Vendredi 26 avril 2024

Politique

RDC : Le commandant de la force régionale démissionne suite au « harcèlement »

28/04/2023 Commentaires fermés sur RDC : Le commandant de la force régionale démissionne suite au « harcèlement »
RDC : Le commandant de la force régionale démissionne suite au « harcèlement »
Le commandant de la force de l’EAC déployée à l’Est de la RDC, Jeff Nyagah, a démissionné ce 27 avril

Le commandant de la Force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EACRF), le général kényan Jeff Nyagah, a démissionné ce 27 avril. Il avance le harcèlement et les campagnes de diffamation dans les médias comme raisons de sa démission, écrit The Star.
« Honorable Secrétaire général, comme vous le savez, il y a eu une tentative d’intimider ma sécurité à mon ancienne résidence en déployant des sous-traitants militaires étrangers (mercenaires) qui y ont placé des dispositifs de surveillance, piloté des drones et effectué une surveillance physique début janvier 2023, m’obligeant à déménager », lit-on dans sa lettre adressée au secrétaire général de l’EAC.

Il dénonce aussi une campagne médiatique négative bien orchestrée et financée ciblant sa personnalité et une fausse accusation directe de complaisance de la force régionale à l’égard du groupe armée M23.

Selon The Star, Jeff Nyagah a également cité, entre autres raisons, la suspension de la page Facebook de l’EACRF par le gouvernement de la RDC et le non-paiement par ce même gouvernement des frais administratifs des bureaux du quartier général de cette force, du logement des officiers d’état-major, de l’électricité et des salaires du personnel civil qui soutient la mission de paix.
« J’ai conclu que ma sécurité en tant que commandant de la force n’est pas garantie dans la zone d’opération. De plus, la frustration persistante a rendu ma mission intenable, d’où la décision de précaution de quitter la zone de la mission ».

Selon The Standard, le président kényan William Ruto a nommé, ce 28 avril, le général Alphaxard Muthuri Kiugu au poste de commandant de la force régionale de l’EAC (EACRF) en RDC en remplacement de Jeff Nyagah.

Rappel de la mission de la force régionale à l’Est de la RDC

Selon Politico.CD, le ministre kényan des Affaires étrangères, Alfred Mutua a affirmé, ce 24 avril, au cours d’un point de presse conjoint avec le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, que les troupes kényanes déployées en République démocratique du Congo dans le cadre de la force régionale de l’EAC, n’ont pas pour mission de combattre le M23 ou tout autre groupe armé.

« En ce qui concerne l’Est du Congo, nos troupes sont sur le terrain, mais il ne s’agit pas pour nous de combattre le M23. Nous sommes là pour fournir un espace qui permet aux groupes qui combattent le gouvernement congolais et à ceux qui sont combattus par le gouvernement congolais d’avoir un sentiment de sécurité. Qu’ils puissent commencer à déposer leurs armes et à se mettre à la table et être capables de négocier », a déclaré le chef de la diplomatie kényane.

Le ministre kényan des Affaires étrangères soutient que le Kenya ne prévoit pas de retirer ses troupes tant qu’une solution à l’amiable ne sera pas encore trouvée.

Politico.CD rappelle que le mandat de la force régionale reste controversé : « Pendant que la RDC parle d’un mandat offensif, tous les autres pays membres de cette organisation sous-régionale évoquent une mission de maintien de la paix ».

Kenya : Plus de 100 morts suite au jeûne imposé par l’église

Le pasteur kényan Ezekiel Odero (milieu) accusé de massacres dans son église

La découverte de dizaines de corps enterrés dans la forêt de Shakahola près de la ville de Malindi a choqué les Kényans. Le pasteur de l’église Good News International Church (Eglise internationale de la bonne nouvelle) Paul Mackenzie Nthenge est accusé d’avoir conduit ses adeptes à la mort en prêchant que le jeûne était le seul chemin vers le royaume des cieux, écrit The Citizen.

« Nous ne savons pas combien de fosses communes, combien de corps supplémentaires nous sommes susceptibles de découvrir », a déclaré Kithure Kindiki, ministre kényan de l’Intérieur, lors d’une visite sur le site où des corps des adeptes de cette église ont été exhumés dans les fosses communes, ce 25 avril. Il a ajouté que ces crimes étaient suffisamment graves pour justifier des accusations de terrorisme contre ce pasteur.

La majorité des morts étaient des enfants, selon les sources proches de l’enquête, soulignant l’incitation des parents à affamer leur progéniture.

