L’Institut néerlandais pour la démocratie multipartite (NIMD), sur financement de l’Union européenne, a organisé un atelier d’échange : « Plateforme de dialogue et de plaidoyer sur la participation des femmes, des jeunes et des groupes défavorisés dans les postes de prise de décision » en province de Gitega, du 14 au 15 octobre 2025. Les intervenants ont constaté que la représentativité des femmes et des jeunes reste faible. Ils appellent à la volonté politique pour l’inclusion et à un engagement de tout un chacun pour inverser la tendance.
Cet atelier d’échange a réuni les représentants de l’administration Provinciale et communales des différentes communes de la province Gitega, les représentants des partis politiques, et les ligues des femmes et jeunes issus de ces partis, des activistes engagés dans la promotion de la bonne gouvernance, etc. L’objectif de ces assises provinciales est de rassembler les parties prenantes, mener des échanges constructifs et construire une feuille de route opérationnelle en faveur d’une gouvernance inclusive.
Dans un contexte sociopolitique burundais où il s’observe une sous-représentation politique persistante des groupes historiquement défavorisés, (femmes et jeunes) ces espaces de dialogue représentent une opportunité stratégique. Ils visent la promotion d’une culture démocratique inclusive et participative, l’identification et l’analyse des défis liés à la participation politique des groupes marginalisés dans les espaces de prise de décision. En plus, il encourage l’intégration effective des femmes, des jeunes, des personnes vivant avec un handicap, des Batwa, des Albinos et d’autres groupes vulnérables dans les sphères décisionnelles, de la base (structures communautaires) au sommet (niveau provincial).
Pour Désiré Nitunga, directeur général de la coordination des ONG et de la promotion des libertés publiques au ministère de l’Intérieur, du développement communautaire et de la sécurité publique, les résultats de cet atelier vont contribuer à la promotion de la culture démocratique au Burundi à travers la mise en place d’une plateforme de dialogue permanente sur les questions démocratiques et l’éducation civique.
Il vise la grande participation des femmes et des jeunes dans la vie politique du pays. C’est à ce titre que le ministère de l’Intérieur réaffirme son soutien aux interventions que la NIMD est en train de mettre en œuvre dans le cadre du projet dénommé « Action pour une approche électorale holistique pour la démocratie » financée par la délégation de l’Union européenne au Burundi.
D’après Raphael Bindariye, responsable de Programme au sein de NIMD, depuis une quinzaine d’années, NIMD met déjà en œuvre plusieurs projets visant à l’amélioration de la situation socio-économique de la communauté burundaise en vue d’asseoir la démocratie inclusive au Burundi dans l’esprit de l’Axe 1 de la gouvernance du PND, Programme national de développement 2018-2027, en partenariat avec l’ASBL Burundaise, BLTP.
Actuellement, NIMD mène au Burundi trois projets, dont un financé par l’ambassade des Pays-Bas et deux financés par la Délégation de l’Union Européenne au Burundi. Il a appelé à une participation active qui permettra d’atteindre les résultats escomptés et de produire un impact réel en matière d’inclusivité à tous les niveaux.
Des échanges importants
Dans son exposé introductif sur la démocratie, le consultant Athanase Bizimana, a indiqué que la démocratie est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple. Ce système repose notamment sur des principes fondamentaux tels que la participation citoyenne, la liberté d’expression, l’égalité devant la loi, le respect des droits fondamentaux et l’inclusion.
Dans les échanges et les travaux de groupes, les participants ont été appelés à faire un diagnostic sur la participation des femmes et des jeunes dans les postes de prise de décision. D’après eux, au Burundi, l’engagement politique féminin reste encore minime. Cela influe sur la représentativité des femmes dans les instances de prise de décision.
Malgré des avancées observables, la participation des femmes laisse toujours à désirer, surtout au niveau collinaire et dans des postes de responsabilité non électifs. Ils indiquent qu’au niveau provincial et communal, dans les postes non électifs, la représentativité des femmes et des jeunes est encore minime par rapport aux postes électifs qui consacrent au moins 30 %, conformément aux dispositions de la Constitution.
Les causes relevées sont multiples. Ils parlent du poids de la culture qui fait que les femmes restent dans des travaux ménagers, des hommes qui empêchent leurs femmes de se présenter, l’insuffisance du niveau d’études des femmes, le manque d’engagement politique, les préjugés et stéréotypes de genre, les pressions sociales, les barrières institutionnelles, la pauvreté, etc. Il y a également le manque de solidarité entre les femmes. Des femmes se font élire et leurs pairs ne les soutiennent pas en se rangeant du côté des hommes. Les femmes nouvellement élues sont appelées à influencer les politiques inclusives.
Les participants ont, dans l’ensemble, insisté sur l’importance de sensibiliser l’administration pour favoriser la participation des femmes aux élections locales. L’accompagnement des femmes occupant des postes de responsabilité a été mis en avant afin qu’elles deviennent des modèles inspirants pour leurs consœurs.
D’après Mme Vanessa Butoyi, administrateur de la commune Karusi, les femmes ont un rôle à jouer pour le développement intégral du pays. Elle fait savoir que la femme a des idées et une vision. Elle appelle les femmes à surmonter les défis auxquels elles font face pour se démarquer.
Selon Bernard Barahinyuza, chargé de programme jeune et représentant de de l’organisation CIDEP dans cet atelier, les femmes doivent être soutenues pour participer pleinement aux instances de prises de décision. Il appelle à une prise d’engagement de tout un chacun.
Cet atelier d’échange a constitué un moment clé pour impulser le changement en faveur du leadership féminin au Burundi. Il a mis en lumière les défis à surmonter et ouvert des perspectives prometteuses pour un politique plus égalitaire, inclusif et porteur de progrès dans le pays.
Après Bujumbura et Gitega, de telles échanges vont être organisées dans les provinces Butanyerera, Buhumuza et Burunga. Un forum national va suivre pour ressembler les différentes interventions et recommandations afin de les présenter aux décideurs politiques (Sénat et gouvernement, Assemblée nationale).
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