Samedi 07 décembre 2024

Politique

Campagne référendaire: Et c’est parti !

07/05/2018 Commentaires fermés sur Campagne référendaire: Et c’est parti !
Campagne référendaire: Et c’est parti !

Le Burundi sous le signe de la campagne du oui ou du non à la révision de la Constitution. Selon le décret présidentiel du 24 avril, les formations politiques ainsi que les indépendants ont jusqu’au 14 mai pour battre campagne et convaincre les Burundais de voter pour ou contre la Constitution. Iwacu vous brosse la température des lieux, au début de cette campagne.

Cndd-Fdd : Un début de campagne « sous le signe de la grâce divine »

Mercredi 2 mai, le parti de l’Aigle lance sa campagne pour le référendum du 17 mai. Sans surprise, il appelle à voter ‘’Oui’’.

« Un incontournable rendez-vous qu’aucun Mugumyabanga ne doit manquer », martèle, Évariste Ndayishimiye, secrétaire général. Militaires et policiers armés jusqu’aux dents, aux aguets du moindre désagrément qui pourrait perturber les cérémonies, des Imbonerakure aux alentours de la piste menant au petit stade improvisé pour accueillir les cérémonies. Dans cette zone de Bitare, commune Bugendana de la province Gitega, force est de remarquer que le comité d’organisation a mis les bouchées doubles pour la réussite de cet événement. Même la liesse des gens, d’habitude, bavarde, agitée est calme.

Plus que tout l’endroit n’a pas été choisi au hasard. En août 2017, dans la même commune, tous les Bagumyabanga ont choisi de placer Dieu au-devant de tous leurs projets. « Une autre preuve que le présent référendum est le fruit de la volonté divine, d’emblée déjà gagné d’avance», laisse entendre un Mugumyabanga sous anonymat.

Tournant majeur pour la renaissance d’un Burundi nouveau, le vote du « Oui » consacrera une ère. « Celle d’un Burundi indépendant, debout, moins enclin à courber l’échine face aux injonctions des Blancs et responsable de son propre développement », clame M. Ndayishimiye. Bien plus, poursuit-il, la nouvelle Constitution garantira la paix. Car, outre qu’elle soit issue des désidérata populaires, c’est un retour aux sources, celles écoutant la voix du petit peuple.

Être des vrais modèles

Tous les ténors du parti ont répondu présent au lancement de la campagne.

Délicate période, où tous les coups sont permis afin de faire pencher la balance, Pierre Nkurunziza, président de la République et guide suprême à tous les Bagumyabanga, les exhorte à dépasser les provocations et être de vrais exemples. « Je sais que des fois, c’est difficile de ne pas répondre aux provocations, mais c’est le moment où jamais de vous montrer exemplaires et d’être de vrais artisans d’une campagne pacifique ». Un clin d’oeil qui vient après l’arrestation et l’emprisonnement, la veille du lancement de la campagne référendaire, de Melchiade Nzopfabarushe, un cadre du parti pour incitation à la haine.

Placé sous le signe de la grâce divine, le présent référendum, indique le président Nkurunziza, est le moment opportun pour tout Mugumyabanga de se lever pour la sauvegarde de la souveraineté nationale. « Comme l’ont été nos aïeux, nous devons être vaillants, car ceci est une volonté divine. » Et de mettre en garde quiconque voudra mettra à mal ce processus. « Qu’ils soient avertis ! Autrement, la colère de Dieu s’abattra sur eux ». Quant à la consigne du vote, il leur a dit de suivre son exemple en votant ‘’Oui’’. Avant de relativiser : « Ceci ne doit pas empêcher autrui de voter suivant ce que son cœur lui dicte ».

L’Uprona, l’UPD Zigamibanga pour le ‘OUI’

Les leaders du parti Uprona institutionnel se sont rendus à Nyabiraba, en province Bujumbura pour le lancement de la campagne électorale. Le président de ce parti, Abel Gashatsi, s’est dit favorable au « Oui » à la révision de la Constitution. Selon lui, l’Uprona a accepté de voter ‘’Oui’’ au référendum constitutionnel car sur les 307 articles qui formaient la Constitution de

Les leaders du parti de Rwagasore, pour la révision de la Constitution.