Le président kényan William Ruto se dit engagé à prendre des mesures contre les pasteurs « voyous » comme Nthenge « qui veulent utiliser la religion pour faire avancer une idéologie bizarre et inacceptable ».

Selon The East African, le pasteur Paul Mackenzie Nthenge avait été arrêté le mois dernier, après que deux enfants soient morts de faim dans son église. Il a été libéré sous caution de 100 mille shillings kényans (700 $), mais s’est finalement rendu à la police après la découverte des fosses communes des membres de son église. Il doit comparaître devant la justice ce 2 mai.

Les autorités kényanes ont aussi arrêté, ce 27 avril, un autre pasteur pour des décès présumés dans son église. Ezekiel Odero de l’église New Life Prayer Center a été arrêté dans la même ville de Malindi suite aux allégations de décès survenus dans les locaux de son église.

Le ministre kényan de l’Intérieur confie que les autorités ont évacué des dizaines de personnes qui avaient été « enfermées » dans l’église d’Odero dans la zone de Mavueni. Cependant, la police n’a pas encore établi des liens entre les deux chefs religieux.

Selon Nation, les députés kényans appellent l’inspecteur général de la police et le chef du service national de renseignement à expliquer aux Kényans comment de tels crimes sont restés longtemps inaperçus.

Rwanda : La justice kényane maintient la saisie de la propriété de Félicien Kabuga

La haute cour du Kenya a décidé que la propriété de Félicien Kabuga, soupçonné d’avoir financé le génocide de 1994 contre les Tutsis, reste dans les mains de la justice kényane en attendant le verdict de la cour pénale internationale, confie The East African.
La juge Esther Maina a rejeté, ce 27 avril, une demande de la famille de Kabuga de lever la décision du tribunal rendue le 6 mai 2008 saisissant sa maison à Nairobi.

Elle a approuvé la décision de 2008 prise par le juge Muga Apondi (à la retraite), ce qui signifie que les revenus du loyer de la maison de Félicien Kabuga à Nairobi continueront d’être versés sur un compte du gouvernement : « Je suis entièrement d’accord avec la décision du juge Muga Apodi. Je ne vois aucune raison d’annuler cette décision. Je rejette la demande d’annulation ».

Le revenu mensuel de cette maison, située à Kilimani dans la capitale kényane Nairobi, est de 84 mille shillings kényans. Avant la décision de 2008, l’argent était collecté par les agents de Kabuga, qui le lui remettaient à leur tour, écrit The New Times.

Félicien Kabuga a été arrêté en mai 2020 à Paris par les autorités françaises. Il est suivi pour des accusations liées au génocide contre les Tutsis au Rwanda.

Le procès de Kabuga est actuellement suspendu, après qu’une équipe médicale a sorti un rapport indiquant que ce nonagénaire était « trop malade pour être jugé » après avoir reçu un diagnostic de démence clinique.

Soudan du Sud : Plus de 10 mille déplacés venus du Soudan enregistrés

Des bus évacuant les ressortissants étrangers au Soudan suite à la crise sécuritaire

Le Soudan du Sud a confirmé, ce 25 avril, avoir reçu plus de 10 mille civils déplacés par la crise sécuritaire en cours au Soudan voisin. Selon le ministre sud-soudanais des Affaires étrangères, Deng Dau Deng, la majorité sont des ressortissants de son pays, tandis que d’autres incluent des Soudanais, des Kényans, des Ougandais, des Erythréens et des Somaliens.

Il a révélé que des centaines d’autres civils sont arrivés respectivement dans les Etats du nord et de l’ouest : « Le gouvernement sud-soudanais a aussi ouvert son espace aérien aux pays évacuant leurs diplomates et ressortissants ».
Selon The East African, l’accalmie des combats au Soudan a permis aux missions diplomatiques d’évacuer le personnel et les ressortissants. Ainsi, la Somalie a déclaré ce 25 avril que des efforts étaient en cours pour rapatrier quelque 200 ressortissants bloqués au Soudan.

Les parties rivales ont accepté le cessez-le-feu de trois jours pour établir des couloirs humanitaires, permettant aux citoyens et aux résidents d’accéder aux soins de santé et aux zones sécurisées, tout en évacuant les missions diplomatiques.

Comme le révèle The East African, plus de 400 personnes ont été tuées et plus de 3 000 autres blessées dans des affrontements au Soudan depuis le début de la crise.

M23

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