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Société

Buyenzi : Des garages improvisés existent toujours

13/12/2018 Commentaires fermés sur Buyenzi : Des garages improvisés existent toujours
Buyenzi : Des garages improvisés  existent toujours
Des garages hors normes existent encore à la 5ème avenue de Buyenzi.

L’ultimatum de dégager des épaves de véhicules des avenues de Buyenzi a expiré le 1er décembre. Une injonction qui peine à être exécutée.

La situation n’a pas beaucoup changé à la 4ème avenue, de la zone Buyenzi, commune Mukaza, au centre de Bujumbura. Des vieux véhicules de type Hiace, Coaster … y sont garés aux abords des avenues. Les uns y sont visiblement délaissés depuis longtemps. D’autres sont en attente d’être réparés.

Pour se conformer à l’ultimatum du maire de la ville de Bujumbura, certains propriétaires ont préféré les démonter. Des tas de pare-brises, de vieux pneus et moteurs, des portières usées … sont observables devant des habitations. Une autre partie est déposée dans ou au-dessus des caniveaux.

D’autres mécaniciens ou propriétaires ont placé ces véhicules à l’intérieur des parcelles ou dans de rares garages clôturés. « Nous payons 1500BIF par jour », confie un mécanicien croisé à la 5ème avenue.

Cet homme estime que cette décision du maire est injuste : « C’est déjà plus de 15 ans que je suis mécanicien. Et nous avons toujours travaillé ici en pleine route. Pourquoi vont-ils nous chasser aujourd’hui ? »

Abdul, un autre mécanicien, considérait ces garages improvisés comme des écoles de métier : « Des milliers de mécaniciens sont passés par ici. C’est ici qu’ils ont appris comment démonter un moteur, réparer n’importe quelle partie d’un véhicule.»

Au lieu de lancer des ultimata, propose-t-il, la mairie devrait les aider à chercher où installer des garages très spacieux. « Au cas contraire, qu’on nous accorde assez de temps pour nous organiser, peut-être en coopérative pour trouver où nous installer.»

Ce père de famille craint, en outre, que beaucoup de jeunes se retrouvent désœuvrés : « Ils venaient, le matin, et pouvaient rentrer avec au moins 10 mille BIF voire plus par jour. Et petit à petit, ils apprenaient le métier de mécanicien.»  Et de lancer : « Qu’on nous laisse tranquilles pour faire vivre nos familles.»

Détermination de la mairie

« Nous sommes déterminés à le faire. On va passer à l’action », avertit Freddy Mbonimpa, maire de la ville de Bujumbura. Contacté, mercredi 5 décembre, il fait savoir qu’une réunion a été tenue à l’intention des concernés. « Nous n’avons aucune intention de les empêcher de travailler, mais nous voulons protéger nos avenues.»

Il remercie ceux qui ont répondu favorablement à son appel. Pour les autres, un consensus provisoire a été trouvé. Il s‘agit de ranger les véhicules en réparation ou en attente dans un seul sens des avenues. « Et le soir venu, les propriétaires doivent les ramener chez eux ou les garer à l’intérieur de parcelles ».

Le maire de la ville de Bujumbura annonce qu’une opération d’inventorier tous les vieux véhicules encore garés-là est en cours. Quant aux services municipaux, ils sont en train de confectionner des pancartes de stationnement réservé.

M. Mbonimpa souligne que la mairie va déplacer toutes les épaves : « Les dépenses y relatives seront remboursées par les propriétaires des parcelles devant lesquelles ils étaient garés. »

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