Vendredi 26 avril 2024

Société

Pour un accès équitable à l’information

04/10/2019 Commentaires fermés sur Pour un accès équitable à l’information
Pour un accès équitable à l’information
Pierre Nkurikiye porte-parole du Ministère de la Sécurité Publique

Le corps de Jean Marie Vianney Rugerinyange, cadre du ministère des Sports et de la Culture porte-disparu depuis le 30 septembre, a été retrouvé chez lui dans la matinée de ce 4 octobre. Les médias n’ont pas été autorisés à entrer à l’intérieur de la propriété sauf la Radio-Télévision Nationale du Burundi (RTNB).

Il est 12h 15. L’information tombe dans rédaction. Le corps sans vie de Jean Marie Vianney Rugerinyange vient d’être retrouvé à son domicile sis au quartier Kinanira IV, Rue King David. Le temps de prendre un appareil photo et une caméra, nous sommes partis. Sur les lieux, une escouade de policiers. Beaucoup de voitures sont garées devant le domicile de Jean Marie Rugerinyange. Impossible d’entrer. Des policiers veillent devant le portail.

On donne des coups de fil et on apprend que la Radio-Télévision Nationale du Burundi (RTNB) est attendue. Nous attendons nos collègues espérant pouvoir entrer avec eux. Ils arrivent à 12h45 minutes. Nous entrons avec eux. Le porte-parole du ministère de la Sécurité Publique, Pierre Nkurikiye, nous bloque. «Seule la RTNB entre. J’ai seulement invité la RTNB». Une discussion s’engage. «Pourquoi la RTNB? Nous sommes aussi des journalistes.» Très furieux, les nerfs tendus,  Pierre Nkurikiye continue de nous pousser vers l’extérieur de la propriété. Entretemps, nous avons pu voir un jeune homme assis par terre devant la barza, entouré de policiers. Des agents de la Croix-Rouge commencent à entrer.

La discussion se poursuit à l’extérieur. «Est-ce qu’il y a des informations destinées à la RTNB et non aux autres?». Le porte-parole réplique : «Est-ce que vous savez ce que je vais leur dire? Pourquoi vous vous invitez là où on ne vous a pas invité. Quand je veux inviter les journalistes, il y a un groupe WhatsApp dans laquelle je fais passer l’information. Est-ce que vous avez vu une invitation. Je veux seulement la RTNB.» On tente une dernière fois: «Vous êtes du Conseil national de la communication, vous savez que nous n’avons pas nécessairement besoin d’une invitation pour couvrir un évènement». Avant de retourner à l’intérieur, il nous lance : «Vous voulez que j’utilise la force?» Et de demander aux policiers de nous chasser jusqu’à un kilomètre. C’est ce qu’ils ont fait.

Signalons que plus d’une heure après, il a appelé le reste des médias pour une conférence de presse.

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