2005, 292 sont restés dans le nouveau projet. Les autres étaient devenus anachroniques, méritaient d’être supprimés ou mis à jour. Le vice-président de la République issu de ce parti indique, quant à lui, que l’Uprona a significativement contribué à la confection de ce projet de nouvelle Constitution.

Le patron du parti Sahwanya Frodebu Nyakuri était, mercredi 2 mai, en commune de Ntega de la province de Kirundo. Dans son discours, Kefa Nibizi a demandé à tous les militants de son parti, se trouvant sur le territoire national et ailleurs, de voter massivement « Oui » au projet de la Constitution qui, selon lui, émane de la volonté du peuple burundais. « Les amendements proposés dans la nouvelle Constitution répondent exactement aux aspirations de nos militants ».

L’appel au vote du oui, également leitmotiv du parti UPD Zigamibanga. Dans une conférence de presse tenue ce mercredi, le président de ce parti a indiqué que la nouvelle Constitution permettra le renforcement des partis politiques. « Les dissensions qui s’observent au sein des partis politiques vont sensiblement diminuer. » Pour Abdoul Kassim, la compétence donnée au président de la République de nommer les membres du gouvernement sans tenir compte des résultats de leurs partis politiques, mais des compétences individuelles de chacun, dénote la volonté de combattre l’exclusion.


Agathon Rwasa persiste et signe: « Votez non »

Lors du lancement de la campagne référendaire, mercredi 2 mai à Ngozi, Agathon Rwasa appelle ses militants à voter contre le projet de Constitution. Selon lui, elle discrimine une partie des Burundais au détriment des autres.

Agathon Rwasa : « Certaines dispositions ne visent que mon exclusion lors des prochaines échéances
électorales ».

Une marche des militants d’Amizero y’Abarundi débutent à l’entrée de la ville de Ngozi en provenance de Muyinga à 12h30. Une

province fief du président Pierre Nkurunziza. Des jeunes et des vieillards venus des quatre coins du pays sont sur la route nationale numéro 6 en direction du stade de Muremera. Lieu de la grand-messe. Balbutiante en amont, cette marche s’annonce riche en couleurs et très animée. Slogans et chansons s’alternent. Tous appelant les Burundais à voter non et à vaincre la peur. «Voter non pour la justice, la paix et le développement durable.» Ils font l’éloge de la bravoure de leur leader Agathon Rwasa, en le comparant à Nelson Mandela. «Laissons-nous vivre dans la démocratie. Elle n’exclut personne », scandent-ils.

Infatigables, ils escaladent une montée d’un kilomètre à pas de course. Au fur et à mesure qu’ils avancent, d’autres sympathisants grossissent les rangs. Arrivée au marché de Ngozi, la foule est rejointe par les dignitaires d’Amizero y’Abarundi dont les parlementaires. De là, ils exhibent une banderole portant le thème : « Nous rejetons une Constitution dont les dispositions excluent les Burundais. Votez non.»

Pierre Célestin Ndikumana, président du groupe parlementaire d’Amizero y’Abarundi, est de la partie. Il occupe le devant de la scène en coordonnant les activités. Les forces de l’ordre veillent au bon déroulement des choses. Certains habitants de Ngozi n’en croient pas leurs yeux. « Finalement, la coalition est vraiment vivante. Elle ose appeler à voter non » s’étonne un passant. Un autre de lâcher : « C’est la véritable opposition politique. On ne s’y attendait pas. »

Pendant près d’une heure de marche, les militants arrivent au stade de Muremera. Tout en continuant à chanter à tue-tête leurs hostilités à la nouvelle Constitution, ils attendent le grand moment. La venue de leur leader. D’autres imminents membres de la coalition précèdent l’arrivée du président. Il s’agit du Dr Yves Sahinguvu et du professeur Evariste Ngayimpenda, vice-président de cette coalition.

