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Loi des finances 2013 : points faibles, forts, la question du taux d’absorption …

05/05/2013 Commentaires fermés sur Loi des finances 2013 : points faibles, forts, la question du taux d’absorption …

L’ex-ministre des Finances Charles Nihangaza revient sur la loi budgétaire votée ce 26 décembre. Rencontre
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{Retrouvez [l’intégralité du budget 2013 sur le portail électronique du ministère des Finances du Burundi->http://www.finances.gov.bi/download/budgets/budget_2013/loi_budgetaire_2013.PDF]}
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<doc6692|left>{Le budget 2013 est-il réaliste ?}

Apparemment oui. La variation du budget a tenu compte de la variation de l’économie (1.9% du PIB+8% de l’inflation, selon les prévisions de 2013). Les variations de recettes sont sur le commerce international à cause de la variation de change et la taxe sur l’exportation des peaux. Les taxes non fiscales vont aussi augmenter à cause de l’institution d’autres taxes (sur la sûreté des marchandises, Téléphonie, …)

{Quels sont les points forts et les points faibles du budget ?}

Pour les points forts : les dépenses de fonctionnement sont contenues. Les salaires ont augmenté de plus ou moins 8%, c’est lié aux annales normales. Les recettes internes sont liées à la variation de l’économie ; l’augmentation n’est que de 6% mais l’économie va augmenter de 9 ,9%(1,9% du PIB +8 % d’inflation)
Les points faibles : les dons restent très élevés, on n’a pas tenu compte du taux très faible de leur décaissement (19% en 2012), la dette reste énorme (voir la situation de l’endettement bancaire à la BRB, les arriérés du secteur privé ne sont pris en compte.

{Qu’est ce qui fait la différence avec le budget de 2012 ?}

La variation des recettes comme des dépenses est inférieure à 10%, ce qui signifie qu’il n ya pas beaucoup de changement, malgré la déclaration de Genève. Les sommes promises à Genève n’ont pas été incluses dans le budget, faute de programmes finançables. Le budget d’investissement reste insignifiant. Il revient aux Burundais de préparer les projets et programmes à financer dans les budgets à venir.

{51% des recettes proviendront des recettes internes et 49% de l’extérieur. L’année passée, seulement 19% des aides sont tombées. Quel commentaire faites-vous par rapport à cela ?}

Le Burundi a un faible potentiel fiscal intérieur qui ne couvre même pas les dépenses de fonctionnement. L’OBR perçoit 577 Milliards de Fbu, alors que les dépenses de fonctionnement sont de 666 Milliards de Fbu, selon les prévisions de 2013. Il doit donc dépendre de l’extérieur. La question du non décaissement doit être analysée et vérifier les goulots d’étranglement.

{Les ministères clés comme celui de la Santé, Éducation, Agriculture et Élevage ont vu leurs budgets revus à la baisse. Est-ce normal, au moment où nous savons que l’agriculture constitue la base de l’économie burundaise ?}

Le problème reste le taux d’absorption. Beaucoup de ministères clés ont des taux de réalisation de leur budget qui sont faibles (-80%). Il faut que l’Etat change le mode d’exécution des budgets en y incluant aussi le secteur privé et la société civile. Ces derniers peuvent aussi exécuter des projets sous la supervision du Gouvernement car l’Administration publique n’a pas de capacités à absorber les budgets déjà alloués.

{Au moment où la loi des finances 2013 est déjà en vigueur, quels engagements pour la bonne marche de l’économie ?}

Un budget mal analysé est toujours mal exécuté. Voici mes conseils :
Un suivi du parlement sur l’exécution budgétaire, un suivi de la société civile sur le budget et la justice fiscale (redistribution), des rapports sur les indicateurs de performances ainsi que des plans des marchés publics. Par ailleurs, il faudrait évaluer le niveau d’exécution par les ministères tous les trois mois.

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