Samedi 28 juin 2025

Sécurité

L’Uniproba condamne la tentative d’enlèvement ou d’assassinat du député

13/05/2025 7
L’Uniproba condamne la tentative d’enlèvement ou d’assassinat du député
Jean-Baptiste Sindayigaya : « Mes agresseurs étaient dans un pick-up aux vitres teintées »

L’association Uniproba, « Unissons-nous pour la promotion des Batwa », vole au secours du député Jean-Baptiste Sindayigaya, molesté dans la soirée de samedi 10 mai dans le quartier Kamenge au nord de la ville de Bujumbura par des hommes à bord d’un pick-up.

Ce dignitaire a vite soupçonné et conclu que ce « véhicule aux vitres teintées » appartiendrait aux agents du SNR, le Service national des renseignements, au vu de leurs méthodes. L’organisation Uniproba se dit indignée et sidérée par un tel acte sur une personnalité de ce rang. « Au sein de l’Uniproba, nous sommes choqués et condamnons cet acte, c’est la consternation. Cela fait peur d’entendre qu’il y a une personnalité qui a failli se faire enlever. C’est inquiétant, même sur la photo qu’il a partagée sur les réseaux sociaux, visiblement, ce député a été brutalisé », se désole Emmanuel Nengo, représentant légal de cette association.

L’Uniproba demande que des enquêtes soient menées : « Il faut que les auteurs de ces actes soient identifiés, poursuivis et punis selon la loi. Il faut également que le motif de cette tentative d’enlèvement ou d’assassinat soit connu, pour que les commanditaires répondent de leurs actes devant la loi. Il faut que les mobiles soient connus, il doit y avoir une raison derrière cette brutalité suivie d’une tentative d’enlèvement comme la victime a tenu à le dire », appelle-t-il.

Emmanuel Nengo : « Nous sommes indignés »

Selon Emmanuel Nengo, il faut que des élus du peuple exécutent leur mandat dans la tranquillité, sans pression ni contrainte : « Sinon, cela est inquiétant et ce genre d’agissements ne tranquillise pas d’autant plus que cette personnalité appartient à une institution importante dans le pays dotée de pouvoirs à commanditer de vraies enquêtes afin que la vérité sur les agresseurs de ce député éclate au grand jour ».

Surtout, tient à souligner ce sénateur issu de l’ethnie des Batwa, il faut que notre communauté puisse connaître pourquoi il a été maltraité et par qui. « Nous condamnons cette violence et il ne faut pas que de tels actes continuent dans ce pays ».

Signalons que Jean-Baptiste Sindayigaya, député de la circonscription de Kirundo en même temps représentant légal de l’association Ujedeco, Union des jeunes Batwa autochtones pour le développement communautaire, affirme avoir été agressé dans la soirée de ce samedi 10 mai.

Les faits selon le député

C’était à l’intersection de la RN1 et de la 1ère avenue à Kamenge par des présumés agents du SNR, ils étaient à bord d’un pick-up aux vitres teintées. Il venait de Mwaro quand cet incident s’est passé : « C’était à l’entrée de la 1ère avenue à Kamenge et ce pick-up a failli nous percuter. Mon chauffeur s’est arrêté et directement 4 hommes en civil dont un armé d’un fusil de type kalachnikov sont sortis et m’ont roué de coups ».

Mais quand ils ont tenté de m’embarquer à bord de leur véhicule j’ai résisté, raconte ce député, j’ai constaté qu’il y avait à l’intérieur un autre homme mal en point. « Ils m’ont pris une somme de cinq cent mille BIF et mon téléphone tout neuf. Les passants sont accourus et ils m’ont reconnu et je criais en leur disant que je suis député ».

Finalement, poursuit-il, ils m’ont amené au bureau de la zone et c’est là que ces hommes nous ont déposés en racontant aux policiers que c’est l’autre type tabassé qui venait de me brutaliser, avant de démarrer leur pick-up et s’en aller, la plaque était cachée.

Faux, rétorque le Colonel de Police Pierre Nkurikiye

Après cet incident devenu viral sur les réseaux sociaux, il y a eu un démenti du porte-parole du ministère de l’Intérieur. Selon Pierre Nkurikiye, tout s’est passé à l’intersection de la RN1 et de la première avenue à Kamenge quand 5 véhicules dont celui du député Jean-Baptiste Sindayigaya se sont retrouvés à cette intersection.

Pierre Nkurikiye : « 5 véhicules ont créé un embouteillage, au lieu de s’entendre, une bagarre entre les occupants tous ivres, a éclaté »

« Personne ne voulait céder le passage à l’autre et comme les occupants avaient tous pris un verre de trop, la bagarre a éclaté. Et c’est là que ce député a été blessé de même qu’un des policiers venus calmer la situation. Les enquêtes sont en cours pour établir les responsabilités de ces bagarreurs ».

Le Colonel de Police Pierre Nkurikiye termine son démenti par quelques conseils : « Il ne faut pas conduire en état d’ébriété, et quand il y a embouteillage, il ne faut pas que les automobilistes cherchent à régler la circulation eux-mêmes, il faut user de patience et attendre la police de roulage ».