Une Constitution préparée en catimini

C’est sous bonne escorte que le premier vice-président de l’Assemblée nationale fait son apparition. Le grand moment est arrivé. C’est après la prière et le mot de bienvenue que le leader d’Amizero y’Abarundi prend la parole. Agathon Rwasa, natif lui-même de Ngozi, n’y va pas par quatre chemins. «Nous voterons « non » au projet de Constitution. D’emblée, il fait savoir que le projet de Constitution est un document qui a été longtemps tenu secret. «J’ai reçu ce document à la veille du lancement

Des militants scandent des slogans contre le projet de Constitution.

de la campagne référendaire. Il n’a pas été rendu public».

En outre, il indique que sa préparation n’a pas été inclusive. La coalition Amizero y’Abarundi n’avait qu’un seul représentant dans une Commission de 15 membres. Et d’ajouter qu’aucun ministre de sa coalition n’a jamais été associé dans l’explication du contenu dudit projet. « Comment pouvons-nous voter une Constitution à laquelle nous n’avons pas été associés », s’est interrogé le député Rwasa.

Par ailleurs, poursuit-il, pour accéder aux hautes fonctions, ce projet exige que tout candidat à ses postes doit jouir uniquement de nationalité burundaise d’origine. Pour lui, ce projet ne vient qu’exclure les uns et valoriser les autres. Or, précise-t-il, notre coalition prône la réconciliation de tous les Burundais.

Il fait remarquer que le Burundi sera régi par deux Constitutions. Il se base sur l’article 288 :« En attendant la mise en place des institutions issues des élections conformément à la présente Constitution, les institutions en place restent en fonction jusqu’à l’installation effective de nouvelles institutions élues.»

Or, craint-il, rien ne garantit que les institutions actuelles continueront. Toute loi, tient-il à rappeler, entre vigueur le jour de sa signature et une Constitution prend effet dès le jour de sa promulgation.

Le premier vice-président de la chambre basse du Parlement est inquiet quant au mode de vote et d’adoption des lois. Pour lui, la majorité absolue qui a été retenue est de nature à faire passer les lois comme des lettres à la poste. Le statut de représentant du peuple est battu en brèche. Le président aura la latitude de mettre la pression sur le Parlement chaque fois qu’il voudra faire passer une loi qui l’avantage.

Il s’inscrit en faux contre le serment présidentiel devant le Tout Puissant. Pour lui, c’est une façon d’entraîner les Burundais vers une seule religion. Et partant prêcher contre le principe de la laïcité de l’Etat.

Il fait savoir également que le projet de Constitution consacre l’impunité. En effet, l’article 50 prévoit qu’aucun burundais ne peut être extradé.

Il dénonce, par ailleurs, les articles 81, 85, 86. Selon cet élu du peuple, ces dispositions se contredisent quant à la formation des coalitions et des indépendants. «Elles ne visent que mon exclusion lors des prochaines échéances électorales ».


Rwasa défend Arusha

Pour Agathon Rwasa, la Constitution en vigueur a permis le retour de la paix. « J’épouse totalement l’esprit et la lettre de la présente Constitution, fruit des Accords d’Arusha même si je n’y étais pas ». Il estime que cette Constitution a sorti le pays des divisions ethniques. Selon lui, ce qui a causé toujours du tort aux Burundais est le non-respect des lois. Et de renchérir : « Il n’y a aucun burundais qui a fui et qui a refusé de rentrer à cause de la Constitution en vigueur » Et de conclure que la démocratie implique la diversité d’opinions et d’idées.

« Nous devons nous atteler à chercher plus ce qui nous unit. Nous nous inscrivons en faux contre la mauvaise gouvernance politique ». Au final, le député Rwasa exhorte ses militants à faire preuve de retenue, d’éviter toute provocation ou agression envers d’autres adversaires politiques. Il invite les futurs mandataires aux bureaux de vote d’être vigilants pour dénoncer toute fraude : « Il faut veiller au bon déroulement du référendum.»


Léonce Ngendakumana, pour le ‘Non’

Lors d’une conférence de presse, jeudi 3 mai, le vice-président du parti Sahwanya Frodebu qualifie ce référendum de tous les dangers. « Nous appelons donc nos militants à voter ‘’Non’’ pour sauvegarder l’Accord d’Arusha et la Constitution qui en est issue.»

