashika kuvyo abategetsi batwemerera ngo ni Vision Burundi pays emergent en 2040.

    • Bite

      C’est vraiment ridicule pour notre pays. Nico gihugu conyene kigira ingorane za carburant muri EAC. Il faut libéraliser le commerce du carburant, laissez les commerçanst qui ont les capacités financières et techniques de le faire au lieu que c,est le gouvernement qui le fait. Hose niko bigenda, muratohoza hafi yanyu: au Nord, au Sud ou Est na Ouest. Sociétés zabikora kera zakora neza. Selulement Il faut revoir leurs contrats ..

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Le Burundi confronté à une question de survie

Quatre enfants sont morts dans l’ effondrement d’une maison dans la zone Ntamba, commune Musigati, un enfant de trois ans est mort, plus de 300 maisons détruites  après un éboulement sur la colline Gabaniro, commune Muhuta, plus de cinq cents (…)

Online Users

Total 3 350 users online