Signalons que le député Jean-Baptiste Sindayigaya semblait connaître ses agresseurs et les commanditaires de cet acte, affirmant qu’il s’agit des fonctionnaires de l’Assemblée nationale. Selon ses dires, dans la panique, ce député a d’abord alerté le Premier ministre, mais ce dernier lui a suggéré de contacter le ministre de l’Intérieur et l’Assemblée nationale.

Forum des lecteurs d'Iwacu

7 réactions
  1. N.

    « Finalement, poursuit-il, ils m’ont amené au bureau de la zone et c’est là que ces hommes nous ont déposés en racontant aux policiers que c’est l’autre type tabassé qui venait de me brutaliser, avant de démarrer leur pick-up et s’en aller, la plaque était cachée. »

    Quelque chose ne joue pas dans le récit de cet homme.

    1. il dit avoir résisté quand ils ont tenté de l’embarquer dans leur voiture….autrement, ils ont pu l’extraire de sa voiture. On est d’accord?
    2. Par la suite, on ne sait plus ce qu’il est advenu de sa voiture et de son chauffeur.
    3. Ensuite, dit-il: « ils m’ont amené au bureau de la zone et c’est là que ces hommes nous ont déposés en racontant aux policiers que c’est l’autre type tabassé qui venait de me brutaliser, avant de démarrer leur pick-up et s’en aller, la plaque était cachée. » Là , on ne comprend plus rien:
    – Ils sont 4 à sortir de la voiture « des assaillants », plus un blessé à l’intérieur, donc 5 personnes auquel le député viendra s’ajouter pour être 6 au minimum. Pour une tentative d’enlèvement, cela me parait léger. Cette fois-ci, il ne résiste plus à monter dans leur voiture après avoir cri au secours et voir la population et la police lui venir au secours. A cet instant précis, est-ce que son chauffeur a suivi tranquillement derrière? Finalement, est-il concevable que « les assaillants » aient eu besoin d’un alibi au point d’aller chercher à se couvrir et accuser quelqu’un d’autre d’avoir commis le forfait?

    Le récit du porte-parole de la police risque d’être crédible et surtout au vu de l’endroit du corps (oeil) blessé qui parait être un coup de poing reçu qu’autre chose. Les incohérences sont très flagrantes.
    Merci à Iwacu d’accepter mes commentaires.

  2. N.

    C’est une enquête facile à faire car il y a trop d’incohérence dans le reçu de ce Monsieur.
    – de sa voiture. En-a-t-il avec chauffeur ou est-il passager comme bien d’autres personnes en provenance de Mwaro? Et que dit son chauffeur (s’il en a !)?
    – 500’000 francs bu retirés dans l’agence de la bancobu à Mwaro. Il y a un hic. Faut-il retirer de l’argent à Mwaro pour l’amener à Bujumbura , endroits où les banques pullulent?
    – des motifs de cette tentatives d’enlèvement : politique ou autres? Dans tous les cas, il semble lier cette tentative à ses interventions à l’assemblée nationale et en particulier la désorganisation d’une certaine équilibre entre l’offre et la demande des biens dans Bujumbura avec l’arrivée des réfugiés congolais .
    – de l’intervention de la police pour libérer ce pauvre des mains des agents de la documentation ! Est-ce envisageable qu’un tel scénario se reproduise ? Dans le contexte politique que l’on connaît , la police viendrait plutôt au secours de ces agents !
    – il a éviter l’enlèvement et pourtant il dit avoir été conduit à la zone par les mêmes agents qui du coût, redeviennent des anges !
    – de sa voiture, il n’en parle plus! Du chauffeur , on en parle plus !
    Etc….

  3. Monique

    Mutubarize na mukuru ya Emmanuel Mfitiye murakoze.

  4. Mvuyekure

    « « Personne ne voulait céder le passage à l’autre et comme les occupants avaient tous pris un verre de trop, la bagarre a éclaté. Et c’est là où ce député a été blessé de même qu’un des policiers venus calmer la situation. Les enquêtes sont en cours pour établir les responsabilités de ces bagarreurs ». »
    Journal Iwacu : mubishoboye muze mutubarize mu mezi abiri nihaba atakiravugwa kurivyo, tumenye aho itohoza yoba igeze.

  5. Bite

    Et on se rappelle aussi que Le Député de Kirundo Bambanze avait aussi tabassé au plein jour à la station Ntahangwa. Personne n’a été inquiétée.

    • Bararuhiga Sha

      Akabi kari mu batwa nyene. Nagende abarize ikibazo kwa mwenewabo Vital Bambaze. Kirya kibanza arimwo nawe aragishaka et pourqoui pas Nengo Emmnuel , son cousin. Aba nya Kirundo, bigize nk-aba ba banya Bururi bo guhera kuri Micombero, Bagaza, Buyoya, baza barahana. Umutwa atavuka mu Kirundo, umenga ntahabo—-Hama mbega imbre yo kuja muri Parlement, akanasambura UNIPROBA , yakora he ? Yotubwira?? Bari bamuzi. Ntac mvuze.

    • Ndirabika

      Bambanze ko umenga yarahejeje kugonga imodoka nyinshi asanze muhira hari uwahashinze icumu? Nyibutsa

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