Pour Léonce Ngendakumana, les raisons pour battre campagne pour le « Non » ne manquent pas. Il regrette que le projet de nouvelle Constitution ne fasse pas référence à l’Accord d’Arusha. Au regard des causes et des réalités qui ont donné naissance à cet accord, ce n’est pas le moment de supprimer l’Accord d’Arusha, encore moins d’abroger la Constitution en place. « La réconciliation nationale n’est pas encore accomplie. »

Il ajoute, par ailleurs, que la nouvelle Constitution contient de graves tares qui mettent en danger la nation « Elle porte atteinte à la laïcité de l’Etat et à la séparation des pouvoirs.» Et de souligner le rabais du quorum de prise de décision à l’Assemblée nationale à 50 % plus une voix, « ce qui favorisera le vote de lois liberticides ».

En outre, Léonce Ngendakumana déplore que la nouvelle Constitution institutionnalise et encourage l’impunité des crimes « Aucun Burundais ne peut être extradé. Le Burundi risque de devenir un foyer de criminels. » Et de conclure : « Face à ce coup de force Constitutionnel, nous disons « Non » à la nouvelle Constitution et nous la jugeons inopportune. »

 

Un dossier réalisé par Agnès Ndirubusa, Arnaud Igor Giriteka,

Fabrice Manirakiza, Felix Haburiyakira, Hervé Mugisha et Pierre-Claver Banyankiye

Analyse : Une équation a plusieurs inconnues

La campagne du oui ou du non à la révision de la Constitution, une équation à plusieurs inconnues. La première est de savoir si les formations politiques qui appellent au vote du ‘’Non’’ vont pouvoir exercer leur droit de battre campagne sans être inquiétées. En tout cas, Bujumbura promet l’ouverture de l’espace politique. Un cadre du parti au pouvoir est sous les verrous pour son intolérance politique. De la poudre aux yeux ou volonté d’opérer un référendum clean ? L’autre inconnue est celle de l’adhésion des Burundais à la politique du Cndd-Fdd. La cote de popularité du président Pierre Nkurunziza et de son gouvernement. Un référendum est souvent perçu comme un instrument de mesure de l’attachement de la population à l’Etat ou alors à sa volonté de changement. D’exprimer son ras-le-bol. A priori, on penserait que Bujumbura a créé suffisamment des balises pour que le ‘Ego’ l’emporte. Mais il y a possibilité que le magique vote secret puisse inverser la vapeur. Un peu comme le combat de David contre Goliath. Et il y a évidemment la question du respect du verdict des urnes. Au cas où le ‘’Oui’’ l’emporterait, que ceux qui penchent pour le ‘’Non’’ acceptent la nouvelle donne. Et si le ‘’Non’’ venait à gagner, que Bujumbura s’incline, accepte ce vote de défiance et prenne ses responsabilités avec élégance. La réponse à cette équation à trois inconnues permettra de statuer sur le bon ou mauvais déroulement de ce référendum constitutionnel, par ailleurs contesté par une certaine partie de la communauté internationale. Elle y voit plus l’envie du président Nkurunziza de se maintenir au pouvoir.

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Réactions

CECAB : « Le contexte actuel ne se prête pas à un amendement de la Constitution »

