L’association, Uniproba, ’’Unisson-nous pour la promotion des Batwa’’ vole au secours du député Jean-Baptiste Sindayigaya, molesté dans la soirée de samedi 10 mai dans le quartier Kamenge au nord de la ville de Bujumbura par des hommes à bord d’un pick-up.
Ce dignitaire a vite soupçonné et conclu que ce ’’véhicule aux vitres teintées’’ appartiendrait aux agents du SNR, le Service national des renseignements, au vu de leurs méthodes.
L’organisation, Uniproba se dit indignée et sidérée par un tel acte sur une personnalité de ce rang. « Au sein de l’Uniproba, nous sommes choqués et condamnons cet acte, c’est la consternation. Cela fait peur d’entendre qu’il y a une personnalité qui a failli se faire enlever. C’est inquiétant, même sur la photo qu’il a partagée sur les réseaux sociaux, visiblement, ce député a été brutalisé », se déplore Emmanuel Nengo, représentant légal de cette association.
L’Uniproba demande que des enquêtes soient menées : « Il faut que les auteurs de ces actes soient identifiés, poursuivis et punis selon la loi. Il faut également que le motif de cette tentative d’enlèvement ou d’assassinat soit connu, pour que les commanditaires répondent de leurs actes devant la loi. Il faut que les mobiles soient connus, il doit y avoir une raison derrière cette brutalité suivie d’une tentative d’enlèvement comme la victime a tenu à la dire », appelle-t-il.

Selon Emmanuel Nengo, il faut que des élus du peuple exécutent leur mandat dans la tranquillité, sans pression ni contrainte « Sinon, cela est inquiétant et ce genre d’agissements ne tranquillise pas d’autant plus que cette personnalité appartient à une institution importante dans le pays dotée de pouvoirs à commanditer de vraies enquêtes afin que la vérité sur les agresseurs de ce député éclate au grand jour ».
Surtout, tient à souligner ce sénateur issu de l’ethnie des Batwa, il faut que notre communauté puisse connaître pourquoi, il a été maltraité et par qui. « Nous condamnons cette violence et il ne faut pas que de tels actes continuent dans ce pays ».
Signalons que Jean-Baptiste Sindayigaya, député de la circonscription de Kirundo en même temps représentant légal de l’association, Ujedeco, Union des jeunes Batwa autochtones pour le développement communautaire, affirme avoir été agressé dans la soirée de ce samedi 10 mai.
Les faits selon le député
C’était à l’intersection de la RN1 et de la 1ère avenue à Kamenge par des présumés agents du SNR, ils étaient à bord d’un pick-up aux vitres teintées.
Il venait de Mwaro quand cet incident s’est passé : « C’était à l’entrée de la 1ère avenue à Kamenge et ce pick-up a failli nous percuter. Mon chauffeur s’est arrêté et directement 4 hommes en civil dont un armé d’un fusil de type kalachnikov sont sortis et m’ont roué de coups ».
Mais quad ils ont tenté de m’embarquer à bord de leur véhicule j’ai résisté, raconte ce député, j’ai constaté qu’il y avait à l’intérieur un autre homme mal en point. « Ils m’ont pris une somme de cinq cent mille BIF et mon téléphone tout neuf. Les passants sont accourus et ils m’ont reconnu et je criais en leur disant que je suis député ».
Finalement, poursuit-il, ils m’ont amené au bureau de la zone et c’est là que ces hommes nous ont déposé en racontant aux policiers que c’est l’autre type tabassé qui venait de me brutaliser, avant de démarrer leur pick-up et s’en aller, la plaque était cachée.
Faux, rétorque le Colonel de Police Pierre Nkurikiye
Après cet incident devenu viral sur les réseaux sociaux, il y a eu un démenti du porte-parole du ministère de l’Intérieur. Selon Pierre Nkurikiye, tout s’est passé à l’intersection de la RNI et de la première avenue à Kamenge quand 5 véhicules dont celui du député Jean-Baptiste Sindayigaya se sont retrouvés à cette intersection.

« Personne ne voulait céder le passage à l’autre et comme les occupants avaient tous pris un verre de trop, la bagarre a éclaté. Et c’est là où ce député a été blessé de même qu’un des policiers venus calmer la situation. Les enquêtes sont en cours pour établir les responsabilités de ces bagarreurs ».
Le Colonel de Police Pierre Nkurikiye termine son démenti par quelques conseils : « Il ne faut pas conduire en état d’ébriété, et quand il y a embouteillage, il ne faut pas que les automobilistes cherchent à régler la circulation eux-mêmes, il faut user de patience et attendre la police de roulage ».
Signalons que le député Jean-Baptiste Sindayigaya semblait connaître ses agresseurs et les commanditaires de cet acte affirmant qu’il s’agit des fonctionnaires de l’Assemblée nationale. Selon ses dires, dans la panique, ce député a d’abord alerté le Premier ministre mais ce dernier lui a suggéré de contacter le ministre de l’Intérieur et l’Assemblée nationale.
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