La Conférence des Evêques Catholiques du Burundi se dit inquiète par rapport à l’amendement de la Constitution dans le contexte actuel. Pour elle, le moment n’était pas opportun. «Il y a lieu de se demander si les dispositions de l’article 299 de la Constitution qui nous régit actuellement ont été considérées et suffisamment prises en compte», s’interrogent les évêques burundais dans une déclaration sortie, mercredi 2 mai, lors de la première journée de la campagne pour le référendum constitutionnel. D’après eux, cet article stipule principalement qu’aucune procédure de révision de la Constitution ne peut être retenue si elle porte atteinte à l’unité nationale, à la cohésion du peuple burundais ou à la réconciliation. Ce qui est le cas car ce projet de Constitution semble avoir exacerbé les désaccords au lieu d’unir les Burundais, d’après ces évêques. Depuis 2015, poursuivent-ils, les divisions ont éclaté dans beaucoup de partis politiques, y compris celui qui est au pouvoir, jusqu’au sein des organes dirigeants du pays. «Jusqu’à ce jour, aucune solution n’a été trouvée à ce problème puisque les efforts de dialogue qui devaient les rapprocher n’ont pas abouti ». Ce qui est dommage car, selon eux, la concorde ou la division de la population dépend de la classe politique. Un sursaut de conscience s’impose Une autre raison avancée par ces évêques catholiques est que depuis 2015, nombre de Burundais ont fui le pays, y compris les membres de cette classe politique. «Il est vrai qu’il y en a certains d’entre eux qui ont répondu à l’appel des autorités du pays et se sont rapatriés.» Toutefois, ils constatent que beaucoup ne sont pas encore rentrés pour des raisons diverses et partant ils n’auront pas la possibilité de s’exprimer sur ce projet de Constitution. De plus, ces évêques évoquent la peur qui règne dans le pays à cause du langage et du comportement de certains Burundais qui usent de la violence ou abusent de l’autorité qu’ils détiennent pour réprimer la liberté d’expression et d’opinion de leurs adversaires politiques. «Les gens n’osent pas dire ouvertement ce qu’ils pensent par crainte de représailles. Tout cela fait partie de ce qui suscite en nous des inquiétudes en rapport avec l’amendement de la Constitution dans le contexte actuel». Pour ces pasteurs de l’Eglise catholique, un sursaut de conscience s’impose pour que «nous nous reprenions tous à donner la priorité au bien de notre pays.» Les évêques déplorent que, malgré un pas considérable déjà franchi en matière de démocratie, ce processus démocratique est mis à l’épreuve depuis 2015. Ils exhortent alors tous les Burundais à sauvegarder l’unité et la paix et souhaitent que le référendum se fasse dans la paix et dans la liberté. Et que sans pression aucune, les Burundais puissent voter librement ‘’Oui’’ ou ‘’Non’’. «Le gouvernement ne va pas polémiquer sur une opinion propre aux évêques catholiques», répond Philippe Nzobonariba, secrétaire général du gouvernement. Selon lui, ils avaient exprimé la même chose en 2015. «La population doit avoir une opinion contraire. On va voir le 17 mai 2018.»

Les Etats unis d’Amérique préoccupés par le processus du référendum constitutionnel

Washington juge le processus du référendum constitutionnel de non transparent. « Les amendements à la Constitution seront interprétés comme une remise à zéro des mandats présidentiels et vont à l’encontre de l’Accord d’Arusha. » Selon la porte-parole du département d’Etat, Heather Nauert, les efforts déployés pour l’adoption des changements constitutionnels afin de rester au pouvoir au-delà des limites de mandat affaiblissent les institutions démocratiques. Elle dénonce de nombreux cas de violence, d’intimidation et de harcèlement commis contre les personnes considérées comme des opposants au référendum. Les Etats- Unis appellent Bujumbura à respecter les obligations juridiques internationales concernant les droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association. Et de conclure que la participation libre et équitable au processus est une composante essentielle d’un référendum crédible. A ce propos, l’ambassadeur du Burundi auprès des Nations unies indique que le référendum constitutionnel est une question qui relève exclusivement de la souveraineté nationale. Selon Albert Shingiro, toute tentative d'un État étranger de s'ingérer dans les affaires constitutionnelles d'un autre État est une violation flagrante des principes de l'égalité souveraine des États et de la non-ingérence dans les questions qui relèvent exclusivement de la compétence nationale des États. Albert Shingiro assure que la Charte de l'ONU interdit clairement à tous les États membres, quelle que soit leur taille ou leur niveau de développement, d'intervenir dans les affaires des autres États membres, tels que les affaires constitutionnelles.  

Editorial de la semaine

Gitega a-t-il convaincu ?

Au moment où nous mettons sous presse, se tient à Bujumbura une Table ronde regroupant investisseurs privés et partenaires de développement. Les attentes au sein de l’opinion publique sont mitigées. Pour les optimistes, cet événement témoigne d’une volonté politique forte (…)

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